Archives - Artistes - Accueil - Liens


13 novembre 2006



M. Ward : Post-War


Titres

Poison Cup
To Go Home
Right in the Head
Post-War
Requiem
Chinese Translation
Eyes on the Prize
Magic Trick
Neptune's Net
Rollercoaster
Today's Undertaking
Afterword/Rag


Qu’est ce qui fait qu’une chanson est réussi, qu’elle vous remue les sens ? Qu’est ce qui donne du charme à un album, le fait sortir du lot, le rend plus proche de nous ? Je pense qu’il y en a pas mal qui aimeraient trouver la recette. M. Ward l’a trouvée. Sans jamais rien sacrifier à la modernité ou aux paillettes, M. Ward réussi à nous éblouir avec de vieilles recettes. Avec de vieux accords de guitares, des airs qui auraient pu être écrits il y a des décennies, des chansons qui respirent à pleins poumons sans avoir besoin de bomber le torse, avec des trucs tous simples comme le talent et une sensibilité de tous les instants.

L’après guerre dont il parle est sans doute celle d’Irak. Elle pourrait en être une autre, celle d’Irak première formule, celle du Vietnam. Peu importe, elles véhiculent toutes les mêmes sentiments et souvent les mêmes peines. Comme si aucune leçon n’était jamais retenue. Comme si le passé ne pouvait jamais servir à construire un autre futur. Loin de ces considérations, M. Ward, lui, se contente de rester à hauteur d’homme et de décortiquer leurs sentiments. Et comme tous les grands songwriters Folk, il est avant un bon raconteur d’histoires. Ici il raconte ce qui arrive dans beaucoup de guerres : le soldat part confiant, puis finit par y laisser sa peau. Ce qui compte ici, c’est la suite, l’après guerre. Et son talent d’écriture nous donne justement ce genre d’album qui sort du lot, qui laisse une trace plus profonde que les autres, comme pourrait laisser une blessure. De guerre par exemple. Post-War n’est pourtant pas un album militant ou guerrier, il est plutôt contemplatif, se focalisant plus sur les conséquences des actes que sur les actes eux-mêmes. Il en ressort une sorte de calme, ou plutôt de paix un peu triste, un peu fataliste.

Que ce soit le somptueux et poignant Poison Cup qui vous met aussitôt dans l’ambiance ou ce To Go Home qui lui emboîte le pas, la première chose qu’on note chez M. Ward c’est cette authenticité et cette simplicité qu’on ne trouve que chez les meilleurs. Ca ne tient que sur un fil, que sur cette sorte de vérité qui ne tient la route que quand les chansons sont bonnes. Rien ne vient ajouter des couleurs ou des sons superflues qui pourraient camoufler les défauts, ici tout est sincère et honnête. Tout est fait et restitué avec finesse et doigté, que ce soit les mélodies, les arpèges de guitare ou la voix si complice. Comme son titre l’indique, Right In The Head parle du moment fatidique où le soldat meurt. La chanson se finit dans un silence uniquement troublé par le chant des oiseaux et le bruit des mouches. C’est vous dire si dans ce disque on ne triche pas, si les choses sont dites, ou plutôt chantées sans camouflage. Mais Post-War n’est pas pour autant un album triste, parce que comme toujours, le temps fait son œuvre et la vie finit par reprendre le dessus. Et comme souvent quand un artiste vit vraiment les histoires qu’il raconte, on y croit. On se trouve emporté par ces chansons là et on n’en ressort qu’après la dernière note de la dernière chanson. Et jusqu’à cet instant là, on aura vibré et vécu cette histoire comme si elle était la nôtre.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.mwardmusic.com


Elista : La Folie Douce

Titres

La Folie Douce
Finir Dans Les Journaux
Dès Le Depart, Dès Le Début
Le Niveaux Des Mers
Lâcheté
Courage
Nous Sommes Tous Une Ombre
Les Calanques De Cassis
Les Hommes Ordinaires
(J'Ai Beau Tout Tester) Je Deteste Tout
Je Suis Une Nuit De Tempête
Mon Ivresse (A L'Autoroute A3)


Le premier album d’Elista avait réussi à impressionner avec des chansons mémorables et une unité rare. Un disque de Pop compact, dense et touffu. Que du bon. Aujourd’hui, à l’écoute de La Folie Douce, à l’évidence le son du groupe a pris du poids. Reste à savoir si c’est du muscle ou du gras.

Quand on voit que le nom de Dimitri Tikovoï est associé à ce nouvel album, on devine qu’Elista a décidé de changer son fusil d’épaule. En faisant appel au producteur du Meds de Placebo, on imagine bien que le groupe a voulu muscler ses chansons, qu’il a voulu tirer un trait sur la Pop légère de ses débuts. Mais c’est justement cette légèreté qu’on aimait sur le premier album et qui fait qu’on l’aime encore autant aujourd’hui. La Folie Douce marque immédiatement son territoire : les guitares sont de sortie, les rythmiques sont lourdes (la basse surtout, est devenue énorme), les mots sont plus hargneux. Avec cet album, plus aucune trace des chansons fragiles qu’on a aimé. On passe de la Pop au Rock façon Placebo. Choisissez votre camp, aujourd’hui Elista a traversé le fleuve et a brûlé tous les ponts derrière lui.

La question est de savoir si ce nouvel habillage lui convient ou pas. La réponse est oui. Et comment ! La Folie Douce est un deuxième album qui en impose, aussi bien au niveau du son que des chansons. Il est clairement formaté à destination du public Pop-Rock le plus large, mais la qualité des chansons lui permet de viser vraiment très haut. Ce disque là est truffé de titres puissants et mélodiques, avec toujours cette distance un peu sombre qui donne à leur musique une couleur si particulière. Ca, par contre, ça n’a pas changé et c’est tant mieux. Pour résumer, ce disque possède tous les atouts pour faire un énorme carton. C’est d’ailleurs tout le mal que je lui souhaite. Les groupes français d’envergure sont suffisamment rares pour qu’on fasse la fête à ceux qui le sont vraiment. Sur ce disque là, les tubes soniques se succèdent à toute vitesse (Finir Dans les Journaux, Dès Le Départ Dès Le Début, Nous Sommes Tous Une Ombre, Mon Ivresse). Quelques titres rappellent quand même un peu la Pop des débuts, mais dans une version assombrie, comme noyée sous la brume, dans les très beaux Le Niveaux Des Mers ou Je Suis Une Nuit De Tempête. Lâcheté et Courage renouent aussi avec une certaine fragilité, mais finissent tout de même sous les guitares, comme pour bien marquer la rupture.

On l’aura attendu longtemps ce deuxième album. Faute de nouvelles, j’ai même cru pendant un moment que le groupe avait définitivement disparu de la circulation. Mais finalement, Elista prenait juste son élan avant le grand saut. Ca valait la peine d’attendre.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.elistamusique.com


© Copyright 2006 Why Not ?