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13 mars 2006


The Kooks est une autre belle surprise anglaise de ce début d'année et Afro Celt Sound System continue à explorer toutes les possibilités de son métissage musical.




The Kooks : Inside In - Inside Out


Titres

Seaside
See The World
Sofa Song
Eddie'S Gun
Ooh La
You Don'T Love Me
She Moves In Her Own Way
Match Box
Naive
I Want You Back
If Only
Jackie Big Tits
Time Awaits
Got No Love


Pas une seule semaine sans un nouveau groupe made in UK ou USA à se mettre sous la dent. Tous parachutés révélation de l’année, forcément. Rien qu’avec les quelques albums que j’ai déjà chroniqué en 2006, on a vu passer Kill The Young, Clap Your Hands Say Yeah, Arctic Monkeys, The Spinto Band. Et à part les singes arctiques, ce n’est que du bon, voire même de l’excellent. J’ai rarement vu une année démarrer avec autant de belles et bonnes surprises. Sous cette avalanche, on va bien finir par se fatiguer, à force. Mais ce ne sera pas encore avec celui là, parce que The Kooks mérite lui aussi le détour. Et pas qu’un peu !

The Kooks, comme la plupart des groupes cités plus haut n’invente rien de révolutionnaire, mais donne un bon gros coup de frais et de jeune à une musique qu’on connaît déjà depuis des lustres. Il colle à la Pop anglaise une couche de peinture toute neuve et lui redonne l’éclat du neuf. Tout ça grâce à un culot et une fraîcheur incroyables. Et tout ça à un age où les autres apprennent encore à gratouiller leurs premiers accords de guitare. Parce qu’il faut quand même savoir que les membres de The Kooks sortent à peine du lycée et ne sont même pas encore tous majeurs. Mais tout ça n’aurait aucun intérêt s’il n’y avait pas le truc indispensable : des bonnes chansons.

Comme ils le racontent eux même, les Kooks ne font pas de la musique pour se faire du fric, ils font juste de la musique entre copains depuis toujours. C’est sûrement vrai parce qu’ils n’ont pas franchement eux le temps d’établir de plans pour le futur. Ils se sont tout de suite retrouvés en première ligne. Et quand on les voit et qu’on les entend, une chose est évidente : ils sont prêts, archi prêts. Parce que sur Inside In – Inside Out, ils revisitent quand même un sacré héritage musical. Les 30 ou 40 dernières années de la musique anglaise. En passant par les La’s sur le Folk acoustique Seaside et Jackie Big Tits, par les Jam ou les Undertones, toutes guitares dehors avec les excellents et rageurs See The World et Sofa Song, les Clash sur Match Box et ses accents Reggae/Dub, la liberté mélodique des Smiths sur She Moves In Her Own Way, la Pop joueuse façon Supergrass sur Ooh La et Naive, les Libertines sur If Only. Il y a chez The Kooks une sorte de panache naturel qui fait merveille. Ils nous en mettent plein la vue sans faire d’effort apparent. Mais qu’il n’y a pas que la fraîcheur et l’énergie de la jeunesse dans ce groupe là, il y a en plus un sens aigu de la mélodie et du refrain qui tue, celui qui permet de pondre quelques tubes qui marquent les esprits. Et ils se servent de leurs influences musicales assez diverses pour ne jamais tourner en rond et nous surprendre à chaque chanson. Le seul morceau vraiment faible de l’album s’appelle Got No Love et clôture l’album. Mais c’est bien le seul reproche à formuler sur ce disque de Rock instinctif et revigorant.

Je persiste à dire que 2006 est une année assez exceptionnelle en ce qui concerne les petits nouveaux. Et The Kooks fait partie des plus belles surprises de ce début d'année. L’avenir leur appartient forcément.


