Titres
Captain Pasty
Threshold Apprehension
Test Pilot Blues
Lolita
Tight Black Rubber
Angels Come To Comfort You
Your Mouth Into Mine
Discotheque 36
You Can't Break A Heart And Have It
She Took All The Money
Bluefinger
C'est vrai qu'entre la vraie fausse
reformation des Pixies et l'album solo de Franck Black qui a immédiatement
suivi, on ne savait plus trop sur quel pied danser. Alors quoi, cette
reformation n'aurait servi à rien ? Frank Black continuerait sa carrière
solo toujours aussi Country pèpère ? Certes, Fast Man, Raider Man
était un disque attachant, en tous cas plus intéressant que ses livraisons
précédentes. Mais franchement, je pense qu'on rêve tous d'autre chose
concernant le bonhomme.
Et puis voilà qu'arrive cet album
avec sur le devant un nom surgi du passé, un nom qui n'a plus été utilisé
depuis les Pixies justement. Black Francis était mort depuis la séparation
du groupe, alors à quoi bon. Sûrement pour nous faire comprendre (ou nous
faire gober) que Bluefinger n'est pas un album de plus dans sa
carrière solo, mais un album différent, qui remuerait des souvenirs enfouis
pas bien profond et qui ne demandent qu'à refaire surface à la première
sollicitation.
Et en fait, Bluefinger
est à peu près ça. Une sorte de retour aux sources. La question qu'on
peut se poser est de savoir si cette poignée de chansons est le résultat
de nouvelles compositions écrites pour un hypothétique futur album avorté
des Pixies ou bien juste un nouveau jeu pour un Charles Thompson qui de
toutes façon n'en a toujours fait qu'à sa tête. A la limite, peu importe,
le principal c'est que cet album existe et nous permette de savoir que
le monsieur peut encore nous écrire des chansons qui griffent presque
aussi fort qu'au bon vieux temps. Mais attention, pas de réjouissances
hâtives. Bluefinger n'est pas un album qui tord définitivement
le coup au passé récent de Frank Black. En fait, ce disque est un peu
bancal, le cul entre deux chaises. On y trouve des chansons qui fleurent
bon les Pixies et d'autres qui nous rappellent plus péniblement les albums
récents. Ce qui donne à ce Bluefinger un côté inabouti, comme
si les chansons avaient été écrites à des périodes différentes puis compilées
comme ça, un peu en vrac.
Mais il faut bien avouer que la
chose commence vraiment fort. Oui, Black Francis a retrouvé de la voix
et il hulule comme aux plus beaux jours sur Captain Pasty. Quand
à Threshold Apprehension, c'est sa première chanson en solo réellement
digne des Pixies. Une chanson aussi énorme que puissamment jouissive.
Il y a même les chœurs féminins (chantés par sa compagne) qui rappellent
furieusement ceux de Kim Deal. Mais ensuite, c'est plus irrégulier. Ca
se gâte même carrément avec Lolita et Discotheque 36,
des chansons gnangnan à oublier au plus vite. Et puis ça redémarre à travers
des titres à vif comme Tight Black Rubber ou Your Mouth Into
Mine. Des chansons comme je ne le croyais plus capable d'en écrire.
Et puis surtout, il y a You Can't Break A Heart And Have It,
reprise génialissime d'un Punk néerlandais dont je n'ai jamais entendu
parler et dont j'ai déjà oublié le nom (désolé…).
En fait, au final cet album ressemble
bien à du Frank Black. Il est agréable dans l'ensemble et un peu touche
à tout. Un mélange pas forcément très harmonieux des différentes influences
de Charles Thompson. Mais pour moi, le principal reste qu'avec les quelques
météorites contenues dans Bluefinger, il nous prouve qu'il a
encore en lui la capacité d'écrire des chansons énormes, capables de renverser
les montagnes. A défaut de révolutionner le Rock. Ca il l'a déjà fait
il y a une éternité maintenant.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.blackfrancis.net
Pinback : Autumn Of The Seraphs
Titres
Born Into This
Citizens
Diamonds
Dirty Little Rockstar
Holy Mountain
I Assassin
Illuminated
Tiger In The Sun
Savages
Sound Of Destruction
Je suis surpris de voir que Summer
In Abaddon, le prédécesseur de Autumn Of The Seraphs a déjà
3 ans au compteur. J'avais beaucoup aimé cet album là, au point d'en faire un de mes
albums de l'année 2004. Je l'écoute toujours assez régulièrement depuis
et je n'ai pas vraiment l'impression que ça dure depuis trois ans. Tout
ça pour dire qu'un bon disque peut vous tenir compagnie longtemps et qu'il
donnerait presque l'impression de vieillir moins vite. Il vous suffit
d'essayer d'écouter un de vos anciens albums préférés pour repartir instantanément
quelques années en arrière. C'est un des effets magiques que seule la
musique est capable d'offrir.
