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1er novembre 2004


Et encore un nouveau groupe écossais haut de gamme. Dogs Die In Hot Cars est vraiment l'affaire à suivre. Contrairement aux anglais de Keane, très modes mais bien pâles.

Dogs Die In Hot Cars : Please Discribe Yourself

Titres

Godhopping
Lounger
I Love You 'Cause I Have To
Celebrity Sanctum
Somewhat Off The Way
Apples & Oranges
Modern Woman
Paul Newman's Eyes
Pastimes & Lifestyles
Glimpse At The Good Life

Cet album a produit sur moi un effet rare. Il m’a rajeuni d’un bon paquet d’année. Il ne m’a pas seulement rappelé des choses que j’aurai entendu et aimé il y a longtemps. Il m’a carrément transporté en arrière. Pas une seule seconde je n’ai eu l’impression d’écouter un remake de quelque chose ou un revival d’autre chose. Je me suis carrément retrouvé avec ces années en moins. J’ai bien l’impression que c’est la première fois que je ressens ça avec l’album d’un nouveau groupe. En ce moment, on a que l’embarras du choix entre les groupes qui revisitent ou empruntent aux stars et styles du passé. Mais ce groupe au nom à coucher dehors (vous connaissez beaucoup de noms plus cons que celui là ?) fait bien plus fort que ça. Il EST ce qu’il joue. Il transpire sa musique par tous les pores de sa peau, il vibre par toutes les nuances de sa musique. Et c’est magique.
Si on veut leur trouver à ces 5 écossais (encore et toujours) des origines et des références, on citera en vrac les Boomtown Rats, Dexys Midnight Runner, Madness, Talking Heads et aussi (et surtout) XTC. Finalement, que des groupes assez atypiques qui ont toujours œuvrés hors des sentiers battus. Et surtout des groupes à forte personnalité avec à leur tête des gens aussi charismatiques que Bob Geldof, Kevin Rowland, David Byrne et Andy Partridge. Je cite tous ces gens là pas seulement pour faire joli, mais aussi pour vous donner une idée du niveau de la chose. Parce qu’on n’est pas seulement dans « le genre » de ces groupes là ou de ces gens là, mais on est vraiment à ce niveau là ! Que ce soit pour l’inventivité, pour le niveau des chansons ou pour le charisme, Dogs Die In Hot Cars n’a pas à rougir de toutes ces comparaisons. C’est bien simple, à la première écoute de ce disque, j’ai pris une belle baffe. Et j’étais sur d’avoir écouté un grand premier album. Un grand album tout court. Il y a chez ces jeunots là tout ce qui fait la force des grands groupes. Ils composent des morceaux d’exception aussi facilement que vous mettez un pied devant l’autre pour avancer.
Si Godhopping est un exercice de style emballant à la Dexys Midnight Runners où serait venus se greffer l’invention et le contre-pied d’un XTC, le pétillant Lounger est un clin d’œil appuyé aux Talking Heads, mais gavé de l’esprit Punk et iconoclaste des Boomtown Rats. Simplement irrésistible. Quand à I Love You ‘Cause I Have To aux accents Ska façon Madness, c’est tout simplement un des singles les plus incontournables de l’année. L’ensemble de l’album n’est rien d’autre qu’une ballade au milieu de contrées aussi ensoleillées que celles là. Ce disque dégage les bronches, donne le sourire, éclaircie l’horizon et renvoie pas mal d’autres groupes (jeunes ou moins jeunes) à leurs chères études, pour potasser un peu mieux leur culture musicale. Mais il n’y pas que ça. Sans le talent, les plus belles références du monde ne sont rien. Et le talent dégouline de partout dans ce Please Discribe Yourself (vous savez la célèbre petite phrase entendue par tous ceux qui ont un jour cherché du boulot). J’ai pourtant fouillé partout, mais je n’ai pas trouvé un seul morceau à jeter ou même tout simplement un peu moins bon que les autres. Tout ici est haut de gamme. Somewhat Off The Way est une somptueuse ballade avec juste ce qu’il faut de classe à la XTC pour rester dans la mémoire un peu plus longtemps que la moyenne, Modern Woman est une Popsong élégante et racé, carrossée pour fendre l’air. Pastimes & Lifestyles ressemble à ces hymnes sautillants que Kevin Rowland et ses acolytes savaient nous offrir.
Il y a des disques et des groupes pour lesquels une seule écoute suffit à se rendre compte de l’évidence. Certains sortent du lot parce que pour eux, c’est facile. Même pas besoin de se forcer. Les 5 copains de Dogs Die In Hot Cars (dont une copine, j’allais l’oublier), font partie de cette race à part des surdoués naturels. Please Discribe Yourself n’est pas seulement un très bel album, c’est le premier album d’un grand groupe.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.dogsdieinhotcars.com

