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11 juillet 2005


Une suite attendue, celle d'Andrew Bird et une suite absolument pas attendue, celle de The tears, nouveau nom d'un groupe qu'on a aimé.




Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs



Titres

!!!
Sovay
A Nervous Tic Motion Of The Head To The Left
Fake Palindromes
Measuring Cups
Banking On A Myth
Masterfade
Opposite Day
Skin Is, My
The Naming Of Things
Mx Missiles
Untitled
Tables And Chairs
The Happy Birthday Song


Ce disque là n’est pas arrivé au bon moment chez moi. Ca vous est sûrement déjà arrivé aussi d’acheter un album, de l’écouter rapidement et de vous rendre compte que vous n’avez pas envie d’écouter ce genre de musique à ce moment là. Pas le bon tempo, pas la bonne ambiance. Ca ne s’explique pas, mais c’est sans appel. C’est ce qui m’est arrivé avec ce disque là. Et pourtant, j’étais plutôt impatient de l’écouter, tellement j’avais aimé Weather Systems l’année dernière. Andrew Bird me paraissait être un futur grand. Et puis, j’ai gentiment oublié ce disque sous une pile. Et je viens de le redécouvrir, grâce aux commentaires enthousiastes d’un ami qui a eu la chance de le voir seul sur scène aux Eurockéennes (merci Olivier !). Je l’ai ressorti  de sous sa pile et cette fois, le charme a agit. Parce que c’est bien de ça dont il s’agit à l’écoute d’un disque d’Andrew Bird. Ce qui le caractérise le mieux, c’est le charme. Tout se passe en douceur, dès les premières notes. Et on se rend compte à travers le court morceau d’introduction qu’Andrew Bird a déjà un style bien à lui, immédiatement identifiable. Le fait de retrouver la délicieuse ballade Solvay, déjà présente sur Weather Systems, parait même tout à fait naturelle, comme pour assurer la continuité entre les deux albums. Ensuite, si on est dans le bon tempo et dans le bon état d’esprit (cool et pas trop stressé), c’est un régal.
En écoutant The Mysterious Production Of Eggs (ça, c’est un titre !), Andrew Bird est en train de faire évoluer doucement son univers. Il est bien sûr toujours autant basé sur le violon, utilisé sous toutes ses formes, sur des harmonies de cordes fragiles comme des toiles d’araignées, mais la nouveauté est une ouverture plus marquée vers les guitares. Elles étaient acoustiques et très discrètes sur Weather Systems, ici elles se font électriques et nettement plus présentes, voire même agressives par moments. Le meilleur exemple de cette évolution s’appelle Fake Palindromes, chanson Pop plutôt musclée où les guitares côtoient des violons aux accents presque orientaux. Très réussi. Mais Andrew Bird n’a pas totalement chamboulé son univers, la grande majorité des chansons reste plus proche de la ballade que du Rock. Il s’est juste un peu plus ouvert sur l’extérieur. Et le plus beau, c’est qu’on reconnaît toujours la marque Andrew Bird, ce qui prouve qu’il a déjà un univers très personnel. Banking On A Myth par exemple est le successeur de Solvay dans ce nouveau genre. Les belles ballades classiques n’ont pas pour autant disparues du catalogue (Masterfade, Opposite Day ou Tables And Chairs). Mais là aussi, elles ont évoluées. Vers une forme plus traditionnelle, mais aussi vers une plus grande complexité des arrangements. On sent qu’aujourd’hui, Andrew Bird cherche à créer une musique plus ambitieuse. Une sorte de Pop parfaite, à la fois facile, lettrée et intelligente. Skin Is, My par exemple est un superbe exercice de mélanges de styles, entre pizzicato des violons et guitares. The Naming Of Things commence comme une popsong à guitares des plus classiques, pour se retrouver ensuite encerclée par des violons qui changent totalement le ton de la chanson.
Ce disque sonne finalement de façon plus Pop que Weather Systems. Le format des chansons est plus traditionnel et les orchestrations à base de violons sont juste là pour magnifier l’ensemble et ne semblent plus être une fin en soi. The Mysterious Production Of Eggs est sans doute plus facile d’accès que son prédécesseur et il pourrait permettre à Andrew Bird de toucher un public plus large. Par contre, personnellement, je n’y trouve plus cette magie liée à la surprise de découvrir un vrai artiste, si différent des autres. Reste le charme de la musique de cet homme là. Ce charme là reste intact, lui. Parce qu’il n’est pas lié au genre musical mais uniquement au talent.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.andrewbird.net



The Tears : Here Comes The Tears


Titres

Refugees
Autograph
Co-Star
Imperfection
The Ghost Of You
Two Creatures
Lovers
Fallen Idol
Brave New Century
Beautiful Pain
The Asylum
Apollo XIII
A Love As Strong As Death



