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13 octobre 2003


Une belle semaine de plus avec le dernier chef d'oeuvre des écossais de Runrig et le deuxième album fort recommandable des anglais de Starsailor.




Runrig : Proterra

Titres

The Old Boys
Proterra
Day of Days
Empty Glens
Gabriel's Sword
From The North
An Toll Dubh
There's A Need
Faileas Air An Airigh
Heading To Acadia
All The Miles
A Reiteach
Angels From The Ashes


Chaque nouvel album de Runrig est pour moi un grand moment. Jusqu’à présent je n’ai jamais été déçu par un seul de leurs disques. Même si parfois la première impression est mitigée, compte tenu de leurs changements de cap musicaux, le temps aide à chaque fois à découvrir les beautés cachées de chaque disque. Et ça fait un moment que ça dure. Ils viennent même de fêter cet été leurs 30 ans de carrières en donnant un concert au château de Stirling. Concert qui devrait faire l’objet d’un futur DVD. C’est vrai, je ne les connais pas depuis tout ce temps, mais je les suis avec fidélité depuis pas mal d’années déjà. Pour moi, Runrig est le groupe qui personnifie le mieux l’Ecosse et le Rock celtique en général.
Vous l’aurez sans doutes remarqué, j’ai un faible pour les musiciens de ce pays, que ce soit Big Country, Mike Scott et les Waterboys, Simple Minds, Wolfstone ou Runrig, pour ne citer que les premiers qui me viennent à l’esprit. Ils m’ont tous appris à aimer ce pays, et pour y être allé moi même, je peux vous dire que tous, à un degré ou à un autre ressemblent à leur pays. Ils ont tous en eux cette nostalgie ou cette tristesse apparente, cette rudesse qu’on découvre dans les paysage. Mais dès qu’on creuse un peu, c’est un océan d’humanité qu’on découvre. Une chaleur humaine comme on n’en rencontre plus beaucoup. Et Runrig est sûrement le groupe qui représente le mieux ce pays. Chacun de leurs albums est un mélange subtil d’un je ne sais quoi de nostalgie baigné d’Humanité avec un grand H. C’est toujours beau et touchant. C’est parfois du Rock, parfois de la Pop, parfois de la musique traditionnelle. C’est chanté en anglais ou en gaélique. Mais le résultat est toujours le même : une irrésistible envie de retourner visiter ce beau pays.
Bien évidemment, Proterra ne déroge pas à la règle, même si la tâche de succéder à The Stamping Ground n’est pas une mince affaire. En effet, pour moi, leur précédent album fait partie de leurs deux ou trois meilleurs. Et pourtant, Proterra réussi le tour de force d’être non seulement du même niveau, et même encore au dessus ! Vous en connaissez beaucoup vous des groupes qui en trente ans de carrières et une vingtaine d’album n’ont jamais rien fait de médiocre ou de simplement moyen ? Runrig fait partie de cette race là. Et Proterra fait aussi partie du haut du panier de leur discographie. Encore un album magnifique. Encore toute une collection de chansons aussi belles qu’indispensables. Et comme d’habitude, cet album va passer totalement inaperçu chez nous, où il n’est d’ailleurs même pas distribué pour le moment. Merci les imports ! Pourtant ce groupe mérite très largement qu’on lui prête une oreille attentive. C’est dans tous les cas l’assurance de tomber sous le charme. Et Proterra est parfait pour faire connaissance.
Comme The Stamping Ground, son prédécesseur, Proterra est presque tout entier orienté vers le Rock. Un Rock où bien évidemment l’Ecosse et la culture celte en général sont omniprésents. C’est bien simple, si vous écoutez d’affilée les quatre premiers morceaux de ce disques, ça ressemble tout simplement au meilleur album de l’année. The Old Boys est une sublime mélopée ou leur cœur celte bat le rythme. Proterra, le deuxième morceau, est presque à la mesure de Loch Lomond, leur hymne le plus parfait. Je l’imagine déjà repris en cœur par des milliers de gorges lors de leurs concerts : « Over land and sea, I'll come fighting for you ». A donner le frisson. Day Of Days sort de la même barrique. Et c’est le même brillant résultat. Et ça continue sur le même niveau, avec Empty Glens, autre futur hymne en live et actuel single : « Now we walk in empty glens, Rushes blowing in the wind. ». Après quatre morceaux comme ceux là, je craque. C’est vraiment trop beau pour être vrai. Runrig tient là son meilleur album. Gabriel’s Sword, belle ballade qui respire l’Ecosse par tous les pores de sa peau, vient (un peu) calmer le jeu. Puis ça repart de plus belle. Direction les Highlands, avec From The North et sa cornemuse, nouvelle mélopée qui plane entre ciel et terre. Vous fermez les yeux, vous voyez les paisibles landes d’Ecosse défiler sous vos yeux fermés. Puis brusquement, au cœur du morceau, le ton change. Le Rock revient en force et nous rappelle que ces paysages ne sont en réalités que dureté et aridité. Un autre sommet de ce disque. Runrig a toujours accordé une part non négligeable de sa discographie à des chansons en langue gaélique. An Toll Dubh ouvre le bal et il est toujours aussi étonnant d’entendre à quel point cette langue a le don de nous dépayser et de nous entraîner en d’autres époques. Faileas Air An Airigh a le même effet. Le mariage entre musique traditionnelle et Pop est ici parfait. Heading To Acadia fait référence aux origines du chanteur, mais c’est seulement de musique celte dont il est question ici, un duel finalement complémentaire entre guitare et cornemuse. Cette musique capable de relier les côtes de Nova Scottia (région du Canada dont est originaire Bruce Guthro, chanteur du groupe) et celles de l’Ecosse. Cet instrumental est tout simplement beau et particulièrement touchant. La deuxième partie de ce disque est vraiment toute entière tournée vers les racines celtes du groupes. Moins Rock mais plus roots, comme dans le très réussi A Reiteach. Ce qui n’est absolument pas un défaut dans leur cas. Tout ça se termine sur un sublimissime Angels From The Ashes, instrumental épuré au piano, qui nous ramène en douceur sur la terre ferme, après ce si beau voyage dans le temps et dans l’espace.
C’est vraiment le moment rêvé pour découvrir Runrig. Proterra ressemble fort à ce qu’ils ont fait de mieux et les albums d’une telle humanité sont bien rares. C’est beau, ça réchauffe le cœur et les oreilles. En un mot c’est indispensable. Ca me donne envie de réécouter d’urgence leur album Once In A Lifetime, qui est le meilleur album live que je connaisse. Un album ou on sent réellement le public, non pas derrière, mais avec le groupe. Ca donne le frisson. Du coup, je vous conseille deux disques au lieu d’un. Les deux étant évidemment in-dis-pen-sa-bles ! Allez, je vous laisse, j’ai un disque à écouter d’urgence.


