Titres
Dans La Forêt Des Mal-Aimés
Deux Par Deux Rassemblés
Le Lion Imberbe
25-1-14-14
Qu'En Est-Il De La Chance ?
L'Endomètre Rebelle
Tous Les Visages
Moi Je T'Aimerai
Nous N'Irons Pas
Au 27-100 Rue Des Partances
Au Nom Des Cieux Galvanisés
25-1-14-14-16
L'Equipage
De Glace
Au Pays Des Fleurs De La Transe
Titre Bonus
Pas facile de définir en
quelques mots la musique de Pierre Lapointe. Dès le départ, on a une impression
de familiarité, de terrain connu. Quelque part en France dans les années 70,
par exemple. Mais on a en même temps le sentiment d’entrer dans l’univers
totalement personnel d’un véritable artiste. De ceux qui ont quelque chose d’important
à nous raconter. Au Québec, Pierre Lapointe est déjà incontournable, mais La Forêt des Mal-Aimés est pourtant le
premier album de ce canadien à sortir en France. Bien longtemps après sa sortie
canadienne initiale, mais bon, il n’est jamais trop tard pour bien faire. En
tous cas, cette sortie décalée chez nous à au moins permis de revoir totalement
le packaging initial. Celui de l’édition française avec les photos de Pascal
Grandmaison est somptueux, alors que la version canadienne est… comment dire…
incroyablement moche. Allez un peu sur son site officiel pour voir la différence,
juste comme ça…
Dans tous les morceaux de
Pierre Lapointe, on ressent toujours cette volonté de faire des chansons
simples et immédiates, des chansons qui s’impriment facilement dans la mémoire.
Mais tout ça dissimule aussi une autre ambition, celle de faire une musique qui
vise bien plus haut. Un peu à la manière de Divine Comedy ou de William
Sheller. Une autre grande référence qu’on sent dans La Forêt des Mal-Aimés est celle de Serge Gainsbourg, passé maître
dans l’art de la ritournelle inoubliable, plus fine qu’il y parait au premier
abord. Le très dansant single Deux Par
Deux Rassemblés est une sorte d’hommage à peine déguisé aux orchestrations
du Gainsbourg de la fin des 60’s. Un peu comme Air, Pierre Lapointe empreinte
et réinvente avec le tact et le respect qui convient. Mais ce single est
finalement assez trompeur, parce que la ballade dans cette forêt des mal-aimés
est beaucoup plus sombre et poétique que ce joyeux morceau pourrait le laisser
entendre.
L’univers musical de Pierre
Lapointe est bien plus tissé de piano délicat et de cordes mélancoliques que de
guitares et de batteries qui claquent. La plupart des chansons sont délicates,
qu’elles soient des ballades qu’on n’oublie pas sitôt la première écoute passée
ou dans un style plus enlevé qui donne l’impression d’avoir des ailes. Quand on
écoute le titre Dans La Forêt Des
Mal-Aimés, c’est au Jacque Higelin de la période Champagne qu’on pense ou aux musiques de Danny Elfman pour les
films de Tim Burton. Tout ça pour dire que la promenade dans cette forêt ne
sera pas forcément des plus tranquilles ou joyeuses.