En ce qui concerne Pinback, ils
sont toujours aussi peu connus chez nous, le degré zéro de la médiatisation.
Et là, je vous ressort mon couplet préféré sur le plaisir égoïste qu'on
peut prendre à écouter ce genre de disque. Inconnus de (presque) tous
en France, en écoutant ce disque vous pouvez être sûr d'écouter " différent
", de ne pas faire partie du troupeau. Et c'est un plaisir d'autant plus
intense quand le disque est bon, ce qui est le cas de Autumn Of The
Seraphs.
Cet album a produit chez moi un
peu le même effet que le précédent, une accroche immédiate tout juste
suivie par une impression de trop peu, de monotonie presque. Comme s'il
manquait un petit quelque chose à l'ensemble pour dépasser le statut de
disque agréable. Et puis doucement, au fil des écoutes, on tombe sous
le charme discret de cette musique, on y découvre des subtilités cachées,
des douceurs peu communes. Et au final, il devient indispensable. A ce
niveau là, Autumn Of The Seraphs est vraiment un beau successeur
à Summer In Abaddon. Celui là tournera aussi pendant de longs
mois sur ma platine.
La musique du groupe de San Diego
est toujours aussi personnelle bien qu'elle tourne toujours autour du
trio classique guitare / basse / batterie. Chez eux, tout tient dans l'art
d'accommoder les ingrédients, par petites touches élégantes. Ca commence
par ce jeu de guitare toujours aussi personnel et immédiatement identifiable
de Rob Crow, à la fois joyeux et délicat. Un jeu de guitare qui n'est
d'ailleurs pas tombé dans l'oreille d'un sourd, puisque Chino Moreno (Deftones)
a embarqué Rob Crow dans son projet Team Sleep, histoire de donner d'autres
couleurs à sa musique. Le style Pinback se poursuit avec cette complicité
très particulière entre basse et guitare, qui crée des motifs fins et
complexes comme de la dentelle. Sans oublier les voix qui caressent toujours
dans le sens du poil, un peu à la manière de Grandaddy. Le plus étonnant
chez eux est la quantité de petites subtilités sonores qu'on n'entend
pas à la première écoute. Et tout ça donne pourtant une musique qui reste
toujours fondamentalement Pop et facile d'accès. Et comme j'ai toujours
été admiratif des gens qui savent rendre simple les choses les plus compliquées,
c'est sûrement une des raisons de mon admiration pour la musique de ce
groupe là.
Sur ce nouvel album vous trouverez
une nuée de Popsongs délicates et pourtant toujours presque dansantes.
On y trouve des chansons faciles et chantantes comme Barnes ou
le single From Nothing To Nowhere qui est même carrément Rock.
D'autres caressantes et délicieuses, Off By 50 et How We
Breathe en passant par des chansons comme Bouquet ou Good
To Sea dignes de XTC dans leur art d'apprivoiser la complexité, on
passe par tous les états de la Pop. En ce moment, on trouve en bonus avec l'album un
2ème CD qui contient 3 chansons supplémentaires, dont le superbe Autumn
Of The Seraphs qui donne son titre à l'album et dont on se demande vraiment
pourquoi il a été mis de côté.
Si ce nouveau Pinback produit chez
moi le même effet de lente accoutumance que le précédent, il y a de fortes
chances qu'il figure lui aussi dans mes favoris de 2007. Loin de l'urgence
ambiance et du zapping permanent, ce disque vous oblige à prendre votre
temps pour l'apprécier à sa juste valeur. Voilà encore une autre des subtilités
qui se cache sous la surface apparemment lisse de Autumn Of The Seraphs.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.pinback.com
Et la vidéo de From Nothing To Nowhere
ICI
© Copyright 2007 Why Not ?