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9 février 2009



Elliott Brood : Mountain Meadows


Titres

Fingers And Tongues
T-Bill
Write It All Down For You
Without Again
Garden River
The Valley Town
Notes
Woodward Avenue
31 Years
The Spring Floods (Interlude)
Chuckwagon
The Body
Miss You Now


Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Elliott Brood n'est pas un artiste solidaire mais un trio plutôt soudé. Du genre qui avance comme un seul homme. Ce groupe nous vient du Canada, plus précisément de Toronto, en pleine région des grands lacs, pas loin du Québec et à deux pas de la frontière avec les voisins américains. Et à écouter la musique d'Elliott Brood, cette frontière toute proche est purement virtuelle.

Quand on met Mountain Meadows dans le lecteur, c'est un voyage instantané dans les grands espaces américains qui démarre. Mais qu'on ne s'y trompe pas, même si la musique d'Elliott Brood tire son origine du Folk américain, elle n'a par contre rien à voir avec la Country. Ouf, on a eu chaud. En fait, cette musique part du Folk des origines, cette musique traditionnelle faite pour danser dans les fêtes de village. Mais ce Folk là s'est aussi nourrit de toute l'histoire du Rock et c'est ce qui lui donne ce côté sauvage et débraillé. Pour schématiser, Elliott Brood c'est un peu le croisement improbable du Folk et du Punk. Avec eux, on a cette irrésistible envie de danser, de taper du pied, mais aussi une envie peut être encore plus forte de remettre ses vieilles Doc Martens pour pogoter un peu. Ils me rappellent un peu les regrettés 16 Horsepower de David Eugene Edwards, mais dans une version vitaminée et mal rasée. Ils ont comme eux cette faculté à condenser 200 ans de musique populaire américaine dans ces quelques chansons.

La musique d'Elliott Brood n'est pas festive au sens où on l'entend habituellement en France, mais pourtant elle a quelque chose de réjouissant. Sûrement parce qu'elle puise ses racines dans un passé lointain où tout était encore possible. Quand on écoute une chanson comme The Valley Town, sa rythmique basique et son ukulélé ou Woodward Avenue avec ses guitares malmenées, son piano sautillant et ses cuivres de fanfare, c'est vraiment la fête. Et puis il y a la voix du chanteur, sorte de croisement entre Bob Dylan et Brian Johnson, le chanteur d'AC/DC, qui ajoute aussi une touche assez particulière. Tout ça donne à Elliott Brood des couleurs plutôt inhabituelles ou en tous cas exotiques pour nos oreilles européennes. Mais il ne faudrait pas réduire ce groupe à un commando de braillards, le trio est tout aussi à l'aise dans les ballades lentes où la guitare et le banjo font tout le boulot, comme sur le très beau 31 Years ou la valse lente de Notes.

Mais là où je les préfère, c'est sur un titre comme Write It All Down For You, un genre de Punk rural totalement irrésistible. Regardez un peu la vidéo en dessous pour avoir une idée du type d'ambiance que ça génère dans les concerts. On a forcément envie d'y être (ne pas oublier d'emmener ses gamelles et ses bidons). En attendant de les voir en live et de pouvoir goûter à cette atmosphère là, il faudra se contenter de réviser ses gammes avec Mountain Meadows. Tout sauf un problème finalement.


Pour plus d'nformations, leura page Myspace :
ICI

Une vidéo live de Write It All Down For You


Et la vidéo de Fingers And Tongues




Franz Ferdinand : Tonight

Titres

Ulysses
Turn It On
No You Girls
Send Him Away
Twilight Omens
Bite Hard
What She Came For
Live Alone
Can't Stop Feeling
Lucid Dreams
Dream Again
Katherine Kiss Me


Après deux brillants albums qui les ont propulsés tout en haut, les Franz Ferdinand se sont retrouvés comme beaucoup d'autres face à eux même pour décider quoi faire de cet héritage. Le troisième album semble être réellement un point stratégique dans une carrière, un moment ou on doit souvent choisir entre désirs personnels et choix commerciaux, aussi poliment appelés " choix artistiques ". Il n'y a qu'à prendre quelques exemples au hasard pour s'apercevoir que cette étape est souvent décisive : U2 avec War, Radiohead avec OK Computer, ou il y a quelques mois, Bloc Party avec Intimacy ont vraiment passés un cap à ce moment là. Aujourd'hui, c'est au tour des Franz Ferdinand de s'y frotter.

