Archives - Artistes - Accueil - Liens


6 janvier 2003


Pour bien commencer l'année...


Asian Dub Foundation : Fortress Europe EP

Titres

Fortress Europe
Enemy Of The Enemy
Fortress Europe (Audio Active Remix)
Fortress Europe (Adrian Sherwood Dub)
Fortress Europe (Fuji Rock 2001 Live Video)



Pour se remettre en forme après les divers excès liés aux fêtes, rien de mieux qu'une bonne claque. Ca réveille et ça remet les idées en place. Pour ça, Asian Dub Foundation est le remède idéal. Pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore, ils ont une carte de visite plutôt étoffée. Ils ont déjà sortis 3 albums et leurs collèques musiciens ou chanteurs ne tarissent pas d'éloge sur leur compte. David Bowie lui même les considère comme le groupe actuel le plus prometteur.
Il est vrai qu'Asian Dub Foundation a tout pour plaire mais aussi tout pour agacer certains. Voilà un groupe anglais, composé de musiciens d'origine indienne qui mélange avec un rare bonheur tout ce qui existe en matière de musique populaire aujourd'hui : Rap, Reggae, Rock, Electro, plus un soupçon de racines indiennes dans les voix, les percussions et les sonorités. Ajoutez à cela des textes politiquement très engagés et vous obtenez un groupe brillant qui fait aussi office de poil à gratter social dans l'Angleterre de Tony Blair. Leur engagement pour l'intégration raciale et sociale ainsi que leur lutte contre le racisme et tous les extrémismes fait d'eux un des rares groupes ayant un vrai sens politique. C'est plutôt rare dans le monde de l'industrie musicale ou l'idée même d'engagement est devenue rarissime. Pour vous les situer, ils sont un peu l'équivalent de Zebda ou Manu Chao chez nous, ou dans un genre différent, de Noir Désir.
Et ce nouveau disque ne va pas arranger leurs affaires avec la classe politique en général et l'Europe en particulier. Le titre de ce Single parle de lui même : "Fortress Europe" (Forteresse Europe) et le refrain "This Is The 21'st Century Exodus / Keep Banging The Walls Of Fortress Europe" (Voici l'exode du 21ème siècle / Continuez à frapper les murs de la forteresse Europe) est assez clair lui aussi. Quand on voit ce quui se passe à Sangatte ou Calais, le moins que l'on puisse dire est que le sujet abordé ici est des plus brûlants.
Si les textes de ce morceau sont assez radicaux, il en va de même pour la musique de ce Single. Leur style habituel, mêlant intelligemment Rock et Reggae-Dub fait maintenant place à une musique au format plus compact et agressif. C'est vers le Rap que tend ce morceau (ou plutôt vers ce que pourrait être le Rap si il arrêtait de penser uniquement au tiroir-caisse), mais toujours avec les quelques pincées de Rock, de Reggae et de musique Indi qui font leur différence. Autant vous le dire tout de suite, ce morceau est une vrai bombe, autant au niveau des textes que musicalement. Il a tout du tube planétaire, mais il ne le sera probablement pas pour cause de boycott des radios et télévisions.
Osez découvrir Asian Dub Foundation en achetant ce Single fabuleux. Vous y trouverez aussi un autre morceau bien balancé "Enemy Of The Enemy", ainsi que 2 Remix de "Fortress Europe" et un petit film d'un concert japonais qui donne toute la dimension de ce groupe sur scène. Si les Singles vous rebutent, attendez leur nouvel album qui devrait sortir vers la fin janvier. S'il est du même calibre que cette pépite d'or, ça promet !


