Archives - Artistes - Accueil - Liens


3 mai 2004


Le californien Gus Black nous offre un superbe album complètement intemporel, pendant que les français de Phoenix jonglent avec le temps et les époques.




Gus Black : Uncivilized Love

Titres

Cadillac Tears
Dry Kisses
When You Go
12345
City Life
Violent Rain
Paranoïd
Over A Great Wall
Catch Your Breath
Debut
Never Before Our Time
Despacio
Uncivilized Love


Quand j’ai démarré ce site, c’était dans le but d’essayer de faire connaître la musique que j’aimais, les artistes que je trouvais importants. Mais petit à petit, c’est devenu aussi pour moi l’occasion de devenir encore plus curieux de tout. A force de discussions, de rencontres et de conseils avisés, j’ai eu l’occasion de découvrir pas mal de musiciens que je ne connaissais pas quand Why Not a vu le jour. Du coup, ce site a aussi eu pour moi l’effet inverse de celui prévu au départ. Il m’a fait connaître beaucoup de groupes ou artistes passionnants. Le dernier en date s’appelle Gus Black.
Pour ma part, il y a encore quelques semaines, je ne connaissais même pas son existence. Et pour en avoir discuté autour de moi, je sais que je suis loin d’être le seul dans ce cas. Et pourtant, et encore une fois, la musique de ce type là vaut le détour. En allant visiter son site web, j’ai pu apprendre que Uncivilized Love est son troisième album et que son prédécesseur, Word Mouth Parade a une belle réputation. En dehors de ça, je ne sais pas grand chose de Gus Black, si ce n’est qu’il vient d’avoir un enfant et qu’apparemment, ça a modifié pas mal de choses dans sa vie, y compris dans ses chansons, apparemment plus intimistes aujourd’hui que par le passé. En fait, Gus Black fait une musique qu’on attend pas vraiment, venant d’un californien pure souche comme lui. Si vous êtes comme moi, dès que vous entendez le mot Californie, il vous vient instantanément tout un paquet d’idées préconçues et de lieux communs : le soleil, les plages, le surf, un gouverneur musclé équipé d’un balai et surtout le Hard Rock, le Metal, le Hardcore, bref, tout un tas de musiques musclés, voire dopées à la gonflette. Gus Black fait forcément un peu décalé par rapport à tout ça. Sa musique à lui est fine et délicate. Elle joue sur la subtilité des sentiments, sur les nuances de lumière. Sa musique est une sorte de Pop douce-amère (bittersweet, comme on dit là bas) qui vous attrape par la corde sensible pour ne plus vous lâcher ensuite. Comme pas mal d’autres albums qui s’installent pour un moment dans votre vie, à la première écoute ce disque est très agréable, facile et léger. Mais surtout, il vous laisse une irrésistible envie de le réécouter dans la foulée pour goûter à nouveau tel morceau qui vous a touché plus que les autres ou tel passage qui a fait vibrer quelque chose de spécial en vous. Si vous le réécoutez, c’est foutu. Il ne quittera plus votre lecteur pendant un bon moment. Et vous allez gonfler tout le monde avec ce disque que vous trouvez si beau.
L’avantage avec ce site, c’est que vous êtes libre d’arrêter de lire cette chronique quand vous voulez. Si ça vous gonfle, vous pouvez passer à autre chose. Pour mes proches, c’est parfois plus pénible… Bref, pour ceux qui vont continuer à lire cette chronique, sachez que Uncivilized Love fait partie des très beaux albums de ce début d’année (il sort seulement chez nous, alors qu’il existe depuis un an aux Etats Unis). Entre le joliment Trip Hop Cadillac Tears qui ouvre l’album, le classique Pop-Folk Dry Kisses ou le sublime et lumineux When You Go, on ne sait plus ou donner de la tête. Tout est parfait. Il y a chez Gus Black pas mal de points communs avec un David Gray au meilleur de sa forme. On retrouve la même intimité et le même désir de partager ses émotions, comme dans Violent Rain par exemple.
Au milieu de l’album, on a droit à la reprise la plus improbable qui soit : Paranoïd de Black Sabbath. Si vous connaissez le morceau original, vous savez que c’est l’exemple le plus parfait de ce que le Heavy Metal à pu produire de plus lourd et basique. Gus Black a réussi a réussi à en extraire la quintessence, cette sorte d’ambiance bancale et dérangeante, en gommant tout le décorum superflus. Superbe exercice de style. Le style, voilà peut être ce qui caractérise le mieux sa musique. Une Pop légère, discrètement et subtilement agrémentée de cordes. Mais l’élément central de ce disque, c’est un homme seul et sa guitare. Uncivilized Love est l’album d’un artiste solitaire dans la grande tradition des troubadours à l’américaine. La ballade Catch Your Breath est dotée d’un refrain dont on ne se détache pas si facilement, à l’égal du plus nerveux Never Before Our Time, alors que la chanson Uncivilized Love est la version dépouillée et acoustique de City Life écouté un peu plus tôt sur cet album.
Parfait est le mot qui convient le mieux pour qualifier ce disque idéal pour la saison, parce que plein de sève et qui nous aide à sortir de notre léthargie hivernale pour redécouvrir le monde, ses couleurs, ses odeurs. Et ça fait un bien fou.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.gusmusic.com




