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5 septembre 2005


Programme de la semaine : un voyage organisé par des touristes professionnels et un repas à la petite cuillère.




Fun Livin Criminals : Livin In The City



Titres

I Love Living In The City
How It Be
That Ain’t Right
The Preacher
Where Do I Begin
Is Ya Alright
Gave Up On God
City Boy
Girl With The Scar
Mi Corazon
Will I Be Ready


Ceux là m’agacent depuis un moment déjà. Ce groupe là, je l’ai adoré. Come Find Yourself est un de ces albums qui ont fait avancer les choses, qui ont ouvert des portes pas encore enfoncées avant eux. 100% Colombian était la suite idéale, un album forcément moins frais et novateur, mais encore plus puissant et réussi. Bref, des débuts réussis et surtout prometteurs. Personne depuis eux n’a réussi à mieux marier un groove aussi moite et un Rock aussi brûlant. Leur musique savait vous réchauffer les oreilles autant qu’elle vous incendiait le bas du dos. Bref, que du bon. Et puis ensuite… la routine. Le côté cool et fainéant du groupe a pris le pas sur tout le reste. Finies les expérimentations, terminés les jeux musicaux et les collisions soniques. Restait un groove cool, toujours aussi bien foutu, mais de moins en moins innovant. Les FLC ressemblaient de plus en plus à tous ces groupes qui font un album par an, juste pour la couleur verte des dollars.
Je parle au passé ? Ca veut dire que ce Livin’ In The City est différent ? Faut voir. Quoi que j’en dise, malgré moi j’ai toujours suivi ces criminels de cinoche. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien. Je reste scotché à leur musique, quoi qu’il arrive. Ca m’agace parce que je sais que s’ils voulaient, s’ils s’en donnaient la peine, ils pourraient à nouveau renverser les montagnes. Mais bon, c’est vrai aussi pour pas mal d’autres groupes qu’on a aimé par le passé et qui gèrent tranquillement leur carrière aujourd’hui. Mais dans l’absolu, les disques des FLC n’ont jamais été mauvais. Juste un peu trop faciles. Mais jamais mauvais. Celui-ci ne fera pas exception à la règle. Livin’ In The City est de la même veine que Welcome To Poppy’s, tout aussi caressant et soyeux, tout aussi agréable et enjôleur. Les FLC savent nous embobiner mieux que personne. Et cette fois ci, leur recette brevetée marche encore. I Love Living In The City est le genre de chanson qui vous met instantanément en joie. Cool, on retrouve une nouvelle fois des amis fidèles et c’est toujours aussi bon. Et pour être bon, c’est vraiment bon. D’accord, on a déjà entendu ça avant, mais quand c’est eux qui le font, c’est vraiment autre chose. Ce groove qui s’insinue par tous les pores de la peau, ce flow que pas mal de rapers au rabais pourraient leur envier et ces guitares qui puisent toujours autant aux sources du Blues. Franchement, c’est excellent. Et j’ai beau me dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, que c’est « business as usual », comme on dit là bas, je craque toujours autant. L’esprit critique en veilleuse et les doigts de pieds en éventail. Parce que franchement, ce qui caractérise le mieux ce groupe là, c’est la cool attitude. Alors pourquoi ne pas prendre les choses comme elles viennent et vivre au rythme des Fun Lovin’ Criminals ?
Surtout que dans ce disque, même si il n’y a aucune trace de révolution, ni même aucune vraie surprise, on trouve un joli bouquet de chansons très réussies. How It Be est une ballade limpide où Huey Morgan laisse toute la place à sa guitare (et à quelques cuivres bienvenus). Et encore une fois on peut se rendre compte à quel point ce type a du talent (si seulement il était moins faignant !!). That Ain’t Right ou City Boy empruntent autant au Reggae qu’au Funk, au Rap ou au Blues et franchement, à par eux, je ne connais personne qui soit capable de rendre ce genre de mélange comestible. Comme d’habitude, on trouve aussi quelques traces de Rock, comme dans ce Is Ya Alright franchement réussi. Bien sur, on trouve toujours de ces ballades torrides où la voix de crooner de Huey Morgan fait merveille, dans le genre « je ne chuchote que dans ton oreille, baby »   (Gave Up On God, Girl With The Scar). Et puis au milieu de cette torpeur plutôt agréable, vers la fin du disque surgit une chanson qui nous rappelle les débuts du groupe, à l’époque où le Mexique faisait encore partie de leur background musical. Mi Corazon mêle judicieusement cuivres sensuels et guitares torrides. Et comme pour boucler la boucle, Will I Be Ready vient nous caresser dans le sens du poil, comme pour nous rappeler que finalement personne ne fait une musique comme ça, que seuls les Fun Lovin’ Criminals en sont capables. Et le pire c’est que c’est vrai. Encore une fois, je vais me laisser embobiner. Mais j’ai une excuse : c’est tellement bon !


