7 février 2005
Le Peuple De l'Herbe : Cube
Titres
Main Title Theme From "Le Cube"
Mission
Adventure
Kin Sapalot
Keep Rokin'
Kesskonf'
El Paso
Boxin' Da Beat
La Musique Electronique
Mono K7
Déjà A L'Ecole
Honesty
Down By Law
Cad?
Gumzilla
St Cloud
Si ce quatuor là était américain, il serait déjà énorme. Il
aurait explosé à la face du monde en quelques mois. Mais voilà, Le Peuple de
l’Herbe vient de Lyon. Ca fait pas le même effet. Ca fait maintenant plus de 6
ans qu’ils écument tous les festivals, qu‘ils font des tournées à n’en plus
finir. D’abord pour se faire connaître et rencontrer leur public, parce que le
bouche à oreille, finalement ça marche mieux que bien. Et puis surtout parce
qu’ils aiment ça, à la manière d’un groupe de Rock, c’est là qu’ils s’éclatent
vraiment, qu’ils peuvent vibrer à l’unisson. Leur musique si métissée est
idéale pour mettre le feu à n’importe quelle scène, peut importe dans quelle
ville ou quel pays elle se situe. Le résultat sera le même : tout le monde
repart avec le même grand sourire en se disant qu’il s’est bien éclaté.
Et à force, les échos concernant leurs ébats scéniques et la
qualité de leur musique se sont faits de plus en plus élogieux. Et ce n’est pas
ce Cube qui va faire taire la rumeur.
Leur musique est toujours ce même mix de Hip Hop (la base de travail de Stani
et Pee, les 2 DJ) assaisonné des rythmiques chaloupées ou cassantes du batteur Psychostick
et des dérapages de la trompette jazzy de N'Zeng. L’ensemble penche tantôt vers
le Hip Hop, l’Electro, le Rock, l’Acid Jazz et bien souvent vers tout ça à la
fois. Sans jamais tomber dans la facilité et « l’à peu prés » que
peut autoriser ce genre de fusion des genres.
A l’évidence, leur musique est le fruit d’un long travail de
maturation. On sent derrière le résultat de Cube
une longue mise en place qui a permit de construire toutes ces ambiances qui
mettent le moral au beau fixe. Parce qu’il saute aux oreilles que ce groupe là
fonctionne plus comme un groupe de Rock que comme un groupe purement Hip Hop. On
devine la juxtaposition des idées en découvrant les différentes couches sonores
de chaque morceau. On sent que le groupe a longtemps répété, en live, pas dans
une chambre sur un PC en triturant ses claviers. Et à son meilleur, Le Peuple
de l’Herbe atteint à la perfection d’un groove tranquille à la façon des Fun
Lovin’ Criminals, comme dans le très bon Honesty.
Dans mon esprit, c’est un très beau compliment. Il faut dire aussi que leur
copain JC001 qui vient poser sa voix sur 3 morceaux, apporte vraiment beaucoup,
que ce soit sur ce Honesty ou sur le
sombre et puissant Mission, autre
réussite majeure du disque. Il donne de la chair aux musiques du groupe. Mais
sans cette voix supplémentaire, ça peut aussi donner des résultats aussi
brillants que le très Electro-Rock et décoiffant Gumzilla, le parodique et cinématographique Main Title From « Le Cube », à mi chemin de la BO de
James Bond et de la Panthère Rose et le joyeux foutoir coloré de Adventure avec ces samples de voix qui
se répondent : « Qu’est ce que c’est que ça ? C’est si bon !
Qu’est ce que c’est que ça ? Ca sonne bien ! ». Tout à fait d’accord.