Pour plus d'nformations, leur site officiel :
www.asiandubfoundation.com





Finch : What It Is to Burn

Titres

New Beginnings
Letters to You
Post Script
Grey Matter
Perfection Through Silence
Awake
Without You Here
Stay With Me
Project Matter
Untitled
Three Simple Words
Ender
What It Is to Burn



Finch vous connaissez ? Non ? Moi non plus il y a un mois encore. Et pourtant, il aurait été vraiment dommage de passer à côté de ce groupe. Quand en plus on découvre que c'est là le premier album de ces jeunes californiens, c'est encore plus confondant. Voilà un disque varié, brillant, enthousiasmant de bout en bout. Voilà j'ai déjà tout dit…
Si vous connaissez la vague Neo Metal, ils se situent en plein milieu, dans le sens où leur musique est au carrefour de tout ce qui se fait dans le genre et peut donc potentiellement plaire au plus grand nombre. Gros son, rythmique solide, mélodies inspirées et refrains qui tuent, voilà la recette de Finch et c'est imparable. Drive-Thru Records, leur maison de disque semble être le Label à suivre ces temps ci dans ce genre de musique, en effet, Something Corporate dont je vous ai parlé il y a quelques semaines fait partie de la même écurie. Et tout comme eux, Finch est promis au plus bel avenir.
Quel que soit le genre de rock que vous aimiez, vous trouverez votre compte chez Finch, tellement leur maîtrise est sidérante. Chez la plupart des groupes débutants qui se cherchent encore un peu, on retrouve pèle mêle dans chaque morceau une influence différente. On a souvent la désagréable impression de passer du coq à l'âne. Pour Finch, rien de tout ça. On entend immédiatement que ce groupe ne se cherche déjà plus. Ils ont déjà trouvé leur style propre en digérant parfaitement toutes leurs influences. Aucune ne prend le pas sur les autres et surtout, chaque morceau est totalement cohérent et l'album forme un tout.
Finch c'est avant tout un son puissant, carré, qui encadre des mélodies très réussis et un chant au diapason. Nate Barcalow, le chanteur est pour beaucoup dans le style de Finch, par son chant sobre et melodique, il apporte cette touche qui les différenties de la masse des groupes de Neo Metal. L'album démarre très fort avec " New Beginnings ", qui résume à lui seul ce qui va suivre tout au long des treize morceaux de cet album : un mélange impeccable de Metal, de Power-Pop et de Punk-Rock. Viennent ensuite " Letters To You ", le single, puis " Perfection Through Silence ", " Without You Here " et " Three Simple Words " qui finiront de convertir ceux qui seraient encore septiques sur la capacité de ce groupe à nous embobiner à grands coups de riffs de guitares bien sentis et de refrains parfaits.
Et Finch prouve définitivement qu'il n'est pas un bête groupe Metal de plus, à travers un morceau ambitieux comme " Ender ", magnifiquement construit, qui démarre dans la douceur pour ensuite faire progressivement monter la pression. Cet album est maîtrisé de bout en bout. Ca ressemble à un travail de vieux briscard, mais ça n'est bien l'œuvre que d'un groupe débutant. Ca laisse rêveur.
Pour faire une comparaison cinématographique, Finch serait un peu une sorte de superproduction à l'américaine, visuellement impeccable, mais avec en plus des effets spéciaux un vrai scénario et de vrais sentiments. Un film en cinemascope avec une âme en quelque sorte. Le film dont on rêve. Ce film n'existe pas encore, mais en attendant, voici sa bande son.


Pour plus d'nformations, leur site officiel :
www.finchmusic.com





Arno : Charles Ernest

Titres

Lola Etc...
Je Veux Nager
Mother's Little Helper
Ma Femme
They Look At Me
Elisa(Jane Birkin)
Amor
Elle A Eu
Lovin' You
Il Est Tombé Du Ciel
Not In Love
Honky Tonk(Reggie)
Hey Sister
Pas Heureux Ni Malheureux (bonus)
Solo Gigolo (bonus)



