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1er décembre 2008



Brett Anderson : Wilderness


Titres

A Different Place
The Empress
Clowns
Chinese Whispers
Blessed
Funeral Mantra
Back To You
Knife Edge
P. Marius


J'ai lu des choses assez hallucinantes à propos de cet album. Des trucs aussi sympathiques que " Un album totalement maladroit et ennuyeux comme jamais " ou " Brett Anderson a atteint sa ménopause artistique " et j'en passe. Bref, une unanimité négative comme j'en ai rarement vue. Des critiques où ne se contentent de casser le disque, mais où on s'attaque surtout à l'homme. Tout un tas de petites phrases qui font sûrement très plaisir à leurs auteurs respectifs (genre ouais, cassé !!), mais qui n'ont franchement pas seulement à voir avec la musique. Ou alors je n'y connais rien. Que le côté dandy Rock star de Brett Anderson soit agaçant et donne souvent envie de lui donner des coups de pieds, c'est un fait, mais de là à le descendre comme ça…

Je reste sur le souvenir de son précédent album, son premier en solo. Un disque très moyen qui me faisait dire à l'époque que les meilleures années de Brett Anderson étaient derrière lui. Le genre de disque qui ne rassurait pas vraiment sur sa capacité à œuvrer en solo, englué qu'il était à tenter inlassablement de refaire du Suede sans Suede. En moins bien, évidemment. Et voilà qu'arrive Wilderness, deuxième essai en solitaire. L'an dernier, en chroniquant le précédent, je regrettait que Brett Anderson n'ait pas osé (ou pas su) couper définitivement les ponts avec son passé pour démarrer une carrière toute neuve. Et bien Wilderness le fait. A part la voix, rien de rattache plus cet album à Suede. Cette fois ci, Brett Anderson a opté pour le dépouillement extrême. Wilderness nous offre des chansons dans leur plus simple appareil : une voix, un piano et un violoncelle. C'est tout, ou presque.

Wilderness est un album triste. Toutes les chansons qui le composent sont invariablement lentes et cafardeuses. Mais le dénuement qui les accompagne les rend belles et parfois poignantes. Avec Wilderness, Brett Anderson a rompu avec le passé, mais il faut avouer qu'il n'a pas choisi la voix de la facilité. Ce genre de chansons dénudées et à cœur ouvert est toujours risqué. D'abord parce que se mettre à nu, se livrer sans protection, est toujours dangereux et surtout parce que les critiques et railleries en tous genres sont facilitées. C'est justement ce qui est en train de se produire avec Wilderness. Et pourtant, cet album est réussi. Bien plus que son prédécesseur sans âme. De l'âme et de l'émotion, Wilderness en déborde. Je trouve ces ballades désemparées assez touchantes. Maladroites parfois, peut être, mais toujours touchantes, parce livrées sans calculs. Je préfèrerai toujours la tristesse infinie de P. Marius sur ce disque à la vacuité d'un Love Is Dead sur l'album de l'an dernier. Tout comme le joli duo avec mathilde seigner sur Back To You. Alors on pourra toujours ironiser sur Brett Anderson qui nous ouvre son coeur, mais pour moi, Wilderness est avant tout un album courageux et aussi l'album d'un véritable renouveau, d'une sorte de purification musicale bien loin des excès de Suede. Il sort d'ailleurs sur un micro label indépendant, peut être contraint et forcé certes, mais bien dans l'esprit du moment. Ce disque, très éloigné des modes et des contraintes commerciales est celui qu'il n'avait pas osé faire l'an dernier, en somme. J'espère juste qu'il aura le courage de persévérer dans cette voie, parce qu'avec ce beau Wilderness il redevient enfin fréquentable. C'est ce qu'on peut lui souhaiter de mieux.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.brettanderson.co.uk

Et la video de Back To You : ICI


Go Go Charlton : Beaucoup Schlager

Titres

Sexually Speaking
Song For The Here And The Hereafter
4 Am
The Wise's Daughter
Berlin
Your Son
What If
Springtime
Go Between's Gig
Seventy Five Percent
Young Hippie Chic Parisian Punks


Après des groupes nommés Chelsea dans les années 80 ou encore Aston Villa dans les années 90, voici venir Go Go Charlton. Et comme les deux premiers, les Go Go Charlton sont français. C'est à croire que les frenchies n'ont pas encore fini d'écumer les noms de clubs de foot anglais. Remarquez, il en reste encore pas mal à utiliser. Je dis ça pour tous ceux qui chercheraient encore un nom qui sonne bien pour leur groupe.

