Archives - Artistes - Accueil - Liens


14 avril 2008



Bauhaus : Go Away White


Titres

Too Much 21st Century
Adrenalin
undone
International Bullet Proof Talent
Endless Summer Of The Damned
Saved
Mirror Remains
Black Stone Heart
The Dog's A Vapour
Zikir


Je viens d'apprendre que Bauhaus ne s'est pas reformé cette année. Et pour cause, puisque le groupe n'avait jamais splitté. Ca c'est une grande nouvelle (25 ans sans sortir un seul album, quand même…). Comme ça on ne pourra pas leur reprocher de surfer sur la vague de reformation des groupes des 80's. Et attention, c'est pas tout ! Go Away White n'est pas seulement le nouvel album d'un groupe reformé qui ne s'est jamais dissous, c'est aussi le dernier. Oui, Bauhaus annonce officiellement qu'après ce Go Away White, le groupe n'existera plus. Au moins c'est clair. Cet album là est en fait leur bouquet final, leurs adieux au monde.

Tout ça fait bien pompeux et voudrait nous faire croire que la nouvelle est d'importance et cet album aussi. Finalement, tout ça colle plutôt bien avec l'image plutôt froide et hautaine de ce groupe là. Ils sont toujours sur la même ligne. Mais franchement, qui se soucie aujourd'hui de Bauhaus ? Ils vous manquaient à vous ? Personnellement, je garde un excellent souvenir de certains de leurs albums (notamment Burning From The Inside) et aussi des albums solo assez fréquentables de Peter Murphy, mais ça ne va pas plus loin. Je garde surtout cette image gothique, distanciées et sombre que le groupe a longtemps cultivé et aussi l'impact assez incroyable qu'ils pouvaient avoir en live. Mais pour moi, Bauhaus était une affaire classé depuis longtemps. Et pourtant je me suis penché sur ce Go Away White qui sent à plein nez le projet suspect et l'urgent besoin d'argent frais. Qu'est ce que vous voulez, je fais partie de la frange d'acheteurs nostalgiques des années '80 visée par ce genre de disque. Donc, je tombe dans le piège.

Sinon, à part ça, il y a quoi dans Go Away White ? D'abord, on y retrouve le personnel originel. Donc, en plus du chant toujours aussi sombre et profond de Peter Murphy, on a le plaisir de retrouver le jeu de guitare si reconnaissable de Daniel Ash, la basse souple et presque Dub de David J, sans oublier Kevin Haskins derrières les fûts. De quoi espérer quelques bonnes vibrations, même si on imagine bien avant même de l'avoir écouté que ce disque là ne sera pas le meilleur. A moins d'un miracle, il est bien trop tard pour ça. Avant de commencer, il faut savoir que ce nouvel album a été enregistré très vite, en quelques semaines, et qu'il n'a pas été retravaillé ou remixé. C'est donc le résultat d'un travail brut de fonderie qu'on entendra ici. Ce genre de pratique peut être bon ou mauvais, ça dépend essentiellement du style musical. Personne n'ira reprocher à un groupe Punk d'avoir un son pourri ou une production au raz des pâquerettes. Pour Bauhaus qui nous a toujours habitués à un son léché et une production plutôt riche, c'est forcément un peu différent. Du coup, on n'est pas obligés d'adhérer à ce parti pris qui semble avoir eu pour unique but d'offrir un album spontané et vivant. A mon avis, le but n'est pas totalement atteint. La faute à des chansons souvent trop faiblardes pour vraiment emballer l'auditeur connaissant leur passé. On est assez loin des moments forts qu'on a connu avec Bela Lugosi's dead ou She's In Parties. Sur Go Away White, le groupe a plus travaillé sur les ambiances que sur les chansons elles même et ça s'entend. On trouve bien quelques titres dont le groupe n'aura pas à rougir, comme ce Too Much 21st Century peut être un peu poussif, mais qui sent bon le Bauhaus qu'on a aimé. Il y a aussi l'excellent Adrenalin et Endless Summer Of The Damned où le groupe sort les couteaux et prend un plaisir évident à mettre les amplis dans le rouge. A l'inverse, Saved renoue avec ces chansons à l'atmosphère gothique et presque inquiétantes. Là, on ne peut qu'être conquis par ce retour. Ensuite, ça se gâte un peu. C'est agréable, sans plus. Seules les ambiances si particulières que seul Bauhaus est capable de tricoter permettent de retenir l'attention. Le jeu de guitare de Daniel Ash est toujours aussi personnel, la basse de David J virevolte toujours autant et la voix de Peter Murphy est toujours aussi impressionnante, mais on sent que le cœur n'y est pas vraiment. Sans démériter, ça tourne un peu en roue libre. Il y manque une flamme ou une âme, comme vous voudrez.

