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5 juin 2006


Cap vers les Etats Unis avec le quatrième album des New Yorkais de Radio 4 qui retourne aux sources et le n-ième album de Red Hot Chili Peppers bien calmés.




Radio 4 : Enemies Like This


Titres

Enemies Like This
Packing Things Up On The Scene
Too Much To Ask For
Grass Is Greener
Everything'S In Question
This Is Not A Test
Ascension Street
(Always A) Target
All In Control
As Far As The Eye Can See


Après un Gotham ! impérial et un Stealing Of A Nation plein de bonnes chansons, mais un peu trop aseptisé et comme noyé sous une production trop riche, on ne savait pas trop à quoi s’attendre pour le petit nouveau. Retour au source ou musique encore plus commerciale ? Et finalement, la vérité se situe juste au milieu. Les Radio 4 ne sonneront probablement plus jamais de façon aussi incisive que sur leurs deux premiers albums, mais j’ai comme l’impression qu’ils ne se laisseront plus déborder par le travail de leur producteur et que cette tendance disco fait maintenant partie du passé.

Même si Enemies Like This n’est pas aussi brut que les albums des débuts, il s’en rapproche quand même pas mal. La volonté du groupe sur cet album était de sonner de nouveau de façon live, tels qu’ils sont vraiment au naturel. De ce côté-là, l’objectif est atteint avec cet album débordant d’énergie et de Rock à danser où on les retrouve de nouveau plus proche des Clash que de New Order. Personnellement, j’aime les deux mais cette direction est quand même celle qui leur convient le mieux. Pour preuve, le titre Enemies Like This qui renoue avec la fougue de Gotham ! De nouveau, la basse de Anthony Roman assure le tempo et montre la bonne direction. Stealing Og A Nation avait tendance à lasser l’auditeur à force de tirer sur la bonne grosse recette des rythmes discos, mais là on retrouve un Radio 4 qui donne une furieuse envie de danser, de s’éclater en braillant leur hymnes. Du coup, on retrouve un beau petit lot de tubes possibles, comme ce Grass Is Greener et sa guitare énervée qui reste bien en tête, Everything's In Question et ses percussions Dub, toujours aussi proches de ce que nous offraient les Clash en leur temps.

Au niveau rythmique, le virage amorcé avec Stealing Of A Nation continue ici, avec une profusion de percussions toutes plus efficaces les unes que les autres. Les textes quant à eux, sont toujours aussi politiquement incorrects et socialement engagés. Faire entendre ses idées en faisant danser les gens, c’est la méthode Radio 4. Et c’est méchamment efficace. Conforme à la méthode habituelle, Enemies Like This navigue entre brûlots Rock franchement percutants (Target ou As Far As The Eye Can See qui rappellerait presque le Duran Duran des débuts) et Dubs lascifs (brûlant Ascension Street).

La seule chose qui manque peut être à ce disque, c’est un titre qui sorte vraiment du lot et porte l’album un peu plus haut, comme l’avait fait Dance To The Underground. Pour le reste, cet Enemies Like This est plutôt réussi et est surtout un joli retour aux sources après un moment d’égarement.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.r4ny.com




Red Hot Chili Peppers : Stadium Arcadium

Titres

CD1
Dani California
Snow ((Hey Oh))
Charlie
Stadium Arcadium
Hump The Bump
She'S Only 18
Slow Cheetah
Torture Me
Strip My Mind
Especially In Michigan
Warlocks
C'Mon Girl
Wet Sand
Hey

CD2
Desecration Smile
Tell Me Baby
Hard To Concentrate
21st Century
She Looks To Me
Readymade
If
Make You Feel Better
Animal Bar
So Much I
Storm In A Teacup
We Believe
Turn It Again
Death Of A Martian


Pour une pochette moche, c’est une pochette moche. Par contre, dedans on trouve deux disques. Ce qui ne rassure pas forcément, surtout quand on sait qu’au départ il devait y en avoir trois. A part le London Calling des Clash, vous connaissez beaucoup de doubles albums qui se justifient vraiment ? Pour la plupart, en supprimant les chansons un peu faibles et les remplissages divers, ça aurait pu donner un bon album simple. Et Stadium Arcadium est de cette race là, pas la peine de le cacher. Il aurait pu faire un bon album simple, mais c’est finalement un double album un poil poussif.

Je sais, le mot poussif est bien loin de l’image qu’on se fait de la musique des Red Hot Chili Peppers. Mais c’est pourtant l’impression que laisse Stadium Arcadium. Poussif est peut être exagéré. On pourrait le remplacer par tranquille. Ce qui ne leur ressemble pas plus. Sur Stadium Arcadium, on trouve encore des chansons aux mélodies fort sympathiques, qui nous rappellent le bon temps (Dani California, Snow (Hey Oh), Slow Cheetah, Especially In Michigan, Desecration Smile, So Much I), quelques joyeuses sauteries à tendance Funk où Mr. Flea se lâche enfin (Hump De Bump, Torture Me, Warlocks, Tell Me Baby et Storm In A Teacup qui est une des rares chansons à décoller vraiment). Très agréables, mais rarement aussi mémorables que par le passé. Il leur manque juste cette fameuse énergie, cet esprit Punk qu’on leur connaissait. Un peu comme si nos piments forts préférés s’étaient tranquillement transformés en poivrons doux. Il ne reste qu’un savoir faire assez bluffant quand même. Et suffisamment de bonnes chansons pour remplir un (et un seul) bon disque. Là, ces 28 chansons ressemblent à du délayage.

Les Red Hot Chili Peppers d’aujourd’hui pourraient presque plaire à ma grand-mère. Ces quatre là n’ont plus grand-chose à prouver, ils ont maintenant femmes et enfants, dont ils s’occupent amoureusement, ils ont arrêtés tous les produits excitants ou psycho actifs comme on dit. Même pas sûr qu’ils s’autorisent encore un café fort de temps en temps. Le temps a fait son œuvre. Aujourd’hui, les Red Hot Chili Peppers n’ont plus rien de rebelle, plus aucune rage. Par contre il leur reste ce talent unique pour écrire des chansons qui vous marquent pour un bon bout de temps. On n’y trouve plus cette rage ou cette énergie qui faisaient ressembler leurs chansons à des formules 1 en surrégime, mais on peut encore se gaver de ces mélodies imparables, de cette basse hallucinantes, de ces guitares tournoyantes et de cette voix toujours aussi maîtrisée.  Je peux comprendre ceux qui vont descendre ce disque pour cause de manque d’énergie et pour haute trahison à la cause Rock, sans même jeter une oreille attentive sur la qualité de ces chansons. Finalement, les Red Hot ont juste pris quelques années de plus. Et nous avec. Je suppose qu’on peut être nombreux à trouver ça excusable.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.redhotchilipeppers.com


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