9 octobre 2006
Kaolin : Mélanger Les Couleurs
Titres
Beach Party
Partons Vite
J'Irai Mélanger Les Couleurs
Je Reviens
Cherche Des Poux
Sur Le Coeur
Belle Evidence
Greta
Club 35
Lilla Huset
Fais Semblant
J'Insiste
Depuis
le début, j’ai toujours trouvé beaucoup de qualités à la musique de Kaolin. Que
ce soit le premier album au charme juvénile assez immédiat ou De Retour Dans Nos Criques radicalement
différent dans le ton et nettement plus adulte, Kaolin sait faire des albums
qui laissent des traces chez ceux qui les écoutent.
Et
puis voilà que Mélanger Les Couleurs
donne l’impression d’un retour en arrière ou plutôt d’un retour aux sources,
puisque la production est de nouveau confiée à la moitié des Valentins (Edith Fambuena cette fois ci) qui avaient déjà
œuvrés sur le premier album. Compte tenu de la haute estime dans laquelle je
tiens le duo Edith Fabuena / Jean-Louis Pierot, ce n’est pas moi qui vais
critiquer ce choix. D’autant moins que Mélanger
Les Couleurs est tout sauf une régression. Ici la production n’étouffe
jamais les chansons, elle ne fait que les mettre en valeur. Tout ce que le
groupe a appris et emmagasiné comme expérience en passant dans les mains du
vieux briscard qu’est Dave Fridmann a été ici utilisé. En fait, ce troisième
album ressemble à une parfaite synthèse de la simplicité du premier album et de
la tension et du volume du deuxième. Bien que ce nouvel album marque un changement
brutal avec son prédécesseur, il ne donne jamais l’impression que le groupe se
cherche encore. Au contraire, il donne vraiment l’impression d’avoir choisi son
camp en prenant le meilleur des deux mondes, d’un côté la production délicate
et translucide des Valentins et de l’autre la force de Dave Fridmann. En
retournant avec les Valentins, le son de Mélanger
Les Couleurs s’en trouve donc naturellement plus aéré et les chansons de
Kaolin s’en trouvent plus sereines et belles, mais elles gardent en même temps
une réserve de puissance sous la semelle. Kaolin a trouvé son équilibre et sait
maintenant clairement où il va.
Ce disque
là marque un vrai tournant. Avec Mélanger
Les Couleurs, Kaolin franchit un cap et passe dans le camp des groupes qui
ont atteint leur but en écrivant un album dont il pourront légitimement être
fier. Ce disque là n’a aucune faiblesse, il ne contient aucune faute de goût.
Il est juste excellent de bout en bout, tout en restant étonnamment varié et
cohérant. Ca commence par Partons Vite,
Popsong délicieuse et sans prétentions avec ces accents Folk. Le genre de chanson
qu’on a l’impression de pouvoir écrire soit même tellement ça a l’air évident. Et
pourtant… Droit au but et droit au cœur dès le départ. J'Irai Mélanger Les Couleurs fait la synthèse parfaite entre harmnonie
et énergie, dans un final où les guitares font la fête. Tout ça en balançant des vérités toujours bonnes à dire
sur un sujet qui fache encore certains amateurs de nettoyage au Kärcher, puisque les couleurs en questions sont celles de la peau.
Ensuite, on passe du plaisir simple à l’ébahissement devant la qualité des chansons et devant
l’assurance prise par le groupe. Plus l’album avance, plus on se dit que Mélanger Les Couleurs ressemble à un
coup de maître qui arrive à concilier les extrêmes (le bruitiste Cherche Des Poux, le délicat Sur Le Cœur qui me rappelle un peu
certaines chansons des Objets, Belle
Evidence qui brille des mêmes couleurs que le premier album, le génial Lila Huset, sorte de Post Rock aussi fugace
qu’un nuage d’été ou le tubesque Fais
Semblant, véritable déflagration Rock.
