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8 novembre 2004


Quand on a été un précurseur de la musique électronique comme Depeche Mode et qu'en plus la crème des remixeurs a travaillé pour vous, ça mérite bien un triple album. En plus, même Jon Spencer s'ouvre à l'électronique. Avec bonheur.




Depeche Mode : Remixes 81-04


Titres

CD1
Never Let Me Down Again - Split Mix (Depeche Mode & Dave Bascombe, 1987)
Policy Of Truth - Capitol Mix (François Kevorkian, 1990)
Shout - Rio Remix (Depeche Mode & Daniel Miller, 1981)
Home - Air "Around The Golf" Remix (Air, 1997)
Strangelove - Blind Mix (Daniel Miller & Rico Conning, 1987)
Rush - Spiritual Guidance Mix (Jack Dangers, 1993)
I Feel You - Renegade Soundwave Afghan Surgery Mix (Renegade Soundwave, 1993)
Barrel Of A Gun - Underworld Hard Mix (Underworld, 1997)
Route 66 - Beatmasters Mix (The Beatmasters, 1987)
Freelove - DJ Muggs Remix (DJ Muggs, 2001)
I Feel Loved - Chamber's Remix (Chamber, 2001)
Just Can't Get Enough - Schizo Mix (Depeche Mode & Daniel Miller, 1981)

CD2
Personal Jesus - Pump Mix (François Kevorkian, 1989)
World In My Eyes - Mode To Joy (Jon Marsh, 1990)
Get The Balance Right! - Combination Mix (Depeche Mode, 1983)
Everything Counts - Absolut Mix (Alan Moulder, 1989)
Breathing In Fumes (Depeche Mode, Daniel Miller & Gareth Jones, 1986)
Painkiller - Kill The Pain - DJ Shadow Vs. Depeche Mode (DJ Shadow, 1998)
Useless - The Kruder + Dorfmeister Session (Kruder + Dorfmeister, 1997)
In Your Room - The Jeep Rock Mix (Johnny Dollar with Portishead, 1994)
Dream On - Dave Clarke Acoustic Version (Dave Clarke, 2001)
It's No Good - Speedy J Mix (Speedy J, 1997)
Master And Servant - An ON-USound Science Fiction Dance Hall Classic (Adrian Sherwood, 1984)
Enjoy The Silence - Timo Maas Extended Remix (Timo Maas, 2004)

CD3 (Bonus)
A Question Of Lust - Remix (Flood, 1986)
Walking In My Shoes - Random Carpet Mix (Full Length) (William Orbit, 1993)
Are People People? - (Adrian Sherwood, 1984)
World In My Eyes - Daniel Miller Mix (Daniel Miller, 1990)
I Feel Loved - Danny Tenaglia's Labor Of Love Dub (Edit)(Danny Tenaglia, 2001)
It's No Good - Club 69 Future Mix - (Club 69, 1997)
Photographic - Rex The Dog Dubb Mix (Rex The Dog, 2004)
Little 15 - Ulrich Schnauss Remix (Ulrich Schnauss, 2004)
Nothing - Headcleaner Rock Mix (Headcleaner, 2004)
Lie To Me - 'The Pleasure Of Her Private Shame' Remix By LFO (LFO, 2004)
Clean - Colder Version (Colder, 2004)
Halo - Goldfrapp Remix (Goldfrapp, 2004)
Enjoy The Silence - Reinterpreted (Mike Shinoda, 2004)


