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13 septembre 2004


Deux disques réjouissants pour deux raisons. Les Libertines, parce ce qu'on est surpris de savoir qu'il sont encore vivants et EV parce qu'on est content de voir qu'ils vivent encore.




The Libertines : The Libertines



Titres

Can’t Stand Me Now
Last Post On The Bugle
Don’t Be Shy
The Man Who Would Be King
Music When The Lights Go Out
Narcissist
The Ha Ha Wall
Arbeit Macht Frei
Campaign Of Hate
What Katie Did
Tomblands
The Saga
Road To Ruin
What Became Of The Likely Lads


Le fait qu’ils soient encore là tient presque du miracle. Compte tenu de tout ce qu’on a pu lire ou entendre sur leur compte depuis un an, on ne donnait pas cher de leur peau. Et là je ne parle pas forcément de musique. Les Libertines ressemblaient trait pour trait à ces quelques groupes plus brillants que les autres, mais à la trajectoire d’étoile filante, minés par le succès et ses conséquences.  Quand on a à peine vingt et que tout ça vous tombe dessus d’un seul coup, il y a de quoi perdre pied avec la réalité. Et c’est en gros ce qui s’est passé, à grands coups de bastons internes, de beuveries qui finissent dans la presse people ou autres cures de désintoxications diverses et variées. Le Rock’n’Roll, me direz vous. Un beau gâchis en perspective surtout.
Et puis cet album. Et ne me demandez pas comment ce groupe qu’on croyait déjà mort a pu se rattraper aux branches, comment il a pu sortir un deuxième album. Et surtout, comment ils ont fait pour produire un disque pareil ! Dans ce deuxième disque, il y a tout ce qu’on avait aimé dans Up The Bracket et bien plus encore. On y retrouve cette même énergie, cette même fraîcheur totalement innée, mais décuplée. Mais on y trouve en plus une grâce et une évidence mélodique inconnue sur le premier disque. Si j’osais, même si ce n’est pas vraiment approprié dans leur cas, je dirais qu’ils sont plus Pop. Et pourtant tout ça ne tient qu’à un fil, ça se sent. Tout ici tient debout presque par miracle, c’est prêt à craquer de partout. Ce disque ressemble à une ne sorte de bâtiment tout de traviole qui tiendrait debout contre toute attente. Une tour de Pise discographique. Le chant est approximatif, les instruments ratent souvent de peu la note juste et pourtant ces chansons là sont parfaites. Peut être parce que justement elles ressemblent à l’essence du Rock, le vrai, celui qu’on ne pense pas, mais qu’on ressent dans ces tripes. Tant pis si c’est loin d’être parfait, si la technique est souvent hasardeuse, tant que l’énergie arrive à passer. Et de ce côté-là, aucun soucis à l’horizon.
Alors avec ce petit tas de chansons brinquebalantes, les Libertines nous livrent un des albums les plus jouissifs et naturels du moment. Parce que ce disque semble totalement irréfléchi. Il ne l’est probablement pas tant que ça, mais peu importe. Il y a la dedans toute la spontanéité qui manque à beaucoup d’autres. Can’t Stand Me Now qui ouvre le bal est aussi fier que touchant, à la fois droit dans ses bottes et chancelant. Le genre bourré au fond du caniveau, mais digne.Tout comme Last Post On The Bugle, un chef d’œuvre de l’à peu près. Si il y a une chose dont je les pensais définitivement incapables,  c’était bien d’écrire des chansons Pop telles que les faussement faciles Music When The Lights Go Out ou What Katie Did. Mais aujourd’hui, j’ai l’impression que les Libertines sont à peu près capables de tout.
Et ça continue avec quelques Punk-Rock bien sentis (Arbeit Macht Frei, The Saga) et des Campaign Of Hate et What Became Of The Likely Lads aux parfums délicieusement clashiens. Les Libertines, ce n’est que du plaisir, comme c'était déjà le cas dans Up The Bracket. Comme on n'est pas vraiment sûr qu'ils arriveront à nous donner une suite un jour, autant profiter maintenant.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.thelibertines.co.uk




EV : Dizehan

Titres

Klaukkala
Tahtoisin
Dilun Abred
Skoaz Ouzh Skoaz
La Route Des Reines
T'oublier
War Red!
Troit!
Mummo
Victime
1, 2, 3