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.flcnyc.com




Spoon : Gimme Fiction


Titres

The Beast And Dragon, Adored
The Two Sides Of Monsieur Valentine
I Turn My Camera On
My Mathematical Mind
The Delicate Place
Sister Jack
I Summon You
The Infinite Pet
Was It You?
They Never Got You
Merchants Of Soul



Des noms de groupes pas terribles, on en connaît tous des tas. Mais là, franchement, Cuillère, ça fait quand même partie des plus tartes. Allez vous étonner après ça que les affaires marchent plutôt moyennement.
Et pourtant, ça fait un moment que ce groupe porte ce nom là (presque 10 ans) et sort des albums (déjà 5), mais ils restent cantonnés au succès d’estime, au petit noyau de fans purs et durs. Alors quoi ? Gimme Fiction va-t-il changer les choses ? Son superbe packaging (avis personnel) va-t-il attirer le client ? Pas sûr, mais en tous cas, il me parait important de tendre au moins une oreille attentive à la musique de ce duo là (Jim Eno pour la batterie et Britt Daniel pour la voix et les guitares) aidé ici de quelques copains musiciens. Sachez en tous cas que s’il vous arrive d’écouter ce disque chez votre disquaire, comme ça juste pour voir ce que ça donne, vous risquez d’être assez impressionnés par les premiers morceaux de ce Gimme Fiction. The Beast And Dragon, Adored est de ces morceaux qui s’insinuent doucement en vous, pas vraiment immédiat mais tendu comme un arc et presque inquiétant, il est d’une efficacité redoutable. Et puis The Two Sides Of Monsieur Valentine, nettement plus Pop et enjoué vient détendre l’atmosphère. Pour se terminer ensuite de façon totalement abrupte.
Ce qui frappe immédiatement sur ce disque, c’est la forme des chansons, jamais simplistes, toujours très écrites et très structurées. On sent que le duo recherche quelque chose de plus, une sorte d’écriture qui dépasse la simple popsong. Ca continue avec un I Turn My Camera On au tempo carré et aux effluves presque Disco avec ses voix façon Bee Gees. Trois morceaux, trois styles très différents et pourtant tout se tient. Il y a une logique d’écriture derrière tout ça. Même chose pour ce My Mathematical Mind à la basse ronde et au rythme presque baggy. Encore un autre genre. Mais contrairement à d’autres dont les albums ressemblent à un catalogue de chez Casto, genre « chez moi y‘a tout ce qu’il faut », ici, un peu comme chez d’autres illustres aînés, la diversité fait partie intégrante de leur style musical. Et du coup, on ne s’ennuie pas une seconde en écoutant ce groupe là, naviguant entre ballade tranquille qui s’accélère dès la première descente (The Delicate Place), singles potentiels comme s’il en pleuvait (Sister Jack, They Never Got You), Pop-Folk délicieusement chaloupé (I Summon You), Electro Pop scintillante (The Infinite Pet). Et tout ça avec toujours ce subtil décalage, ces quelques arrangements qui éclairent les chansons d’un jour légèrement différent et les rendent plus attachantes.
Parfois, une chanson vous reste dans la tête pour un détail, juste un petit truc qui fait toute la différence. Je suis sûr que des chansons comme ça, vous en avez tous en mémoire, que vous aimez pour un break de batterie, un arrangement qui tombe à pic, un solo ou un riff de guitare idéalement placé. C’est souvent quelque chose d’insignifiant, mais si ce détail n’était pas là, la chanson serait finalement assez banale. Spoon donne l’impression de rechercher en permanence le petit détail qui tue, celui qui rendra irrésistibles des chansons finalement assez classiques dans leur structure. Il n’y parvient pas toujours, mais parfois ça marche. Et rien que la recherche permanente de ce petit quelque chose en plus rend ce Gimme Fiction très attachant.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.spoontheband.com



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