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3 novembre 2003


Tonalité entièrement électronique pour cette semaine avec le deuxième essai parfaitement transformé par UNKLE et un double CD pour patienter en compagnie des Chemical Brothers.




UNKLE : Never, Never Land

Titres

Back And Forth
Eye For An Eye
In A State
Safe In Mind (Please Get This Gun From Out My Face)
I Need Something Stronger
What Are You To Me?
Panic Attack
Invasion
Reign
Glow
Inside


Le projet UNKLE avait déjà accouché en 1998 d’un album passionnant. Psyence Fiction mêlait musique électro, techno, Pop, Rock avec un bonheur rare. L’album avait été démoli par la critique, mais pour moi, il y avait plus de morceaux réussis que de ratages, le son était colossal et les invités bien choisis (Richard Ashcroft et Thom Yorke notamment). Psyence Fiction était le résultat de la collaboration fructueuse de James Lavelle et DJ Shadow. Never, Never Land sera le fruit de la collaboration du toujours fidèle James Lavelle et de Richard File, pour remplacer DJ Shadow qui n’a pas souhaité poursuivre l’aventure.
J’attendais depuis longtemps une suite à Psyence Fiction, alors quand j’ai entendu parler de Never, Never Land, mon sang n’a fait qu’un tour. Et je dois avouer que la première écoute de ce nouvel album est assez déconcertante. Le remplacement de DJ Shadow par Richard File a radicalement changé le son de UNKLE. Le son énorme et les rythmiques puissantes ont laissés place à des morceaux beaucoup plus atmosphériques, voire même planants. La tonalité de l’album est dans l’ensemble beaucoup plus calme. L’autre différence majeure est que, autant Psyence Fiction était une suite de morceaux très différents les uns des autres, autant cet album donne une impression de cohésion beaucoup plus grande. Contrairement à son prédécesseur, il donne la sensation d’avoir été enregistré dans une même unité de temps et de lieu. Le son est toujours aussi travaillé et précis, superbe donc. L’autre changement est que malgré la variété de style des chanteurs invités (Josh Homme de Queens Of The Stone Age, 3D de Massive Attack, Ian Brown des Stone Roses et Joel Cadbury de South, plutôt éclectique tout ça), tout le monde s’est fondu dans le moule ambiant et personne ne tire la couverture à lui. Ca, c’est assez rare dans ce genre d’entreprise pour être souligné.
Passée l’intro Back And Forth, ça démarre de façon plutôt Rock et réussie avec Eye For An Eye, chanté par Norman Whitfield du groupe The Undisputed Truth, morceau à mi chemin entre chanson et BO de film. On a presque l’impression de voir défiler les images. In A State lui emboîte de belle manière. Avec ce morceau, on entre doucement dans le style principal de l’album, fait de thèmes assez lents et très orchestraux. On n’est pas vraiment loin du dernier Massive Attack. Le côté glacial en moins. Safe In Mind, superbement chanté par Josh Homme, est probablement la chanson la plus originale du disque, mélangeant habilement mélopée synthétique éthérée et Rock tordu. Pas mal du tout. I Need Something Stronger, est un très bel instrumental planant dans lequel il faut se laisser immerger. Fermez les yeux et vous aurez l’impression de flotter entre deux eaux. Presque de la musique de relaxation, s’il n’y avait pas ces collages vocaux au milieu pour nous rappeler qu’on est dans un album de UNKLE. Vraiment très beau. What Are You To Me est une belle ballade acoustique qui fait le lien entre le calme du morceau précédent et le retour à l’électro de Panic Attack aux sonorités rythmiques étrangement indiennes. Invasion nous rapproche une nouvelle fois de l’univers de Massive Attack. Pas par la musique mais par la voix, celle de 3D, immédiatement reconnaissable, qui se fond avec bonheur dans ce morceau qu’on croirait taillé sur mesure pour lui. Beau et envoûtant. Une des plus belles réussites de ce disque. Tout comme Reign, superbe chanson dans le style de The Verve, habitée par un Ian Brown retrouvé. Glow, joli morceau lent et planant, ralenti une nouvelle le rythme pour nous emmener doucement vers une fin de voyage qui a pour titre Inside. Une fin de voyage tout en douceur et en nuances, légère comme une plume.
Never, Never Land est donc pour moi une très belle réussite. A mon avis supérieure à Psyence Fiction, car les morceaux sont tous plus intimes et personnels. Ils nous sont donc forcément plus proches. Et s’il n’y a dans ce disque, aucun morceau à ressortir plus qu’un autre, c’est que le voyage mérite d’être fait dans son intégralité, sans en oublier aucune étape.


