Titres
Aberinkula
Metatron
Ilyena
Wax Simulacra
Goliath
Tourniquet Man
Cavalettas
Agadez
Askepios
Ouroborous
Soothsayer
Conjugal Burns
Un nouvel album de The Mars Volta
ressemble toujours à un nouveau défi. Et il faut bien avouer qu'on n'a
pas forcément toujours envie de se dépasser et qu'il y a des moments où
on préfère se la couler douce. C'est ce qui m'était arrivé à la sortie
du précédent Amputechture dont j'avais écouté quelques titres
mais sans aller plus loin. A ce moment là, la musique de The Mars Volta,
c'était trop pour moi. Je ne connais donc pas cet album là. Par contre,
avant ça j'avais été assez impressionné par Frances The Mute
qui s'était même retrouvé dans mes albums préférés de 2005. A priori favorable
donc et surtout l'envie cette fois ci de tenter l'expérience The Bedlam
In Goliath.
Quand je parle de défi ou d'expérience,
je n'exagère rien. Ceux qui connaissent The Mars Volta comprendront ce
que je veux dire. Cette musique là, on l'affronte, on se la prend en pleine
tête. Elle vous bouscule et c'est à vous de trouver comment rester debout.
Au premier round, elle gagne toujours par KO. A ce moment là, on ne sait
jamais trop quoi en penser. On ne s'y retrouve pas, on a l'impression
de n'avoir rien compris à l'histoire, que ça va trop vite, que c'est trop
fort. Le déluge d'idées ajouté au déferlement de décibels écrase tout.
Mais comme à chaque fois, il ne faut surtout pas s'avouer vaincu. C'est
comme le dressage d'un cheval. Dès qu'on tombe, il faut remonter avant
d'avoir trop peur d'y retourner. A force, on finit par dompter la bête.
C'est vraiment l'impression que me donne ce groupe, une créature sauvage
et assez indomptable. Rien ne ressemble à la musique de The Mars Volta.
Définitivement. Personne comme eux n'arrive à faire sortir le beau au
milieu du bruit et du chaos.
Tout ça tient d'abord à la technique
instrumentale et vocale carrément hallucinante de Omar Rodriguez-Lopez
et Cedric Bixler-Zavala. Cedric Bixler-Zavala est un très grand chanteur,
c'est une évidence qui prend plus de poids à chaque nouvel album. Encore
une fois, cette musique là ressemble à une réunion improbable entre des
musiciens adeptes du Free-Jazz et d'autres abonnés au Metal qui auraient
chacun décidés de jouer dans le style de l'autre. Cette musique qui au
départ semble n'avoir ni queue ni tête, finie toujours par trouver son sens
si on prend la peine de s'y accrocher. Je ne vous mentirais pas, il faut
une bonne quantité d'écoute avant d'adhérer à cet album. Et aujourd'hui
encore, certains titres continuent à dépasser mes capacités d'écoute.
Et là, vous allez me dire : oui
mais bon, quel intérêt de se faire mal à la tête à essayer d'entrer dans
un disque comme celui là ? Je vous répondrais que c'est justement ce défi
là que je trouve stimulant. Avec la certitude qu'au bout du chemin, il
y a la récompense de découvrir une musique que peu de gens prendront la
peine de connaitre. J'avais déjà eu cette sensation et cette satisfaction
avec Frances The Mute. Il y a toujours cette impression de pouvoir
écouter 100 fois l'album avec la certitude de continuer à découvrir de
nouvelles choses à chaque fois. Cette fois ci, on retrouve encore quelques
titres qu'on pourrait presque trouver " classiques " dans leur forme,
comme Aberinkula, Ilyena ou Goliath par exemple. Et
encore, quand je dis " classique ", il faut juste comprendre " structuré
". Ici vous pouvez définitivement oublier le classique couplet / refrain.
Pour The Mars Volta, leur vérité est ailleurs. The Bedlam In Goliath
est une boule le nerf assez insaisissable. Mais à son meilleur, ça donne
Soothsayer, un morceau totalement incroyable qui réussit à contenir
des références à des chants de toutes les religions du monde. Evidemment,
le revers de la médaille, c'est ces quelques chansons où le groupe oublie
totalement la mélodie et en rajoute tellement dans la surenchère technique
que plus rien de cohérent de ressort. Ce n'est plus seulement touffu,
c'est carrément confus. Le risque que court The Mars Volta, c'est celui
de Mr Plus, à force d'en rajouter encore et encore, à la fin ça n'a plus
de goût du tout, dans le meilleur des cas. Au pire, c'est carrément immangeable.
A tel point que sur certains titres, la voix de Cedric
Bixler-Zavala est tellement trafiquée qu'elle ressemble aux voix des Lapins
Crétins sur la Wii…
Après quelques écoutes, je ne suis
pas sûr que The Bedlam In Goliath fasse la même carrière que
Frances The Mute dans mon Panthéon musical personnel. Mais je
ne m'attendais pas non plus à ce que Frances The Mute s'impose
autant au fil des écoutes. Alors, je vais laisser le temps au temps.
Pour plus d'nformations, le site officiel :