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6 juillet 2009
Titres En début d'année, j'avais chroniqué
le Microcastle des mêmes Deerhunter. Un groupe que je découvrais
et un album qui reste encore pour moi aujourd'hui un des plus intéressants
sorti cette année. Même pas le temps de se lasser des merveilles cachées
dans les multiples salles de ce Microcastle, voilà déjà qu'arrive
une suite. Sans en être vraiment une, finalement. Cet EP contient seulement
cinq chansons, mais comme son titre l'indique ce n'est pas un album. Et puis
finalement, qui d'entre nous n'a jamais râlé sur un de ces albums à moitié
ratés où 50% des titres sent le remplissage à plein nez et semble n'être
là que pour atteindre péniblement les 40 ou 45 minutes syndicales ? Depuis
longtemps, je préfère un EP bien rempli qu'un album à moitié vide. Au moins
il n'y pas tromperie sur la marchandise. La question qu'on peut se poser à
l'écoute de Rainwater Cassette Exchange EP est la provenance de
ces quelques chansons. Et une évidence apparaît immédiatement. Les chansons
de cet EP sont tellement différentes de celles de Microcastle qu'on
comprend immédiatement que même si elles ont peut être été composé au même
moment, elles n'y avait pas leur place. Autant Microcastle possède
une couleur propre et demande un petit effort d'adaptation pour pouvoir
être apprécié à sa juste valeur, autant Rainwater Cassette Exchange
EP est nettement plus immédiat. La chanson d'ouverture Rainwater
Cassette Exchange démontre une fois de plus le talent de mélodiste
de Bradford Cox, mais cette fois ci il nous offre une popsong idéale, sans
construction alambiquée, sans camouflage. Sans tout ce qui fait une partie
du charme délicieux de Microcastle. Il nous permet surtout de découvrir
son talent sous d'autres facettes restées cachées jusqu'ici. Disappearing
Ink est du même acabit, avec une mélodie habile posée sur un tempo
sautillant. Une autre chanson au charme immédiat et plutôt flatteur. Quant
à Famous Last Words, il dégage un parfum optimiste et presque joyeux
qui reste inconnu sur les albums du groupe. Pour moi le titre le plus réussi
est le dernier. Circulation, un peu plus proche du Deerhunter qu'on
connaît déjà est le parfait trait d'union entre cet EP et les albums passés.
Mélodique et accrocheur en diable, il préfigure peut être le Deerhunter
de demain. Vous pouvez faire écouter cet EP à
qui vous voudrez, vous aurez un retour unanimement positif et surtout beaucoup
de curiosité sur la provenance de ces chansons. Chose plutôt étonnante pour
un groupe dont la musique n'était jusqu'à maintenant pas forcément réputée
très grand public. Avec ces cinq chansons, Deerhunter a gommé une bonne
partie de ce qui rend sa musique si particulière et si précieuse, mais a
conservé la même exigence et la même qualité d "écriture. On savait déjà
que Bradford Cox était un compositeur habile et talentueux. On le savait,
mais ce secret restait bien caché et ne se révélait qu'à ceux qui faisaient
l'effort de creuser un peu. Aujourd'hui, ce talent là est visible et accessible
à tous, sans effort supplémentaire mais avec un plaisir toujours aussi immense.
Rainwater Cassette Exchange EP est fait pour vous.
Titres Je viens tout juste de découvrir le
label strasbourgeois Hertzfeld grâce au brillant premier album des Originial
Folks. Depuis, je me suis un peu penché sur les productions de ce label
et j'y ai déniché un autre groupe largement digne d'intérêt, bien que très différent.
Il s'appelle Electric Electric et sa musique explore des territoires que peu d'autres
musiciens ont visités jusqu'ici. Au départ, Electric Electric est un
duo, qui s'est reconverti en trio pour pouvoir donner de l'épaisseur à sa
musique. Et cette musique, justement, a vraiment peu d'équivalents aujourd'hui
Ceux qui s'en rapprocheraient peut être le plus sont les américains de Ratatat.
Et encore… La où les américains ont exploités et usés une recette musicale
jusqu'à saturation de nos patiences, les français eux, semblent ne pas se
fixer de limites précises. Pour entrer dans le détail, Electric Electric
a eu l'idée plutôt originale de partir des bases théoriques de la musique
électroniques actuelle, mais sans utiliser aucun instrument électronique.