Et en plus, Le Peuple de l’Herbe nous quitte sur un hilarant St Cloud qui se termine par un
joyeux « Si vous êtes contents, amenez nous vos amis ». Cube est un beau petit moment de
bonheur. A partager entre amis, donc.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.lepeupledelherbe.net
Elefant : Sunlight Makes Me Paranoid
Make Up
Now That I Miss Her
Misfit
Bokkie
Tonite Let's Dance
Static On Channel 4
Sunlight Makes Me Paranoid
Annie
Love
Ester
Voilà un
sticker qui fait vraiment très mal. Plus de mal que de bien en fait. Quand sur
un CD on colle une sorte de Post It qui vous annonce que la musique contenue
dans le boîtier a les mêmes qualités que des groupes comme les Smiths, Cure et
New Order, après ça il faut assurer. Et pas qu’un peu. Les majors ont ce truc
génial qui fait que toutes les semaines de l’année elles sont capables de nous
sortir le nouveau petit génie, celui qui ressemble à untel, mais en encore plus
fort. Regardez, je lave plus blanc. Voyez comme mon groupe est le plus beau. Ca
finit par gonfler tout le monde et de toutes façons on n’y croit plus depuis un
bon moment déjà. Le futur grand groupe, celui qui va enfoncer tout le monde,
qui va nous clouer sur place et nous faire ouvrir de grands yeux étonnés, celui
là n’aura de point commun avec personne et n’aura pas besoin d’être comparé aux
uns ou aux autres. Il se suffira à lui-même.
Alors que
dire de Elefant, n-ième avatar du genre néo-Rock, arrières petits fils
spirituels des groupes pré cités plus haut et donc cousins germains des Strokes
ou Killers d’aujourd’hui ? On peut déjà commencer par dire que ce Sunlight Makes Me Paranoid n’est pas du
tout désagréable. Fort écoutable même. On y retrouve évidemment les liens prétendus
avec les Cure pour la basse en avant des premiers albums, les Smiths pour le
côté Pop élégante et cette même façon de construire les chansons et le phrasé
du chant. Pour ce qui est de New Order, je cherche encore… Il y a un indéniable
air de famille, mais de là à crier au génie et la réincarnation du talent des
ancêtres dans ces petits jeunots, il y a là un grand pas que je ne franchirai
pas. Comme beaucoup d’autres en ce moment, Elefant fait dans la Pop à guitare
avec grosse basse, très teintée 80’s, mais ce groupe là a un petit talent
d’écriture qui lui permet de surnager au milieu de la masse. Now That I Miss Her est un bel exercice de
Pop énergique qui s’imprime bien dans le cortex et a du mal à en sortir. Le
single Misfit est du même genre, mais
la mélodie est plus quelconque. Comme quoi on peut discuter longtemps sur ce
qui dicte le choix d’un single. Les goûts et les couleurs… Ressortez vos vieux
disques et essayez de ressortir votre chanson préférée sur chacun. Vous verrez
que bien souvent, c’est un morceau qui n’a pas eu la chance de voyager sur les
ondes.
Ce Sunlight
Makes Me Paranoid me rappelle pas mal de choses, sur Tonite Let’s Dance il me fait même penser à Duran Duran. Comme
quoi, leur spectre musical est assez large. Sur Sunlight
Makes Me Paranoid, titre moins raide et académique que les autres, j’ai l’impression d’entendre ce que
pourrait être (ou sera ?) Elefant quand il se sera un peu débarrassé de
ses encombrantes références. J’ai un peu le même sentiment avec Annie et le joli Ester. Pour le moment, j’ai parfois l’impression que le groupe se
refuse certaines expériences pour rester dans la « ligne » qu’il
s’est fixé. Qu’il joue un peu avec le frein à main. Mais malgré ces petites
restrictions, cet album est plutôt agréable et réussi. Sans grosse faute de
goût, mais sans vraie touche de génie non plus. Finalement leur plus gros
défaut est peut être leur maison de disque qui a la comparaison facile et qui n’a
pas peur de la faute de goût, elle. Ca leur suffira peut être à décrocher la timbale,
comme leurs compatriotes Killers l’ont fait avant eux. En tous cas, leur Rock
stylé et bien foutu le mérite tout autant.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
hollywoodrecords.go.com/elefant
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