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12 novembre 2002

Idlewild : The Remote Part

Titres
You Held The World In Your Arms
A Modern Way Of Letting Go
American English
A New Wanted
(I Am) What I Am Not
Live In A Hiding Place
Out Of Routine
Century After Century
Tell Me Ten Words
Stay The Same
In Remote Part/scottish Fiction



Ravi de vous retrouver pour cette 2ème chronique. Ca prouve au moins que ni vous ni moi ne nous sommes lassés et que tout espoir n'est pas perdu. Je ne sais pas ce que vous avez fait pendant cette semaine, pour ma part, je me suis interressé aux nouveaux albums de deux groupes, l'un valeur montante, l'autre qu'on n'attendait pas à pareille fête, et au dernier album (sorti depuis un an tout de même !) d'un groupe français honteusement méconnu.
Pour commencer, Idlewild et leur tout nouvel album "The Remote Part". Pour ceux qui connaissent déjà ce groupe écossais, ils savent déjà que c'est une sorte d'archétype de la Brit' Pop nerveuse. Le premier morceau le démontre à merveille : tempo rapide, arpèges de guitares acides, mélodie qui tape en plein dans le mille, refrain qu'on chante immédiatement. Un tube en Angleterre, c'est certain. Chez nous, ou ce type de musique n'a pas franchement beaucoup de place dans les médias, c'est moins sûr.
Cet album est la parfaite continuation du précédent "100 Broken Windows". Le même penchant pour le punk-rock à tendance mélodique, mais en un peu plus policé, un peu moins bouillonnant. Pas de révolution donc, mais l'assurance de les retrouver tels qu'on les a aimés, secs, nerveux, amoureux des belles mélodies et experts en refrains qui tuent. "American English", le premier single tiré de cet album (dont la video figure en bonus sur ce CD) est l'illustration de ce qu'ils sont capables de faire de mieux. Si "You Held The World In Your Arms" le morceau qui ouvre superbement cet album, "A modern Way Of Letting Go", "I never wanted" et "I Am What I Am Not" sont dans leur veine la plus rock, d'autres comme "I never Wanted", "Live In A Hiding Place" sont assez proches du style de Travis.
Un autre morceau, "Tell Me Ten Words", sort tout particulièrement du lot et rappelle par ses harmonies vocales un REM à son meilleur niveau.
Leur musique a gagné en tension nerveuse ce qu'elle a perdu en hargne. On ne s'ennuie pas une seconde à l'écoute de ce condensé de rock brulant. Allez y, tentez l'expérience.


Pour plus d'nformations, le site officiel de Idlewild :
www.idlewild.co.uk





Nada Surf : Let Go

Titres
Blizzard Of 77
The Way You Wear Your Head
Fruit Fly
Blonde On Blonde
Inside Of Love
Hi-speed Soul
No Quick Fix
Killian's Red
Là Pour ça
Happy Kid
Treading Water
Paper Boats
Run
Neither Heaven Nor Space
End Credits



Pour nous français, Nada Surf c'est un seul et unique morceau, "Popular" en 1996 extrait de l'excellent album "High / Low". "The Proximity Effect", leur deuxième album un peu moins évident, un peu moins accrocheur, est par contre passé totalement inaperçu. Voici venir "Let Go", leur troisième.
Pour ceux qui connaissent leurs deux précédents albums, leur troisième opus risque de les surprendre quelque peu. Le groupe de power pop qu'on connaissait et qu'on appréciait pour son punk-rock nerveux a changé. A grandi plutôt, muri. Nada Surf vient de passer de l'adolescence à l'age adulte. Certains apprécieront, d'autres pas. Personnellement, je fais partie de la première catégorie.
Cet album s'ouvre avec un morceau qui va déconcerter les fans de la première heure : "Blizzard of '77" est un morceau quasi acoustique, mélancolique à souhait. Tout le contraire du groupe qu'on connaissait. Vient ensuite un morceau qui ressemble à ce que pourraient faire des Beach Boys reformés en 2002, parfait tube potentiel si les radios et chaines TV avaient un minimum d'oreille et de libre arbitre. La suite de l'album est une succession de morceaux tous plus réussis les uns que les autres. L'impression générale est une cohérence totale entre tous ces morceaux, du plus calme au plus agité. Ils donnent l'impression d'avoir trouvé leur style propre, fait de superbes mélodies qu'ils ne se sentent plus forcément obligés d'insérer dans des écrins rock. Nada Surf a toujours excellé dans les superbes harmonies, leur nouvelle liberté de ton les laisse éclater au grand jour.
Du coup, on a droit ici à des petits chef d'oeuvre de pop mélodique, avec en tête des morceaux comme "Blonde On Blonde" ou "Inside Of Love" ou le groupe étale sa classe. C'est beau, du premier au dernier morceau. On a envie de chanter en permanence (ça c'est le côté pop), mais on a tout aussi envie de battre de la semelle (ça c'est le côté rock). Rassurez vous donc, il reste tout de même l'étincelle rock d'antan, mais elle est intégrée, fondue dans l'ensemble. Les proportions sont parfaitement dosées. Des morceaux comme "Hi-Speed Soul" et son final à la New Order ou encore "No Quick Fix" en sont la parfaite démonstration : votre tête et vos jambes vont être aux anges.
On les savait francophiles, ils le démontrent de façon éclatante avec un morceau en français écrit par Daniel Lorca, le bassiste. Avec des paroles à rendre jaloux pas mal de pseudo-auteurs français et chanté sans aucun accent, ce morceau nous les rend encore plus attachants.
Précipitez vous pour découvrir cet album des Nada Surf nouveaux, plus vraiment les mêmes, mais pas totalement différents non plus, à l'image de quelqu'un que vous auriez quitté il y quelques temps en adolescent tourmenté et que vous retrouveriez adulte serein et bien dans sa peau, heureux de vivre et plein de l'envie de faire partager sa plénitude.


