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2 mars 2009
Titres La parcours de Melissa Laveaux est
assez atypique. Voilà une canadienne, fille d'immigrés Haitiens qui, d'après
sa biographie, s'est mise à la guitare parce qu'elle a perdu le chèque qui
devait lui permettre de payer ses cours de piano. Ca c'est pour l'anecdote.
En fait, Melissa Laveaux semble avoir toujours été un peu en marge, un peu
différente et décalée. Toujours là où on ne l'attendait pas forcément. Déjà, sa culture natale anglophone
et nord américaine s'est trouvée mêlée à la culture francophone et créole
de ses parents. Cette dualité est particulièrement évidente quand on écoute
Camphor And Copper. Melissa Laveaux navigue entre ses différentes
langues, passant de l'anglais au français, puis au créole, en fonction du
thème et de la tonalité de la chanson. Le désir de faire cohabiter ces langues
aux sonorités et aux rythmes très différents l'a progressivement obligée
à s'inventer un style propre, assez particulier. Son jeu de guitare, très
percussif à base de cordes pincées et pas grattées, me rappelle assez celui
de Keziah Jones. Un style qui donne aux chansons un aspect instinctif assez
original. Et puis il y a aussi cette voix, qu'on sent puissante, mais qui
apparait surtout sensuelle et légèrement voilée. Une voix qui en impose,
une voix qu'on écoute. On peut se dire qu'elle n'est qu'une autre de ces
filles vaguement Folk qui chantent seules avec leur guitare. Mais on serait
loin du compte. Mélissa Laveaux, c'est bien autre chose. Son style musical est difficilement
identifiable, entre Folk, Pop, Jazz, effluves sud-américaines et ambiances
créoles. C'est un peu tout ça sans être rien en particulier. Ce qui la différentie
des autres, c'est justement ce style métissé et épicé, mais surtout cette
voix habitée et ce jeu de guitare si particulier qui donne un rythme unique
à ses chansons. J'en parle encore parce que je suis vraiment tombé sous
le charme. Ecouter My Boat sans tomber amoureux de cette musique
me parait impossible. Là elle passe de l'anglais au français en jouant sur
la musique des mots, sur le rythme différent des phrases d'une langue à
l'autre. La langue choisie pour une chanson semble dicter un style musical,
à moins que ça ne soit l'inverse. Les chansons en anglais sont très rythmiques,
celles en français souvent plus douces et celles en créole plus chaloupées.
Et tout ça avec juste une guitare, quelques percussions discrètes et ici
ou là un accompagnement complémentaire. Camphor And Copper est
de ces albums intimes et discrets qui parlent directement au cœur. Pour l'exemple, Dodo Titit
est une sucrerie créole dont on raffole vite, tout juste suivie par un Needle
In The Hay (reprise d'Elliott Smith) à la fois joueur et caressant.
Un peu plus loin on trouve un Akeelah's Heel mi-créole mi-jazz
impressionnant de feeling. Tout l'album est comme ça, surprenant et charmeur.
Et j'ai l'impression qu'il lui ressemble vraiment. Quand elle était gamine,
Melissa Laveaux devait être du genre à sauter dans les flaques, juste pour
écouter le bruit que ça fait ou pour voir la tête des adultes s'allonger.
Camphor And Copper est le genre d'album construit avec trois bouts
de ficelles (ou 6 cordes plutôt) et des tonnes de passion et d'amour. Et
ça s'entend. Ce premier album donne l'impression que la demoiselle possède
un potentiel énorme qui ne demande qu'à éclore devant nous. Alors, si vous
voulez vous rafraichir les oreilles et l'esprit, si vous en avez marre du
bourrage de crâne et que vous voulez vous réconcilier avec la musique, celle
qui a une âme, tentez l'aventure Melissa Laveaux.
Titres Je trouve plutôt amusant de constater
que le premier morceau de Merriweather Post Pavilion ressemble
fortement à du MGMT. Le suivant fleure bon les Fleet Foxes en version électronique.
