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12 janvier 2009



Brodcast 2000 : Building Blocks EP


Titres

Run
Over Soon
Don't Weigh Me Down
Get Up And Go
Pep Talk
Everybody And Me
The View


Pour bien commencer cette toute nouvelle année 2009, je crois que j'ai trouvé le disque idéal. Idéal pour tout un tas de raisons, toutes meilleures les unes que les autres. D'abord, ce disque est court. Ca fait du bien de se remettre doucement dans le bain après ces heures de musiques ingurgitées de force pour le nouvel an. Ensuite, ce disque est totalement acoustique. La aussi ça fait du bien après les excès musicaux suscités. Et je n'ose même pas parler des excès culino acooliques. Bref, un EP comme celui de Broadcast 2000 est idéal pour se remettre gentiment les idées en place. Il ne fait pas mal à la tête et chatouille fort agréablement le cortex.

Cette petite merveille intitulée Building Blocks EP est la première œuvre d'un certain Joe Steer, jeune anglais solitaire. Dans ce disque, le jeune homme a tout fait tout seul, de l'écriture à la réalisation. Tout est fait main, ce qui était devenu rare mais est en train de redevenir un peu plus fréquent grâce notamment à quelques artisans Folk comme Bon Iver par exemple. Et Joe Steer est de ceux là. Tiens, j'en vois déjà qui changent de trottoir. Mais ce Folk là n'a rien de chiant ou de tristounet. Bien au contraire, il distille une bonne humeur des plus communicatives. Ce n'est pas non plus le gentil Folk au coin du feu de camp où tout le monde tape dans les mains en souriant aux étoiles. Non, Broadcast 2000, c'est encore autre chose, pas très éloigné de l'univers de Beirut (oui, je sais, encore…). C'est une sorte de cocktail délicieux qui doserait parfaitement les mélodies paradisiaques des Fleet Foxes et les sonorités boisées de l'album I des Magnetic Fields. A l'évidence, Joe Steer éprouve un grand plaisir à jouer avec tout un tas d'instruments divers et variés. En premier lieu, on trouve évidemment les guitares, mais elles sont utilisées ici de façons multiples, en couches superposées qui finissent par donner un volume inattendu. Mais on trouve aussi des percussions diverses, du glockenspiel, cette espèce de petit carillon, du ukulele, du violoncelle, des percussions diverses et j'en passe. Et puis surtout il y a ces voix. Pourtant Joe Steer est seul, mais sur chaque chanson il a superposé plusieurs pistes vocales qui au final donnent l'impression que tout un groupe a participé à l'exercice. C'est assez étonnant, notamment sur Don't Weight Me Down et ces la-la-la qu'on reprend immédiatement en coeur. On aurait presque l'impression d'entendre une chorale.

Autre atout important de ce Building Blocks EP, toujours dans l'optique de bien démarrer cette nouvelle année, il donne un coup de bonne humeur étonnant. Cette musique faussement simple et sans prétention dégage des vibrations qui font un bien fou. Tentez une écoute de Get Up And Go et vous m'en direz des nouvelles. C'est ensoleillé et merveilleusement addictif. Et c'est quand le disque se termine qu'on se dit " quoi, c'est tout ? C'est déjà fini ? J'en veux encore ! ". Ben oui, mais voilà Building Blocks EP est un mini album, c'est écrit dessus. Mais franchement, on en aurait volontiers repris un peu, comme ça, juste pour la route. Juste pour voyager le cœur un peu plus léger. Building Blocks EP est un apéritif léger, une sorte de mise en bouche délicieuse, mais qui donne surtout une faim de loup. Alors juste un petit message perso à Joe Steer : la suite, vite ! !