Ce disque là est la bourrasque Rock
la plus délicate de l’année. Et si on avait encore le moindre doute, J'Insiste, puissant final de plus de 7
minutes qui souffle tantôt le chaud et le froid, l'harmonie et la fureur,finit de nous mettre sur
les genoux. Il en devient du même coup un des morceaux les plus aboutis du groupe à ce jour. Impressionnant. Chapeau bas messieurs.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.kaolinmusic.com
Ratatat : Classics
Titres
Montanita
Lex
Gettysburg
Wildcat
Tropicana
Loud Pipes
Kennedy
Swisha
Nostrand
Tacobel Canon
Bizarre
impression d’écouter ce Classics.
J’avais adoré leur premier album sorti en 2004. J’avais été conquis par leur
originalité, située quelque part entre Air et Daft Punk, et cette façon unique
de faire tenir tout un univers en expansion dans une musique aussi simple. En
fait, quand on pose Classics dans le
lecteur et qu’on appuie sur la touche play on a l’étrange impression de s’être
trompé de disque et d’être en train de réécouter le Ratatat de 2004. Parfois, certains
groupes sortent deux albums qui ont un gros air de famille, mais là… c’est carrément
copie conforme. On dirait un tome 2, la suite d’une histoire qui restait à
conclure. Les morceaux sont différents, bien sûr, mais le tempo, le son, les
instruments, la production, tout donne l’impression que les deux albums ont été enregistrés en une
seule session, puis découpés en deux lots pour faire deux albums.
Ca,
c’est la première impression. Pas forcément
trompeuse, mais pas totalement vraie non plus. En fait, le duo a fait évoluer
sa musique par touches minimales, ce qui finalement leur correspond tout à
fait. Si tout va bien, à force de petites évolutions et de petits pas en avant,
dans une dizaine d’albums on entendra une voix sur un disque de Ratatat. Parce
pour le moment, Classics est toujours
aussi impitoyablement instrumental que le précédent album. Leur musique est
toujours aussi robotique et saccadée, basée sur le duo / duel de la guitare et
des machines, elle tourne toujours autour d’un thème central répété en boucle.
Mais cette fois, les deux copains ont décidés de mettre quelques grains de
sable dans la machine, juste histoire de voir ce que ça peut donner quand la
machine se grippe un peu. Leurs morceaux ne sont plus aussi linéaires, ils
contiennent maintenant des petites cassures et changements de rythmes du
meilleur effet. Ils ont aussi un peu arrondis les angles et rendus leur Electro
moins prévisible, comme sur Montanita
où le tempo et la mélodie s’autorisent des vacances où ce Tropicana aux accents psychédéliques à la sauce Electro ou même Swisha et sa guitare acoustique qui
brouille les pistes et fusionne les genres.
Mais
si on cherche le Ratatat qu’on connaissait, Lex
a des airs de déjà entendu. Toujours aussi agréable à écouter, mais sans le
goût de la nouveauté cette fois ci. Et c’est peut être bien ça le
principal défaut de Classics, c’est
cette absence de sensations nouvelles. On se ballade en terrain archi connu. Ce
qui n’empêche pas la présence de titres qui sortent du lot, toujours aussi
hypnotisants, comme le parfait Gettysburg
et son orgue qui vous tourne la tête, Wildcat
avec son gimmick de guitare Funk et ses cris de félin sauvage et pour finir, un Tacobel Canon au son de clavecin
tournoyant.
La
conclusion n’est vraiment pas compliquée : si vous avez aimé le premier
album, vous aimerez aussi celui là. A l’inverse si le premier album vous a filé
la migraine ou vous a fait bailler, Classics
vous gonflera tout autant. Par contre si vous ne connaissez pas encore et que
vous avez juste envie d’une ballade Electro-Rock tout en douceur, tentez ce Classics. Il devrait vous convenir.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.ratatatmusic.com
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