Au royaume de la bidouille sonore, les sourds sont vraiment rois. En ce
début d'année il est de bon ton de s'extasier sur Animal Collective. Quand
on a bon goût, il est recommandé de pousser de petits cris d'extase devant
tant d'inventivité débridée, devant tant de génie en liberté. Bref, pour
ne pas passer pour le dernier des glands, il faut faire savoir qu'on aime
Animal Collective. On n'est pas forcément obligé d'écouter l'album, le principal
étant d'en parler. Et j'ai comme l'impression que c'est ce que beaucoup
ont fait. Ce petit préambule, plutôt inhabituel
chez moi, juste pour vous alerter un peu sur le contenu de ce disque. Vous
pouvez vous balader sur le net ou bien lire la presse spécialisée. Tous
les avis convergent, tout le monde est d'accord, ce groupe a du génie et
cet album est un chef d'oeuvre. L'album de 2009 à coup sûr. Si tout le monde
le dit, c'est que ça doit être vrai. Oui, mais voilà, apparemment je ne
suis pas tout le monde, puisque je ne suis pas forcément d'accord. Bon c'est
vrai, il faut bien reconnaitre à Panda Bear et ses complices un talent certain
de bricoleur de sons et d'architecte sonore hors du commun. C'est beau, c'est vrai, c'est inventif
et osé souvent, parfois troublant aussi. Mais peut-on parler de grand album
pour autant ? A mon avis non. Et pour une raison essentielle, cet album
regorge de tout ce que vous voudrez, ça part dans tous les sens et les structures
habituelles du Rock sont bien chamboulées, mais il lui manque une chose
essentielle pour moi : l'émotion. Merriweather Post Pavilion
est un exercice de style, parfois brillant c'est vrai, mais sûrement pas
un grand album. Parce que sincèrement, qui parmi ceux qui l'encensent aujourd'hui
aura le courage de se farcir régulièrement l'écoute de ce péplum sonore
? J'aimerai vraiment le savoir. A rechercher la perfection sonore, l'obsession
de l'invention par-dessus tout, les américains ont oubliés l'essentiel :
les chansons. Ici, on devine des mélodies fines comme des dentelles, des
harmonies magnifiques, mais elles sont souvent noyées sous des tonnes d'effets
souvent aquatiques ou réverbérants qui donnent l'impression d'écouter le
disque depuis le fond d'une piscine. Pas l'endroit rêvé, vous en conviendrez.
Et ici, le parallèle avec les Fleet Foxes saute littéralement aux oreilles.
Les deux groupes font une musique à la base assez voisine et le chant est
tout aussi paradisiaque, simplement, les uns ont réussi à sublimer les mélodies
en les rendant aériennes alors que les autres les ont noyées. Pourtant, on prend plaisir à écouter
ce disque. On arrive même à s'émerveiller devant certaines trouvailles sonores
ou devant la beauté de certains chœurs. Mais jamais on ne vibre, jamais
on ne frissonne. Jamais on ne ferme les yeux en se disant : putain que c'est
beau. Ce qui semble pourtant être le but recherché. La, on écoute cette
musique de l'extérieur, sans jamais vraiment y entrer. Tout le contraire
des TV On The Radio qui réussissent si brillamment à associer l'inventivité
et les chansons. Là, j'en arrive un peu à la même conclusion qu'avec l'album
Person Pitch de Panda Bear en solo, chroniqué ici il y a quelques
années. La recherche de l'expérimentation sonore suffit elle pour faire
un bon album ? Et pourtant, ici, il y avait de quoi faire avec des chansons
comme le sinueux In The Flowers, l'entêtant My Girls,
le presque tubesque Brothersport ou le plutôt joli No More
Runnin', entre autres. Le plus étrange, c'est que finalement,
je ne trouve pas cet album mauvais, mais il me parait tellement surestimé
qu'il en devient presque insupportable. Au final, j'ai l'impression que ce groupe
a surtout oublié que les chansons sont avant tout faites pour être aimées, pas forcément pour
être admirées. Pour une fois, je vous laisse vous faire votre propre opinion.
© Copyright 2009 Why Not ?
Scissors
My Boat
Chère Trahison
Ulysses
Interlude Haïti
Koudlo
Dodo Titit
Needle In The Hay
Interlude Voyeur
Games Of Unrest
Akeelah's Heel
I Want To Be Evil
Pour plus d'nformations, sa page Myspace :
Animal Collective : Merriweather Post Pavilion
In the Flowers
My Girls
Also Frightened
Summertime Clothes
Daily Routine
Bluish
Guys Eyes
Taste
Lion in a Coma
No More Runnin'
Brothersport
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :