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11 mai 2009
Titres Dhasa De Sela n'est pas vraiment du
genre à encombrer le paysage si elle n'a rien à dire. Elle est plus du genre
à nous rendre visite uniquement quand elle quelque chose à nous raconter,
quand elle a suffisamment accumulé d'images, d'odeurs et de sons. Quand
sa musique a enfin pris forme. Elle fait partie de ces très rares artistes
qui restent bien loin des majors et de leurs contraintes contractuelles.
Un album par an pour satisfaire le contrat, très peu pour elle. Depuis ses
débuts, Lhasa a toujours été libre comme l'air. Elle a toujours réussi à
se permettre d'obéir uniquement à ses propres règles. Et quand on est un
artiste, quoi de plus beau que de reprendre contact avec son public uniquement
quand on est satisfait de son œuvre et qu'on est réellement prêt à la partager. Lhasa De Sela est une artiste rare
pour cette première raison, mais pas seulement. Elle est tout aussi unique
pour la musique qu'elle nous offre. Le revers de la médaille, c'est que
Lhasa se préoccupe forcément assez peu de notre attente et de notre désir
d'entendre sa musique. Le précédent The Living Road , magnifique
disque de voyage, date déjà de 6 ans. Et pourtant ce disque la reste toujours
présent. C'est le genre d'album intemporel et inusable qui gardera la même
magie dans 10 ou 20 ans. Aujourd'hui, 6 ans après, je trouve The Living
Road toujours aussi magnifique et indispensable. Et poser un nouveau
disque de la dame dans le lecteur a forcément plus de poids que beaucoup
d'autres. Et à la première écoute d'une chanson
de Lhasa, la sensation éprouvée est invariablement la même. On ferme les
yeux de délice. On ralentit le rythme, on se pose. On va à son rythme à
elle. Lent toujours, alangui parfois. Pour apprécier sa musique, il n'y
a pas d'autre solution que de se glisser dans son univers, comme on change
de vêtements le soir pour se sentir plus à l'aise. Comme on aimerait parfois
changer de peau pour se sentir là aussi plus à l'aise, loin des problèmes
et des contraintes. La musique de Lhasa possède cette magie là qui permet
de se retrouver ailleurs. Dans un ailleurs qui n'est pas forcément tout
rose non plus, mais qui est en tous cas tout autre. Avec elle, le dépaysement
est toujours total. Même si cette fois, les paysages traversés sont moins
diversifiés que par le passé. Sa musique sans frontières apparentes entre
les Amériques du Nord et du Sud s'est aujourd'hui nettement plus ancrée
du côté Nord (elle vit maintenant au Canada). Finies les valses lentes et
les sonorités mexicaines, ce nouvel album éponyme est totalement centré
sur le Blues. Mais un Blues façon Lhasa, lent et contemplatif, souvent dépouillé
et qui prend le temps de s'attarder sur les détails. Un Blues doux comme
une caresse, soyeux et délicieux. Sur certains titres, on le trouve même
mâtiné de couleurs proches du Jazz ou de sonorités franchement Folk-Country.
Et ça aussi, ça colle parfaitement à l'univers personnel de Lhasa, qui passera
toute sa vie à explorer la musique, les pays, les gens, les sentiments. Sur ce nouvel album de haute volée,
on trouve quelques chansons qui sortent pourtant encore du lot, comme Love
Came Here, Blues archi classique avec sa contrebasse qui arrondi les
angles et la voix presque fatiguée de Lhasa. Et puis il y a aussi What
Kind Of Heart, chanson décharnée et minimaliste à l'extrême aux accents
chauds et sudistes. Là, tout repose presque uniquement sur les inflexions
de voix, sur les silences, sur les pauses, sur le non-dit. Du grand art.
Et pour terminer cette trilogie marquante, Bells est certainement
la chanson sur laquelle Lhasa chante avec le plus d'âme. Et là non plus,
elle n'a pas beaucoup d'équivalents. Six ans entre deux albums, c'est fort
long. Mais avec Lhasa, on sait depuis le début qu'on n'a pas affaire à une
artiste comme les autres et que c'est nous qui devrons la suivre là où elle
décidera de nous emmener. Lhasa De Sela est libre comme peu d'artistes se
permettent de l'être aujourd'hui. Elle est rare, dans tous les sens du terme.
Ne passez surtout pas à côté d'elle sans vous arrêter. Parfois, prendre le temps
de s'arrêter c'est faire un grand pas en avant.