Parfois on se demande vraiment à quoi ça sert. Pourquoi tout casser pour reconstruire exactement la même chose ? Franchement, on se demande… En tout cas, c’est exactement la question que je me suis posée en écoutant le premier album de The Tears. Premier album pour ce groupe là, mais comme un air de déjà entendu malgré tout. Si vous avez suivi l’actualité musicale, vous savez déjà qui se cache derrière ce nom là. Et franchement, si vous écoutez ce disque sans avoir vu la pochette avant, comme moi, vous direz aussi : « tiens, il y a un nouvel album de Suede ? ». Et vous vous tromperez, parce que ce n’est pas Suede, mais The Tears. Quelle est la différence ? Aucune au niveau musical . Si ce n’est que Brett Anderson, après 11 ans de brouille avec le guitariste Bernard Butler, a décidé de reformer le fameux duo créateur de Suede. De nouveau copains, comme au bon vieux temps. Mais sous un nom différent cette fois. Ce qui a du permettre à Brett Anderson de tirer un trait définitif sur ce qui restait de Suede et de surtout solder les vieux comptes, notamment vis-à-vis de Richard Oakes, qui aura quand même été bien plus qu’un simple remplaçant puisqu’il aura été l’âme musicale de Suede pendant 10 ans. Si on fait abstraction du résultat musical de ce disque, le procédé me gène quand même un peu. Que Brett Anderson se soit rabiboché avec Bernard Butler, c’est assurément une bonne nouvelle. Qu’il ait débarqué Richard Oakes de cette façon là, en sabordant Suede pour avoir les mains libres, me parait plutôt moyen.
Bref, comme vous vous en doutez, The Tears a pour moi comme un arrière goût de trahison et part donc avec un bon paquet d’à priori défavorables. Surtout que le résultat musical est vraiment très proche du souvenir que nous ont laissés les derniers opus de Suede. Ce qui veut dire que ce Here Come The Tears est de la belle ouvrage. De la Pop british haut de gamme, avec tout ce qu’il faut de classe et de distinction. Avec des harmonies sans failles, des refrains qui vous semblent immédiatement indispensables. Et puis surtout, on se dit que c’est quand même toujours aussi agréable de retrouver Suede. Ben non, pardon ! C’est The Tears. Et si on est amnésique ou si on arrive à faire semblant, ça ressemble à une suite de Dog Man Star sorti en 1994. Un peu comme si il n’y avait pas eu cette parenthèse de 10 ans. En fait, la différence principale entre Coming Up, dernier opus de Suede et ce Here Comes The Tears se situe surtout au niveau de la façon de traiter les chansons. Autant Coming Up tendait vers une simplification des chansons, vers un son épuré, autant The Tears renoue avec le son de Dog Man Star, un style plus ouvragé, des arpèges techniques et élégants. En gros, on se retrouve 10 ans en arrière, en train d’écouter un disque qui aurait pu (aurait du ?) sortir en 1995. Forcément ça va rappeler de bons souvenirs à tous ceux qui avaient craqué pour ce duo dans la grande tradition british, sachant si bien marier paroles pleines de spleen et guitares lumineuses. Ceux là, quand ils vont entendre les premières mesures de Refugees, vont être aux anges. Parce que la reformation du duo Anderson / Butler fait quand même plaisir. Moins que si on voyait revivre le duo Morrissey / Marr, en ce qui me concerne, mais quand même. Un morceau comme Autograph, où les deux acolytes s’en donnent à cœur joie, rappelle justement un peu les Smiths. Et à travers ce morceau, on peut se rendre compte que finalement, le jeu de guitare de Bernard Butler continue de nous toucher juste là où ça fait plaisir, comme au bon vieux temps de Animal Nitrate.
Pour en revenir au contenu du disque, on y trouve toujours ces hymnes Pop luxueux, Refugees et Autograph déjà cités, mais surtout un superbe Imperfection aux accents lyriques du meilleur effet où encore Lovers qui ressemble à un beau tube en puissance. On y trouve aussi ces ballades tristes comme un soir de novembre, avec en tête de liste des chansons comme Co-star, The Ghost Of You ou Fallen Idol. Dans ce registre là, Brett Anderson ne craint personne et son timbre de voix est imparable. Mais tout n’est pas parfait dans ce disque où on trouve quand même quelques chansons un peu convenues (Two Creatures et Beautiful Pain) et aussi un bon coup de mou vers la fin, mais dans l’ensemble, ces retrouvailles là sont plutôt réussies. Au final, voilà un disque plutôt sympathique qui ne révolutionnera pas le monde de la musique, qui ne sera pas non plus le meilleur album de l’année. Un disque qui s’adresse surtout aux amoureux transis de ce duo qui l’air de rien, aura finalement sût laisser sa marque dans l’histoire de la Pop anglaise.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.thetears.org



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