Titres
Song For Calay( Disappear Here)
Hunting For Witches
Waiting For The 7.18
The Prayer
Uniform
On
Where Is Home?
Kreuzberg
I Still Remember
Sunday
Srxt
Quand le succès planétaire a
été aussi fulgurant que celui de Silent
Alarm, il faut le temps de se remettre la tête à l’endroit et de réfléchir
à l’avenir. Et quand on fait une musique aussi urgente que celle de Bloc Party
sur son premier album, la question se pose encore plus fort. Parce que
finalement, cette énergie débordante des débuts, on sait bien qu’elle a toutes
les chances de se diluer avec le temps qui passe. Alors autant préparer
l’avenir en se tournant doucement vers autre chose. C’est ce que Bloc Party a
décidé de faire avec son second opus.
Ils nous reviennent avec
toutes les qualités qu’on leur connaissait déjà, mais pourtant quelque chose a
changé. La musique de Bloc Party est plus réfléchie, plus mûre. Ca part moins
en grande cavalcade pour se recentrer sur cette sorte de tension qui traverse
d’un bout à l’autre ce A Weekend In The
City. Le jeune chien un peu fou qu’était le Bloc Party de Silent Alarm a grandi pour devenir une
sorte de chien racé qui n’a plus besoin de cavaler pour montrer qu’il existe.
Aujourd’hui, toute la puissance est intérieure, concentrée, comme gardée en
réserve pour être utilisée juste au moment où ça fera le plus mal.
Certains diront forcément
que, comme beaucoup d’autres avant eux, Bloc Party s’est embourgeoisé et y a
perdu une grande partie de son intérêt, peut être même son âme. Et c’est un peu
l’impression qu’une première écoute distraite peut donner. Mais au fil des
nombreuses écoutes indispensables à l’écriture de toute critique qui se
respecte, on se retrouve baigné dans cette tension permanente dont je parlais
plus haut. Et on comprend où Bloc Party veut nous emmener. Le premier album
était une compilation de titres écrits et enregistrés à des moments différents,
ce qui lui donnait un côté enthousiaste, mais assez décousu. Au contraire, on
sent que ce nouvel album n’est pas une suite de chansons, mais bien un tout à
écouter d’une traite et à apprécier en bloc. Et c’est le genre de chose qu’on
ne peut ressentir qu’au fil des écoutes. Bien sûr on trouve toujours une
pelleté de singles en puissance (les très Pop I Still Remember et Hunting
For Witches, le somptueux Waiting For The 7.18 ou The Prayer et ses faux airs de TV On The
Radio), mais la nouveauté c’est bien que cette fois ci Bloc Party a peaufiné
aussi le fond et pas simplement la forme. Il y a peut être sacrifié une partie
de son efficacité immédiate, mais il y a gagné en profondeur. Ce qui donne par
moment des morceaux plus pausés et introspectifs, même si le batteur a
apparemment du mal à assimiler la notion de finesse. Lui, il n’a rien changé à
ses habitudes. Il continue à taper comme un sourd.
Ce nouvel album risque donc de
dérouter les fans de la première heure, amoureux de l’énergie et de l’urgence
des chansons de Kele Okereke et sa bande. Ils trouveront toujours leur lot de
décharges d’adrénaline, mais ce qu’ils entendront le plus, c’est la différence.
Cette différence qui leur permet aujourd’hui de nous offrir des chansons à
tiroir comme le complexe et flamboyant Uniform,
un On frissonnant, un Sunday qui nous évoquerait presque un Grandaddy
stressé ou un Kreuzberg atmosphérique
et inimaginable à l’époque de Silent
Alarm. Toutes chansons qui donnent l’impression que ce A Weekend In The City n’a pas fini de tourner sur nos
platines.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.blocparty.com
Klaxons : Myths Of The Near Future
Titres
Two Receivers
Atlantis To Interzone
Golden Skans
Totem On The Timeline
As Above, So Below
Isle Of Her
Gravity'S Rainbow
Forgotten Works
Magick
It'S Not Over Yet
Four Horsemen F2012
Encore un groupe dont on
parle beaucoup de l’autre côté de la manche et aussi du nôtre, forcément. Et
forcément, on se dit que ce n’est qu’un soufflé de plus (ou un pudding pour
faire local) qui va retomber dans quelques semaines, juste le temps que le vent
tourne. Ce qui commence à rassurer un peu, c’est que les avis sont finalement
plus partagés que ça. Quand on creuse un peu, on s’aperçoit que ce groupe
déchaîne autant la passion la plus délirante que le rejet le plus brutal. En un
mot, il déclenche les passions et ne peut pas laisser indifférent. Du coup, le
chroniqueur que je suis se dit qu’il faut forcément se pencher sur la
question.
Et en écoutant Myths Of The Near Future, je me dis que
toute cette agitation se justifie finalement pas mal. D’abord parce que la
musique des Klaxons est en elle-même assez unique. Mélange de tout ce qui a pu
être produit dans le Rock ou la musique électronique des 20 dernières années, les
Klaxons ont poussés tous ces éléments à leur maximum pour produire une des
musiques les plus démonstratives entendue depuis longtemps. En un mot, les
amateurs de finesse peuvent passer leur chemin. Le but unique des Klaxons semble
être de « faire » efficace, de pousser les possibilités de leur musique
au maximum, au risque de casser le moteur à force de trop le trafiquer.
Là où les
Klaxons font vraiment forts, c’est dans cet art de mélanger le Rock et la danse
sans qu’on arrive à mettre une étiquette ou à se dire, tiens ça sonne comme
machin. Finalement Myths Of The Near
Future sonne donc totalement neuf et donne l’impression qu’un vent nouveau
souffle enfin sur le Rock anglais. L’autre grande force des Klaxons, c’est
qu’ils ont autant de chances de traîner derrière eux des hordes de fans qui
viendront aussi bien du monde du Rock que du monde de la musique Electro en général. Sur Myths Of The Near Future, ils sont
arrivés à concilier les deux (le redoutable Atlantis
To Interzone en est un des meilleurs exemples), un peu comme New Order a su
le faire pour la première fois il y a une vingtaine d’années. Mais la musique
de Klaxons n’a pas le côté expérimental et bricolé qu’avait celle des
mancunéens à leurs débuts. Non, eux, c’est directement la grosse artillerie et un
son qui ouvre une porte sur la musique du 21ème siècle. Les tubes certifiés pullulent (Atlantis
To Interzone, Golden Skans, Totem On
The timeline, Isle Of Her ou Magick, surprenant single). Le reproche qu’on pourrait
faire à ce Myths Of The Near Future est
la grande ressemblance de certains morceaux du disque, avec cette impression
diffuse d’écouter plusieurs variations qui tournent toujours autour du même
thème. Mais ce genre de détail n’empêchera pas Klaxons de faire un carton. On
peut déjà leur prédire un avenir, disons au hasard, à la Muse ou Strokes. Planétaire,
donc.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.klaxons.net
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