La Forêt
de Pierre Lapointe est celle des cœurs brisés, celle où on va se réfugier pour
trouver un peu de solitude, dans ces moments qui précèdent ou succèdent à la
nuit. Ce qui donne des chansons aussi magnifiques que Le Lion Imberbe, Tous Les visages et surtout De Glace ou Moi, Je T’aimerai,
deux purs chefs d’œuvres de cet album. Frissons garantis. Mais
heureusement, la lumière arrive quand même à pénétrer dans cette forêt et
éclaire des chansons aux tempos plus enlevés et aux sonorités plus joueuses très
70’s, comme le single Deux Par Deux
Rassemblés ou aussi Au Nom Des Cieux
Galvanisés. Ce qui unit tous ces titres, c’est une même poésie des mots, un
même romantisme un peu sombre. Et le très beau Au Pays Des Fleurs De La Transe, valse un peu triste, fini de
boucler la boucle avec le premier titre de l’album, en nous ramenant dans cette
Forêt des Mal-Aimés, comme pour nous y perdre définitivement. Ensuite, Pierre
Lapointe nous laisse en compagnie des bruits de la nuit et si on est patient,
on finira par entendre une petite chorale qui traverse l’obscurité juste avant
de nous laisser seul. Avec délice.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.pierrelapointe.com
Sparta : Threes
Titres
Untreatable Disease
Crawl
Unstitch Your Mouth
Taking Back Control
Erase It Again
Atlas
Most Vicious Crime
False Start
Weather the Storm
Red. Right. Return (Straight in Our Hands)
Without a Sound
Translations
J’avais aimé Porcelain, leur précédent album. Au
départ j’ai été plus attiré par le nom du groupe et l’origine de ses membres
que par la musique elle-même. Quand on a fait parti de At The Drive In, un des
groupes les plus météoriques et inventifs de son temps, forcément on guette du
coin de l’œil la suite de l’histoire. Et Sparta est la moitié de cette
histoire. Le côté propre et mélodique de At The Drive In. Ce sont les cousins
de The Mars Volta qui se chargent du reste, de tout le reste. Quitte à laisser
sur place tous ceux qui auraient envie de les suivre, tellement leur dernier Amputechture part dans tous les sens et en
devient incompréhensible.
La musique que fait Sparta
est tout l’opposé de The Mars Volta, on en arrive même à douter que ces
musiciens là aient un jour réussit à cohabiter dans le même groupe. La musique
de Sparta est pour ainsi dire passe-partout. En tous cas, pas franchement
originale dans sa forme. Mais voilà, je lui trouve un petit truc en plus qui la
distingue des autres. Un soupçon de classe que les autres groupes Emo n’ont
pas. Une plus grande élasticité aussi, un style moins bloqué par les codes
musicaux et les figures imposées du genre. Et surtout un son personnel et
immédiatement identifiable. Et ce Threes
perpétue cette tradition. Je dirais même qu’il améliore encore la formule. Cet
album là est peut être encore plus immédiat et charmeur que les précédents. Un
peu plus brutal aussi. Mais il trouve une sorte de vitesse de croisière,
d’équilibre entre les harmonies et les mélodies qu’on lui connaissait déjà et
le souffle qui lui manquait parfois.
Le bon dosage étant trouvé,
comme on peut l’imaginer les tubes possibles se ramassent à la pelle (les
musclés Crawl et False Start ou le presque U2-esque Erase It Again). Les quelques ballades (Unstitch Your Mouth ou le très joli Atlas) sont rafraîchissantes et ne gâchent même pas le paysage. Red. Right. Return (Straight in Our Hands), lui, explore d’autres pistes un peu moins
prévisibles et prouve que le groupe sait aussi sortir des sentiers battus. Mais
là où ils sont les meilleurs à mon avis, c’est dans ce style « entre
deux » où la délicatesse des arpèges côtoie un souffle plus puissant,
comme dans Without A Sound ou The Most Vicious Crime. En fait, la
nouveauté principale sur Threes,
c’est que l’album ne connaît plus de période de creux, ni aucune baisse de
régime. Tout est aussi efficace que bien foutu.
Et pourtant, bien qu’on ne
trouve pas de défaut majeur à Threes et
qu’il soit très agréable à écouter (et à réécouter), il reste quand même la
vague impression qu’il lui manque encore ce petit grain de folie, ce soupçon de
prise de risque qui le rendrait vraiment indispensable. Mais puisque le groupe semble
en progrès à chaque nouvel album, il n’y a plus qu’à être patient en attendant
la prochaine livraison.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.spartamusic.com