Pour résumer, Electric Electric s'est une batterie et des guitares. On y
trouve aussi quelques voix en arrière plan, quelques ajouts divers qui permettent
d'élargir un peu la palette musicale, mais rien de fondamental. La musique électronique nous a apporté
ses rythmiques hypnotiques et ses boucles répétitives. La musique électronique
nous a traîné vers les pistes de danses. La musique d'Electric Electric
arrive exactement au même résultat, mais sans utiliser les mêmes ingrédients.
Eric Bentz construit des boucles de guitare qui se superposent les unes
aux autres alors que Vince donne le tempo avec ses beats hallucinés. Le
résultat est toujours surprenant et parfois même carrément époustouflant
d'efficacité. Le but initial est évidemment de faire danser et là on s'aperçoit
qu'avec des guitares ou des synthés, on peut arriver exactement au même
résultat. Tout est question de rythme et de tempo. Tout est question d'assemblage
et d'équilibre. Mettez le son à fond, fermez les yeux et laissez vous porter
par le triptyque Tchernovsky / Cut / The Left Side. Transport garanti
vers la transe. Impossible de ne pas bouger. Avec ses grosses guitares,
Tchernovsky me fait penser aux titres les plus agressifs de Vitalic,
comme La Rock 01 par exemple. The Left Side a le parfum
des tous premiers New Order, quand le groupe cherchait encore son équilibre
entre Rock et danse. Et dans les deux cas, c'est au moins aussi réussi.
The Watkins Theory qui lorgne un peu plus du côté Rock est une
autre pièce maîtresse d'un album où les titres hyper efficaces et fédérateurs
ne manquent pas. Mais Electric Electric, ce n'est pas
que ça. Si le désir de faire danser tournait à l'obsession systématique,
je ne suis pas sûr que j'aurai pris autant de plaisir à l'écoute de ce Sad
Cities Handclappers. Heureusement, le duo est nettement plus curieux
et inventif que ça. Il n'hésite pas à se lancer dans des expériences plus
risquées, voire même casse gueule. Parfois ça marche, d'autres fois c'est
moins réussi, mais ils ont au moins l'immense mérite d'oser. En fait, à
partir du milieu de l'album, le ton change radicalement. A partir du bruitiste
et déstructuré Electric Electric !, le groupe se lance dans des
expériences différentes. Comme sur Je T'aime, J'te Jure qui tente
de restituer une discorde amoureuse en musique. Pas forcément ce qu'il y
a de plus facile à écouter sur ce disque. Le plus ambitieux Bamako
entremêle avec talent un background hypno-danse sombre et une enveloppe
Pop que ne renierait pas un groupe comme Phoenix. Sad Cities Handclappers
est le premier album d'un groupe qui projette ici tout ce qu'il a en lui,
qui met tout sur la table sans calcul et dans recul. Tout est là, sans filtre.
L'album aurait certainement gagné à être plus court, plus concentré, sans
certains titres qui ressemblent trop à des expériences purement nombrilistes.
Mais ce reproche là est presque un détail quand on regarde avec un peu de
distance le travail de Electric Electric. Ce groupe là possède déjà une
personnalité forte. Mais chose beaucoup plus rare, il a une vision très
précise de ce que doit être sa propre musique et vers quoi elle doit tendre.
Une musique différente, où le plus beau reste encore à inventer.
Pas de vidéo, mais beaucoup mieux avec l'album en écoute intégrale :
© Copyright 2009 Why Not ?
Rainwater Cassette Exchange
Disappearing Ink
Famous Last Words
Game Of Diamonds
Circulation
Pour plus d'nformations, leur page Myspace:
Pas de vidéo mais un extrait à écouter sur le site de leur label 4AD
Ici
Electric Electric : Sad Cities Handclappers
Minimal=Maximal
Tchernovsky
Cut
The Left Side
Hydraviolet
Dear mr Milgram...
The Watkins Theory
La Motta
Electric Electric!
Je T'aime , J'te Jure
Dear Mr Graffenberg...
Bamako
Clubbing
Body 4 - Body 5
1986
Pour plus d'nformations, le site officiel :