Archives - Artistes - Accueil - Liens


7 juillet 2003


Pour cette semaine, je vous propose un changement de trajectoire totalement maitrisé en compagnie des Dandy Warhols et des retrouvailles intimistes avec Lloyd Cole.




The Dandy Warhols : Welcome To The Monkey House

Titres

Welcome To The Monkeyhouse
We Used To Be Friends
Plan A
The Dope (Wonderful You)
I Am A Scientist
I Am Over It
The Dandy Warhols Love Almost Everyone
Insincere Because I
You Were The Last High
Heavenly
I Am Sound
Hit Rock Bottom
You Come In Burned



Les Dandy Warhols font partie de ces groupes à guitares qui font une musique plutôt sympa et agréable à l’oreille, mais qu’on a tendance a oublier aussi vite qu’on l’a entendu. En fait, je devrais dire les Dandy Warhols faisaient partie… En effet, avec Welcome To the Monkey House, la rupture avec les albums précédents est radicale. Finis les morceaux à base de grosses guitares et bonjour les années 80’s. Mais attention, les Dandy Warhols revisitent les années ’80 comme ils avaient visités les années ’90, non pas en vulgaires plagiaires, mais plutôt en cuisiniers étoilés, capables de réutiliser les ingrédients, de se les réapproprier et de réinventer une cuisine nouvelle. Pas de la nouvelle cuisine, celle ou l’assiette est plus belle et consistante que son contenu, mais vraiment de nouvelles recettes capables de vous rassasier.
Si on fait abstraction de leur nom ridicule qui pourrait les faire passer pour des imbéciles heureux, depuis leurs débuts, les Dandy Warhols ont toujours produit des albums honnêtes et fort écoutables. La pochette du disque, qui fait référence à deux grands classiques du Rock habillés par Andy Warhol (le Sticky Fingers des Stones pour la fermeture éclair et le Velvet Underground pour la banane), n’arrange pas les choses. Mais avec celui ci, les Dandy Warhols crèvent vraiment les limites musicales auxquelles ont les imaginait confinés. Après le très réussi Thirteen Tales From Urban Bohemia, mais dans un genre totalement différent, voici donc venir Welcome To the Monkey House, qui pour moi s’apparente assez à l’album de l’été. Il a vraiment tout pour ça : la légèreté de ton, des tubes potentiels comme s’il en pleuvait. En un mot, ça ressemble fort à un grand album. Surtout n’écoutez pas les chroniqueurs dépressifs qui ne trouvent leur bonheur que dans la douleur (j’en connais déjà quelques uns !), ce disque mérite vraiment le déplacement. Pour vous en convaincre, rien ne vaut une écoute personnelle, mais en attendant que vous puissiez le faire, je vais m’employer à essayer de vous inciter à tenter l’expérience.
Pour commencer, cet album est produit par Nick Rhodes. Ce nom ne vous évoque peut être pas immédiatement quelque chose, mais si je vous dis Duran Duran, ça vous rappelle forcément quelque chose. Non, ne fuyez pas tout de suite ! Je suis d’accord avec vous, Duran Duran a fait plus de soupe que de grande cuisine (mais non je ne pense pas qu’à manger !), mais là, Nick Rhodes, ex clavier du groupe sus-cité a réussi l’exploit d’extraire le meilleur de cette période musicale, à savoir le côté dansant et facile, sans en garder le pire, c’est à dire le clinquant et le tape à l’œil. Le résultat est cet album, en tous points emballant. C’est bien simple, je l’écoute quasiment en boucle depuis que je l’ai.
Je vous raconte l’histoire : ca commence comme un disque de Rock classique, par une petite chanson d’introduction. Puis dès le deuxième morceau, on aborde les 80’s. La rythmique ne trompe pas : un synthé assure la basse, et la batterie réutilise des sonorités qu’on pensait oubliées. Mais voilà : jamais on ne se dit que ce morceau date de cette époque. Les Dandy Warhols réussissent à s’approprier tout ça pour créer leur propre son, et c’est carrément excellent. We Used To Be Friends sonne comme le tube potentiel qu’il réussira peut être à devenir si les gens se décident enfin à se décrasser les tympans. Plan A (avec Simon Le Bon, autre Duran Duran aux chœurs) qui lui succède, démontre que Courtney Taylor, le chanteur du groupe a vraiment un joli brin de voix. The Dope nous replonge tout entier dans les 80’s, tout comme I Am A Scientist. Bienvenue sur les pistes de danse. Cette musique est vraiment faite pour ça. The Dandy Warhols Love Almost Everyone, morceau au titre excellent (Les Dandy Warhols aiment presque tout le monde), fait aussi partie des belles réussites de ce disque. Mais il y a aussi, et surtout un morceau qui crève vraiment l’écran : You Were The Last High est très certainement un des morceaux les plus lumineux de l’été. Voilà une chanson qui a en elle absolument tout pour aller très, très haut. Une mélodie évidente, mais jamais vulgaire, un son qui suggère le passé, mais n’y fait jamais référence. En bref, un morceau que vous n’en finirez plus de chanter dès que vous l’aurez entendu (comme moi : je n’arrive pas à m’en débarrasser…).
Si je devais résumer ce disque, je dirais que c’est un pur moment de bonheur musical, un bain de jouvence qui vous mettra le moral au beau fixe. N’attendez pas qu’on vous impose votre album de l’été à grand renfort de pub, choisissez le !


