Archives - Artistes - Accueil - Liens


11 avril 2005


Beck ose à nouveau laisser son imagination prendre le pouvoir pendant que Moving Units réussit son premier essai.




Beck : Guero



Titres

E-Pro
Qué Onda Guero
Girl
Missing
Black Tambourine
Earthquake Weather
Hell Yes
Broken Drum
Scarecrow
Go It Alone
Farewell Ride


Comme le titre cette semaine un magazine bien connu : Beck is back. Et c’est à chaque fois un plaisir. Même si à chaque fois on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. Ou plutôt si. On sait que ce sera forcément différent. Les bruits de couloir circulent vite, pour nous informer que le nouvel album sera Pop, Folk, Electro ou Funk ou Rock. Et à chaque fois, c’est vrai, l’album ressemble à un exercice de style. A un exercice d’un style. D’un style unique. Ca ressemble un peu à ce que pourrait faire un gamin en mal de reconnaissance qui pour se faire remarquer voudrait nous montrer que ça aussi il sait le faire. Hé, regardez je sais faire du Funk ! Vous avez vu, la Pop s’est facile pour moi ! L’Electro, c’est quand je veux, avec une main attachée dans le dos ! Et c’est vrai qu’à chaque fois, c’est brillant, que chaque album est une belle réussite où les grandes chansons abondent. Ce type là donne l’impression de pouvoir transformer tout ce qu’il touche en or. Doué, il l’est. Monstrueusement doué même, tellement il est capable de s’approprier n’importe quel style pour en faire le sien propre. Mais franchement, dans le genre supermarché musical où on trouve tout ce qu’il faut, en plus de Casto, on avait déjà Lenny Kravitz. Alors, maintenant ?
La rumeur disait le nouveau Beck différent. Beaucoup plus proche de Mellow Gold que de tout autre album. Un retour aux sources de l’inventivité débridée. Et la rumeur n’a pas menti. Guero est bien un album dans ce genre là, qui part dans tous les sens, où les idées et les orientations fusent en tous sens. Et c’est tellement bon de réentendre ça à nouveau. Parce que si Beck prenait quand même des risques à chaque nouvel album en changeant à chaque fois de genre, ce n’était finalement que pour la beauté du geste, que pour la satisfaction de son propre ego. Cette fois, hors de toute contrainte de genre ou de style, c’est un vrai bonheur. A la manière d’un Damon Albarn avec son Think Tank, il a apporté toutes ses idées dans un studio, a bien agité le tout et a recraché ce Guero au charme aussi sûr que brinquebalant. Parce que finalement, Beck avait réussi à nous habituer à une cohérence sur chaque album. Cette fois, chaque nouveau morceau est totalement différent du précédent, ce qui donne cette impression de fourre tout plein de charme. Le genre de grenier où on a plaisir à tout retourner à la recherche de l’objet rare.
Alors bien sûr, on en trouvera qui diront que Beck tourne en rond, n’a plus d’idées nouvelles et nous refait le coup de Mellow Gold. Pour moi, c’est tout le contraire. Des idées, il n’en a peut être jamais eu autant, mais cette fois elles ne sont plus canalisées ce qui peut donner une impression d’éparpillement. Ca peut peut être nuire à l’efficacité, mais sûrement pas à l’inventivité, tellement on trouve ici d’idées joyeuses et de tentatives sympathiques. En fait, ce disque donne une impression de tranquillité, d’assurance, presque de paresse. On a un peu l’impression que Beck a pondu tout ça presque en roue libre, sans aucune pression, juste pour le fun. Scarecrow sonne comme ces bons vieux Blues du sud. Go It Alone est dans la même veine, les claquements de mains en plus. Heureusement, tout n’incite pas à la paresse, le Rock est là, souvent mélangé à un Rap cool, plus hispanique qu'afro, au travers de morceaux comme Farewell Ride, Hell Yes ou Qué Onda Guero. L’Electro Pop E-Pro est un nouveau tube en puissance, tout comme le limpide Girl, Popsong parfaite. On saute vraiment du coq à l’âne et d’un genre à l’autre, avec Missing on passe même par une sorte de Bossa habillée de neuf alors qu’avec Broken Drum, on nage au sein d’un même morceau entre couplets franchement 80’s et refrain carrément Pop 70’s.
Ce disque là est un vrai bain de jouvence, peut être moins immédiat et moins "canalisé" que les précédents, mais pétillant d'imagination. Que tous ceux qui reprochent à Beck de ne pas se renouveler retournent tranquillement écouter les anciens albums en nous laissant goûter celui là. Ca leur laissera le temps de changer d’avis.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.beck.com