Pour tous ceux qui ont un jour eu envie d’acheter un single de Depeche Mode s’est posée la difficile question suivante : quel disque choisir ? Le bleu ? Le rouge ? Le vert ? Le transparent ? Tous ? Devant le présentoir, il y avait toujours au moins 3 versions différentes du single tant désiré. Quelques inédits par ci par là différaient d’une version à l’autre, mais ce qui faisait tout l’intérêt de ces multiples versions, c’était les nombreuses versions remixées par les gens les plus divers. Versions intéressantes peut être, mais surtout grosse pompe à fric. Les fans purs et durs ont du avoir souvent bien du mal à suivre financièrement.
En ce qui me concerne, je n’ai jamais suivi ce mouvement là. Je suis donc passé à côté d’un bon paquet de remix forcément mémorables. J’ai toujours beaucoup aimé ce groupe là. Je l’ai toujours suivi, passionnément, mais pas au point d’y sacrifier mon budget musique. Alors forcément, pour moi comme pour beaucoup d’entre vous, cet album là ressemble à une vraie mine d’or. D’abord parce que les chansons qui y figurent sont toutes excellentes, on les a toutes aimées. Et surtout parce que pour la plupart, ces morceaux ont l’éclat du neuf, puisque jamais entendus avant. Les puristes vous diront sûrement que certaines versions excellentes ont été mises de côté au profit d’autres remix moins intéressants. Peut être. Je suis incapable de juger. Tout comme je serais bien incapable de recenser la totalité des versions existantes.
Mais je crois que l’intérêt principal de cette compilation est de remettre encore une fois en lumière (la dernière fois peut être) l’importance que ce groupe a pu avoir au cours de ces vingt dernières années. En tant que précurseur de la musique électronique à danser à l’aube des 80’s, il a influencé une myriade de groupes depuis cette époque. Et surtout il a su idéalement évoluer pour toujours rester en avance sur son temps. Juste ce qu’il fallait pour réussir à toujours créer l’évènement à chaque nouvel album. Et il a su aussi se muer d’un groupe de garçons coiffeurs à la Pop synthétique facile en un groupe beaucoup plus complexe, aux ambiances dense et sombre. C’est ce côté-là qui leur a toujours permis de naviguer entre Electro et Rock sans jamais avoir besoin de choisir leur camp. Comme je le disais, Depeche Mode a toujours aimé les remix et en a fait une de ses particularités et c’est finalement devenu une de ses grandes forces. Voir ce que les autres pouvaient faire de leurs morceaux les a toujours intéressés. Ils ont donc vu défiler au chevet de leurs chansons la grande majorité des mixeurs et DJ de ces 20 dernières années. Et ils ne doivent pas être nombreux ceux qui ont refusés une proposition de remix venant de Depeche Mode.
J’ai comme l’impression qu’on ne reverra pas de sitôt Dave Gahan et Martin Gore collaborer de nouveau ensemble, alors c’est le moment de se replonger dans leur univers. Et tant qu’à faire, il faut tout de suite se précipiter sur la version 3 CD. D'abord parce qu'ils le valent bien et parce qu'il parait que c'est une version collector qui ne sera disponible que peu de temps, le 3ème CD disparaissant ensuite de la circulation. Pour info, c’est dans ce 3ème CD qu’on trouve les remix 2004, dont le Enjoy The Silence retouché par Mike Shinoda de Linkin Park qui cartonne partout en ce moment. Passer en revue l’ensemble des remix serait assez fatigant, on aura chacun nos préférés. Pour ma part j’ai un petit faible pour le charme de ceux des débuts, faits à coups de collages et de bricolages de studio, à l’époque où les samplers et ordinateurs (qui balbutiaient encore) ne permettaient pas de remixer aussi facilement qu’aujourd’hui.
Le grand plus de cette compilation, c’est de nous faire redécouvrir sous un angle différent des chansons qu’on connaît par cœur. Qu’on aime ou pas cette nouvelle vision est une affaire de goût personnel, par contre ce qui nous concerne tous, c’est que ces 3 CD sont une façon assez unique de retraverser la musique électronique de ces 20 dernières années. Au travers de Depeche Mode d’abord et ensuite au travers de tous les grands noms, qui par l’intermédiaire de ces remixes, ont participés à leur aventure.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.depechemode.com




Blues Explosion : Damage

Titres

Damage
Burn It Off
Spoiled
Crunchy
Hot Gossip
Mars, Arizona
You Been My Baby
Rivals
Help These Blues
Fed Up And Low Down
Rattling
Blowing My Mind



