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4 juin 2007



Arno : Jus De Box


Titres

Enlève Ta Langue
I'm Not Into Hop
Mourir A Plusieurs
Miss Amérique
Reviens Marie
From Zero To Hero
Jusqu'Au Bout
Hit The Night
Douce
Red Lipstick
Toute La Nuit
Een Boeket Met Pisseblommen (Ostendais)
Les Filles De Mon Quartier
Help Me Mary


Il y a finalement pas mal de choses qui se bonifient avec le temps. Prenez Arno par exemple, qui aurait cru qu’un jour le chanteur de TC Matic, groupe Indistrio-New Wave belge des années ’80 serait toujours là en 2007. Si on m’avait posé la question à l’époque, j’aurai rigolé, sûr et certain que l’avenir d’Arno était plus de retourner aux oubliettes que de rester sur le devant de la scène. Oui, mais voilà, monsieur Arno avait son propre univers, un univers suffisamment unique pour durer jusqu’à aujourd’hui.

Arno fait partie de ces gens curieux de tout, de ceux qui laissent leurs antennes capter toutes les ondes qui passent autour d’eux. Et qui les réarrange à leur sauce. Et la sauce d’Arno a toujours été suffisamment colorée et épicée pour retenir notre attention. Il est quand même passé par un nombre de formules et de styles assez hallucinant. Je suis sûr que bien souvent, il est parti dans certaines directions sans trop savoir où ça allait pouvoir le mener. Mais pour lui ce n’est pas ça le plus important. Le principal, ça reste les sensations procurées par les découvertes, les rencontres et les surprises humaines qui vont avec. Parce que la grande qualité d’Arno, celle qui se fait de plus en plus rare dans le milieu de la musique, c’est son humanité et cette simplicité qui le rend si proche de son public. Allez donc le voir sur scène et vous comprendrez. Il a toujours cet accent flamant à couper à la hache, il cherche toujours autant ses mots et bute toujours autant sur beaucoup d’entre eux, mais au moins il nous parle. Il communique.

Et ce nouvel album est un nouveau bain de jouvence. Comme depuis un certain temps déjà, Arno ne choisit plus son camp musical et laisse libre cours à toutes ses envies. A son age et avec son passé, il peut s’autoriser à peu près toutes les libertés. Ce n’est pas moi qui vais le lui reprocher, puisque ça permet d’avoir cette impression de traverser deux bonnes décennies de musiques made in Arno. J’ai comme l’impression que je ne suis pas prêt de m’en lasser. A travers Enlève Ta Langue, on a presque l’impression de retrouver TC Matic et ses rythmes bancals, Mourir à Plusieurs est dans sa meilleure veine Pop en français, tout comme le très second degré et très marrant Miss Amérique. Cette fois ci Arno donnerait presque l’impression de voir le monde sous un angle moins noir que d’habitude. Ou il a peut être tout simplement réussi à faire la part des choses et à accepter le monde tel qu’il est, même s’il est souvent moche. Cette fois, il nous le décrit avec un second degré réjouissant. Et puis il y a toujours ces ballades gorgées de Blues (Reviens Marie, Jusqu’au Bout, Help Me Mary), c’est comme ça que je le préfère, dans son rôle d’éternel écorché.

Jus De Box est encore une fois incroyablement varié, passant brutalement du coq à l’âne, du beau fixe au ciel d’orage. Il est aussi un de ces albums les plus ouverts et accessibles depuis longtemps. On passe souvent par l’humour jubilatoire (Douce, irrésistible hymne à la paresse ou Toute La Nuit, ode à un truc qu’on peut faire dans un lit à deux toute la nuit). Et puis, on trouve aussi l’ultra efficace I’m Not Into Hop, en duo avec le rappeur Faf Larage, un Rap’n’Roll explosif qui mêle riffs de guitares Metal et beats Hip Hop. Une chanson qui prouve une fois de plus qu’Arno est à l’aise partout. Je sais que je vais encore me répéter (et sûrement vous fatiguer) en vous incitant à écouter Arno, mais ce type là est sûrement un des derniers vrais hommes libres du Rock européen. Et c’est le genre de chose qui s’entend. Alors écoutez la différence.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.arno.be

Et la vidéo de Mourir A Plusieurs : ICI


Maximo Park : Our Earthly Pleasures

Titres

Girls Who Play Guitars
Our Velocity
Books From Boxes
Russian Literrature
Karaoke Plays
Your Urge
The Unshockable
By The Monument
Nosebleed
A Fortnight's Time
Sandblasted And Set Free
Parisian Skies


Pas forcément facile de sortir la tête de l’eau quand on a choisi de faire dans le Rock coloré 80’s. Il y a du monde au portillon et forcément l’embouteillage guette. Pas facile de se distinguer de la concurrence, pas évident de se faire remarquer. Et même pour Maximo.Park qui s’était déjà fait connaître avec un A Certain Trigger plutôt réussi, la suite de l’aventure n’est pas forcément plus facile pour autant.

Et pourtant, ce deuxième opus possède tout un tas d’atouts. D’abord parce qu’il contient autant de bonnes chansons que le premier album. Et ensuite parce qu’il contient toujours ces mélodies Pop entraînantes suffisamment marquantes pour qu’on éprouve l’envie de se repasser l’album. Il y a aussi chez Maximo Park un petit côté tellement british qu’il en deviendrait presque gênant. Un peu comme si le groupe essayait de mettre dans sa musique un peu de tout ce qui fait le Rock anglais des années 00. On y trouve par exemple le lyrisme d’Idlewild, le côté dansant des Franz Ferdinand ou encore les accélérations soniques à la Bloc Party. Que de belles références. Le seul problème, c’est que les chansons de Maximo Park ne se débarrassent jamais vraiment de ces influences. Du coup, elles deviennent encombrantes et donnent une impression de déjà entendu, presque de caricature du Rock à l’anglaise.

Pourtant, les chansons de Maximo Park sont pour la plupart assez réussies. Ce mélange de mélodies Pop et de lyrisme Rock est agréable à écouter, mais il faut bien avouer que ça ne décolle jamais vraiment et que leurs confrères font mieux avec à peu près les mêmes ingrédients. Aucune surprise ici, on reste dans la norme, dans le convenu. C’est assurément le plus grand défaut de ce Our Earthly Pleasures qui fait parti de la catégorie des albums qu’on risque fort d’oublier sur une étagère après quelques écoutes pourtant agréables. Le genre de disque auquel on ne trouve aucun défaut flagrant, mais aucune qualité marquante à laquelle on pourrait se raccrocher. Et pourtant, et c’est bien le plus agaçant, on devine sous ce travail assez scolaire tout un tas de qualités qui ne demandent qu’à s’exprimer mais qui restent malheureusement inexploitées. On sent que les possibilités de sortir du lot sont là, mais malheureusement laissées en friche. Une chanson comme The Unshockable, une des rares qui ose sortir des conventions, une de celles où le groupe donne l’impression de se laisser aller à créer vraiment, est un délicieux bolide Rock qui se fout de savoir si il doit rouler à droite (ou à gauche puisqu’il est anglais). Là, ça roule au milieu, ça prend toute la place et ça a enfin de la gueule. Il n’y a plus qu’à espérer que les Maximo Park se décoincent un peu pour exprimer toutes les qualités qu’on devine sous le joli vernis de ce Our Earthly Pleasures. Suite au prochain épisode.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.maximopark.com

Et la vidéo de Books From Boxes : ICI



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