Phoenix : Alphabetical

Titres

Everything Is Everything
Run Run Run
I'm An Actor
Love For Granted
Victim Of The Crime
You Can't Blame It On Anybody
Congratulations
If It's Not With You
Holdin' On Together
Alphabetical




Dans le genre valeur sûre de l’Electro-Pop française, on connaissait déjà quelques valeurs sûres comme Air, Daft Punk ou encore les plus aventureux Overhead. Aujourd’hui, on peut considérer qu’on en tient une autre. Phoenix se présente comme une belle alternative et Alphabetical risque fort de les installer tout en haut.
Si on continue à essayer de comparer le quatuor Phoenix avec le duo Air, Phoenix se présente comme plus Pop, plus chantant et moins atmosphérique. Leur musique est plus classique dans sa forme, comme dans le parfait single Everything Is Everything. Idéale chanson Pop qui retient l’attention et reste en tête dès la première écoute. Phoenix a aussi choisit de chanter en anglais, ce qui lui réussit puisque sa renommée dépasse largement nos frontières et qu’il s’exporte bien. D’ailleurs, à les écouter, comme pour leurs collègues cités plus haut, on a du mal à imaginer que ce groupe là est français. Absolument rien ne le laisse transparaître. Pas plus le style musical que la maîtrise de la langue. Je trouve d’ailleurs intéressant de voir qu’en ce moment, dans le sillage de cette French Touch qui commence à s’essouffler, on se trouve aujourd’hui devant deux catégories bien distinctes de groupes français. Ceux, de plus en plus nombreux, qui par choix font le pari de l’internationalisation et les autres qui par choix ou plus souvent par obligation restent cantonnés au marché francophone. Ceux qui ont fait le pari du tout anglais dans le texte réussissent fort bien et n’ont pas à le regretter. Mouvement de fond ou saute d’humeur ? On fera le bilan dans quelques années.
En tout cas, en ce qui concerne Phoenix, le résultat est franchement réussi. Quand on écoute une chanson aussi bien foutue que Run Run Run, subtile chansonnette Folk qui aurait gentiment abusée de l’Electro, on se dit forcément que ce groupe là a trouvé quelque chose qui se rapproche assez de la formule magique. Beaucoup essayent de trouver l’équilibre entre chansons Pop classiques et nouvelles technologies. Peux y arrivent. Eux, si. Comme chez leurs collègues, on notera chez eux la même attirance pour les sonorités 70’s, le même goût pour une production ultra précise, le même amour du beau son bien léché. Alors, sur la première moitié de l’album, on se promène entre Pop-songs délicieuses et ballades douces et précises. Puis à partir de Victim Of The Crime, l’ambiance musicale change doucement pour s’orienter vers cette sorte de Funk-Pop qui semble être leur terrain de jeu favori. Grosse basse bien ronde, rythmiques chaudes. On change de registre. Et là ils paraissent encore plus à l’aise, dans cette sorte de Funk 70’s tendance cool qu’ils rhabillent à leur façon. Holdin’ On Together et le subtil Alphabetical respirent le soleil et la douceur à travers chaque son et chaque note. Caressants et charmeurs à souhait. Une musique qui sent franchement les vacances.
Phoenix tient là une belle recette musicale très fédératrice. Tout le monde peut y trouver son compte. En passant par la Pop, le Folk, le Funk, l’Electro, en sachant si intelligemment les unir et en les chantant en anglais, Phoenix s’ouvre d’ores et déjà des portes larges comme le monde. Et tout ça sans jamais tomber ni dans la facilité ni dans l’outrance. A déguster dès aujourd’hui en attendant la suite.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.wearephoenix.com



© Copyright 2004 Why Not ?