Si il y a un trio qui mérite le titre de power-trio, Jon Spencer et ses acolytes pourraient bien être ceux là, tellement puissance et énergie sont les matières premières du groupe depuis de nombreuses années. En effet, c’est bien toujours du même Jon Spencer dont il s’agit ici. Jon Spencer Blues Explosion a vécu, place maintenant à un condensé, un concentré du groupe sous le nouveau nom de Blues Explosion. Mais ce changement d’état civil signifie aussi plus que ça. En effet, Jon Spencer et son groupe, par crainte du syndrome du serpent qui se mort la queue, ont voulu faire évoluer leur musique en l’ouvrant à de nouvelles influences. Non pas qu’on se soit déjà ennuyé à l’écoute d’un de leurs albums, mais un monde qui n’évolue pas est un monde qui meurt. Chez eux, le renouveau passe par la collaboration avec de nombreux producteurs en provenance d’un peu tous les horizons et notamment du Rap ou de l’Electro, tous arrivés là pour faire souffler un vent neuf. Et le résultat est, comment dire… impressionnant.
Le trio n’a absolument rien perdu en ajoutant à ses délires un peu de poudre électronique. Le fond du groupe reste toujours ce même Rock viscéral et teigneux lardé ici ou là de grands coups de Blues incendiaires. Avec toujours en figure de proue l’impérial Jon Spencer à la voix à l’urgence toujours aussi impressionnante. Et puis surtout, on sent que chaque chanson peut partir dans une direction totalement différente de la précédente. Chez eux, on sent (on sait) que tout est possible. Et c’est ce qui se passe sur ce Damage tonitruant. Franchement je ne connais pas beaucoup d’autres groupes capables de dégager autant d’énergie brute sur un album studio. Chacun de leurs albums ressemble à un live capturé au plus fort de la transe d’un concert. C’est toujours aussi difficile d’imaginer qu’un tel foutoir et qu’une telle puissance puissent tenir dans un studio sans en faire tomber les murs. Le mot Explosion leur convient à merveille.
Ce qui change par rapport au précédent Plastic Fang, très Stonien, c’est le retour vers des chansons plus déjantées et imprévisibles. Le début d’un morceau ne présage pas forcément de la suite. On s’attend à tout ? C’est encore autre chose qui arrive. Chaque morceau déborde d’idées qui s’entrechoquent autant qu’elles s’entremêlent, un peu à la manière des Pixies. Tout commence ici par un Damage mêlant une rythmique lourde à la Prodigy avec un Rock lent et lourd. Pour partir en vrille rythmique avec un travail impressionnant de Russell Simins à la batterie. Terrassant, dès le départ. Un Burn It Off plus classiquement Rock, mais plus que savoureux arrive juste derrière. Le trio n’a ni perdu la main, ni perdu sa pêche légendaire. Ils sont de retour et c’est pour nous en mettre plein la vue. Crunchy, joyeux et sautillant vous donnera forcément des fourmis dans les jambes. Mais le sourire dure peu sur cet album légèrement plus sombre qu’a l’accoutumée. Hot Gossip où Chuck D de Public Enemy vient donner de la voix avec Jon Spencer n’est pas un monument de joie de vivre mais sûrement l’un des meilleurs morceaux de l’album. Le riff implacable de Mars, Arizona devrait continuer à vous scotcher au mur, comme l’instrumental Rivals où le saxophone vient remplacer la voix de Jon Spencer. L’un de mes préférés est Fed Up And Low Down, un monument dans le style si caractéristique des anciens albums : ça part réellement dans toutes les directions à la fois, un énorme bordel complètement irrésistible. La fin du disque est pas mal non plus avec un Blowing My Mind à l'efficacité insidieuse.
Et tout ça donne un album à la diversité inhabituelle. Ni le foutoir des débuts, ni la relative sagesse du précédent Plastic Fang, mais un peu de tout ça à la fois, avec en plus l’apport plus qu’intéressant de l’électronique qui leur permet de jouer encore plus avec les sons et les ambiances. Et surtout de nous prendre encore mieux à contre-pied, de nous surprendre à chaque virage pour encore mieux réussir à nous embobiner. Et ça marche.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.blues-explosion.com



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