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16 février 2004


Un faux premier album trés réussi avec les anglais de The Servant et le bilan d'Erasure, groupe à redécouvrir absolument.




The Servant : The Servant

Titres

Cells
Beautiful Thing
Liquify
Body
Devil
Orchestra
I Can Walk In Your Mind
Not Scared, Terrified
Jesus Says
Get Down
Glowing Logos


The Servant arrive d’Angleterre et contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas leur premier album. Il y a 3 ans, déjà une éternité, le groupe avait sorti un premier album plutôt original puisque composé en fait de 2 mini albums dans le même emballage. On y trouvait une Pop inventive, pétillante et surtout complètement séduisante, à l’évidence faite pour cartonner sur les ondes. A l’époque, bizarrement, ça ne s’est pas produit.
Deuxième essai aujourd’hui avec ce The Servant nouveau, qui ressemble à un nouveau départ. On efface tout et on recommence en quelque sorte. Pas musicalement, non, on ne casse pas un moule qui avait dès le départ si fière allure. C’est plutôt le genre : bon vous n’avez pas suivi la première fois, mais cette fois ci, vous ne pourrez pas y échapper. Et le pire, c’est que ça risque fortement de marcher cette fois. The Servant a tout les arguments nécessaires et suffisants : un album très réussi (c’est quand même important), un chanteur à belle gueule (c’est utile) et au charisme aussi hypertrophié que son ego (tous les grands groupes ont ça). En fait, The Servant est la chose, l’instrument, de Dan Black son frontman attitré, bonhomme au talent évident.
The Servant a un peu les mêmes arguments qu’un Hawksley Workman par exemple, mais en plus aventureux musicalement. The Servant apparaît moins formaté, mais tout aussi efficace. Dan Black n’hésite pas à partir explorer ces petits recoins qui font sortir une chanson des sentiers battus. Le groupe fait à la base une Pop à l’anglaise des plus réussis, mais avec en prime cette même petite étincelle d’invention qu’a utilisé Damon Albarn dans son dernier album. L’apport discret, mais parfaitement intégré de l’électronique fait aussi beaucoup pour l’identité de son du groupe, comme dans le génial Jesus Says, éclatant d’inventivité et de joie de jouer avec les sons.
Les objectifs de The Servant sont clairs, il n’y a qu’à regarder la pochette du disque : foncer vers le succès, et vite. Mais ça, beaucoup le veulent, et peu y arrivent, faute de carburant bien souvent. Mais dans leur cas, des chansons comme Cells ou le sautillant Beautiful Thing qui nous font entrer dans ce disque sont tellement accueillantes et bien foutues que franchement, on n’a pas trop envie de résister à leur appel. Pas de doute, c’est bien écrit, bien chanté, ça fait taper du pied et gigoter de la tête, et en plus ça reste bien en mémoire. Carrément irrésistible. Et que dire du très beau Liquify, qui fera un single de tout premier ordre. C’est le genre de chanson qu’on fredonne instantanément, même si on a fermement décidé qu’on ne le ferait pas. Il y a dans ce disque une cargaison de mélodies comme je n’en ai plus entendu depuis un moment. Depuis le dernier album des Dandy Warhols, en fait. Dans un genre musical différent, mais tout aussi fort, plein et entièrement réussi.
Vous pouvez prendre l’album par tous les bouts, c’est aussi bon partout : Devil déborde d’inventions et d’expérimentations tout en restant profondément Pop, le single Orchestra réussi l’exploit de mêler deux chansons en une seule à la mélodie à tomber par terre, alors que Get Down fait dans la ballade à géométrie variable. Rien de linéaire ou d’ennuyeux dans la musique de The Servant, chaque chanson recèle son petit lot de surprise, de décalage, qui la rend plus attachante que la moyenne. Ce disque est un vrai beau plaisir Pop comme on en rencontre trop peu, avec en prime juste ce petit supplément d’âme (ou de personnalité) qui le rend carrément indispensable.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.theservant.co.uk




Erasure : Hits !