Ce Go Away White n'est pas un mauvais album, il a juste du mal à soutenir la comparaison avec ses illustres ainés. Je pense qu'il faut juste le considérer comme le dernier chapitre de l'histoire d'un groupe brillant qui s'en va sans bruit. S'il peut en plus permettre à certains de découvrir les trésors de leur passé, il aura totalement rempli son rôle.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.bauhausmusik.com



The Teenagers : Reality Check

Titres

Homecoming
Love No
Feeling Better
Starlett Johannson
Streets Of Paris
Make It Happen
Wheel Of Fortune
Fuck Nicole
French Kiss
Sunset Beach
Ill
The End Of The Road


Ils me font beaucoup penser à Phoenix. Ils ont à peu près les mêmes arguments. Même profil de jeune premier de la Pop, même qualité mélodique et même chant en anglais dans le texte. Eux sont même allé jusqu'à baser le groupe à Londres, histoire d'être encore plus au cœur de l'action. Ce plan là a au moins un atout majeur : partout dans le monde ils sont vus comme un groupe français mais ils obtiennent une couverture médiatique à l'anglaise, c'est-à-dire mondiale. Bien vu. Autre particularité, les trois français basent toute leur image sur les premiers émois amoureux en général et sur le sexe en particulier. Comme si les ados ne pensaient qu'à ça... Ca se saurait. Leur nom annonce la couleur, la pochette aussi, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Leur imagerie clairement sexy (il n'y a qu'à jeter un œil sur le clip de Love No) fera peut être fantasmer le public ado mais elle fera franchement sourire les plus vieux. J'ose espérer qu'il y a une part de second degré derrière tout ça, sinon… Et puis il y a aussi cet accent frenchy " sooo cuuute " dans les textes en anglais. Grâce à quelques " Fuck " et autres " Sluts " ils ont même réussis à décrocher le très vendeur " Explicit Lyrics " en gros sur la pochette. Tout est donc en place pour que les Teenagers fassent un carton mondial chez les ados. Et peut être aussi chez les plus vieux si affinité. En tous cas, ils sont programmés pour ça. Vous en connaissez beaucoup vous des groupes français qui dès leur premier album font une tournée mondiale, USA compris ?

Mais tout ça, c'est du marketing. Ca fait vendre (surtout en ce moment), mais ça ne fait pas forcément un bon disque. Au niveau musical, le style Teenagers est très proche de Phoenix. Comme eux ils risquent aussi de bien marcher partout dans le monde sans s'imposer vraiment en France. Les chansons des Teenagers sont presque toutes bâties (formatées ?) sur le même moule : des couplets parlés et des refrains chantés en chœurs. Au départ, c'est assez redoutable, Homecoming, Love No ou Starlette Johannson sont irrésistibles. Au bout d'un moment, cette recette un peu trop systématique finit par user les patiences, mais dans l'ensemble ça fonctionne plutôt bien. Pour le reste, le style musical se situe entre Phoenix pour les guitares claires et New Order pour les passages plus synthétiques (Make It Happen surtout). Il faut reconnaître aux Teenagers un certain savoir faire dans l'art de trousser des mélodies Pop sucrées qui s'impriment immédiatement dans le cerveau. Reality Check ne donne d'ailleurs jamais l'impression d'être un premier album. Il sonne pro jusqu'au bout des ongles. C'est peut être d'ailleurs là son point faible, ce manque de chaleur et de spontanéité. On sent que tout est travaillé dans le moindre détail.

Pour le reste, les singles se succèdent tranquillement, comme à la parade. Il y a bien un petit coup de mou vers la fin du disque, mais dans l'ensemble Reality Check est plutôt réussi. Pas forcément enthousiasmant, mais très agréable. Il faut juste le prendre pour ce qu'il est, un bon disque de Pop simple et acidulée qui annonce le printemps.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.theteenagers.net

Et la video de Love No : ICI





© Copyright 2008 Why Not ?