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4 mai 2009
Titres Douzième album solo du mythique trio
anglais. Douzième étape d'une carrière marquante qui a vu ce petit groupe
de garçons coiffeurs du début des années '80 devenir un des fleurons de la musique électronique
en particulier et du Rock en général. Un parcours qu'on aurait eu bien du
mal à imaginer après leurs tous premiers albums. Depuis longtemps, on guette des signes
de lassitude ou de redite. On se dit qu'aucun groupe ne peut être toujours
devant, toujours inventif, toujours brillant. Il n'y a qu'à regarder un
peu autour, les groupes du même âge issus du début des 80's, pour s'apercevoir
que ce mal qu'on appelle l'usure a touché pas mal d'entre eux qui pour la
plupart tournent en rond depuis déjà pas mal de temps. Mais Depeche Mode,
avec son dernier Playing The Angel nous avait balancé en pleine
figure un des 2 ou 3 meilleurs albums de son histoire. Plus de 25 ans après
sa création. Qui peut en dire autant autour d'eux ? C'est donc d'une oreille heureuse
et forcément sûre d'elle que j'aborde la première écoute de ce Sounds
Of The Universe. Mais je dois bien dire que ce premier contact m'a
quand même un peu refroidi. Sounds Of The Universe n'est pas ce
genre d'album capable de mettre tout le monde d'accord. En un mot, il n'est
pas du niveau de Playing The Angel et généralement en dessous ce
qu'ils sont capables de faire. La faute à une moitié de chansons sans inspiration
qui plombent le bilan final. Pourtant, ça démarre en fanfare avec un In
Chains lent tout entier basé sur la voix d'un Dave Gahan qui soit dit
en passant donne l'impression de chanter de mieux en mieux sur chaque nouvel
opus. Le très Rock Hole To Feed, écrit par Dave Gahan, et le single
Wrong, tellement typique du style Depeche Mode, donnent une belle
impression. Fragile Tension et surtout le très beau Little
Soul dans la veine la plus romantique de Martin Gore, donnent eux aussi
franchement le sourire. C'est sur la deuxième moitié de l'album que ça se
gâte un peu. A partir d'un In Sympathy aux sonorités très orientées
Dance, mais finalement assez insipide. Peace qui lui emboîte le
pas, tout en langueurs qui rappellent un peu des sonorités anciennes période
Some Great Reward, retient un peu plus l'intérêt mais sans emballer
vraiment. Puis arrive Come Back, encore
une fois signée Dave Gahan. Mais avec cette chanson, il montre surtout ses
limites dans ce domaine. Lui laisser plus de place au niveau des compositions
est forcément une bonne idée compte tenue de son importance dans le groupe.
Mais quand on n'a pas grand-chose à dire, il vaut mieux se taire et laisser
parler les autres. On a ensuite droit à Spacewalker, un instrumental
qui semble ici totalement décalé et n'offre pas grand intérêt. Perfect
et son joli refrain est déjà nettement plus intéressant et a au moins le
mérite de redonner une petite étincelle à un album qui ronronne. Miles
Away/The Truth Is, troisième et dernier morceau écrit par Gahan, intrigue
et déstabilise franchement au milieu de tous ces titres au format assez
convenu. L'association des guitares dissonantes et d'une rythmique lourde
est plutôt inhabituelle chez Depeche Mode, mais c'est une des belles réussites
de l'album. Malheureusement, ce ne sera qu'un feu de paille. Jezebel,
chantée par Gore est désespérément plate et Corrupt qui termine
l'expérience Sounds Of The Universe, ne décolle pas non plus, nous
privant d'une fin d'album un peu plus mémorable. Une impression mitigée donc pour ce
douzième album des anglais qui sort sous pas moins de quatre formats différents,
qui vont du CD simple chroniqué ici au coffret collector grand luxe qui
contient pas moins de trois CD avec inédits et remixes, un DVD, des cartes,
posters et badge sans oublier deux livrets de 84 pages. Ouf… Ce disque me
donne l'impression que le nouveau consensus trouvé par le duo Gore / Gahan
(chacun écrit, chacun chante, chacun sa place) a déjà atteint ses limites.
Comme si les conflits permanents entre ces deux hommes là étaient finalement
le moteur créatif de Depeche Mode. Aujourd'hui que la paix est revenue entre
eux, ça ronronne et on s'ennuierait presque.
