Titres
L'invitation
Cet Air Etrange
L'adorer
Les Fleurs De L'interdit
Boulevard Des Capucines
Toi Jamais Toujours
Un Merveilleux Eté
Sur La Terre Comme Au Ciel
La Vie Continuera
Cap Falcon
Dans le boitier du CD de L'invitation,
on trouve un petit carton qui récapitule la discographie complète d'Etienne
Daho. Ca m'a permit de me rendre compte que j'avais la totalité de ses
albums studio sur mes étagères et que beaucoup d'entre eux ont finalement
laissés une trace spéciale dans ma mémoire. Il suffit de revoir une pochette
pour que l'une ou l'autre des chansons me revienne instantanément en mémoire.
Surtout Paris Ailleurs qui reste pour moi son meilleur. Et si
je prends la peine de faire le point sur les chanteurs français que je
continue à suivre après plus de 20 ans de bons et loyaux services, un
truc me saute aux yeux : Daho est finalement le seul a avoir traversé
tout ce temps en gardant toute mon estime. Mieux que ça, il a même fini
par gagner ses galons de chanteur important pour moi. Et tout ça dans
la plus parfaite discrétion, en tout point conforme à son image. Pas si
évident à deviner ça à l'époque des premiers albums. Oui mais voilà, toujours
légèrement décalé, toujours un peu trop dandy british, toujours suffisamment
exigeant pour ne jamais tomber dans la varièt' à la française, Daho a
su durer et marquer de son empreinte la Pop française.
Le petit dernier d'Etienne Daho
est dans la lignée de ce que le chanteur a pu nous offrir jusque là, c'est-à-dire
suffisamment exigeant pour sortir du lot. Mais il met encore plus en lumière
l'élégance de ces chansons. Sur L'invitation, les textes sont
plus intimes que d'habitude, comme si pour la première fois ou presque,
il se laissait aller à enlever un morceau de sa carapace. Il a su aussi
s'entourer à nouveau de certains des complices qui ont le plus marqués
sa carrière, comme Xavier Geronimi, Jérome Soligny ou surtout les indispensables
Edith Fambuena et Jean Louis Pierot (Les Valentins). Avec un entourage
comme celui là, L'invitation ne pouvait être que bon. Et c'est
le cas, bien sûr. Mieux que ça, même.
Depuis Paris Ailleurs,
je reste bien souvent sur ma faim. Les albums de Daho sont toujours agréables,
sans grave faute de goût, mais pour moi il y manquait souvent cette chair
et cette complicité qui m'avaient tellement plus sans le passé. L'invitation
renoue avec le meilleur de Daho et il contient des chansons qui resteront
parmi ses plus belles ou ses plus efficaces. Il n'y a qu'à écouter le
premier single L'invitation, pour s'apercevoir que le rennais
a décidé de se recentrer sur ce qu'il sait faire de mieux : une Pop anglophile
largement teintée d'influences gainsbouriennes. C'est assez évident tout
au long de cet album qui fleure bon le son du Gainsbourg époque Melody
Nelson. Ecoutez donc le son de la basse, ça rappelle forcément des
souvenirs. La production d'Edith Fambuena, en collaboration avec Etienne
Daho ressemblerait presque à un hommage au Maître Serge. Mais les chansons,
elles, restent du Daho pur jus.
Un bon nombre de titres de cet album
sentent bon le single imparable (Obsession, Les Fleurs De L'interdit,
Sur La Terre Comme Au Ciel). L'autre moitié des titres est plus intimiste
(L'adorer, Boulevard Des Capucines, Toi Jamais Toujours, La Vie Continuera,
Cap Falcon). Mais le thème central de la plupart des textes reste
la rupture, la séparation. Brutale ou insidieuse, voulue ou subie, douloureuse
ou synonyme de nouveau départ, elle est partout dans L'invitation.
Jusqu'à ce Boulevard Des Capucines qui évoque une rupture sûrement
encore plus brûlante que les autres, celle de ce père parti quand Etienne
Daho était encore enfant et réapparu à l'improviste un soir de concert
à l'Olympia. Ce soir là, le chanteur au sommet de l'affiche a refusé de
revoir ce père pour lui inconnu. Ca donne la chanson la plus belle de
tout son répertoire, une sorte de message de paix universel dans lequel
on peut tous trouver quelque chose à méditer.