La vidéo de Rising
Titres Encore un groupe que je viens de découvrir
par hasard. The Mountain est pourtant leur troisième album de Rock
américain dans ce qu'il a de meilleur. Quand on ne sait rien d'eux et qu'on
entend leur nom pour la première fois, on se dit qu'on va avoir affaire
à un groupe de jeunots Punk ou Hardcore. Mais finalement, rien de ça. Malgré un nom à coucher
dehors ou à se prendre des coups de lattes, les Heartless Bastards n'ont
rien de jeunes excités. Eux, leur univers c'est l'Amérique profonde, celle
des routes sans fins qui mènent vers des horizons lointains,
des vieux pick-up et des motels avec leurs néons criards. Je me trompe peut
être sur leur pedigree, mais je les imagine très bien écumer depuis des
années les petites salles enfumées de l'Ouest américain. Et en cherchant
un peu sur le net francophone, je m'aperçois que c'est le calme plat. Personne
ne semble avoir entendu parler de ce groupe. Et pourtant… Les Heartless bastards, c'est un trio
de base archi classique, guitare / basse / batterie. Avec en prime la voix
androgyne et puissante de Erika Wennerstrom, âme et centre de gravité du
groupe. Après avoir lu des critiques plutôt élogieuses de leur nouvel album
sur une bonne quantité de sites US, mon premier contact avec eux a été le
titre The Mountain écouté sur leur page Myspace. Et ça a été le
coup de foudre immédiat. Sans trop que je sache pourquoi, cette chanson
finalement très classique m'a totalement accroché puis carrément hanté.
C'est vraiment le mot. Je l'entends même la nuit... C'est typiquement le
genre de chansons qu'il suffit d'entendre une fois pour qu'elle ne vous
lâche plus. Aucune distribution de l'album en France évidemment, mais heureusement
on le trouve sur iTunes et consorts. Et l'album, même si pour moi aucune
des autres chansons du disque n'égale The Mountain, est une belle
réussite. Pour schématiser, les Heartless Bastards c'est un peu du Bruce
Springsteen en plus rural et tranquille. Avec des racines plus profondes.
C'est un mélange de Blues et de Rock comme on rencontre tant de l'autre
côté de l'Atlantique, mais c'est aussi un Rock âpre et plein de tensions,
de montées d'adrénaline aussitôt suivies de retours au calme dans la chanson
suivante. Mais ce qui caractérise le plus les Heartless Bastards, c'est
certainement la voix de leur chanteuse, qui allie puissance et profondeur
et qui porte souvent en elle toute cette tension. Early In The Morning
est nu Rock aride et puissant dans la veine des Kings Of Leon. Hold
Your Head High, comme son titre l'indique, est un Blues fier qui retrouve
le souffle de l'Ouest. Out At Sea est un autre Rock brut de fonderie,
sans aucune concession aux modes. Puis arrive Wide Awake qui
marque une rupture avec le reste de l'album. Cette chanson nettement plus
aventureuse et expérimentale que les autres démontre que le groupe pourrait
aussi s'ouvrir vers d'autres directions. Mais elle ouvre surtout la deuxième
partie de l'album, assez différente de la première, nettement plus roots
et Folk. Les violons et banjos sont de sortie. Avec son mélange de Folk
classique et de valse lente, So quiet est une franche réussite
de l'album. Dans l'ensemble, les morceaux suivants sont nettement apaisés
et souvent moins mémorables que le début du disque. Finalement, The Mountain
possède deux facettes vraiment distinctes qui cohabitent plutôt bien. Entre
Folk rural et Rock râpeux, les Heartless Bastards revisitent à leur manière
un éventail fort large de ce que la musique US a su offrir de meilleur.
Avec eux, il suffit de fermer les yeux pour être assuré d'un voyage sur
les routes américaines poussiéreuses. Pas les highways pleines de monde,
non, les petites routes cahoteuses qui mènent vers des endroits improbables
ou paumés. Mais surtout, les Heartless Bastards savent donner à leur musique
une âme et un souffle qu'on n'entend finalement plus si souvent et rien
que pour ça The Mountain est un album que je vous recommande chaudement.
Et puis surtout, il y a cette chanson nommée The Mountain que je
n'arrive plus à me sortir de la tête depuis des semaines. Un sommet, comme
son titre l'indique.
Une vidéo live de Out At Sea
© Copyright 2009 Why Not ?
Is Anything Wrong
Rising
Love Came Here
What Kind Of Heart
Bells
Fool'S Gold
A Fish On Land
Where Do You Go
The Lonely Spider
1001 Nights
I'm Going In
Anyone And Everyone
Pour plus d'nformations, le site officiel :
Heartless Bastards : The Mountain
The Mountain
Be So Happy
Early In The Morning
Hold Your Head High
Out At Sea
Nothing Seems The Same
Wide Awake
So Quiet
Had To Go
Witchypoo
Sway
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :
Et une autre de The Mountain