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13 décembre 2004


Mylo nous offre l'un des albums les plus souriant de l'année. De son côté, Sparta est en train de tracer une nouvelle route qu'il est encore le seul à pratiquer.




Mylo : Destroy Rock & Roll



Titres

Valley Of The Dolls
Sunworshipper
Muscle Cars
Drop The Pressure
In My Arms
Guilty Of Love
Paris Four Hundred
Destroy Rock & Roll
Rikki
Ottos Journey
Musclecar Reform Reprise
Zenophile
Need You Tonite
Emotion 98.6


L’autre jour, je me disais justement à moi-même que je chroniquais peu de disques Electro. Manque de curiosité sûrement. Et voilà que j’en chronique un aujourd’hui. Mais là, pas le choix. On parle tellement de ce Mylo, que je ne pouvais que me pencher sur ce disque là. J’avais même de bonnes raisons. Le titre de l’album d’abord : provoc qui fait rire ou vraie profession de foi ? Un type qui prétend détruire le Rock & Roll en sortant un disque dont la pochette rappelle les albums des Sex Pistols mérite forcément qu'on s'y interresse un peu. Ensuite, sans même parler de musique, ce type là est écossais : deuxième bonne raison. Il vient de l’île de Skye : troisième excellente raison. Runrig est aussi né sur ce bout du monde à visiter absolument si jamais vous allez en Ecosse. Et s’il y a bien une chose que j’ai du mal à imaginer, c’est que ce disque ait pu être composé à cet endroit là. La musique de Mylo est aux antipodes de cette île aux paysages arides et désolés. Sa musique est chaude et emplie à raz bord de soleil. Je dirais presque qu’elle est débordante d’ondes positives. Il a forcément du composer ses séquences au fond d’une cave sans fenêtre donnant sur l’extérieur.
Parce s’il n’a pas le soleil chez lui, il a réussi à se le réinventer. Ca fait vraiment un bien fou d’écouter un disque comme celui là. Mylo est comparé à tout un tas d’autres éminents électroniciens, comme Daft Punk, Air ou Moby (ça ira comme ça ?). Mais bon, on connaît suffisamment la promo et les dossiers de presse pour savoir que le premier réflexe à avoir est de se méfier et de serrer les fesses. Mais là, même si à mon avis Mylo n’a pas forcément grand-chose à voir avec tous les gens à qui on le compare, sa musique n’a surtout pas à rougir de la comparaison. A la manière d’un Daft Punk, Mylo construit des morceaux d’abord destinés aux dancefloors, mais aussi des morceaux pleins de sourires en coins et de clins d’oeils complices. Et même quand il appuie trop fort sur la pédale Disco, on le suit quand même parce que c’est fait avec le sourire et avec un évident second degré qui fleure bon la spontanéité.
La qualité majeure de ce disque, c’est sa variété, toutes les directions explorées, toutes les pistes (même les plus tordues ou inattendues), qu’il emprunte pour nous faire arriver à destination. C’est l’album Electro le plus jouissif que j’ai entendu depuis longtemps. Là où d’autres se cantonne à faire leur boulot dans des limites qu’ils se sont imposés, lui a apparemment décidé de s’affranchir des frontières et de laisser parler sa spontanéité. Son seul but étant apparemment de s’éclater. Sage décision mon cher Mylo. L’histoire commence par un très trompeur (parce que très classe et très sérieux) Valley Of The Dolls suivi par un Sunworshipper encore plus caricatural de l’Electro chic. Comme une manière de nous mettre doucement dans le bain. C’est juste derrière que la fête commence vraiment, avec un détonateur nommé Muscle Cars, à vous donner des fourmis dans les jambes. Puis le single Drop The Pressure nous tombe dessus. Et à partir de là, plus moyen d’échapper au phénomène Mylo. Se succèdent ensuite toute une floppée de singles en puissance. Et l’album est construit de telle sorte que chaque nouveau titre fait monter la tension d’un cran au dessus de la précédente. Plus le disque avance, plus on aime. Un piège.
Et puis, arrivé vers la fin du disque, la joyeuse fête se termine doucement et on retourne progressivement au calme, avec un Need You Tonite superbe, sans oublier un Emotion 98.6 qui donne à ce disque un final qui me fait penser à ces soirées tellement réussies qu’on a forcément un peu le blues lorsque tout s’arrête. Mylo, en plus de savoir comment nous donner le sourire, sait aussi nous prendre par les sentiments.
En conclusion, un seul mot suffira : génial.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.breastfed.tv




