9 juin 2008
Tindersticks : The Hungry Saw
Titres
Introduction
Yesterdays Tomorrow
The Flicker Of A Little Girl
Come Feel The Sun
E-Type
The Other Side Of The World
The Organist Entertains
The Hungry Saw
Mother Dear
Boobar Come Back To Me
All The Love
The Turns We Took
La dernière fois qu'on a eu des
nouvelles des Tindersticks, c'était en 2003 avec le joli Waiting For
The Moon. Depuis, les Tindersticks s'étaient séparés. Le temps et
l'usure ayant produit leur habituel travail de sape. Quand faire de la
musique devient aussi motivant que d'aller travailler au bureau, quand
on se force à aller au turbin, c'est qu'il est temps d'arrêter et de faire
autre chose. Il y a déjà suffisamment de musiciens chez qui la passion
s'est éteinte depuis longtemps et qui continuent pourtant à nous infliger
leurs " créations ". Mais pas eux, pas les Tindersticks. Eux ont su s'arrêter
à temps.
Alors, forcément on regarde leur
retour avec curiosité. Mais aussi avec intérêt, tellement le passé plaide
largement en leur faveur. D'abord, le sextet nous revient sous forme de
quintet. Une forme plus compacte, comme pour nous indiquer que le groupe
s'est concentré sur l'essentiel en se séparant du superflu. Comme quand
on entame un régime pour entrer dans son maillot, les Tindersticks ont
maigris. Et ce qui reste a fière allure. On retrouve avec un plaisir intact,
et donc immense, la voix de faux crooner si unique de Stuart Staples et
les musiques divinement touchantes de David Boulter. Tout y est. Tout.
Ce qui surprend le plus sur The
Hungry Saw, c'est la façon dont les Tindersticks ont épurés leurs
chansons. Ceux qui se souviennent de Waiting For The Moon ont
sûrement encore en mémoire cette surabondance de cordes et de couches
ornementales qui a fait grincer les dents de certains. Plus rien de tout
ça ici. Certes, on retrouve toujours les violons et les cordes, heureusement,
mais ils n'ont plus rien d'envahissants. On frise même le dénuement sur
The Other Side Of The World qui s'impose comme une des plus fines
mélodies que le groupe nous ait offert. On n'est vraiment pas loin du
chef d'œuvre. Et pour ceux qui pourraient encore croire que les Tindersticks
n'existent que par la voix de Stuart Staples, les quelques instrumentaux
qui jalonnent l'album prouvent le contraire en étant fort capables d'exister
par eux même. Autre surprise, on trouve sur The Hungry Saw la
présence d'un batteur français, Thomas Belhom, exilé aux Etats-Unis depuis
des années et qui a notamment travaillé avec Calexico. C'est peut être
un peu grâce à lui que la chanson The Hungry Saw possède ce petit
air chicano assez étonnant dans l'univers Tindersticks, mais pourtant
totalement intégré.
La première moitié de The Hungry
Saw nous confirme que les Tindersticks sont en train de nous offrir
leur plus bel album depuis longtemps. Mais le miracle, c'est que les Tindersticks
sont capables de faire encore mieux que ça. La preuve, ils nous ont réservé
le meilleur pour la fin. Les trois dernières chansons sont vraiment inoubliables
et font que The Hungry Saw n'est pas seulement un bon album d'un
groupe qui fait son retour, mais un disque qui marquera sa carrière. Pas
seulement un come-back, mais presque un aboutissement. En osant se poser
des questions sur leur raison d'être et en acceptant de faire table rase
du passé, les Tindersticks nous offrent ce qui ressemble à leur album
le plus sensible et le plus beau. C'est dire…
Vous avez sûrement déjà fait l'expérience
d'une rencontre avec une de ces personnes vraiment charismatique. Quand
elles entrent dans une pièce, tout le monde tourne la tête. Quand elles
parlent, tout le monde écoute, sans faire un bruit. On ne sait pas d'où
ça vient, on ne sait pas comment ça marche, mais c'est comme ça. Certains
possèdent ce don là. Et quand les Tindersticks chantent, c'est exactement
ce qui se produit. On se tait et on écoute. Et là, on comprend tout ce
peut apporter la musique quand elle vient directement du cœur. On n'est
toujours pas prêt d'entendre les Tindersticks sur les radios, mais finalement
c'est sûrement mieux. Les Tindersticks c'est le genre de groupe qu'on
garde pour soi et dont on parle seulement aux vrais amis. Une sorte de
trésor caché, un truc rare et précieux.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.tindersticks.co.uk
Rein : Grandtour / Est !
