Archives - Artistes - Accueil - Liens


10 mars 2008



Minor Majority : Candy Store


Titres

CD1
Electro Love
Dancing In The Backyard
This Time
Premature Way
As Good As It Gets
What I Deserve
She Gave Me Away
Come Back To Me
If I told You, You Were Beautiful
The Dark Half
Let The Night Begin
Supergirl
Wish You'd Hold That Smile
Alison
Smile At Everyone
(Think I'm) Up For You & I

CD2
Live Your Life As You Look
Keep Coming Around
Silently Aware
The Things To Say
Somebody Else's Baby
Now You Play That Song Again
I'm Ok
Candy Store
Her Kind Of Guy
Don't Say You Love Me
Henry's Fuck Up


Minor Majority est le prototype du groupe qu'on connait peu être, mais sans savoir qui il est. On a peut être entendu ici ou là une chanson du groupe, mais on ne sait pas mettre un nom dessus. Encore moins un visage. Un groupe anonyme s'il en est. Même leur nom semble aller dans ce sens là. Et pourtant, Candy Store est déjà le premier best of de Minor Majority, ce qui prouve bien que le groupe est loin d'en être à son coup d'essai. Ils ont déjà quatre albums à leur actif, pour être précis.

En fait, Candy Store est peut être un best of, mais un de ceux qu'on peut avoir envie de s'offrir même si on connait déjà leur discographie. Pas un de ceux qui recyclent sans rien proposer de nouveau. Minor Majority propose ici deux CD. Le premier contient les plus belles pépites des albums précédents et le second contient un joli lot de raretés. Et comme son titre l'indique, Candy Store est rempli d'excellentes petites choses. Ce groupe là est un orfèvre de la Pop, un esthète de la mélodie romantique douce amère. Les norvégiens, qu'on situe souvent quelque du côté des Tindersticks, avec l'optimisme et la chaleur en plus, ont cette capacité à écrire des popsongs lumineuses et évidentes. Candy Store semble contenir uniquement de grandes chansons. Je corrige : Candy Store ne contient que de grandes chansons. Ce qui donne une petite idée du niveau de leurs quatre précédents albums. Et il suffit de tendre une oreille aux raretés présentes sur le deuxième CD pour s'apercevoir que ces " chutes de studio" sont autant de merveilles que n'importe quel autre groupe moins exigeant aurait conservées. C'est bien simple, au niveau de la qualité pure des chansons, rien ne distingue les "officielles" des "raretés".

Minor Majority me rappelle aussi Fra Lippo Lippi, autre groupe norvégien que j'ai beaucoup aimé dans le passé. J'y retrouve la même fragilité et la même tristesse apparente. L'une comme l'autre sont des impressions fugaces qu'une écoute plus approfondie fait immédiatement disparaitre. Cette Pop là, en plus d'être d'une simplicité confondante est d'une beauté et d'une sensibilité difficile à égaler. Un peu comme les Nits, autres cousins bataves, ils savent rendre belles les choses les plus simples. Les 16 chansons qui composent le premier CD dégagent une impression une plénitude, de tranquillité. Leur écoute a un effet apaisant, rassurant. Je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais c'est l'impression que je ressens. Un véritable remède au stress et à la morosité. Si on entre dans le détail du disque, il y a ici quelques titres qui ont eu à l'occasion les faveurs de notre bande FM. Je pense surtout au magnifique Supergirl ou au plus discret Electro Love. Mais il y a encore plus beau que ça sur ce disque. Comme pour les bonbons, ce ne sont pas forcément les plus voyants ou les plus colorés qui sont les meilleurs. Quand Minor Majority épure ses chansons au maximum, c'est là qu'il est encore plus beau. C'est là que la voix profonde de Pal Angelskar (qui me rappelle aussi pas mal celle de Matt Berninger de The National) est le plus mise en valeur. Pour preuve, Dancing In The Backyard en duo avec Karen Jo Fields. Emerveillement et frissons garantis. Ou alors quand les cordes discrètes ou l'accordéon s'en mêlent pour envelopper le spleen ambiant dans un décor plus doux et carressant, comme sur This Time ou sur ma préférée, Come Back To Me. Sur cette compilation, vous pouvez toujours chercher la faute de goût ou plus simplement une chanson moyenne. Vous pouvez y passer le temps que vous voudrez, vous avez peu de chance d'en trouver.

