Titres
Catastrophe
Life of Leisure
Burn
BottleBR>
Terrified
Cities Above
Already Lost
Clear And True
I'll Make You Mine
Southpaw
I'll Keep It with Mine
Un des trucs sympas sur
internet, c’est de pouvoir écouter à tout moment des radios du monde entier. Ca
permet de découvrir des choses qu’on n’entendra probablement jamais sur la FM
chez nous. Par exemple, il y a encore deux semaines, je n’avais jamais entendu
parler de Rainer Maria. Ce trio américain existe pourtant depuis déjà 10 ans et
a 5 albums derrière lui. Je suppose qu’on doit être assez nombreux par ici à ne
pas savoir qu’ils existent. Alors forcément, je n’avais encore jamais entendu
la voix élégante de Caithlin De Marrais. Et c’est justement cette voix qui m’a
scotché au milieu du flot de musiques que j’écoutais en fond sonore sans trop y
prêter attention. Il faut dire que la chanson qui allait avec était assez
réussie elle aussi.
Rainer Maria (y a-t-il un
rapport avec le poète Rainer Maria Rilke ?) ressemble à l’archétype du groupe
Indie à l’américaine, comme il y en a des centaines. Un groupe discret, un brin
cérébral et réservé, sans look particulier, sans rien qui le différencie de la
masse. Sauf que Rainer Maria, en plus d’avoir des chansons Pop délicieuses,
possède une voix à la fois puissante et fragile qui change tout. Caithlin De
Marrais possède une voix à plusieurs tonalités et plusieurs couleurs, qui
change en fonction du tempo des chansons. Sur le délicieux single Catastrophe ou Life Of Leisure, le titre par lequel je les ai découverts, c’est la
puissance et l’énergie qui prennent toute la place. Deux titres de la meilleure
Pop indie, puissante et mélodique à souhait. Et puis il y a l’autre côté, la
face nord, celle des chansons au tempo plus lent où la voix de Caithlin De
Marrais se fait douce ou déchirante, comme sur Burn, un des sommets de l’album. Le genre de chanson qui joue au
yoyo avec vos sentiments et vous laisse épuisés.
Chez Rainer Maria, il y a un
savoir faire certain. Un art consommé de la chanson Pop bien foutue capable de
mettre tout le monde d’accord, mais il y a aussi autre chose. Un truc qui
ressemble à une âme, à du cœur. Et à l’écoute, ça fait une sacrée différence
avec la meute des suiveurs. Comme dans la lente et magnifique montée en
puissance de Already Lost, qui commence
par un chant douloureux sur une ballade amoureuse tristoune pour se terminer sous
un mur de guitare et une voix qui se lâche dans les grandes largeurs. Un autre
grand morceau du disque. Finalement, je ne vois pas point faible à ce disque.
Enfin si, il y en a un. Le dernier titre, I'll
Keep It With Mine, une reprise de Bob Dylan semble totalement hors de
propos et ne colle pas du tout avec l’ambiance générale de l’album. Mais à par
ça, chaque chanson de cet album finalement très varié est un petit régal. Que
ce soit sur le tonitruant Bottle,
délicieux Rock « à l’ancienne », les ballades à fleur de peau que
sont Terrified et Southpaw ou l’échevelé I'll Make You Mine, c’est toujours le
même plaisir. Si vous ne les connaissez pas encore, j’ai comme l’impression que
c’est vraiment le moment de faire connaissance avec Rainer Maria.
La video de Catastrophe à voir
ICI
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.rainermaria.com
Jarvis Cocker : Jarvis
Titres
The Loss Adjuster (Excerpt 1)
Don't Let Him Waste Your Time
Black Magic
Heavy Weather
I Will Kill Again
Baby's Coming Back To Me
Fat Children
From Auschwitz To Ipswich
Disney Time
Tonite
Big Julie
The Loss Adjuster (Excerpt 2)
Quantum Theory
Je peux dire que j’ai aimé
Pulp. J’ai aimé cette musique, cette distance prise avec la Brit Pop de
l’époque. J’ai aimé le personnage Jarvis Cocker et son groupe, so british,
jusqu’à la caricature parfois. Il nous laisse une poignée d’album mémorables (du
réjouissant His’N’Hers de 1994 jusqu’à
This Is Hardcore en 1998) et quelques
moments assez irréels en live, le bon Jarvis étant aussi décalé et imprévisible
sur scène que sur disque. Depuis, Jarvis Cocker a déménagé à Paris avec sa
femme et élève tranquillement son fiston. Tout en écumant quand même les
soirées branchées de la capitale, histoire de continuer à exister.
Maintenant, je me suis
demandé pendant un moment si j’allais parler de ce premier album solo de Jarvis
Cocker. Parce que tout le monde en dit le plus grand bien, certains sont mêmes
carrément en admiration devant ce disque là et en font des tonnes. Mais voilà,
moi je ne suis pas aussi emballé… Et par pur esprit de contradiction, j’aurai
presque envie d’en dire du mal. Alors, suis-je normal ? Suis-je trop
vieux ? Ai je perdu mon oreille ? Vais-je me mettre à aimer Mireille
Mathieu ? Bref, j’angoisse.
Je crois surtout que je
continue à écouter les disques avant d’en parler, ce qui n’a pas l’air d’être
le cas de tout le monde. Il est vrai aussi que je ne connais pas personnellement
jarvis Cocker, que je ne l’ai pas croisé en soirée et que je ne lui dois rien…
à part quelques très bons moments avec les albums de Pulp. Peut être pas
incorruptible (l’allusion est volontaire) mais en tout cas impartial. Alors
maintenant, entendons nous bien : Jarvis
n’est pas un mauvais album. On n’en est pas là. Mais il est très loin d’être le
chef d’œuvre que certains voudraient nous vendre. Il est simplement un bon
album plutôt tranquille, fait par quelqu’un qui à aujourd’hui d’autres priorités
dans la vie que d’être une Rock star.
Connaissant le talent de
Jarvis Cocker, même s’il a la tête ailleurs, il est quand même capable de nous
écrire de belles et bonnes chansons. Peut être pas des chefs d’œuvres, mais de
beaux petits moments musicaux. Prenez le single Don'T Let Him Waste Your Time par exemple. Pas désagréable du tout,
il fleure bon le Pulp d’antan, avec ce petit côté désabusé et distant qu’on
aimait tant. De là à crier au génie… Sur Black
Magic, il emprunte même beaucoup à Bowie sans se cacher alors que sur Fat Children son Rock semble peser des
tonnes. Mais heureusement, Jarvis Cocker reste capable d’écrire des chansons
vraiment fortes. Ses I Will Kill Again
et Baby's Coming Back To Me en sont des
preuves éclatantes, toutes en simplicité et en délicatesse. Et un des meilleurs
titres, le single Cunts Are Still Running
The World, est même caché en toute fin d’album, après plus de 25 minutes de
silence (parce que trop polémique et trop différent du ton général de
l’album ?).
Finalement, ce Jarvis me fait plaisir parce qu’il me permet
de retrouver une vieille connaissance. Mais je ne peux pas m’empêcher de
trouver que ce vieux copain, même s’il est toujours aussi sympa, aurait pu faire
un petit effort pour au moins mettre des habits neufs.
Pour plus d'nformations, Jarvis Cocker sur Myspace :
jarvspace