Archives - Artistes - Accueil - Liens


9 janvier 2006


Les Strokes sont la première grosse sortie de l'année et les Wire Daisies essayent de se trouver une petite place au soleil.




The Strokes : First Impressions Of Earth



Titres

You Only Live Once
Juicebox
Heart In A Cage
Razorblade
On The Other Side
Vision Of Division
Ask Me Anything
Electricityscape
Killing Lies
Fear Of Sleep
15 Minutes
Ize Of The World
Evening Sun
Red Light


Et de trois. On en arrive à ce fameux premier cap. Celui qui peut faire mal ou permettre de passer à la vitesse supérieure. Déjà, sur Room On Fire, les Strokes avaient évolués, pour passer d’un Rock de gamins insouciants vers une musique un peu plus mature. On avait aimé de la même façon, même si la pêche des débuts pouvait nous manquer un peu. Finalement, les Strokes suivaient l’évolution classique de tout groupe qui commence à durer et à se poser des questions sur son avenir. Habituellement, pour ceux là, le troisième album est soit le début du serpent qui se mort la queue (ou du poisson rouge qui tourne en rond dans son bocal) ou bien l’ouverture vers autre chose de neuf ou d’inédit, même si c’est parfois à dose homéopathique.

Pour les Strokes, First Impressions Of Earth est plutôt dans la deuxième catégorie. Mais finalement, si on faisait un petit sondage, je suis persuadé que la plupart de ceux qui aime ce groupe souhaite surtout qu’il ne change rien à sa formule gagnante, à ses refrains entêtants ou à ses chansons qui sonnent tout de suite comme des classiques. On a de la chance : les Strokes pensent la même chose que nous. Et l’évolution dont je parle ne change pas fondamentalement leur style. Certains morceaux sont plus aventureux, moins immédiatement assimilables, mais dans l’ensemble on les retrouve tels qu’on les a aimés.

Les futurs tubes sont donc bien là. De ce côté là, les new yorkais n’ont pas perdus la main. Ca sonne toujours aussi frais et sympa. Mais encore plus que sur Room On Fire, on note de vrais gros progrès. Les Strokes ont encore franchis un palier. Les morceaux sont peut être encore plus concis et efficaces et surtout Julian Casablancas chante de mieux en mieux. Son chant a gagné une profondeur et une variété nouvelle et surtout il ne se cache plus derrière les artifices de studio qui masquaient souvent sa voix. Réécoutez donc un peu Is This It : le chemin parcouru depuis le premier album est assez surprenant. Les chansons continuent à s’éloigner du Rock touffu des débuts pour aller doucement vers une musique plus Pop et « dansante », au sens Franz Ferdinand-esque du terme. Et leur recette est maintenant suffisamment éprouvée pour devenir assez imparable. Et comme leurs collègues écossais avec You Could Have It So Much Better, le début de First Impressions Of Earth est capable de mettre à genoux n’importe quel amoureux du Rock. Qui pourra résister à l’ouverture royale qu’est You Only Live Once, suivie comme son ombre par le furieux Juicebox, le torride Heart In A Cage ou le gracieux Razorblade (3 morceaux où Julian Casablancas chante mieux que jamais) pour finir d’enfoncer un clou en or massif ? Les titres, tous aussi excellents les uns que les autres se succèdent à vitesse grand V, sans jamais vous laisser le temps de respirer (Electricityscape est sûrement une de leurs meilleures chansons à ce jour). C’est efficace, mais aussi vraiment brillant. Les progrès du groupe sont évidents et spectaculaires. Pour eux, le cap du troisième album ressemble à une simple formalité tellement ils sont aujourd’hui au dessus de la mêlée.

L’autre nouveauté est la présence de chansons plus ambitieuses qui sortent le groupe de son image Pop mode beaucoup trop réductrice. Dans le genre, Ask Me Anything, avec son petit côté Divine Comedy, est assez réussi. Mais surtout, il prouve à qui en doutait encore qu’ils valent bien plus que ce qu’on pouvait penser d’eux au départ. Ensuite, c’est vrai, le disque s’essouffle quand même un peu, avec quelques morceaux moins réussis ou moins mordants, mais pourtant jamais mauvais non plus. Dans cette deuxième partie, on trouve quand même quelques belles réussites, comme le brûlot Ize Of The World dont beaucoup d’autres groupes se contenteraient volontiers. Mais la première moitié de First Impressions Of Earth est tellement brillante qu’on leur passera facilement ce petit coup de mou.

