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7 mai 2007



Andrew Bird : Armchair Apocrypha


Titres

Fiery Crash
Imitosis
Plasticities
Heretics
Armchairs
Darkmatter
Simple X
The Supine
Cataracts
Scythian Empires
Spare-Ohs
Yawny At The Apocalypse


Ca fait déjà un moment que je suis sous le charme d’Andrew Bird et que j’essaye de vous convaincre qu’il mérite toute votre attention. Et ce n’est pas Armchair Apocrypha qui me fera changer d’avis sur le bonhomme.

Et pourtant, ce dernier album marque un certain changement. Andrew Bird semble avoir décidé de simplifier un peu sa musique. Sur Armchair Apocrypha, on trouve en effet moins d’orchestrations grandioses et aussi moins de violon, ce qui est forcément étonnant lorsqu’on sait que c’est l’instrument de prédilection d’Andrew Bird. Ce nouvel album semble s’être recentré vers l’efficacité de chansons Pop faciles d’accès plutôt que sur les petites pièces précieuses qui agrémentaient les albums précédents. En fait, pour comprendre à quoi ressemble ce disque, il suffit d’imaginer les précédents Weather Systems ou The Mysterious Production Of Eggs dans une forme dénudée, avec les guitares ou les claviers prenant la place des cordes.

Oui mais voilà, ce qu’on aimait (je devrais peut être dire ce que j’aimais) avant tout chez Andrew Bird, en dehors de ses talents hors norme de compositeur, c’était justement ce petit côté lettré et haut de gamme apporté par son background classique, par ces orchestrations délicieusement fines. Avec lui, on se retrouvait dans un décor fait de cuir noble et de bois précieux. Ca sent bon et c’est beau à regarder. Ce que nous propose aujourd’hui Andrew Bird est un peu différent. Armchair Apocrypha est un album de pures popsongs dans le sens le plus classique (ou standard) du terme. Mais même en essayant d’être le plus commun possible, Andrew Bird reste lui-même. Je veux dire par là qu’il reste un musicien rare dans le monde de la Pop, un musicien qui plane nettement au dessus du lot. Et comme d’habitude, ses chansons restent de purs moments de grâce, des petits instants de magie. Le fait de les avoir nettoyées de toute orchestration superflue ne change rien au résultat final, Armchair Apocrypha est aussi indispensable que ses prédécesseurs.

Pour preuve de cette évolution, Imitosis est une reprise du I de Weather Systems, retravaillé pour être plus immédiat. Toujours aussi beau, mais simplifié. Tout le disque semble tendre vers ce but là : être plus accessible et toucher l’auditeur plus rapidement, sans détours. Le plus étonnant, c’est que Armchair Apocrypha produit chez moi l’effet totalement inverse. Peut être parce que j’adore les disques précédents, j’ai eu plus de mal en rentrer dans celui là. Mais une fois les premières écoutes passées, l’effet est le même : un pur bonheur et une admiration qui ne fait que grandir. Dans ce nouveau style, Fiery Crash, Plasticities ou Darkmatter sont des exemples parfaits, avec leurs guitares en avant et leur violon en coulisses, ils ont des airs de parfaits singles Pop. Délicieux. Mais Andrew Bird ne délaisse pas totalement son archet. Le violon est partout, mais relégué à l’arrière plan, plus discret, comme sur le très ambitieux et contrasté Armchairs. On trouve aussi quelques chansons qui font le lien avec les albums précédents, comme le délicat Cataracts, sublime et fragile ballade comme il sait si bien les écrire.

