Titres
Enlève Ta Langue
I'm Not Into Hop
Mourir A Plusieurs
Miss Amérique
Reviens Marie
From Zero To Hero
Jusqu'Au Bout
Hit The Night
Douce
Red Lipstick
Toute La Nuit
Een Boeket Met Pisseblommen (Ostendais)
Les Filles De Mon Quartier
Help Me Mary
Il
y a finalement pas mal de choses qui se bonifient avec le temps. Prenez Arno
par exemple, qui aurait cru qu’un jour le chanteur de TC Matic, groupe Indistrio-New
Wave belge des années ’80 serait toujours là en 2007. Si on m’avait posé la
question à l’époque, j’aurai rigolé, sûr et certain que l’avenir d’Arno était
plus de retourner aux oubliettes que de rester sur le devant de la scène. Oui,
mais voilà, monsieur Arno avait son propre univers, un univers suffisamment
unique pour durer jusqu’à aujourd’hui.
Arno
fait partie de ces gens curieux de tout, de ceux qui laissent leurs antennes
capter toutes les ondes qui passent autour d’eux. Et qui les réarrange à leur
sauce. Et la sauce d’Arno a toujours été suffisamment colorée et épicée pour
retenir notre attention. Il est quand même passé par un nombre de formules et
de styles assez hallucinant. Je suis sûr que bien souvent, il est parti dans
certaines directions sans trop savoir où ça allait pouvoir le mener. Mais pour
lui ce n’est pas ça le plus important. Le principal, ça reste les sensations
procurées par les découvertes, les rencontres et les surprises humaines qui
vont avec. Parce que la grande qualité d’Arno, celle qui se fait de plus en
plus rare dans le milieu de la musique, c’est son humanité et cette simplicité
qui le rend si proche de son public. Allez donc le voir sur scène et vous
comprendrez. Il a toujours cet accent flamant à couper à la hache, il cherche
toujours autant ses mots et bute toujours autant sur beaucoup d’entre eux, mais
au moins il nous parle. Il communique.
Et
ce nouvel album est un nouveau bain de jouvence. Comme depuis un certain temps
déjà, Arno ne choisit plus son camp musical et laisse libre cours à toutes ses
envies. A son age et avec son passé, il peut s’autoriser à peu près toutes les
libertés. Ce n’est pas moi qui vais le lui reprocher, puisque ça permet d’avoir
cette impression de traverser deux bonnes décennies de musiques made in Arno.
J’ai comme l’impression que je ne suis pas prêt de m’en lasser. A travers Enlève Ta Langue, on a presque
l’impression de retrouver TC Matic et ses rythmes bancals, Mourir à Plusieurs est dans sa meilleure veine Pop en français,
tout comme le très second degré et très marrant Miss Amérique. Cette fois ci Arno donnerait presque l’impression de
voir le monde sous un angle moins noir que d’habitude. Ou il a peut être tout
simplement réussi à faire la part des choses et à accepter le monde tel qu’il
est, même s’il est souvent moche. Cette fois, il nous le décrit avec un second
degré réjouissant. Et puis il y a toujours ces ballades gorgées de Blues (Reviens Marie, Jusqu’au Bout, Help Me Mary),
c’est comme ça que je le préfère, dans son rôle d’éternel écorché.
Jus De Box est encore une
fois incroyablement varié, passant brutalement du coq à l’âne, du beau fixe au
ciel d’orage. Il est aussi un de ces albums les plus ouverts et accessibles
depuis longtemps. On passe souvent par l’humour jubilatoire (Douce, irrésistible hymne à la paresse
ou Toute La Nuit, ode à un truc qu’on
peut faire dans un lit à deux toute la nuit). Et puis, on trouve aussi l’ultra
efficace I’m Not Into Hop, en duo
avec le rappeur Faf Larage, un Rap’n’Roll explosif qui mêle riffs de guitares
Metal et beats Hip Hop. Une chanson qui prouve une fois de plus qu’Arno est à
l’aise partout. Je sais que je vais encore me répéter (et sûrement vous
fatiguer) en vous incitant à écouter Arno, mais ce type là est sûrement un des
derniers vrais hommes libres du Rock européen. Et c’est le genre de chose qui
s’entend. Alors écoutez la différence.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.arno.be
Et la vidéo de Mourir A Plusieurs :
ICI
Maximo Park : Our Earthly Pleasures
Titres
Girls Who Play Guitars
Our Velocity
Books From Boxes
Russian Literrature
Karaoke Plays
Your Urge
The Unshockable
By The Monument
Nosebleed
A Fortnight's Time
Sandblasted And Set Free
Parisian Skies
Pas
forcément facile de sortir la tête de l’eau quand on a choisi de faire dans le
Rock coloré 80’s. Il y a du monde au portillon et forcément l’embouteillage
guette. Pas facile de se distinguer de la concurrence, pas évident de se faire
remarquer. Et même pour Maximo.Park qui s’était déjà fait connaître avec un A Certain Trigger plutôt réussi, la
suite de l’aventure n’est pas forcément plus facile pour autant.
Et
pourtant, ce deuxième opus possède tout un tas d’atouts. D’abord parce qu’il
contient autant de bonnes chansons que le premier album. Et ensuite parce qu’il
contient toujours ces mélodies Pop entraînantes suffisamment marquantes pour
qu’on éprouve l’envie de se repasser l’album. Il y a aussi chez Maximo Park un
petit côté tellement british qu’il en deviendrait presque gênant. Un peu comme
si le groupe essayait de mettre dans sa musique un peu de tout ce qui fait le
Rock anglais des années 00. On y trouve par exemple le lyrisme d’Idlewild, le
côté dansant des Franz Ferdinand ou encore les accélérations soniques à la Bloc
Party. Que de belles références. Le seul problème, c’est que les chansons de
Maximo Park ne se débarrassent jamais vraiment de ces influences. Du coup,
elles deviennent encombrantes et donnent une impression de déjà entendu,
presque de caricature du Rock à l’anglaise.
Pourtant,
les chansons de Maximo Park sont pour la plupart assez réussies. Ce mélange de
mélodies Pop et de lyrisme Rock est agréable à écouter, mais il faut bien
avouer que ça ne décolle jamais vraiment et que leurs confrères font mieux avec
à peu près les mêmes ingrédients. Aucune surprise ici, on reste dans la norme,
dans le convenu. C’est assurément le plus grand défaut de ce Our Earthly Pleasures qui fait parti de
la catégorie des albums qu’on risque fort d’oublier sur une étagère après
quelques écoutes pourtant agréables. Le genre de disque auquel on ne trouve
aucun défaut flagrant, mais aucune qualité marquante à laquelle on pourrait se
raccrocher. Et pourtant, et c’est bien le plus agaçant, on devine sous ce
travail assez scolaire tout un tas de qualités qui ne demandent qu’à s’exprimer
mais qui restent malheureusement inexploitées. On sent que les possibilités de
sortir du lot sont là, mais malheureusement laissées en friche. Une chanson
comme The Unshockable, une des rares
qui ose sortir des conventions, une de celles où le groupe donne l’impression
de se laisser aller à créer vraiment, est un délicieux bolide Rock qui se fout
de savoir si il doit rouler à droite (ou à gauche puisqu’il est anglais). Là,
ça roule au milieu, ça prend toute la place et ça a enfin de la gueule. Il n’y
a plus qu’à espérer que les Maximo Park se décoincent un peu pour exprimer
toutes les qualités qu’on devine sous le joli vernis de ce Our Earthly Pleasures. Suite au prochain épisode.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.maximopark.com
Et la vidéo de Books From Boxes :
ICI