Pour plus d'informations, le site officiel :
www.unkle.com




The Chemical Brothers : Singles 93-03

Titres

CD 1

Song To The Siren
Leave Home
Setting Sun
Block Rockin' Beats
The Private Psychedelic Reel
Hey Boy Hey Girl
Let Forever Be
Out Of Control (Edit)
Asleep From Day
Star Guitar
The Test
Get Yourself High
The Golden Path

CD 2

Not Another Drugstore (Planet Nine Mix)
The Duke
If You Kling To Me I'll Klong To You
Otter Rock
Morning Lemon
Galaxy Bounce
Loops Of Fury
Delik
Elektrobank (Live)
Under The Influence (Mix 2)
Piku Playground (Live)



Eux ont vraiment inventé quelque chose. C’était il y a dix ans. Ils ont réussi à réconcilier fans de Techno et fans de Rock. Ils ont réussi à les faire danser sur les mêmes pistes et en même temps. Pas mal comme exploit. Ils ont inventé ou en tout cas popularisé (au même titre que The Prodigy) un truc appelé le Big Beat. Rythmiques énormes, basses vrombissantes, mélodies passées en boucle. Vous avez la recette Chemical Brothers. Mais si c’était si simple, on aurait eu droit à des dizaines d’autres réussites du même genre. Eux, ont été l’exception. Le groupe (un duo en fait) devenu énorme. Alors pourquoi ? Probablement parce qu’avec leurs co-locataires de The Prodigy ils ont été les seuls à réussir à marier aussi bien la Techno avec le Rock.
En fait, Ed Simons et Tom Rowlands, les deux têtes des Chemical Brothers sont au départ des fans de Rock avoués. Mais des fans de Rock qui ont toujours eu l’impression qu’avec un petit je ne sais quoi en plus, certains morceaux auraient pu atteindre une autre dimension et devenir d’énormes machines à danser. Ils ont donc pris les choses en mains et l’ont fait par eux même. Le résultat a probablement dépassé leurs espérances les plus délirantes. Ca fait maintenant 10 ans que ça dure. Et quatre albums. Mais pas de panique, cette compilation de leurs singles n’annonce pas leur mort. Un prochain album est prévu pour 2004. Ce disque sert uniquement a marquer le coup et surtout à nous rappeler qu’on a passé de sacrés bons moments avec leurs disques. Mais si ce disque n’était qu’un simple best of, il n’aurait rien de vraiment indispensable, malgré les deux inédits qui le termine. Ce qui le rend indispensable, c’est le second CD, disponible en édition limités seulement (alors dépêchez vous) rempli de raretés en tous genre. La réunion de ces deux CD en fait un objet qui doit trôner obligatoirement dans toute bonne discothèque.
Sur le premier disque, on a donc droit à un récapitulatif complet de leurs singles (pour info, la version anglaise du CD ne comporte pas exactement les mêmes morceaux). On a bien sûr l’inusable Block Rockin’ Beats, synthèse idéale entre la Dance et le Rock, et morceau par lequel je les ai découvert, le toujours aussi efficace Hey Boy Hey Girl, Let Forever Be (bien) chanté par le si sympathique Liam Gallagher d’Oasis, Out Of Control calibré spécialement en hommage à New Order, avec Bernard Sumner au chant et le génial The Test en compagnie de Richard (je suis partout) Ashcroft. Les deux inédits présents en fin de disque ont pour titres Get Yourself High et The Golden Path. Le premier est un mélange réussi Techno-Rap alors que le second, à mon avis bien plus réussi, est une collaboration avec Wayne Coyne des Flaming Lips, à mi chemin entre les Pet Shop Boys et New Order. Pas de surprise, donc, sur ce premier disque, pas de prise de risque non plus. On a ici uniquement les singles déjà connus. En un mot, un simple best of avec ses habituels inévitables inédits pour mieux vendre.
La vrai bonne raison d’acheter ce disque, pour tout fan du groupe, se situe sur le l’autre CD. Le deuxième disque contient un peu de tout, à commencer par un très Rap et très tonitruant Not Another Drugstore. Les autres temps forts de ces bonus sont The Duke, brillant et indispensable exercice de style, du pur Chemical Brothers, Galaxy Bounce et surtout Loops Of Fury qui auraient eu tout à fait leur place en tant que single sur l’autre CD, mais on ne refera pas l’histoire. Delik et la version live d’Elektrobank méritent aussi le détour.
Voilà donc une bonne façon de faire connaissance avec ce groupe (mais pour les découvrir aujourd’hui, il faudrait vraiment que vous ayez vécu loin de tout pendant 10 ans), ou pour ceux qui connaissent, ça permettra de patienter jusqu’au prochain album prévu pour l’année prochaine.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.thechemicalbrothers.com



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