Voilà un personnage bien intéressant que cet Arno. Belge d'origine flamande, donc non francophone, qui, suite aux ricochets successifs de sa carrière s'est mis à parler français et finalement à le chanter.
Arno Hintjens a commencé en étant chanteur d'un mythique groupe belge des années '80 : TC Matic. Il faisait à l'époque une New Wave déglinguée et décalée par rapport à ce qui ce faisait à l'époque. Certains s'en souviennent peut être, leur titre de gloire restera à jamais un morceau nommé " Putain, Putain " dont le refrain en français disaient à peu près ceci : " Putain, putain, c'est vachement bien, nous sommes quand même tous des européens ". En avance sur son temps, Arno l'a toujours été d'une manière ou d'une autre et c'est ce qui donne son côté décalé par rapport aux modes.
Aujourd'hui encore, Arno fait une musique assez inclassable dont les racines se situent dans le Rythm'N'Blues, mais gentiment adapté à sa sauce personnelle. Depuis la période TC Matic, il a fait divers albums solo, sous son propre nom ou sous des noms de groupes aussi improbables que " Charles et les Lulus ". Il a navigué du Rock déjanté à la chanson " à la française " comme il le dit lui même, c'est à dire une sorte de mélange Rock, Fanfare, Java, Tango, Valse chanté en français. Mais ce qui nous occupe aujourd'hui est " Charles Ernest ", son dernier album. Un album qui ressemble finalement à un résumé assez exhaustif de sa carrière. On passe ici en revue tous les styles qu'il a exploré sur ses précédents disques. C'est donc le parfait album pour découvrir l'univers d'Arno.
Pour ceux qui le connaissent déjà, je pense qu'ils seront d'accord avec moi pour dire qu'en plus d'un style musical totalement à part, Arno c'est avant tout une voix. Une voix à la Tom Waits. Une voix qu'on imagine forgée à grand renfort nicotine et d'alcools divers, éraillée à souhait, mais d'une humanité profonde. En un mot, une voix qui vous touche à l'âme. Et pour l'avoir vu sur scène à plusieurs reprise, je peux vous garantir que l'homme est aussi attachant que sa voix. Un concert d'Arno, c'est un grand moment de bonheur simple et direct, comme si un copain chantait pour vous. Et cet album est tout à fait dans cet esprit : sans artifice, simple et touchant. Comme je l'évoquais précédemment, cet album est très varié dans ces ambiances, mais aussi dans ses textes, car j'ai oublié de le préciser, une dominante dans l'univers Arno, c'est le second degré, l'art de ne surtout pas se prendre au sérieux. J'en veux pour preuve les premiers mots de cet album : " Lola, c'est pour toi / Que je me lave sous les bras / Y'a qu'un truc que je ne ferai pas / C'est l'after shave et ça même pour toi ". Arno sait comme personne, avec son français parfois approximatif , nous parler de nous, de nos travers, de nos défauts et de nos petites lâcheté. Son monde, c'est le nôtre. L'ambiance musicale tourne majoritairement autour du Rythm'N'Blues, avec une mention spéciale à " Je Veux Nager ", mon préféré, " Mother's Little Helper " magnifique reprise forcément très personnelle des Rolling Stones, " Elisa ", reprise de Gainsbourg en duo avec Jane Birkin, " Amor " qu'on pourrait croire tout droit sorti d'un vieil album de TC Matic et aussi " Solo Gigolo ", superbe final qui n'est pas sans rappeler " Lonesome Zorro ", un de mes morceaux préférés du bonhomme.
Ce qui se dégage surtout après l'écoute d'un disque d'Arno, c'est une chaleur communicative, une connivence rare. On a qu'une envie, essayer de connaître un peu plus le personnage, plonger encore un peu plus dans son univers, pas forcément très gai, pas toujours rose, mais tellement proche de nous, tellement proche des êtres humains que nous sommes tous.


Pour plus d'nformations, son site officiel :
www.arno.be
Son site lui ressemble, sans prétention, plein d'humour et convivial. En plus, plein de choses à voir et à écouter.






© Copyright 2003 Why Not ?