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.broadcast2000.co.uk

Et une video live de Get Up And Go : ICI


Ra Ra Riot : The Rhumb Line

Titres

Ghost Under Rocks
Each Year
St. Peter'S Day Festival
Winter '05
Dying Is Fine
Can You Tell
Too Too Too Fast
Oh, La
Suspended In Gaffa
Run My Mouth


Les artistes qui savent rester à hauteur d'homme sont souvent ceux qui me touchent le plus. Ceux qui savent raconter des histoires qui nous sont proches ou traduire en musique des sentiments vrais. Et cette race là est évidemment plutôt rare. Le dernier plus bel exemple en date étant pour moi Beirut avec son sublime The Flying Club Cup. Aujourd'hui, ce n'est plus le dernier. Le plus récent s'appelle Ra Ra Riot, même si son univers musical est tout autre.

Avant d'aller plus loin, il faut savoir que cet album est un hommage au batteur du groupe, mort juste avant l'enregistrement. Et le fantôme de cet homme là flotte évidemment un peu partout sur ce disque. J'aurai même tendance à dire qu'il en est le centre même et que sans ce drame, cet album n'aurait probablement pas cette couleur là. Mais The Rhumb Line n'est pas pour autant un album qui invite au recueillement où à la déprime. Bien au contraire, il est gonflé à raz bord de popsongs délurées et pleines de cœur. Ce groupe là semble manier à la perfection les contraires. Il arrive à écrire des chansons vives comme l'éclair, d'apparence joyeuse, mais où la tristesse n'est pourtant jamais très loin. Il réussit aussi à faire merveilleusement cohabiter le format Pop habituel, disons à la Franz Ferdinand, avec des bases nettement plus classiques, grâce à l'apport des violons et violoncelles qui donnent un ton unique à leurs chansons. Ra Ra Riot n'est donc pas le petit groupe Pop léger qu'on aurait pu imaginer après une première écoute rapide.

Une première évidence éclate quand on écoute The Rhumb Line pour la première fois : ce groupe possède un sens de la mélodie assez prononcé. Il maitrise déjà à la perfection ce sens apparemment inné du rythme idéal d'une chanson, en accélérant ou ralentissant au bon moment pour relancer ou au contraire calmer le jeu. Il y a chez Ra Ra Riot autant de l'enthousiasme d'Arcade Fire que de l'insouciance des Frank And Walters. Entre tristesse diffuse et grosse envie de s'éclater, entre mélodies Pop limpides et désirs d'une musique plus adulte, ce groupe là semble se laisser porter par le courant, mais pourtant à l'évidence il sait déjà parfaitement où il veut nous emmener. Et là où il veut aller, on le suivra, évidemment.

Ce premier album est clairement une réussite. Il arrive comme rarement à faire rimer musique Pop dansante et écriture intelligente. Deux mots qui ne vont que rarement bien ensemble. Ghost Under Rocks possède des qualités hymniques qui doivent valoir leur pesant de cacahuètes sur scène, mais le contraste entre ce refrain héroïque et ces couplets adoucis de violon fait tout le charme du morceau. Dying Is Fine est un autre titre à l'esprit tubesque qui me rappelle fortement l'excellent Too Rye Ay des Dexys Midnight Runners, juste pour vous donner une idée de l'ambiance (pour ceux qui se souviennent encore des Dexys, évidemment). Quant à Can You Tell, ma préférée, elle irradie carrément. Et à côté de ces trois évidentes locomotives, on trouve des titres un peu plus en demi teinte, qui malgré leur aspect franchement chantant dégagent un parfum moins joyeux. D'une manière générale, l'apport du duo violoncelle / violon ajoute aux chansons un petit côté mélancolique qui donne encore plus de charme à des mélodies déjà fort réussies. Le magnifique Winter '05 où on entendrait presque la neige tomber est un très bel exemple.

En un mot comme en cent, The Rhumb Line possède un charme fou. A la fois léger et grave, dansant et réfléchi, il est surtout un premier album brillant. Courrez.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.rarariot.com

Et la vidéo de Ghost Under Rocks ICI

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