Sparta : Porcelain


Titres

Guns of Memorial Park
Hiss the Villain
While Oceana Sleeps
Cerca
Breaking the Broken
Lines in Sand
End Moraine
Death in the Family
Syncope
Tensioning
Travel by Bloodline
P.O.M.E.
From Now to Never
Splinters
Farewell Ruins



Drôle d’idée d’avoir choisi ce titre. Drôle d’idée d’avoir choisi une pochette comme celle là, aussi. Même si je la trouve plutôt belle. Compte tenu du contenu, l’emballage est trompeur. La musique de Sparta n’a toujours rien de fragile, ni de délicat. Ce serait même plutôt le contraire. Sur ce deuxième album, le groupe renouvelle ce qu’on a déjà connu dans The Wiretrap Scars : un Rock échevelé et furieux, tout en restant intelligent, avec un peu partout de gros morceaux de mélodies comme je les aime. Cette sorte de Rock à la croisée des chemins Emo et Grunge leur appartient toujours. Et c’est vraiment une bonne nouvelle.
Entre les roulements de tonnerre de la batterie, les éclairs de lumière des guitares et cette voix qui continue toujours à me rappeler celle de Robert Smith, Sparta donne un beau successeur à son premier album. Leur son est toujours aussi identifiable, louvoyant entre puissants riffs de guitares et arpèges aux sonorités presque cristallines. La qualité des chansons est aussi toujours aussi identifiable. Sparta a vraiment un son. Ils sonnent différemment de la plupart des groupes Emo pour la bonne raison qu’ils ont mis un peu plus de leurs tripes dans les chansons et ça fait une belle différence. Ils ne se cantonnent pas non plus aux règles habituelles du genre et laissent vagabonder leurs instruments vers d’autres rivages.
Sur les premiers morceaux de Porcelain, les chansons se succèdent à un rythme d’enfer. Pas de pause, pas de repos. La rythmique tape fort et les chansons déboulent comme des bolides. Mais tout ça dans ce mélange si particulier de muscles et de finesse mélodique. Si vous écoutez ce disque, Guns of Memorial Park et Hiss the Villain devraient déjà vous convaincre. La première accalmie s’appelle While Oceana Sleeps et montre que ce groupe là a vraiment quelque de différent. Un ton et une approche assez unique de ces chansons à tiroir tout en demi teinte. Ils savent créer des climats. Dans ce genre là Lines In Sand et sa basse flottante est une petite merveille de chanson à plusieurs vitesses.
L’album respecte d’ailleurs une sorte d’ordonnancement entre les chansons : 2 agitées, 1 plus calme ou plus atmosphérique. Ce qui donne à l’écoute de Porcelain un petit côté particulier, fait de subites montées d’adrénalines suivies de moments qui pourraient paraître apaisés, mais où la tension est toujours la toile de fond. Il est par contre difficile de sortir un titre en particulier. Ce n’est pas que l’album soit mauvais, on en est vraiment très loin, mais aucun morceau ne surpasse les autres. Aucun n’est vraiment faible non plus. Ce qui laisse une impression finalement assez inhabituelle, puisqu’en général on a tendance à voir ressortir quelques morceaux en particulier en minimisant les autres. Là, cet album ressemble à un tout, une sorte de bloc difficile à diviser en chansons. L’impression majeure qui ressort de ce disque est d’avoir écouter un bon album de Rock viscéral, un maelström de guitares acérés et de rythmiques savantes. Un Rock intelligent aussi, parce qu’il sait éviter tous les pièges dans lesquels il aurait pu si facilement tomber en flirtant d’un peu trop près avec le Metal vulgaire ou le Grunge de bas étage. Sparta est bien au dessus de ça. Ce groupe sait écrire des chansons et sait les mettre en image. Porcelain est le fruit passionnant du travail d’un groupe assez unique qui est en train de tracer sa propre route, en s’inventant une musique qui s’adresse tout autant à nos instincts qu’à notre intelligence.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.spartamusic.com



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