La video de Sofa Song avec Real Player :
Ici 
ou avec Windows Media Player : Ici


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.thekooks.co.uk




Afro Celt Sound System : Anatomic

Titres

When I Still Needed You
My Secret Bliss
Mojave
Sené (Working the Land)
Beautiful Rain
Anatomic
Mother
Dhol Dogs
Drake


Bien sûr on pourra toujours reprocher un tas de choses à Afro Celt Sound System. A commencer par son penchant sûrement un peu exagéré pour l’enrobage et pour les boucles rythmiques « à danser ». Ce qui donne parfois aux chansons un côté un peu trop artificiel et même un peu toc. En tout cas bien loin de l'authenticité du reste du catalogue du label Realworld. Mais ce n’est que mon avis personnel. Parce que ce petit bémol ne m’a jamais empêché d’acheter régulièrement leurs albums. Amoureux de leur musique depuis le premier album il y a 10 ans, j’aime toujours autant ça aujourd’hui. Même si la fraîcheur et la nouveauté du début ont disparus, elles ont été aujourd’hui remplacées par une technique sans faille et une recherche permanente de nouvelles directions sonores. Aujourd’hui comme hier, ce groupe là reste un terrain d’expérimentation idéal entre deux continents et deux univers musicaux qui ont tout pour bien vivre ensemble. Les quatre albums précédents sont là pour le prouver.

Aux commandes de ce collectif de musiciens venus de tous horizons, on trouve toujours le duo James McNally / Martin Russell, ce qui explique que la direction musicale reste à peu près la même que sur le précédent Seeds (sorti sous le nom de Afrocelts). Et cet Anatomic poursuit la mue progressive d’une musique spectaculaire vers une musique de plus en plus introspective. On ne trouve plus beaucoup de traces ici des boucles rythmiques speedées et des solos virtuoses. Le tempo c’est ralenti, passant des reels irlandaise à une Pop plus tranquille, prenant le temps d’explorer de nouvelles possibilités, de rechercher plus souvent l’émotion que l’efficacité. Les samples et claviers de Martin Russell sont toujours fidèles au poste, mais ils n’occupent plus forcément le devant de la scène, comme sur When I Still Needed You où c’est le chant de la chanteuse rwandaise Dorothee Munyaneza qui occupe l’espace, en lui donnant une dimension carrément épique. Superbe. Autre voix qu’on a toujours autant de plaisir à retrouver d’album en album, c’est celle de Iarla O'Lionaird, devenu au fil du temps le chanteur quasiment attitré du groupe. Et c’est sur Mojave que cette recherche d’émotion prend tout son sens. Au départ, juste des nappes de claviers et la voix du chanteur qui plane si loin au dessus, puis le tempo s’accélère doucement pour partir dans une épopée instrumentale dont on ne se remet pas. On a du mal à croire que ce titre dure plus de dix minutes, tellement on y perd la notion du temps et de l’espace. Du grand Afro Celt et un de leurs meilleurs morceaux, tous albums confondus.

Comme d’habitude, les chansons penchent tantôt vers l’Irlande (le plus souvent) ou vers l’Afrique. Et dans les deux genres, on sent une recherche de chansons plus intimes que d’habitude, comme sur le délicat Sene´ (Working the Land) où N'Faly Kouyate joue de sa voie et de sa kora ou encore Beautiful Rain chanté en anglais par Iarla O'Lionaird. Et c’est encore mieux quand les deux mondes se croisent (Mother).

Mais il reste quand même quelques chansons où la superproduction sonore écrase la beauté des chansons (Anatomic) et où même la voix magique de Iarla O'Lionaird se retrouve noyée (My Secret Bliss). Mais il faut quand même reconnaître que parfois, les excès Electro de Martin Russell ont de la gueule, comme sur le dévastateur Dohl Dogs qui flirte avec les sonorités indiennes. On dirait presque du Asian Dub Foundation à la sauce irlandaise. Surprenant. Anatomic est encore un bon album d’Afro Celt Sound System, toujours pas totalement débarrassé de ses petits défauts (ça n’agace peut être que moi finalement…) mais en recherche permanente d’autre chose, d’une musique qui viendrait d’un continent qui n’existe pas encore.



Pour plus d'nformations, le site officiel : www.realworldrecords.com/afrocelts/


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