A la question First Impressions Of Earth est il le meilleur album des Strokes, j’aurai presque envie de répondre oui, tellement les progrès du groupe sont évidents. Et non, parce qu’il n’est pas le disque parfait qu’ils pourraient nous offrir. Je crois surtout que ce disque là prépare l’avenir du groupe. Et celui là risque fort d’être tout doré.



Pour plus d'nformations, un site non officiel plutôt bien documenté : www.thestrokes.com




Wire Daisies : Just Another Day


Titres

Make Everything Change
Everyman
No More
Butterfly
Truth That Hurts
The Great Outdoors
Just Another Day
Billy Boy
I'm Your Woman
Come Winter Time
Clearly Now



En attendant les futures grosses sorties du début d’année, voilà un disque qui pourra aider à digérer les lendemains de fêtes. Wire Daisies est un groupe du genre Pop. Une Pop gracieuse avec une fille qui chante. Et quand on écoute Just Another Day, on se dit que cette voix là mérite d’autres mélodies et d’autres musiciens. Ce n’est pas que le disque soit mauvais, mais un peu comme avec Bjôrk à l’époque des Sugarcubes, on se prend vite à imaginer un autre avenir à cette chanteuse là. Les chansons des Wire Daisies sont jolies et classiques. Sûrement un peu trop classiques pour permettre à la superbe voix de Treana Morris de s’envoler vraiment. Et on la sent capable d’aller vraiment très haut. Très loin.

La voix de la demoiselle me fait un peu penser à celle de Miss O'Riordan des Cranberries, mais sans tous ses tics agaçants. Avec aussi des intonations qui penchent du côté de Dido. Une voix à la fois profonde, caressante et très expressive. Par contre, la Pop matinée de Folk de ses acolytes de musiciens ne remuera pas les foules et ne révolutionnera rien. C’est assez standard et passe partout, mais plutôt joli malgré tout. En fait, tout le charme de Just Another Day repose sur la voix. Ca pourrait être trop peu, mais ici ça suffit à faire passer la pilule et à rendre le voyage suffisamment agréable pour qu’on ait envie de se le repasser plusieurs fois.

Wire Daisies nous vient d’Angleterre, mais de Cornouaille plus précisément. Bien loin des grandes métropoles et de l’agitation des modes. Bien loin des villes où on va rechercher les groupes de demain. C’est peut être bien ça qui explique leur musique, totalement hors des tendances du moment et simplement classique. La Pop des Wire Daisies aurait pu naître il y a 10 ans ou dans 10 ans, elle aurait eu exactement le même visage. Leur musique est assez intemporelle pour ne se raccrocher à aucune période en particulier. Et cette simplicité plutôt rafraîchissante par les temps qui courent peut finir par donner des chansons au charme certain. Make Everything Change permet de mettre particulièrement en valeur la voix de Treana Morris, toute en puissance retenue. Le single Everyman est une ballade légère et gracieuse qui reste bien en tête. Le domaine de prédilection du groupe reste quand même la ballade midtempo, celle qui caresse toujours dans le sens du poil, mais laisse rarement des souvenirs impérissables. Mais heureusement, il y a dans ce disque quelques autres chansons où Treana Morris tire vraiment l’ensemble vers le haut. A elle toute seule, elle arrive à transformer des mélodies assez quelconques en chansons vibrantes et touchantes, comme sur No More ou The Great Outdoors. Je persiste à dire que cette chanteuse là mérite plus que cette musique là.       

Mais contre toute attente et malgré une musique trop standard, Just Another Day est de ces albums qui s’installent doucement, presque par surprise, pour accompagner votre route pendant un moment. Grâce à la magie d’une voix qu’on ne se lassera jamais d’entendre, pas seulement belle, mais surtout vivante.



Pour plus d'nformations :
www.wiredaisies.com


© Copyright 2006 Why Not ?