Après ce concert de louanges, en creusant vraiment beaucoup, j'ai quand même réussi à trouver une chanson que j'aime moins que les autres. Et encore, c'est juste pour critiquer un peu. Premature Way sonne comme du Dire Straits et ça fait un effet curieux au milieu de tous les bijoux beaucoup plus personnels qui l'entourent. Pour le reste, Candy Store ressemble fort au plus beau recueil de popsongs de l'année 2008. Alors, laissez vous tenter.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.minormajority.no

La video de Supergirl : ICI




The Mars Volta : The Bedlam In Goliath

Titres

Aberinkula
Metatron
Ilyena
Wax Simulacra
Goliath
Tourniquet Man
Cavalettas
Agadez
Askepios
Ouroborous
Soothsayer
Conjugal Burns


Un nouvel album de The Mars Volta ressemble toujours à un nouveau défi. Et il faut bien avouer qu'on n'a pas forcément toujours envie de se dépasser et qu'il y a des moments où on préfère se la couler douce. C'est ce qui m'était arrivé à la sortie du précédent Amputechture dont j'avais écouté quelques titres mais sans aller plus loin. A ce moment là, la musique de The Mars Volta, c'était trop pour moi. Je ne connais donc pas cet album là. Par contre, avant ça j'avais été assez impressionné par Frances The Mute qui s'était même retrouvé dans mes albums préférés de 2005. A priori favorable donc et surtout l'envie cette fois ci de tenter l'expérience The Bedlam In Goliath.

Quand je parle de défi ou d'expérience, je n'exagère rien. Ceux qui connaissent The Mars Volta comprendront ce que je veux dire. Cette musique là, on l'affronte, on se la prend en pleine tête. Elle vous bouscule et c'est à vous de trouver comment rester debout. Au premier round, elle gagne toujours par KO. A ce moment là, on ne sait jamais trop quoi en penser. On ne s'y retrouve pas, on a l'impression de n'avoir rien compris à l'histoire, que ça va trop vite, que c'est trop fort. Le déluge d'idées ajouté au déferlement de décibels écrase tout. Mais comme à chaque fois, il ne faut surtout pas s'avouer vaincu. C'est comme le dressage d'un cheval. Dès qu'on tombe, il faut remonter avant d'avoir trop peur d'y retourner. A force, on finit par dompter la bête. C'est vraiment l'impression que me donne ce groupe, une créature sauvage et assez indomptable. Rien ne ressemble à la musique de The Mars Volta. Définitivement. Personne comme eux n'arrive à faire sortir le beau au milieu du bruit et du chaos.

Tout ça tient d'abord à la technique instrumentale et vocale carrément hallucinante de Omar Rodriguez-Lopez et Cedric Bixler-Zavala. Cedric Bixler-Zavala est un très grand chanteur, c'est une évidence qui prend plus de poids à chaque nouvel album. Encore une fois, cette musique là ressemble à une réunion improbable entre des musiciens adeptes du Free-Jazz et d'autres abonnés au Metal qui auraient chacun décidés de jouer dans le style de l'autre. Cette musique qui au départ semble n'avoir ni queue ni tête, finie toujours par trouver son sens si on prend la peine de s'y accrocher. Je ne vous mentirais pas, il faut une bonne quantité d'écoute avant d'adhérer à cet album. Et aujourd'hui encore, certains titres continuent à dépasser mes capacités d'écoute.

Et là, vous allez me dire : oui mais bon, quel intérêt de se faire mal à la tête à essayer d'entrer dans un disque comme celui là ? Je vous répondrais que c'est justement ce défi là que je trouve stimulant. Avec la certitude qu'au bout du chemin, il y a la récompense de découvrir une musique que peu de gens prendront la peine de connaitre. J'avais déjà eu cette sensation et cette satisfaction avec Frances The Mute. Il y a toujours cette impression de pouvoir écouter 100 fois l'album avec la certitude de continuer à découvrir de nouvelles choses à chaque fois. Cette fois ci, on retrouve encore quelques titres qu'on pourrait presque trouver " classiques " dans leur forme, comme Aberinkula, Ilyena ou Goliath par exemple. Et encore, quand je dis " classique ", il faut juste comprendre " structuré ". Ici vous pouvez définitivement oublier le classique couplet / refrain. Pour The Mars Volta, leur vérité est ailleurs. The Bedlam In Goliath est une boule le nerf assez insaisissable. Mais à son meilleur, ça donne Soothsayer, un morceau totalement incroyable qui réussit à contenir des références à des chants de toutes les religions du monde. Evidemment, le revers de la médaille, c'est ces quelques chansons où le groupe oublie totalement la mélodie et en rajoute tellement dans la surenchère technique que plus rien de cohérent de ressort. Ce n'est plus seulement touffu, c'est carrément confus. Le risque que court The Mars Volta, c'est celui de Mr Plus, à force d'en rajouter encore et encore, à la fin ça n'a plus de goût du tout, dans le meilleur des cas. Au pire, c'est carrément immangeable. A tel point que sur certains titres, la voix de Cedric Bixler-Zavala est tellement trafiquée qu'elle ressemble aux voix des Lapins Crétins sur la Wii…

Après quelques écoutes, je ne suis pas sûr que The Bedlam In Goliath fasse la même carrière que Frances The Mute dans mon Panthéon musical personnel. Mais je ne m'attendais pas non plus à ce que Frances The Mute s'impose autant au fil des écoutes. Alors, je vais laisser le temps au temps.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.themarsvolta.com

La video de Goliath : ICI





© Copyright 2008 Why Not ?