Broken Records: Until The Earth Begins To Part

Je suppose que ça doit vous arriver à vous aussi. Parfois, vous tombez sur une musique qui correspond exactement, à la note près, à ce que vous avez envie d'écouter à ce moment là. La musique idéale pour un instant parfait. Until The Earth Begins To Part m'a fait cet effet là quand je l'ai écouté la première fois. Comme si la musique que je rêvais d'entendre tombait directement du ciel. C'est évidemment un sentiment très personnel, mais quand ça se produit c'est assez magique. Après une première écoute plutôt enthousiasmante, beaucoup d'autres ont suivi. Au point qu'aujourd'hui encore j'ai du mal à écouter autre chose que ce premier album de Broken Records. Il tourne en boucle. Rien à faire pour m'en détacher. Et chaque écoute me le rend encore un peu plus indispensable.

Eroken Records est un groupe qui nous vient d'Edimbourg et Until The Earth Begins To Part est leur tout premier album. Oui je sais, encore des écossais, je n'y peux rien. Leur musique est à la fois déjà très personnelle, tout en remuant des cordes sensibles empruntées ailleurs. En puisant son inspiration à la fois du côté de Arcade Fire ou de Jeff Buckley mais surtout du côté des tous premiers Waterboys de Mike Scott, autre écossais qui compte. Avec tous ces ingrédients, le groupe invente une musique impérieuse, vibrante et surtout intense. J'ai lu qu'on les qualifiait déjà d'Arcade Fire écossais. C'est forcément très réducteur, mais c'est aussi assez éloigné de la réalité. S'ils empruntent aux canadiens cette façon totalement décomplexée de laisser les chansons dépasser leurs limites initiales, s'ils osent comme eux mélanger les genres et laisser parler le coeur, ils sont pourtant très différents. Eux, leurs racines sont avant tout écossaises et ça s'entend. Ca transpire par tous les pores de leur musique. L'utilisation abondante de violons et violoncelle donne aux chansons des couleurs très particulières. Très celtes finalement.

Sur les ballades, on côtoie une musique orchestrale proche du classique (poignant Nearly Home d'ouverture ou encore Wolves et son final grandiose), mais quand le rythme s'accélère c'est souvent en terre celte qu'on se retrouve embarqué, comme sur If The News Makes You Sad, Don't Watch It ou A Good Reason qui avec leurs cordes et cuivres me rappellent tellement la ferveur des Waterboys. Le chant de Jamie Sutherland, souvent enflammé, tire les chansons de Broken Records vers le haut, donnant encore un supplément d'âme à des chansons qui n'en manquent déjà pas. Je suppose que cette sorte de surenchère émotionnelle pourra même en déranger certains. Mais c'est bien le seul (petit) reproche que j'arrive à formuler sur cet album aujourd'hui. Si, j'en trouve un autre finalement, avec le choix de Until The Earth Begins To Part comme single. Pour moi, cette chanson est une des seules faiblesses de l'album et n"est pas vraiment représentative du véritable style du groupe.

Somme souvent, le risque avec ce genre de coup de foudre immédiat, c'est de le voir retomber comme un soufflé dans quelques semaines, après en avoir usé et abusé. Rendez vous en fin d'année pour faire le point la dessus. En attendant, je vais l'emmener dans mes bagages sur mon île déserte.