Comme cette photo de pochette où
Etienne Daho se transforme en ombre devant un rayon de soleil éclatant,
L'invitation est certainement son album à la fois le plus profond
et le plus intime tout en étant aussi le plus lumineux de tous. Le plus
optimiste aussi. L'optimisme d'un chanteur de 50 ans qui semble avoir fait la paix
avec certains de ses vieux démons pour pourvoir enfin regarder l'avenir
bien en face.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.etiennedaho.com
Et la vidéo de L'invitation :
ICI
Turin Brakes : Dark On Fire
Titres
Last Chance
Ghost
Something In My Eye
Stalker
Other Side
Dark On Fire
Real Life
For The Fire
Timewaster
Bye Pod
Here Comes The Moon
New Star
Qu'est ce qui a bien pu arriver
aux Turin Brakes ? On se demande bien quelle bassine de potion magique
ils ont pu croiser. Mais finalement, si on se penche un peu plus sur leur
cas et si on réécoute le précédent Jack In A Box, on peut déjà
y déceler les graines qui vont éclore dans ce Dark On Fire. Déjà
à l'époque, les deux anglais nous donnaient quelques pistes qui conduisent
à leur musique d'aujourd'hui.
Jusque là, les changements d'un
album à l'autre étaient plutôt timides. Leur Folk Pop restait toujours
elle-même et on ne leur en demandait pas plus tellement c'était à chaque
fois délicieux. Turin Brakes, c'est deux guitares acoustiques au dessus
desquelles dansent deux voix d'or. C'est comme ça depuis le début et c'est
comme ça qu'on les aime. Mais voilà, qu'on le veuille ou non, Dark
On Fire marque un tournant dans leur discographie. Ce nouvel album
continue d'élargir le champ d'exploration du groupe. Le tempo s'accélère
souvent, la guitare électrique s'impose sur beaucoup de titres. Les deux
copains de lycée délaissent de plus en plus souvent leur Folk solaire
pour aller vers une Pop beaucoup plus consensuelle. Le problème principal
aujourd'hui, c'est que le Turin Brakes de Dark On Fire ressemble
à beaucoup d'autres choses déjà entendues ailleurs. On pense par exemple
souvent à Travis. Leur musique si unique et immédiatement identifiable
devient nettement plus passe partout, voire même calibrée. Leur principale
qualité, cette complicité chaleureuse et communicative, est souvent absente.
C'est vrai, les chansons sont impeccables, les mélodies toujours haut
de gamme, les harmonies toujours tirées au cordeau, mais il manque ce
petit frisson de plaisir qu'ils savaient nous offrir sur les disques précédents.
Les singles Stalker et Timewaster sont des chansons
carrossées pour aller loin et plaire au plus grand nombre. Si ça peut
permettre d'élargir leur audience ce sera pas mal, mais personnellement
j'en doute. Sur ce genre de marché de la Pop tendance ligne claire, il
y a déjà profusion de marchandises. Mais attention, qu'on ne s'y trompe,
considéré indépendamment du reste de la discographie du groupe, Dark
On Fire est un bon album. Un bel exemple de Pop à l'anglaise, élégante
et toute en finesse. Mais c'est tout.
Il reste quand même quelques chansons
" à l'ancienne ", sans rajouts excessifs et où on retrouve cette sensation
de chaleureuse proximité. Comme par hasard, ce sont les plus touchantes
(Something In My Eye, Dark On Fire, New Star ou By Pod).
De là à dire que les Turin Brakes se trompent de direction et sont en
train de s'égarer, il y a un pas que je ne franchirais pas aujourd'hui.
Avant de se prononcer, il faudra attendre de voir ce que sera la suite.
En attendant, ce Dark On Fire reste quand même un agréable moment.
Par contre, je ne suis pas du tout persuadé de l'écouter de nouveau dans
5 ou 6 ans, comme c'est encore le cas pour leur magnifique The Optimist
Lp.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.turinbrakes.com
Et la vidéo de Stalker :
ICI
© Copyright 2007 Why Not ?