Pour plus d'informations, le site officiel :
www.dandywarhols.com




Lloyd Cole : Music In A Foreign Language

Titres

Music In A Foreign Language
My Other Life
Late Night, Early Town
Cutting Out
No More Love Songs
Today I'm Not So Sure
My Alibi
People Ain't No Good
Brazil
Self Life



Voilà encore un chanteur avec qui j’ai souvent voyagé. Lloyd Cole fait partie intégrante de mon univers musical depuis ses débuts et je ne l’ai jamais totalement perdu de vue, essayant toujours de garder une oreille attentive à ce qu’il pouvait proposer. Que ce soit avec les Commotions à ses débuts, en solo ensuite ou avec les Negatives plus récemment, ses albums ont toujours été pour moi de bons moments, sans jamais une faute de goût. Comme tout le monde, il a fait des albums réussis (le premier avec les Commotions et le plus récent Love Story notamment) et d’autres un peu moins, mais s’était toujours le même bonheur de le retrouver. Music In A Foreign Language ne déroge pas à cette règle. C’est un Lloyd Cole de nouveau solitaire qu’on retrouve ici. Il s’est une nouvelle affranchi des aides extérieures, faisant le maximum de choses lui même, ne collaborant avec d’autres musiciens que pour l’enregistrement du disque. Cet album est le pur produit d’un artiste en solitaire, livré à lui même à l’autre bout du monde, aux Etat Unis, pays qui nourrit ses rêves depuis toujours.
Le son et les arrangements de ce disque traduisent immédiatement les conditions dans lesquelles ces chansons ont été écrites pour la plupart : en solitaire sur une simple guitare acoustique. La grande majorité des morceaux repose sur la simple dualité de la guitare et de la voix de Lloyd Cole, agrémenté ici ou là de slide guitars discrètes ou de claviers, mais sans presque aucune section rythmique. La batterie est fort rare et discrète sur cet album. Music In A Foreign Language est donc l’un de ses albums les plus intimistes.
Comme à l’accoutumé, Lloyd Cole nous livre toute une collection de chansons au charme toujours aussi intemporel, bien écrites et aux textes toujours aussi personnels et doux amers. Aucune révolution ici. C’est d’ailleurs la dernière chose que j’attendrais de lui. On peut dire que si vous avez aimé l’un ou l’autre de ses précédents albums, celui ci vous plaira forcément. Mais dans Music In A Foreign Language, c’est à la face la plus dépouillée de la montagne Lloyd Cole qu’on s’attaque. je veux dire par là qu’on a ici une musique sans aucun artifice, ni aucun effet de style à la mode, juste des chansons à l’état brut. Mais le talent d’écriture et l’élégance habituelle des chansons de Lloyd Cole lui permettent largement cet exercice difficile. La chanson Music In A Foreign Language nous accueille dans son intimité et nous met tout de suite dans l’ambiance : douce et intime. Toutes les autres chansons sont dans cet esprit. On trouve dans cet album une belle reprise de Nick Cave, People Ain’t No Good et une reprise de…lui même. En effet, il revisite No More Love Songs, chanson déjà présente sur l’album The Negatives. Avec My Alibi, My Other Life est probablement une des meilleures chansons du disque, deux morceaux dépouillées mais marquées de la patte inimitable de Lloyd Cole, celle d’un grand songwriter. Mais on sent pointer ici les influences géographiques du moment, par l’intermédiaire de guitares aux accents Country, mais ce n’est jamais envahissant. Lloyd Cole a toujours su garder le sens de la mesure et c’est encore le cas ici. L’anglais qu’il est reste toujours attaché à ses racines.
Même si Music In A Foreign Language ne mettra pas le feu à ma discothèque, voilà donc un retour que j’apprécie. Il est vrai que cet album s’adresse plus particulièrement aux amateurs de ballades acoustiques ou aux vrais inconditionnels de Lloyd Cole. Pour ceux qui voudraient le découvrir aujourd’hui, je conseillerai plus volontiers l’album Love Story, première étape plus facile et nettement moins aride pour entrer dans son univers. Pour ceux qui comme moi le suivent depuis des lustres, ce disque sera l’occasion de retrouvailles comme d’habitude très agréables.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.lloydcole.com





© Copyright 2003 Why Not ?