5 mai 2008
Frightened Rabbit : The Midnight Organ Fight
Titres
Modern Leper
I Feel Better
Good Arms Vs Bad Arms
Fast Blood
Old Old Fashioned
Twist
Bright Pink Bookmark
Heads Roll Off
My Backwards Walk
Keep Yourself Warm
Extrasupervery
Poke
Floating In The Forth
Who'd You Kill Now
Les Frightened Rabbit, c'était il
y a quelques temps un premier album prometteur intitulé Sing The Greys.
Prometteur, mais pas vraiment abouti. D'où l'intérêt pour ce second LP.
Autre raisons, plus personnelles, de me pencher sur cet album : ils sont
écossais, de Glasgow et leur label s'appelle FatCat Records. Deux choses
qui les rapprochent naturellement de leurs voisins The Twilight Sad pour
qui j'ai eu le coup de foudre l'an dernier. Frightened Rabbit (qui peut
se traduire par poule mouillée en français) sont ils le nouvel oiseau
rare du label ?
La première impression est que le
groupe a pris de la bouteille, de l'ampleur. Son Folk-Pop s'est nourri
de suffisamment d'influences extérieures pour en sortir transformé. Ce
nouvel album a été enregistré en quelques semaines, histoire d'assurer
une unité de ton entre tous les titres du disque. De ce côté-là, The
Midnight Organ Fight est une réussite. Il possède un son ramassé
et intense qui donne une efficacité nouvelle aux mélodies du groupe. On
se prend d'ailleurs toute la tension de Modern Leper en pleine
tête dès le départ. Ca met tout de suite les choses au clair : Frightened
Rabbit à bien grandi. Les chansons possèdent toutes cette sorte de rage
rentrée, cette sorte d'angoisse sourde qui n'arrive pas à dire son nom.
Ce qui donne des chansons où la tension règne souvent, mais où le charme
puissant opère toujours. Il y a aussi toujours la voix si particulière
de Scott Hutchinson, toujours entre deux sorties de route, en tout cas
jamais sur la ligne blanche. Ca peut faire partie du charme de Frightened
Rabbit, ça peut aussi fortement rebuter. J'en connais… Toujours est il
que depuis Sing The Greys, de ce côté-là rien n'a changé. C'est
tout ce qui se trouve autour qui a évolué. Leur Pop-Folk a gagné en puissance
mais aussi en profondeur, deux choses qui ne vont pas forcément ensemble.
Chez eux, c'est pourtant le cas. Good Arms Vs Bad Arms ou le
futur single Fast Blood sont là pour le prouver. D'accord, certains
titres ont pris des airs de Coldplay, notamment le single Head Rolls
Off, mais dans l'ensemble nos poules mouillées ont su garder leur
originalité, comme sur Old Old Fashioned et The Twist
où les racines Folk refont surface pour se marier à la perfection à la
Pop. Là où je les préfère c'est justement quand leur Folk écorché accouche
de chansons sensibles comme My Backwards Walk ou Extrasupervery.
Ou dans un autre genre, sur I Feel Better quand le groupe laisse filer toute
son énergie dans un Rock qui tangue et oublie les bonnes manières Pop.
C'est finalement quand ils restent eux-mêmes qu'ils sont les plus convaincants.
Il leur reste à trouver l'équilibre entre richesse intérieure et tentations
extérieures. Ce qui n'est jamais le plus simple.
The Midnight Organ
Fight n'est peut être pas encore l'album de la maturité pour les
Frightened Rabbit. On sent que chez eux, le meilleur reste encore à venir.
Il possède pourtant déjà toutes les qualités pour être fort recommandable.
Un disque à conseiller à tous les amoureux de Pop anglaise entre brumes
et brouillards, entre tristesse et rayons de soleil, entre Coldplay et
The Twilight Sad.
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :
ICI
Et la video de Head Rolls Off :
ICI
dEUS : Vantage Point
Titres
When She Comes Down
Oh Your God
Eternal Woman
Favourite Game
Slow
The Architect
Is A Robot
Smokers Reflect
The Vanishing Of Marta Schneider
Popular Culture
Ce qu'il y a d'assez étonnant avec
dEUS, c'est cette faculté à se réinventer en permanence, de faire évoluer
son propre univers sans prêter spécialement attention à ce qui se passe
autour. Notamment chez les voisins anglais ou américains. Bien sur, la
musique de dEUS trouve sa source là bas, mais la bande à Tom Barman a
toujours su mieux que personne s'affranchir de ses influences pour inventer
un Rock 100% continental. Et Vantage Point perpétue à merveille
cette tradition là. Encore une fois, je ne vois pas quel voisin d'Outre
Manche serait capable de produire une musique comme celle là aujourd'hui.
Et c'est tant mieux.
Ce nouveau Vantage Point
fait suite à un Pocket Revolution fort agréable, mais qui avait
quand même bien du mal à soutenir la comparaison avec l'impérissable Ideal
Crash. Le petit dernier est annoncé par Tom Barman comme plus punchy,
plus Electro et plus dansant aussi. Quoi ? Ils ont bien dit dansant ?
Ben oui, dansant. Même si on a un peu de mal à imaginer la chose venant
de dEUS. Et on a bien raison de ne pas l'imaginer avant de l'avoir écouté.
Parce que comme d'habitude, dEUS ne fait tout à fait comme les autres
et leur notion de ce qui est dansant est assez éloignée de celle qu'on
a habituellement. Mais à part ça, tout le reste correspond à l'annonce,
Vantage Point est un album beaucoup plus nerveux que son prédécesseur.
Un album où l'électronique est omniprésente, mais toujours parfaitement
intégrée. Elle n'est là que pour donner du volume et de la puissance,
jamais pour prendre la place des guitares. C'est particulièrement flagrant
sur des titres comme Slow et The Architect où la section
rythmique n'a jamais sonné comme ça. La batterie est sèche et la basse
énorme. Et c'est vrai aussi qu'avec The Architect, dEUS n'a jamais
été aussi dansant. Réellement dansant, mais en réussissant à reste lui-même.
Is A Robot voit même le groupe visiter des contrées Electro-Indus
pas très éloignées de Nine Inch Nails. Là aussi, c'est une vraie réussite.
L'autre trait de caractère de dEUS,
l'éclectisme musical, n'a jamais été aussi évident que sur ce disque où
on change d'ambiance musicale presque à chaque titre. Et pourtant, ça
sonne invariablement comme du dEUS, ce qui confirme encore la forte identité
musicale du groupe. A l'évidence, dEUS sait tout faire, peut tout s'autoriser.
Et c'est à peu près ce qu'il fait sur Vantage Point, en diversifiant
encore sa palette. On passera de la Pop atmosphérique de The Vanishing
Of Marta Schneider aux délices mélodiques de Eternal Woman
ou Popular Culture ou au Rock puissant et rageur de Oh Your
God avec exactement le même plaisir. Sans oublier un titre comme
The Architect qui ouvre même de nouveaux horizons.
Après un Pocket Revolution un
peu en retrait, dEUS repart de plus belle avec un album incroyablement
abordable mais qui ne tombe pourtant jamais dans la facilité. Tout l'art
de dEUS est là, faire de la Pop ou du Rock en étant toujours plus exigeant
que les autres, en ne se contentant jamais de l'à peu près ou du minimum.
Le résultat, c'est dix perles qu'on ne se lasse pas d'écouter et un album
qu'on n'est pas prêt d'oublier sur une étagère. Du beau, du grand dEUS.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.deus.be
Et la video de The Architect :
ICI
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