Titres

CD1

Oh L'amour
Sometimes
Victim Of Love
Ship Of Fools
Chains Of Love
A Little Respect
Stop!
Blue Savannah
Chorus
Love To Hate You
Breath Of Life
Lay All Your Love On Me
Take A Chance On Me
Voulez-Vous
Always
Stay With Me
In My Arms
Freedom
Solsbury Hill
Oh L'amour (August Mix)


CD2

Stay With Me
You Surround Me
In My Arms
Solsbury Hill
A Little Respect
Chains Of Love
Take A Chance On Me
Love To Hate You
Chorus
Love To Hate You
Stop!
Victim Of Love
Blue Savannah
Always
Freedom
Stay With Me
In My Arms
Freedom
Chorus
Oh L'amour
Breath Of Life
Sometimes
Ship Of Fools



Eux aussi font partie de ce que j’appelle mon background musical. Eux aussi ont pris part à l’aventure musicale qu’a toujours été ma vie. Leur musique a toujours été là, plus ou moins présente suivant les années, mais toujours là quoi qu’il arrive. Je sais que beaucoup de gens trouvent leur musique plutôt gentille, voire même carrément pré-adolescent attardé, mais j’ai toujours ce groupe malgré tout.
Pour les amnésiques ou ceux qui ne les connaîtraient vraiment pas (et je sais qu’ils sont nombreux), je crois qu’un petit rappel historique s’impose. Au départ était Depeche Mode et leur premier album, album précurseur de ce qu’allait devenir la musique électronique au début des années ‘80. Vince Clark, alors compositeur attitré, faisait partie de ce groupe et le quitta aussitôt pour voler de ses propres ailes. Il forma alors un duo aussi improbable que mémorable. Il s’appelait Yazoo et reste encore dans pas mal de mémoires. Vince Clark inventa à ce moment une sorte de Pop électronique idéale. Une Pop totalement synthétique et pourtant complètement humaine et viscérale, grâce à la voix fabuleuse d’Alison Moyet. Deux albums et un énorme succès plus tard, nouvelle séparation et cette fois, Vince Clark se lie avec une autre voix. Cette fois, c’est Andy Bell qui s’y colle. Une sorte de grosse baraque à la voix androgyne, tout à fait dans le registre d’Alison Moyet. Erasure est né.
Et ça démarre très fort avec le premier album Wonderland et l’imparable single qu’était Oh l’Amour. On découvrait le côté romantico-pop de la musique électronique. C’est à ce moment qu’on s’est aussi aperçu du pourquoi de la fracture à l’intérieur de Depeche Mode. Les deux branches ne pouvaient décidément pas cohabiter, Vince Clark personnifiant vraiment la musique électronique Pop tendance optimiste et rose bonbon, alors que Depeche Mode commençait déjà à explorer des territoires nettement plus sombres. J’ai toujours suivi les deux avec autant d’assiduité, car à mon sens, ils personnifient à eux seul les deux faces complémentaires de la musique électronique des années ’80 à ’90. L’une claire et facile, l’autre plus sombre et torturée. Il faut connaître les deux pour comprendre cette période dans sa totalité.
L’aventure Erasure a démarré très fort pour s’éteindre commercialement presque aussi vite, à l’inverse de Depeche Mode qui a démarré doucement pour devenir énorme. Et pourtant, malgré leur relatif anonymat chez nous, Erasure a toujours été très populaire en Angleterre, peut être parce qu’ils personnifient une sorte d’archétype de la Pop à l’anglaise. A mon sens, ils ont réussi à une certaine époque à créer la musique électronique idéale, à la fois inventive, technologique et en même temps pleine d’émotion, notamment dans leur meilleur album, Wild, que j’écoute encore avec le même plaisir aujourd’hui. Et maintenant, à l’heure ou l’aventure Erasure donne l’impression de prendre fin, en même temps que Depeche Mode d’ailleurs, curieuse coïncidence, voici venir le best of du groupe. Ce n’est pas le premier, mais c’est sûrement le meilleur. Parce qu’il contient 2 CD, ce qui est bien le minimum pour rendre justice à ce duo très prolifique et qu’il contient donc réellement le meilleur du groupe sans trop d’oublis. Et les morceaux qui auraient été oubliés sur le premier CD se trouvent sur le deuxième (je pense notamment au magnifique You Surround Me), qui est censé être un CD bonus, mixant une vingtaine de chansons n’ayant pas forcément toutes été des singles mais faisant partie des favoris du groupe.
Je sais que Erasure n’a jamais réussi à passer pour un groupe « sérieux ». J’aurais tendance à les comparer à Indochine chez nous, pas du tout au niveau musical, mais au niveau de la réputation. L’un comme l’autre ont toujours eu un beau succès populaire tout en étant démolis par la critique dite « Rock » qui les trouvaient trop gentils ou ado pour être respectables. Quand on voit aujourd’hui le raz de marée Indochine chez nous, avec un peu de recul c’est plutôt marrant de relire aujourd’hui les critiques de « ceux qui savent ». Pour Erasure, c’est la même chose, des « gens qui savent » se sont chargés de faire leur réputation. Et pourtant, je vous garantis que Hits ! est une belle machine à danser et aussi un vrai beau disque débordant de diamants de la meilleur Pop électronique.


Pour plus d'nformations, un très beau site non officiel :
www.erasureinfo.com



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