Keane fait dans la Pop élégante et classieuse. Cette phrase étant écrite, je vous imagine déjà prendre la fuite ou passer rapidement à la chronique suivante. Vous pouvez peut être. Oui, Keane est anglais. Oui, leur musique respire l’élégance. Oui, on est très loin du Rock qui fait des tâches. Vous n’avez pas pu échapper à leur premier single Somewhere Only We Know, qui passe en boucle sur toutes les radios, tout comme la vidéo qui subit le même sort sur les chaînes musicales. Il faut bien l’avouer, qu’on le veuille ou non, ce morceau là est totalement irrésistible. On a beau se dire que ça ressemble à tant d’autres choses qu’on a déjà entendu avant, qu’il y en a marre des copier-coller de Coldplay, on n’y peut rien, au bout de 2 écoutes, on n’oublie plus cette chanson là.
C’est vrai, ça devient gonflant tous ces groupes anglais qui se ressemblent comme deux miettes de pudding, mais en ce qui me concerne c’est plus fort que moi. Je ne sais pas ce qu’ils ont de spécial, mais ce groupe là, qui a pourtant tout ce qu’il faut pour que je me méfie, a quand même réussi à me convaincre de jeter une oreille sur ce Hopes And Fears, par l’intermédiaire de ce single à la mélodie lumineuse. Et comme prévu, ce disque là ne recèle aucune surprise. Comme on peut s’y attendre dès le départ, Keane fait de la Pop à piano, ouvragée et pompeuse. Ils se rapprochent plus de l’ébéniste que du menuisier. Alors, comme on pouvait aussi s’y attendre, ce groupe totalement axé sur l’obsession du beau, de la mélodie parfaite, de l’arrangement idéal, finit par oublier le principal : l’âme. C’est sûr, cet album est esthétiquement magnifique. Il va se vendre comme des petits pains, évidemment. C’est tellement dans l’air du temps. Mais il lui manque ce petit quelque chose qui vient du cœur et qui fait qu’un album dure plus d’une saison, qu’on aura encore envie de l’écouter l’année prochaine.
C’est clair, il y a dans ce disque là des morceaux qui emportent tout sur leur passage, qui font tomber les plus belles réticences. Somewhere Only We Know est impérial, This Is The Last Time est une  superbe popsong, comme Bend And Break, pleine d’emphase et de ce qui pourrait ressembler à du  lyrisme. Mais tout ça semble en même temps tellement fabriqué que la mayonnaise n’arrive pas à prendre. On n’arrive pas vraiment à croire que ces jeunots ont foi en ce qu’ils chantent. L’autre problème est que dès la moitié de l’album, on passe progressivement de chansons Pop bien foutus (à défaut d’être réellement honnêtes) à une sorte de soupe Pop assez indigeste, pas franchement éloignée de la variété à la française dont on nous assomme quotidiennement ici.
Depuis le temps, vous savez que j’évite de descendre un album, quel qu’il soit. Je préfère généralement ne pas en parler. Un copain m'a même qualifié de Michel Drucker du Net (il se reconnaitra) ! Du genre qui aime tout et qui est gentil avec tout le monde. Ca m'a bien fait marrer d'ailleurs... Mais là, Keane a réussi à m’agacer. C’est vraiment l’archétype du piège, au travers d’un beau single qui laisse présager d’autres belles choses. Au lieu de ça, Hopes And Fears, pour le prix d’un album, vous donne l’équivalent d’un maxi single (en gros 4 morceaux), le reste tenant plus du remplissage et du délayage culinaire que de la musique. Le titre de l’album (Espoirs et Peurs) laisse encore planer le doute. Mais de doute, il n’y en a aucun. Pas d’espoirs non plus. Et en plus, même pas peur !


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.keanemusic.com