Titres
Grandtour
Sud (#2)
Est !
I Tram Di Roma
Caro Amore
Il Naufragio Del kater I
La Canzone Di Chiara
Pazzi In Normandia (La Canzone Di Marta)
Il y a quelques temps, je vous avais
parlé du site Jamendo qui se propose d'offrir de la musique en libre accès
et en téléchargement totalement gratuit (mais vous pouvez quand même laisser
une contribution financière si vous le souhaitez). Et pour cause puisque tous les
artistes qui mettent leur musique en ligne sur ce site le font dans le
but de la faire connaître. Et quoi de mieux qu'un accès libre pour toucher
un maximum de monde. En ce qui me concerne, je vais régulièrement faire
un tour sur ce site pour écouter des choses différentes et tenter de dénicher
de nouvelles têtes qui valent la peine qu'on s'y attarde. Et justement,
cette semaine, je me suis penché sur le cas de Rein. Eux, leur théorie,
c'est qu'ils n'ont rien inventé, que leur musique est née d'un héritage
commun que leur ont légués tous les musiciens qu'ils ont pu écouter dans
leur vie. Ils considèrent que leur musique de leur appartient pas vraiment
et qu'elle doit donc être partagée.
Au premier abord, la musique de
Rein rappelle pas mal de choses entendues en France, du côté de Tryo,
La Rue Ketanou ou même Manu Chao. Les thèmes abordés sont souvent les
mêmes (la recherche de la liberté, le rejet du libéralisme et des inégalités,
l'écologie…). Rein ressemble à une version italienne et alter mondialiste
de ces gens là. Oui, parce que le côté exotique de Rein, c'est justement
qu'ils sont italiens, de Rome plus précisément. Musicalement, Rein pourrait
fort bien venir de n'importe pays d'Europe, tellement il renferme d'influences
variées. On devine un peu d'Italie, un zeste de France, une once d'Irlande,
avec aussi un soupçon d'Espagne ici ou d'Europe Centrale un peu plus loin.
Bref, Rein propose une musique du voyage, sans attache, une musique baladeuse
qui fait vraiment plaisir à entendre. Une musique idéalement taillée pour
la route, qui fait fonctionner l'imaginaire.
Sur le site, on trouve d'abord Grandtour
qui contient deux titres très réussis. Le premier est une sorte de Folk
mâtiné de rythmes presque Ska assez irrésistible, le second est un mix
détonnant de valse speedée qui croiserait par moment des phrases purement
Jazz. Comme un croisement musical entre Sanseverino et les Têtes Raides.
Vraiment pas mal.
Le mini album qui suit est assez
différent et dévoile d'autres facettes du groupe. Est ! est plus
concentré, plus canalisé. Je dirais qu'il s'autorise moins de libertés
que Grandtour et s'en est presque dommage. Pourtant, Est
! contient aussi quelques belles choses qui me font dire que ce groupe
là pourrait avoir un avenir assez sympathique. Que ce soit le sautillant
I Tram Di Roma, le plus Rock Pazzi In Normandia ou surtout
le délicieux Caro Amore, toutes ces chansons me donnent surtout
une furieuse envie de retourner faire un petit tour à Rome, juste histoire
de me retremper dans son atmosphère si unique, me balader dans ses rues
et manger dans ses délicieux petits restos. Bon, j'arrête de rêver. Pour
moi, ce ne sera pas cette année. A défaut, Rein sera un assez bon palliatif.
Pour plus d'nformations, le site Jamendo :
www.jamendo.com
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