Après chaque séjour en Bretagne, et c’était le cas cet été, j’en profite pour me ressourcer musicalement. Une immersion dans la musique celte, et plus particulièrement dans la musique bretonne, ça me fait toujours un bien fou. Et surtout ça permet de renouer les liens avec des choses et des gens que j’ai appréciés par le passé. Et aussi de faire connaissance avec des petits nouveaux à la musique passionnante. Vous en aurez des échos dans les semaines qui viennent.
Pour commencer mon retour aux sources de cette musique que j’apprécie tant, cette semaine c’est au tour de EV. Ceux qui connaissent mon site depuis longtemps savent que j’apprécie tout particulièrement ce groupe inclassable et toujours aussi peu médiatisé. Peut être parce que justement il ne ressemble à rien de connu et en devient forcément difficile à vendre pour tout adepte d’un marketing facile. D’autres comme Manau, Armen ou Matmatha ont pourtant profités à plein de la mode celtique, mais pas EV. Mais bon, aujourd’hui ces groupes là n’existent plus.Pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore, pour schématiser, les EV sont un groupe de Rock breton, mais c’est tellement réducteur que j’ai presque honte de dire ça. Voilà un groupe composé pour moitié de musiciens français et pour l’autre moitié de finlandais. Et leurs chansons sont chantées par trois chanteurs différents, tantôt en français, en breton ou en finnois. Ca donne forcément une couleur particulière et assez unique à leurs albums. Ce mélange des genres et ce choc des cultures crée une musique qui ne ressemble pas à grand-chose d’autre. Inclassable est vraiment le mot qui convient. Le seul élément dominant dans leurs disques s’appelle le Rock. Quel que soit le style choisi et le pays d’origine de leur musique, c’est toujours le point commun. Avant toute autre chose, EV est un groupe de Rock.
Après avoir fêté leurs 20 ans de carrière il y a peu, Dizehan (Sans Cesse en français) est leur sixième disque et le premier album d’une nouvelle décennie. Et encore une fois, malgré le mépris affiché des médias et leur notoriété toujours aussi confidentielle, ils arrivent à nous offrir un disque excellent à tous points de vues. Peut être encore plus varié et pêchu que d’habitude. En un mot, contre vents et marées, ils gardent un moral d’acier et garde cette fraîcheur elle aussi assez unique. Ce qui n’est évidemment pas pour me déplaire.
Ce disque commence par Klaukkala, chanson en finnois. Ca peut surprendre, tant cette langue véhicule des sonorités inhabituelles chez nous. Dès le départ, dépaysement garanti pour cette chanson qui mélange comme d’habitude un Rock carré et des instruments plus traditionnels. Déjà carrément irrésistible. Et ça continue encore dans la même langue, avec Tahtoisin, chanson qui arrache carrément tout sur son passage. Décidément, finnois et sonorités presque Metal font vraiment bon ménage. On se calme ensuite un peu en passant au breton, avec Dilun Abred et Skoaz Ouzh Skoaz, pour des Rocks plus classiques mais aussi efficaces.
La Route Des Reines ouvre la voie pour la première chanson en français, étonnant mélange entre tempo breton traditionnel et sonorités Electro. Génial ! Suivie par T’oublier, un Rock très classique, une des rares chansons quelconque du disque. Ca redémarre ensuite en fanfare avec un War Red! plein de couleurs et d’énergie suivi de Troit!, véritable maelström de musique traditionnelle à l’armature Rock et Electro. Une autre énorme réussite du disque. Je l’écoute en boucle ! La dernière pépite du disque s’appelle 1, 2, 3, chanson qui mélange les trois langues du groupes dans une sorte de résumé de tout ce que EV sait faire en matière de Rock, assaisonné d’une basse tourbillonnante et gigantesque. Et là, franchement, il y a de quoi tomber. Magique.
Maintenant, j’espère simplement que cette chronique aidera un peu ce groupe qui mérite bien mieux que le quasi l’anonymat auquel il est cantonné depuis trop longtemps. Après tout, on peut toujours rêver d’un monde meilleur… En tout cas, je compte sur vous pour jeter une oreille sur leur musique.


Pour plus d'informations, le site officiel :
www.lesev.com



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