Andrew Bird pourra toujours changer ce qu’il veut à sa musique, la triturer autant qu’il voudra, ça ne changera jamais rien de fondamental. Et ça permettra surtout de s’apercevoir que quand une chanson est un bijou, peut importe l’écrin, elle le restera quoi qu’il arrive. Armchair Apocrypha est un nouveau chef d’œuvre du maître Andrew Bird. Un de plus, et probablement pas le dernier.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.andrewbird.net


I'm From Barcelona : Let Me Introduce My Friends

Titres

Oversleeping
Collection of Stamps
We're from Barcelona
Treehouse
Jenny
Ola Kala
Chicken Pox
Rec & Play
This Boy
Barcelona Loves You
Saddest Lullaby


Les collectifs de musiciens, on connaissait déjà. On en trouve pas mal qui dépassent allègrement la dizaine de membres plus ou moins permanents. Mais avec les illuminées de I’m From Barcelona, on atteint des sommets encore jamais approchés, puisqu’ils sont quand même entre 24 et 29 à être recensés (suivant les sources). Presque deux équipes de rugby au complet. Ca doit être un beau bordel pour faire tenir tout ce monde sur une scène…

Mais le respect de la norme ou des conventions n’a pas l’air d’être le souci principal de ce troupeau de suédois qui n’a aucun lien avec l’Espagne. Comme les Polyphonic Spree, ils ressemblent à une grande et joyeuse chorale qui aurait fumée la moquette (sans le décorum new age), comme les Architecture In Helsinki, ils donnent l’impression que leur musique est le fruit du hasard et d’un trop grand foisonnement d’idées. Comme ces deux là, ils laissent libre court à leurs délires, sans se soucier plus que ça des règles. Sauf que, dans le cas de I’m From Barcelona, le résultat est peut être plus « classique » et formaté dans sa forme, mais aussi encore plus ludique. Cette musique là semble avoir été inventé un soir de fête autour d’un feu de camp sur une plage, sous un ciel étoilé. Les chansons de I’m From Barcelona dégagent une joie communicative et un optimisme béat qui fait vraiment plaisir à entendre. Genre tout est beau, le monde est merveilleux, on s’aime tous, etc. Si seulement… On en viendrait presque à se laisser pousser la barbe et les cheveux. En tous cas, tout le contraire de la prise de tête et des affres psychologiques de certains de leurs collègues.

Je ne dirais pas que leur musique est festive, ce terme étant devenu bien trop réducteur (on s’attend forcément à avoir sa dose d’accordéon, de violon et de refrains de bistros), mais pourtant c’est le terme qui leur conviendrait le mieux. Mais pas dans le sens qu’on lui connaît habituellement. Leur musique est joyeuse, elle donne envie de taper dans les mains et de reprendre en chœur leurs refrains que les enfants de 10 ans adorent chanter. Quand j’y pense, leurs concerts doivent être de sacrés beaux moments de communions et de régression mentale collective. Après une heure de concert, leur public  doit ressembler à un régiment de légumes souriants. Mais se vider le cerveau peut parfois faire un bien fou. Et c’est mon cas en ce moment. Et quand on est dans cet état d’esprit là, écouter Let Me Introduce My Friends est un bonheur sans égal.

Les I’m From Barcelona vous raconterons des histoires de collections de timbres pour s’évader sans bouger, de cabanes dans les arbres pour se cacher du monde, de types qui se prennent pour des magnétophones, de rencontres et d’émerveillements, toujours. Ils donnent l’impression d’écrire des chansons avec leurs souvenirs et leur esprit d’enfant. Décalé et forcément délicieux, donc. Dans le genre, Collection Of Stamps avec ses chœurs à la Architecture In Helsinki est franchement réussi. Je ne sais pas si il existe une vidéo de cette chanson, mais on l’imagine forcément pleine de couleurs fluo et de peluches douces. Que dire du single We're from Barcelona, hymne décérébré où le monde entier peut reprendre en chœur leurs « na na na na » sans aucune barrière de la langue. Mais leurs chansons ont beau être fort joyeuses, elles ne sont pourtant pas simplistes. Ce sont de belles et bonne popsongs (le très fédérateur Treehouse,  Oversleeping chanson que ne renieraient pas les Frank And Walters ou les très réussis Rec & Play et This Boy). Let Me Introduce My Friends est typiquement le genre d’album à écouter à plusieurs, entre amis. Il ne prend son sens que si on le partage. Vous n’avez pas d’amis ? Ouvrez les fenêtres en grand et passez le à fond, vous vous en ferez plein !


La video de We're From barcelona :
ICI

Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.imfrombarcelona.com


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