Et justement, la comparaison avec Bloc Party n'est pas forcément fortuite. Comme eux, les Franz Ferdinand ont apparemment eu le désir de changer quelque chose, d'explorer d'autres pistes possibles. Comme eux, ils ont décidé de le faire en jouant avec les machines et en ajoutant de l'électronique dans leur potion magique. Et pas seulement à dose homéopathique. Sur Tonight, les synthés prennent une place prépondérante. Le son du groupe en est évidemment chamboulé, mais pas fondamentalement transformé. Le groupe qui voulait avant tout faire danser les filles existe toujours et à l'évidence son envie de faire bouger les pieds reste intacte. Plus que jamais même, puisqu'il s'attaque cette fois autant aux dancefloors qu'aux salles de concert. En fait, les Franz Ferdinand ont changés la forme sans toucher au fond. Reste à savoir si c'est volontaire, si le groupe est finalement capable de réellement évoluer. Ou pas. Ca c'est une réponse qu'on aura peut être dans l'épisode qui suivra ce Tonight.

Ce nouvel album ne défrisera donc pas les fans de la première heure. Si l'électronique est maintenant omniprésente, là construction des chansons ne change pas. Les morceaux sont toujours écrits d'abord à la guitare, puis agrémentés de couches de synthés. Ce qui ne change finalement pas grand-chose au style général du groupe, même si le son y gagne en puissance. Donc, comme d'habitude (et ce n'est surtout pas un reproche), cet album contient une grosse proportion de tubes en puissance et fera encore perdre pas mal de litres de sueurs à tous ceux qui iront les voir sur scène. Par contre, ce qui change, c'est que lors des premières écoutes, les chansons ont l'air moins immédiates, moins réussies. Encore plus dansantes peut être, mais moins accrocheuses. C'est peut être vrai, mais ça vient aussi de ces fameuses couches électroniques ajoutés sensées apporter un côté plus dancefloor. On n'en est pas encore au syndrome Coldplay, capable d'engluer d'excellentes mélodies sous des tonnes d'effets, mais attention quand même. Sur Tonight, les Franz Ferdinand restent encore assez souples et sautillants pour réussir à échapper à l'empâtement. Heureusement.

Vous vous êtes forcément déjà pris le single Ulysses dans les oreilles. Imparable. D'autres titres aussi dansants suivent, même s'ils privilégient plus l'énergie et le volume à la mélodie (Turn It On, No You Girls, Bite Hard). Ce n'est pas encore cette fois ci que le groupe aura des difficultés à trouver des singles à extraire de l'album. Là, on a surtout l'embarras du choix. La recherche de l'efficacité à tout prix est tellement systématique qu'il ne reste plus de place pour une ballade ou simplement une chanson un peu mid tempo, à part Dream Again et Katherine Kiss Me casés un peu honteusement en toute fin d'album et qui ne sont pas ce que le quatuor a produit de meilleur. Là, le groupe a choisi l'option machine à danser et il faut bien reconnaître que dans ce genre là, ils sont les maîtres. Et dans ce registre, ils ont réussis à écrire un titre impressionnant. Lucid Dreams est le parfait alliage entre leur Pop des débuts et leur nouveau son high-tech. Le sommet de l'album, à la fois implacablement efficace au niveau de la mélodie avec un final Electro digne des Chemical Brothers. Brillant.

Finalement, ce troisième album des Franz Ferdinand n'est pas la révolution attendue. Le groupe n'a changé que l'habillage sans se remettre en question et je ne suis pas sûr que ce virage disco-dancefloor soit ce qui leur convient le mieux. A mon avis, le groupe y a perdu une partie de son charme si particulier. En attendant la suite dans un futur quatrième épisode à venir, on aura au moins de quoi danser encore et encore.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.franzferdinand.co.uk

Et la vidéo deUllyses

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