Pour plus d'informations, le site officiel :
www.runrig.co.uk

Plus un site que j'adore visiter depuis longtemps, le superbe site de Jim Willsher, un fan pur et dur, très documenté. Ce site n'est pas seulement dédié à Runrig, c'est aussi le moyen de faire une très belle ballade en Ecosse. Le mieux est encore d'écouter Runrig en visitant ses pages photos :
www.jimwillsher.co.uk

Et pour finir, un tout nouveau site en français sur le groupe, très bien documenté, à visiter d'urgence :
www.chocolate-frog.net/runrig/




Starsailor : Silence Is Easy

Titres

Music Was Saved
Fidelity
Some Of Us
Silence Is Easy
Telling Them
Shark Food
Bring My Love
White Dove
Four To The Floor
Born Again
Restless Heart



Vous avez forcément entendu et réentendu Coldplay ces dernier mois. Tout comme vous n’aviez pas pu échapper à Travis et à son imparable single Sing. Dans le même genre musical, on trouve une multitude d’autres groupes, plus ou mois bons. Dans le bon, on trouve les anglais de Starsailor et leur deuxième album Silence Is Easy. On baigne ici dans le même univers que les deux références ci dessus. On a affaire à une Pop légère et élégante, à base de guitares, de piano et de cordes. Pas question ici de Rock bruyant ou de guitares saturées. Juste des arpèges de guitares sur des mélodies diaphanes. Si en ce moment, vous avez plutôt envie d’écouter du bruit, passez vite votre chemin, ce disque n’est pas pour vous. Par contre si la surabondance de mélodies et d’harmonies délicates est votre tasse de thé du moment, je vous conseille de jeter une oreille, voire plus, sur cet album.
Je ne connais pas Love Is Here, le premier album du groupe, sorti en 2001, sur lequel les avis étaient apparemment assez partagés (de futur idéal de la Pop anglaise à poseurs pénibles, c’est selon…). Je ne pourrais donc pas comparer le petit dernier avec son prédécesseur. En tout cas, Silence Is Easy me plaît beaucoup. Je me rend de plus en plus compte à l’écoute de ce genre de disques, que ce soit Coldplay, Travis ou d’autres du même genre, que finalement Echo & The Bunnymen a eu, et a encore, une énorme influence sur la Pop anglaise. Et qu’un album comme Ocean Rain, qui fait parti de ma discothèque idéale depuis des lustres, est devenu au fil du temps un véritable classique et une immense source d’inspiration pour pas mal de groupes outre Manche. A tel point que Ian McCulloch, chanteur des Echo a participé au dernier album de Coldplay. C’est sûr, Starsailor a eu du Echo & The Bunnymen dans son biberon. Ca s’entend et ça se ressent à travers chaque son, chaque note. Et comme d’habitude dans ce genre de situation, soit on rejette en criant au plagiat, soit on aime parce que ça rappelle des choses qu’on adoré. C’est la deuxième réaction qui prévaut dans le cas de Starsailor. D’une part, parce qu’ils ont tout de même développés leur style propre et surtout parce qu’ils ont du talent. On ne peut pas écrire une chanson comme Music Was Saved en étant seulement un plagiaire, même doué. Ils savent créer des ambiances musicales qui vous enveloppent, vous cajolent et finissent par vous faire fondre. Tout se passe dans la douceur. Cet album fonctionne comme un massage relaxant. Tellement doux et agréable qu’on n’a surtout pas envie que ça s’arrête.
Quand je parle de douceur, ne pensez pas qu’on est dans la sucrerie qui fait grossir. C’est simplement beau et suffisamment bien écrit pour ne pas charger l’estomac. Fidelity est juste simple et touchant. Silence Is Easy fait un peu penser à des Stereophonics qui auraient enfin appris à jouer avec les nuances. Bring My Love est une sorte de réincarnation de Ocean Rain, orchestrale et tout à fait réussie. White Dove est aussi léger et aérien que son titre le laisse espérer et Restless Heart termine cet album sur une belle touche de simplicité mélodique.
Starsailor n’a peut être pas encore la réputation des groupes cités plus haut, et cet album ne contient probablement pas LE single imparable qui pourrait les faire éclater. En un mot, leur relatif anonymat risque de durer encore un peu. Mais ce disque n’est pas du genre a offrir un single plus quelques chansons fades pour boucher les trous. C’est un tout ou chaque chanson a sa place. Et même si aucune chanson ne donne vraiment l’impression de sortir du lot, c’est vraiment l’album dans son intégralité qu’on prend plaisir à écouter. En un mot, si vous êtes amateur de ce genre de musique, vous avez des chances de beaucoup apprécier Starsailor.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.starsailor.net



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