La vidéo de Wrong
Titres La seule chose dont on est à peu près
sûr avec Archive depuis son premier Londinium, c'est que chaque
nouvel album marque une étape, qu'il sera toujours différent du précédent
et verra le groupe aller là où on ne l'attend pas forcément. Quoi de commun
entre un Londinium planant qui expérimentait la veine Trip Hop
et un Noise sombre et Floydien ? Pas grand-chose si ce n'est le
noyau dur Darius Keeler / Danny Griffiths qui assure la direction musicale
depuis le début. Et puis entre les deux, il y a eu You All Look The
Same To Me, leur meilleur album et sûrement leur plus marquant. Mais
c'est déjà une autre époque. Depuis Lights, Archive a démarré une
nouvelle phase qui essaye de marier ses amours électroniques et cette Pop
Floydienne qui leur a si bien réussi par le passé. Controlling Crowds
est la suite pour une fois presque prévisible de Lights. Pour se fondre encore un peu plus
dans l'esprit du Rock progressif des 70's, Controlling Crowds est
un concept album à l'ancienne, avec des chapitres clairement marqués. Et
il raconte une histoire. Comme on le devine à travers son titre, il parle
du contrôle et de la manipulation des masses, sujet forcément tristement
d'actualité. Et pas qu'en France apparemment. Mais là où Nine Inch Nails
avec Year Zero et Porcupine Tree avec Fear Of A Blank Planet
avaient brillamment créés de toute pièce un univers pour nous raconter le
même genre d'histoire, Archive nous ressort ce thème rebattu avec
nettement moins de personnalité et d'imagination. En fait, Controlling
Crowds est divisé en trois parties bien distinctes. La première est
très influencée par le Rock progressif, mâtiné ici ou là de rythmiques Trip
Hop. Ce premier volet est très réussi, avec des chansons comme Controlling
Crowds à la construction classique qui démarre dans la discrétion
pour ensuite imposer sa mélodie hypnotique, l'excellent Bullets
qui emporte tout sur son passage ou encore le plus Trip Hop Quiet Time
qui rappelle la période Londinium. Là, le dosage entre modernité
sonore et format classique des chansons est parfait. C'est du Archive comme
je l'aime, quand les chansons ont du souffle et qu'il réussit à créer un
pont entre les années '70 et les années '00. La deuxième partie est nettement
plus Electro et actuelle dans sa forme, avec une alternance de voix de sexes
et de styles différents qui vont de la lente mélopée féminine (Collapse/Collide)
au Rap (Bastardised Ink) en passant par un clonage du style Portishead
(Whore). C'est à mon avis la partie la moins convaincante de l'album
qui manque ici complètement d'unité et de ligne directrice claire. Quant à la troisième partie, elle
est plus apaisée. Elle démarre de façon contemplative avec un Chaos
très orchestral qui se voudrait grandiose mais n'en a pas vraiment les moyens.
Du coup, il tombe à plat. Par contre, Razed To The Ground sonne
un peu comme du Nine Inch Nails lent assaisonné à la sauce Rap. Nettement
plus aventureux, il est aussi nettement plus convaincant. L'album se termine
par un Funeral qui au niveau du style fait le lien avec les chansons
du début du disque. Ce nouvel album d'Archive est finalement
un des rares où on ne voit pas le groupe faire évoluer sa musique. Controlling
Crowds ressemble à une relecture de l'ensemble de leur carrière. Et
seule la première partie est vraiment une réussite avec cinq chansons brillantes
qui justifieraient à elles seules l'achat du disque. Pour le reste, le duo
Keeler / Griffiths pioche des idées dans son passé, en rajoutant souvent
beaucoup d'électronique à sa Pop mais en revenant par moments à ses amours
70's. Rien de bien nouveau donc. Controlling Crowds, malgré son
côté concept album qui pourrait donner une illusion d'innovation, n'est
finalement que le disque d'un groupe qui semble aujourd'hui en manque d'inspiration.
Je ne doute pas une seconde que le prochain album verra le groupe se remettre
une nouvelle fois en question, comme il l'a déjà fait si brillamment par
le passé. En attendant mieux, réécoutez donc You All Look The Same To
Me, l'album d'un groupe au sommet de son art.
La vidéo de Bullets
© Copyright 2009 Why Not ?
In Chains
Hole To Feed
Wrong
Fragile Tension
Little Soul
In Sympathy
Peace
Come Back
Spacewalker
Perfect
Miles Away/The Truth Is
Jezebel
Corrupt
Pour plus d'nformations, le site officiel :
Archive : Controlling Crowds
Part 1
Controlling Crowds
Bullets
Words On Signs
Dangervisit
Quiet Time
Part 2
Collapse/Collide
Clones
Bastardised Ink
Kings Of Speed
Whore
Part 3
Chaos
Razed To The Ground
Funeral
Pour plus d'nformations, le site officiel :