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7 avril 2003


Cette semaine, le retour des vétérans canadiens de Rush qu'on croyait définitivement disparus, l'anglais Tom McRae et son spleen communicatif, et enfin le deuxième excellent album de Vast.




Rush : Vapor Trails

Titres

One Little Victory
Ceiling Unlimited
Ghost Rider
Peaceable Kingdom
The Stars Look Down
How It Is
Vapor Trail
Secret Touch
Earthshine
Sweet Miracle
Nocturne
Freeze Part 4 Of Fear
Out Of The Cradle



En quelle année est né Rush ? Je m'aperçois que j'écoutais encore des chansons pour enfants au moment de leurs débuts au tout début des années '70. Après plus de 30 ans de carrière, 18 albums studio et 4 albums live, je pense qu'on peut maintenant dire que ce trio canadien fait partie des monuments du Rock. Une carrière bien remplie qui a fini par faire d'eux les grands maîtres d'une sorte de Rock progressif.
Ee qui m'a toujours frappé à l'écoute de leurs albums (je dois avouer que je ne les ai pas tous écoutés, loin de là), c'est la puissance et la facilité que dégage ce trio. On a du mal à imaginer que trois instruments et une voix puissent produire un volume sonore de cette ampleur. Au départ, on pense que c'est un artifice de studio, mais sur scène c'est la même chose. Quand je parle de volume sonore, je ne pense pas décibels mais bien occupation de l'espace sonore. Leur son est grand, immense même. C'est du pour une grande part au niveau technique des trois membres du groupe, Geddy Lee, au chant et à la basse, Alex Lifeson à la guitare et Neil Peart à la batterie. Leur technique est réellement époustouflante, à tel point qu'ils en arrivent à oublier totalement leurs instruments pour laisser libre court à leur imagination. Et ça s'entend. Lorsqu'on écoute un morceau de Rush, la première impression, outre l'apparente facilité, est le côté Pop et évident. Mais si on tend l'oreille, derrière la vitrine aguicheuse se cache un foisonnement instrumental rare. Un vrai régal pour tout amoureux de musique et de technique musicale. Le jeu de basse de Geddy Lee d'une virtuosité hors pair, assure l'ossature, Alex Lifeson, tout en arpèges et accords glissés crée le volume sonore et Neil Peart, tout en roulements donne à l'ensemble cette impression de fuite en avant si caractéristique qui crée le style et le nom Rush (Rush veut dire ruée, fuite en avant, justement).
Le dernier album solo du groupe datait de 1996. Depuis cette date, Neil Peart a vécu de multiples drames personnels qui ont obligé le groupe à s'arrêter. Peut être même définitivement, pensait on. Rush est la résultante du talent immense de ces trois là et de personne d'autre. Si l'un manque, Rush n'existe plus. Pendant ces années, les deux autres membres du groupe en ont profités pour enregistrer chacun un album solo. Et enfin, en 2002, Rush se reformait pour enregistrer cet album : Vapor Trails. Et on peut dire qu'ils n'ont absolument perdu de leurs multiples qualités. La technique est bien sûr toujours là mais ce qui surprend toujours autant, c'est la fraîcheur qui se dégage de leurs disques. Vous en connaissez beaucoup vous, des groupes (ou des couples) qui après plus de trente ans de vie commune donnent l'impression de s'être formés hier. Rush donne cette impression depuis toujours et ça ne change pas sur ce disque. La voie de Geddy Lee, toujours aussi étonnamment juvénile malgré les cinquante ans bien tassés de son propriétaire, y est certainement pour quelque chose.
Alors comme à l'habitude ce disque est foisonnant. Foisonnant au niveau des mélodies, des instrumentations, des idées. Luxuriant au niveau du son. L'album commence par One Little Victory, certainement le morceau le plus pêchu, mais pas forcément le meilleur morceau du disque. Ceiling Unlimited est idéalement dans la lignée des grands morceaux de Rush, à la fois musicalement complexe et pourtant facile à écouter. Ghost Rider, est probablement le plus beau morceau du disque. Les autres belles réussites de ce disque s'appellent How It Is, Secret Touch, Earthshine ou Vapor Trails.
Aujourd'hui encore, Rush a des choses à raconter et des idées plein la tête. C'est beau à voir et encore plus beau à entendre. Et c'est encore plus beau lorsqu'on sait que par cet album, on assiste ici à une sorte de résurrection.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.rush.com




