Titres
Too Much 21st Century
Adrenalin
undone
International Bullet Proof Talent
Endless Summer Of The Damned
Saved
Mirror Remains
Black Stone Heart
The Dog's A Vapour
Zikir
Je viens d'apprendre que Bauhaus
ne s'est pas reformé cette année. Et pour cause, puisque le groupe n'avait
jamais splitté. Ca c'est une grande nouvelle (25 ans sans sortir un seul
album, quand même…). Comme ça on ne pourra pas leur reprocher de surfer
sur la vague de reformation des groupes des 80's. Et attention, c'est
pas tout ! Go Away White n'est pas seulement le nouvel album
d'un groupe reformé qui ne s'est jamais dissous, c'est aussi le dernier.
Oui, Bauhaus annonce officiellement qu'après ce Go Away White,
le groupe n'existera plus. Au moins c'est clair. Cet album là est en fait
leur bouquet final, leurs adieux au monde.
Tout ça fait bien pompeux et voudrait
nous faire croire que la nouvelle est d'importance et cet album aussi.
Finalement, tout ça colle plutôt bien avec l'image plutôt froide et hautaine
de ce groupe là. Ils sont toujours sur la même ligne. Mais franchement,
qui se soucie aujourd'hui de Bauhaus ? Ils vous manquaient à vous ? Personnellement,
je garde un excellent souvenir de certains de leurs albums (notamment
Burning From The Inside) et aussi des albums solo assez fréquentables
de Peter Murphy, mais ça ne va pas plus loin. Je garde surtout cette image
gothique, distanciées et sombre que le groupe a longtemps cultivé et aussi
l'impact assez incroyable qu'ils pouvaient avoir en live. Mais pour moi,
Bauhaus était une affaire classé depuis longtemps. Et pourtant
je me suis penché sur ce Go Away White qui sent à plein nez le
projet suspect et l'urgent besoin d'argent frais. Qu'est ce que vous voulez,
je fais partie de la frange d'acheteurs nostalgiques des années '80 visée
par ce genre de disque. Donc, je tombe dans le piège.
Sinon, à part ça, il y a quoi dans
Go Away White ? D'abord, on y retrouve le personnel originel.
Donc, en plus du chant toujours aussi sombre et profond de Peter Murphy,
on a le plaisir de retrouver le jeu de guitare si reconnaissable de Daniel
Ash, la basse souple et presque Dub de David J, sans oublier Kevin Haskins
derrières les fûts. De quoi espérer quelques bonnes vibrations, même si
on imagine bien avant même de l'avoir écouté que ce disque là ne sera
pas le meilleur. A moins d'un miracle, il est bien trop tard pour ça.
Avant de commencer, il faut savoir que ce nouvel album a été enregistré
très vite, en quelques semaines, et qu'il n'a pas été retravaillé ou remixé.
C'est donc le résultat d'un travail brut de fonderie qu'on entendra ici.
Ce genre de pratique peut être bon ou mauvais, ça dépend essentiellement
du style musical. Personne n'ira reprocher à un groupe Punk d'avoir un
son pourri ou une production au raz des pâquerettes. Pour Bauhaus qui
nous a toujours habitués à un son léché et une production plutôt riche,
c'est forcément un peu différent. Du coup, on n'est pas obligés d'adhérer
à ce parti pris qui semble avoir eu pour unique but d'offrir un album
spontané et vivant. A mon avis, le but n'est pas totalement atteint. La
faute à des chansons souvent trop faiblardes pour vraiment emballer l'auditeur
connaissant leur passé. On est assez loin des moments forts qu'on a connu
avec Bela Lugosi's dead ou She's In Parties. Sur Go
Away White, le groupe a plus travaillé sur les ambiances que sur
les chansons elles même et ça s'entend. On trouve bien quelques titres
dont le groupe n'aura pas à rougir, comme ce Too Much 21st Century
peut être un peu poussif, mais qui sent bon le Bauhaus qu'on a aimé. Il
y a aussi l'excellent Adrenalin et Endless Summer Of The
Damned où le groupe sort les couteaux et prend un plaisir évident
à mettre les amplis dans le rouge. A l'inverse, Saved renoue
avec ces chansons à l'atmosphère gothique et presque inquiétantes. Là, on ne peut
qu'être conquis par ce retour. Ensuite, ça se gâte un peu. C'est agréable,
sans plus. Seules les ambiances si particulières que seul Bauhaus est
capable de tricoter permettent de retenir l'attention. Le jeu de guitare
de Daniel Ash est toujours aussi personnel, la basse de David J virevolte
toujours autant et la voix de Peter Murphy est toujours aussi impressionnante,
mais on sent que le cœur n'y est pas vraiment. Sans démériter, ça tourne
un peu en roue libre. Il y manque une flamme ou une âme, comme vous voudrez.
Ce Go Away White n'est
pas un mauvais album, il a juste du mal à soutenir la comparaison avec
ses illustres ainés. Je pense qu'il faut juste le considérer comme le
dernier chapitre de l'histoire d'un groupe brillant qui s'en va sans bruit.
S'il peut en plus permettre à certains de découvrir les trésors de leur
passé, il aura totalement rempli son rôle.
Pour plus d'nformations, le site officiel :