Moving Units : Dangerous Dreams


Emancipation
Between Us & Them
Available
Going for Adds
Unpersuaded
Anyone
Scars
Submission
Birds of Prey
Bricks & Mortar
Killer/Lover
Turn Away



Vous en avez marre de tous ces groupes Rock à danser qui pillent les années ’80 ? Vous en avez marre de découvrir toutes les semaines de nouveaux clones des Franz Ferdinand, des Radio 4, des Killers ou d’Interpol ? Vous soulevez le tapis, il y en a en dessous. Vous les jetez par la porte, ils entrent par la fenêtre. Et bien sachez que la source n’est pas encore tarie, qu’il en arrive encore d’autres. Tant qu’il n’y aura pas de ras le bol généralisé, c'est-à-dire effondrement des ventes de disque dans ce créneau là, on en verra encore d’autres. C’est comme d’habitude, on gave le consommateur jusqu’à la nausée. Je passe volontairement la plupart de ces sorties sous silence. Souvent, ça vaut mieux. Et parfois, j’en parle. Parce qu’il y a chez certains un petit quelque chose en plus qui les fait sortir du lot, qui les distingue du reste. Et cette semaine, c’est le tour de Moving Units.
Et comme souvent en ce moment, les Etats-Unis sont les principaux pourvoyeurs dans ce genre là. Vous l’aurez compris, les Moving Units sont américains, plus précisément californiens. Et si on devait les rapprocher de certains de leurs confrères actuels, se serait des écossais de Franz Ferdinand ou plus encore de leurs compatriotes Radio 4, juste avant qu’ils prennent de l’embonpoint. Ils manient avec la même aisance l’art du beat martial et des guitares acérées posées sur des lignes de basse énormes. Et c’est à peu près aussi efficace. Tellement efficace qu’il y a dans ce disque quelques titres clairement irrésistibles, comme Emancipation, Between Us & Them et surtout les brillants Going For Adds et Scars. Et pourtant, ce groupe là ne se dirigeait pas vraiment vers ces verts pâturages puisqu ‘à l’origine ils s’appelaient Dead Deer et faisaient plutôt dans l’urbain métalleux. Juste avant de changer de nom et de prendre un virage musical à 180° en 2001. Le genre de groupe qui  surfe gentiment sur les différentes vaguelettes des modes en attendant d’attraper la bonne vague, celle du franc succès. Mais si on fait abstraction de cet aspect nettement opportuniste, ce groupe là a des références plus larges que la plupart de ces contemporains, ce qui lui permet de s’intégrer facilement dans le mouvement. On s’en rend compte au travers de morceaux comme Submission ou Unpersuaded qui doivent beaucoup à The Fixx, chantre de la Pop-Funk classieuse et élégamment tordue du milieu des 80’s. Et c’est tout à leur honneur de diversifier leur répertoire de cette façon là, en rendant leur Pop un peu plus lettrée et fréquentable que ce que nous proposent les autres. Parce qu’il faut dire que ce qui différencie le plus Moving Units, c’est justement ce petit côté un peu plus cérébral, moins immédiat et enjôleur que la plupart des autres. Leurs chansons son bien souvent plus complexes qu’il n’y parait au premier abord, faites d’étonnantes ruptures, de suites d’accords pas toujours attendus. Avec ce disque, on est surpris, ce qui est plutôt rare dans ce genre musical sans vraie prise de risque. Là où les autres suivent poliment les codes et les usages à la lettre, ce trio là ose affirmer ses différences. Et tout son charme réside dans ce choix. Un morceau comme Turn Away pourrait être simple et quasiment sans intérêt, tellement sa mélodie tient à peu de choses, mais au travers de chœurs étrangement décalés, ils réussissent à créer une ambiance presque dérangeante et déstabilisante. Etonnant. Avalaible ressemble à un Interpol qui oserait rire de lui-même, Birds Of Prey à un croisement entre Radio 4 et des Libertines à jeun. En un mot, c’est plutôt sympathique.
En fait, il manque juste une petite chose pour que ce disque devienne vraiment indispensable. Pas grand-chose, juste un petit grain de folie, une petite étincelle qui permettrait à ce feu de prendre vraiment et d’emporter totalement l’adhésion. Pour le moment on sent que ce groupe a plein d’idées, mais des idées qui sortent ici de façon un peu trop appliquée et calculée. Un peu plus de chaleur la prochaine fois et ce sera parfait.


Voir la video de Available en haut débit :
ici. En bas débit : ici.

Pour plus d'nformations, le site officiel : www.movingunits.net



© Copyright 2005 Why Not ?