Tom McRae : Just Like Blood

Titres

A Day Like Today
You Only Disappear
Ghost Of A Shark
Stronger Than Dirt
Overthrown
Walking 2 Hawaii
Mermaid Blues
Karaoke Soul
Line Of Fire
Human Remains



Bon d'accord, c'est vrai, Tom McRae ne respire pas vraiment la joie de vivre, mais quel bel album il nous livre là. Ca vaut franchement la peine d'essayer rentrer dans ce disque. Je dis volontairement entrer car on pénètre un peu dans ce disque comme on entrerait chez quelqu'un. On découvre son intérieur et on partage un peu de son intimité, un peu de sa vie privée. Tom McRae a à priori tout du beautiful loser à l'anglaise, le perdant magnifique qu'on aime justement parce qu'on est toujours attiré par le malheur lorsqu'il est bien écrit ou bien mis en musique. Je ne sais pas si Tom McRae est réellement aussi triste qu'il voudrait nous le faire croire sur cet album, mais en tout cas, cette facette de sa personnalité est la seule qu'il nous présente ici, et elle lui permet d'écrire des choses magnifiques. Je l'ai déjà dit dans d'autres chroniques, mais les chansons qui m'ont toujours le plus touché et qui restent pour moi les plus importantes sont pour la plupart des chansons tristes ou sombres. Le premier exemple qui me vient à l'esprit au moment ou j'écris ces lignes est le Love Will Tears Us Apart de Joy Division, archétype de la chanson romantique désespérée. A mon sens, c'est au moment où on se trouve dans ce genre d'état d'esprit qu'on calcule le moins et qu'on peut donc écrire ou composer des choses qui viennent du plus près cœur. Sans tricher.
L'album de Tom McRae est dans cette veine là, proche du cœur. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que dans son cas, le résultat est beau. jamais larmoyant, juste touchant. You Only Desappear, par exemple, est une magnifique chanson d'amour, ou plus exactement une magnifique chanson d'amour perdu. Une histoire de séparation comme il y en a tant. Mais mis en paroles et en musique par Tom MacRac, ce n'est pas uniquement triste, c'est beau. Cet album est composé quasi exclusivement de lentes ballades acoustiques. Ni bruit ni fureur dans ce disque. Pas de cris, pas de décibels. Seul Stronger Than Dirt ou Karaoke Soul, aux rythmes un peu plus chaloupés et aux sonorités (à peine) moins acoustiques arrivent à créer une rupture de rythme. Cet album est de ceux qui flottent entre deux eaux. On peut se laisser bercer par ces chansons, y adhérer et les adorer ou passer totalement à côté. C'est selon.
Pour découvrir ce disque, il faut avoir envie d'en prendre le temps. Il faut trouver le bon rythme pour entrer dans Just Like Blood. Un rythme doux et lent. Calme et tranquille. Lorsqu'on est enfin en phase, le plaisir est total. On peut enfin goûter à ces chansons délicates et belles. Alors, on découvre des perles telles que Overthrown, Walking To Hawaii ou Mermaid Blues. Pour tous ceux qui n'auront pas pris le temps de prendre le temps, l'huître restera fermé et ses perles demeureront hors d'atteinte.
Alors un petit conseil, posez vous quelques instant et découvrez Just Like Blood. On dit que le malheur des un fait le bonheur des autres, c'est on ne peut plus vrai dans le cas de Tom McRae. Vous verrez que son spleen vous procurera un vrai plaisir et de beaux moments. Tom McRae sait mieux que personne jouer avec nos nerfs et nos sentiments. Mais pourtant on en redemande.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.tommcrae.com