Pour en savoir plus, le site officiel de Nada Surf :
www.nadasurf.com





E.V. : Pemp

Titres
Ha Padal
Immortelle
Les Mois Noirs
Dorn Ha Dorn
Le Lac
äiti
Sko !
Decembre
Strink Ar Goulou
Au Bout Du Monde
Al Leti
Taivas



L'histoire de ce groupe de la région nantaise est exemplaire de ce qui se passe depuis longtemps en France. De longues années d'existence (vingt dans leur cas), de nombreux albums, une musique de qualité et une renommée plus que confidentielle. Je me suis toujours demander comment des groupes comme eux arrivent à garder cette flamme, cette envie pendant de si nombreuses années, malgré les déceptions et les coups bas. Je pense que ce qui les fait tenir, pour la plupart, c'est la scène, c'est ce contact avec leurs fans, peut être pas très nombreux mais d'une fidélité hors norme. Je sais que je me répète, mais le système de la promotion musicale actuel fait qu'il n'y a pas de place pour la prise de risque. On ne produit que ce qui est censé se vendre. Tout le reste est laissé sur le bord de la route. A moins d'un miracle, d'un hasard heureux ou du bouche à oreille intensif de fans courageux (Zebda, les Têtes Raides ou Matmatah en sont de parfaits exemples). C'est en pensant à des groupes comme eux que l'idée de créer ce site m'est venue. La diversité musicale passe par des gens comme eux.
Cet album d'E.V. fait partie de ma discothèque depuis plus d'un an maintenant, mais il n'est jamais resté très longtemps éloigné du lecteur de CD. Le réécouter pour écrite cette chronique est un pur bonheur. Bien qu'ils soient toujours aussi confidentiels après des années à écumer les salles de concert de France et d'ailleurs, leurs albums valent largement le détour, celui ci tout particulièrement. Pas parce qu'il est le dernier, mais parce qu'ils n'avaient jamais si bien réussi à méler leurs diverses influences. En effet, ce groupe est un peu particulier : il est composé de deux français et de deux finlandais, les influences sont autant purement rock que celtes, les paroles sont tantôt en français, en breton ou en finnois. Un peu compliqué tout ça me direz vous. Et bien justement non. Comme je le disais juste avant, ils réussissent parfaitement à entreméler tous ces ingrédients. Et tout coule de source, ça fonctionne à merveille.
Cet album est enthousiasmant de bout en bout. Toute personne aimant le rock ou la musique à tendance celtique sera comblée par E.V. Absolument rien de pseudo folkrorique la dedans, c'est bien de rock dont on parle ici, mais mélé à des sonorités ou des influences celtes. Certains morceaux, par leur construction ou leurs sonorités me rappellent Big Country. Sacrée référence pour moi. L'accordéon de Fakir, omniprésent mais discret, ainsi que la présence d'un violon invité participent grandement à cette atmposphère celte. Les morceaux s'enchainent avec un bonheur égal, "Ha Padal", véritable hymne rock, "Immortelle" et sa mélodie magique, "Les Mois Noirs", pour moi le plus beau morceaux de l'album (c'est l'extrait que vous pouvez écouter cette semaine), "Dorn Ha Dorn" digne d'un Big Country, "Le Lac" à la triste beauté, et ainsi de suite jusqu'à "Taivas", bouquet final à la mélodie évidente.
Je viens donc d'écouter à nouveau "Pemp" et mon enthousiasme est toujours le même. La seule chose qui me gène dans cet album est de savoir qu'on a été si peu nombreux à pouvoir l'écouter. Alors, si vous êtes un peu curieux, et si vous avez lu jusque là c'est que vous l'êtes probablement un peu, courrez acheter ce disque. Ca leur fera forcément du bien à eux et ça me fera immensément plaisir...pour vous.


Pour plus d'nformations, le site officiel de E.V. :
www.lesev.com






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