Go Go Charlton, comme ses deux " ancêtres " ne porte pas un nom typiquement british par hasard. Les membres de ce nouveau groupe ont assurément eu une bonne dose de New Wave anglaise dans leurs biberons. Puisqu'à vue de nez, ils devaient encore porter des couches à l'époque où The Cure et consorts commençaient leurs carrières à la toute fin des années '70. En tous cas, merci aux parents pour cette délicate attention. En fait, quand on découvre l'album Beaucoup Schlager (c'est quoi ce titre ?), on a l'impression d'écouter un vieux vinyle décongelé datant du milieu des années 80. Les sons de synthés, notamment, sont criants de vérité. Rien n'indique que cet album date de 2008, pas plus qu'on ne peut deviner la nationalité française des membres du groupe. Bref, c'est un beau travail de camouflage. Les chansons, quant à elles, oscillent entre Pop synthétique à la New Order et Pop scintillante typée The Smiths. Outre les musiques qui rappellent de fort bons souvenirs, les voix respectives des deux chanteurs y sont aussi pour beaucoup puisque l'un possède un timbre voisin de celui de Bernard Sumner alors que l'autre a souvent un ton de crooner façon Morrissey.

Mais ce qui frappe probablement le plus à l'écoute de ce disque, c'est le son très cheap, probablement volontaire. On ne peut pas non plus rater les approximations instrumentales, probablement pas volontaires, elles. Tout ça donne un petit côté maladroit et charmant à l'ensemble, comme si cet album n'était composé que de maquettes tout juste remises en forme pour sortir sur un CD. Mais malgré tout ça, Beaucoup Schlager possède un charme fou. Allez comprendre. La réponse à cette étrangeté se trouve dans les chansons elles mêmes, souvent très réussies et parfois même presque géniales par leur simplicité. Tout commence par un Sexually Speaking très enlevé, sautillant et franchement enthousiasmant. Le morceau suivant change totalement de ton, très teinté Smiths il démontre que le groupe sait déjà varier les plaisirs. Le traitement sonore de Song For The Here And The Hereafter, ce piano joyeux sur ces guitares claires et cette fois grave, me rappelle aussi Rise And Fall Of A Decade, autre groupe français de cette époque là. Et ce n'est que le début d'une belle série, car autant le dire tout de suite, on ne trouve dans ce premier album aucune grosse faute de goût. Les mélodies accrocheuses succèdent aux refrains réussis, avec en fer de lance le single Your Son. Celui là, si vous l'avez déjà entendu, il vous aura sûrement déjà tapé dans l'oreille. C'est une parfaite synthèse du style Go Go Charlton, qui emprunte à pas mal de monde tout en réussissant déjà à imposer son style propre.

Et comme les quatre de Go Go Charlton connaissent leur Pop anglaise sur le bout des ongles, ils sont au moins aussi à l'aise au milieu des ambiances pluvieuses. Quand ils ralentissent le rythme, c'est tout aussi réussi (Go Between's Gig et surtout Berlin). Si on arrive à faire abstraction des influences majeures qui caractérisent la musique de ce groupe, il faut bien reconnaitre qu'elle dégage quelque chose de fort agréable, des accents légers, frais, sans soucis. Au final, Beaucoup Schlager présente un bilan étonnant. Celui d'un album pas forcément indispensable, mais pourtant franchement jubilatoire.


Pour plus d'nformations, leu page Myspace :
ICI

Et les vidéos de Your Son ICI

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