Vast : Music For People

Titres

The last one alive
Free
I don't hate anything
The gates of rock'n'roll
What else do I need
Blue
Land of shame
A better place
Song without a name
We will meet again
My TV and you
Lady of dreams



Il y a un mois encore, je n'avais jamais entendu parler de Vast, tout comme la majorité d'entre vous peut être. La chronique que vous allez lire est directement le fruit de ce site. C'est en effet un visiteur de ce site qui m'a laissé un message pour me parler de ce groupe. Alors merci Aurélien, car là vraiment, c'est la claque. J'ai failli passer à côté de ça ? Ca confirme que même en essayant de se tenir au courant, on rate quand même pas mal de choses. Ca prouve que rien ne vaut le bouche à oreille et les conseils d'amis. Alors Continuez.
Pour en revenir à Vast, ou plus exactement à Jon Crosby (encore un homme seul camouflé derrière un nom de groupe) et à ce disque, sachez que Music For People n'est pas franchement récent. Il date de l'année 2000 et le prochain album devrait même sortir dans les prochains mois. Mais il n'est jamais trop tard pour découvrir, ou faire découvrir, un bon disque. Et celui ci en est un. C'est en fait le deuxième album de Vast. Le premier album, sorti en 1998 et que je n'ai pas encore écouter, avait pour titre Visual Audio Sensory Theater et était à priori d'un style un peu plus sombre. Attention, " Music For People " n'est pas non plus un condensé de joie de vivre, mais il reste tout de même très facile d'accès.
Cet album est en fait une sorte de mélange de multiples styles, allant d'un Rock assez sombre, voire gothique, en passant par l'électro ou même carrément la Pop. Mais quelle que soit l'atmosphère des morceaux, ils ont tous en commun une chose : ils sont brillants. Chaque chanson de ce disque est vraiment une totale réussite. Pas de remplissage ici, juste une douzaine d'excellents morceaux. L'ambiance générale, comme je l'évoquais plus haut est donc assez sombre, mais, comme si Jon Crosby voulait alléger les choses, tout est fait pour que ça passe facilement. L'adjonction d'un quatuor de cordes sur de nombreux morceaux est par exemple une totale réussite. Autant l'apport de musiciens classique peut parfois paraître artificiel ou pompeux dans certains cas (je ne citerai pas de noms), autant ici cette association paraît totalement naturelle, évidente même. La formation musicale classique qu'à suivi Jon Crosby dans sa jeunesse est sûrement pour beaucoup dans le fait que ça fonctionne si bien ici.
Entrons maintenant un peu dans le détail de Music For People. Last One Alive permet d'entrer facilement dans ce disque. En effet, le dosage entre Pop mélodique et Rock introverti est ici parfait et je vous garantis que le refrain est carrément du genre à vous rester en tête pendant un bon moment. Free, le deuxième morceau, nous emmène dans un monde beaucoup plus lourd et métallique, mais immédiatement, I Don't Have Anything et son quatuor de cordes rétablit l'équilibre en nous donnant une bouffée d'air un peu plus léger. La suite du disque est dans le même genre, alternant passages tantôt lourds, tantôt léger, mais avec toujours un égal bonheur. On a même droit sur certains morceaux à des samples bien choisis, du genre chants grégorien sur What Else Do I Need, et là aussi le mélange des genres fait merveille.
Outre les morceaux déjà cités, les autres réussites sont A Better Place et We Will Meet Again, assemblages magnifiques de chansons Pop et de cordes, Song Without A Name et (encore) ses chants grégoriens et My TV And You qui mêle habilement electro et Rock à la façon de New Order.
Bref, que du bon et au final, un album vraiment brillant. Vivement le troisième album qui ne devrait donc pas trop tarder à voir le jour. A coup sûr, je vous en tiendrai informés.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.firstvast.com




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