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11 décembre 2006



Rainer Maria : Catastrophe Keeps Us together


Titres

Catastrophe
Life of Leisure
Burn
BottleBR> Terrified
Cities Above
Already Lost
Clear And True
I'll Make You Mine
Southpaw
I'll Keep It with Mine


Un des trucs sympas sur internet, c’est de pouvoir écouter à tout moment des radios du monde entier. Ca permet de découvrir des choses qu’on n’entendra probablement jamais sur la FM chez nous. Par exemple, il y a encore deux semaines, je n’avais jamais entendu parler de Rainer Maria. Ce trio américain existe pourtant depuis déjà 10 ans et a 5 albums derrière lui. Je suppose qu’on doit être assez nombreux par ici à ne pas savoir qu’ils existent. Alors forcément, je n’avais encore jamais entendu la voix élégante de Caithlin De Marrais. Et c’est justement cette voix qui m’a scotché au milieu du flot de musiques que j’écoutais en fond sonore sans trop y prêter attention. Il faut dire que la chanson qui allait avec était assez réussie elle aussi.

Rainer Maria (y a-t-il un rapport avec le poète Rainer Maria Rilke ?) ressemble à l’archétype du groupe Indie à l’américaine, comme il y en a des centaines. Un groupe discret, un brin cérébral et réservé, sans look particulier, sans rien qui le différencie de la masse. Sauf que Rainer Maria, en plus d’avoir des chansons Pop délicieuses, possède une voix à la fois puissante et fragile qui change tout. Caithlin De Marrais possède une voix à plusieurs tonalités et plusieurs couleurs, qui change en fonction du tempo des chansons. Sur le délicieux single Catastrophe ou Life Of Leisure, le titre par lequel je les ai découverts, c’est la puissance et l’énergie qui prennent toute la place. Deux titres de la meilleure Pop indie, puissante et mélodique à souhait. Et puis il y a l’autre côté, la face nord, celle des chansons au tempo plus lent où la voix de Caithlin De Marrais se fait douce ou déchirante, comme sur Burn, un des sommets de l’album. Le genre de chanson qui joue au yoyo avec vos sentiments et vous laisse épuisés.

Chez Rainer Maria, il y a un savoir faire certain. Un art consommé de la chanson Pop bien foutue capable de mettre tout le monde d’accord, mais il y a aussi autre chose. Un truc qui ressemble à une âme, à du cœur. Et à l’écoute, ça fait une sacrée différence avec la meute des suiveurs. Comme dans la lente et magnifique montée en puissance de Already Lost, qui commence par un chant douloureux sur une ballade amoureuse tristoune pour se terminer sous un mur de guitare et une voix qui se lâche dans les grandes largeurs. Un autre grand morceau du disque. Finalement, je ne vois pas point faible à ce disque. Enfin si, il y en a un. Le dernier titre, I'll Keep It With Mine, une reprise de Bob Dylan semble totalement hors de propos et ne colle pas du tout avec l’ambiance générale de l’album. Mais à par ça, chaque chanson de cet album finalement très varié est un petit régal. Que ce soit sur le tonitruant Bottle, délicieux Rock « à l’ancienne », les ballades à fleur de peau que sont Terrified et Southpaw ou l’échevelé I'll Make You Mine, c’est toujours le même plaisir. Si vous ne les connaissez pas encore, j’ai comme l’impression que c’est vraiment le moment de faire connaissance avec Rainer Maria.


La video de Catastrophe à voir ICI

Pour plus d'nformations, le site officiel : www.rainermaria.com


Jarvis Cocker : Jarvis

Titres

The Loss Adjuster (Excerpt 1)
Don't Let Him Waste Your Time
Black Magic
Heavy Weather
I Will Kill Again
Baby's Coming Back To Me
Fat Children
From Auschwitz To Ipswich
Disney Time
Tonite
Big Julie
The Loss Adjuster (Excerpt 2)
Quantum Theory


Je peux dire que j’ai aimé Pulp. J’ai aimé cette musique, cette distance prise avec la Brit Pop de l’époque. J’ai aimé le personnage Jarvis Cocker et son groupe, so british, jusqu’à la caricature parfois. Il nous laisse une poignée d’album mémorables (du réjouissant His’N’Hers de 1994 jusqu’à This Is Hardcore en 1998) et quelques moments assez irréels en live, le bon Jarvis étant aussi décalé et imprévisible sur scène que sur disque. Depuis, Jarvis Cocker a déménagé à Paris avec sa femme et élève tranquillement son fiston. Tout en écumant quand même les soirées branchées de la capitale, histoire de continuer à exister.

Maintenant, je me suis demandé pendant un moment si j’allais parler de ce premier album solo de Jarvis Cocker. Parce que tout le monde en dit le plus grand bien, certains sont mêmes carrément en admiration devant ce disque là et en font des tonnes. Mais voilà, moi je ne suis pas aussi emballé… Et par pur esprit de contradiction, j’aurai presque envie d’en dire du mal. Alors, suis-je normal ? Suis-je trop vieux ? Ai je perdu mon oreille ? Vais-je me mettre à aimer Mireille Mathieu ? Bref, j’angoisse.

Je crois surtout que je continue à écouter les disques avant d’en parler, ce qui n’a pas l’air d’être le cas de tout le monde. Il est vrai aussi que je ne connais pas personnellement jarvis Cocker, que je ne l’ai pas croisé en soirée et que je ne lui dois rien… à part quelques très bons moments avec les albums de Pulp. Peut être pas incorruptible (l’allusion est volontaire) mais en tout cas impartial. Alors maintenant, entendons nous bien : Jarvis n’est pas un mauvais album. On n’en est pas là. Mais il est très loin d’être le chef d’œuvre que certains voudraient nous vendre. Il est simplement un bon album plutôt tranquille, fait par quelqu’un qui à aujourd’hui d’autres priorités dans la vie que d’être une Rock star.

Connaissant le talent de Jarvis Cocker, même s’il a la tête ailleurs, il est quand même capable de nous écrire de belles et bonnes chansons. Peut être pas des chefs d’œuvres, mais de beaux petits moments musicaux. Prenez le single Don'T Let Him Waste Your Time par exemple. Pas désagréable du tout, il fleure bon le Pulp d’antan, avec ce petit côté désabusé et distant qu’on aimait tant. De là à crier au génie… Sur Black Magic, il emprunte même beaucoup à Bowie sans se cacher alors que sur Fat Children son Rock semble peser des tonnes. Mais heureusement, Jarvis Cocker reste capable d’écrire des chansons vraiment fortes. Ses I Will Kill Again et Baby's Coming Back To Me en sont des preuves éclatantes, toutes en simplicité et en délicatesse. Et un des meilleurs titres, le single Cunts Are Still Running The World, est même caché en toute fin d’album, après plus de 25 minutes de silence (parce que trop polémique et trop différent du ton général de l’album ?).

Finalement, ce Jarvis me fait plaisir parce qu’il me permet de retrouver une vieille connaissance. Mais je ne peux pas m’empêcher de trouver que ce vieux copain, même s’il est toujours aussi sympa, aurait pu faire un petit effort pour au moins mettre des habits neufs.


Pour plus d'nformations, Jarvis Cocker sur Myspace :
jarvspace


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