Archives
Artistes
Accueil
Liens
1er juin 2009
Titres Comme souvent, je suis allé faire
un tour chez un des disquaires du coin. Celui dont le nom commence par un
F, finit par un C et chez qui on a de plus en plus de mal à trouver des
disques corrects, d'ailleurs. Et en écoutant distraitement un CD parmi les
autres, comme ça m'arrive parfois, je me retrouve complètement séduit par
une musique. Par un groupe de complets inconnus nommé Original Folks. Ca
vous cause, vous ? Moi non plus. Et en me renseignant un peu j'apprends,
suprême surprise, que ceux qui font cette musique si délicieuse sont des
strasbourgeois. Pas des anglais ou des américains comme absolument tout
porte à le croire quand on découvre l'album pour la première fois. Les Original Folks sont encore un
groupe français de plus à avoir choisi de chanter en anglais. Et pourtant
il n'y a pas encore si longtemps, un groupe français chantant en anglais
était plutôt mal perçu par ici. Les temps changent. Et dans leur cas, c'est
une bonne nouvelle. La musique des Original Folks tourne, comme son nom
l'indique, autour du Folk. Mais pas seulement. Il y a en plus des accents
de Pop anglaise à la fois un peu brumeuse et mélancolique qui lui vont à
merveille. Et puis il y a la voix de Jacques Speyser, chaleureuse et douce
qui ajoute encore à cette opération de séduction. Mais tout ça ne serait
rien sans le principal, ce qui frappe et séduit le plus dès la première
écoute. Je veux parler de ce sens de la mélodie assez ahurissant. Tout est
là, dans ces subtils assemblages gracieux d'arpèges de guitares (il y en
a souvent 3 ou 4 qui se donnent la réplique) et dans ce chant qui apporte
toujours quelque chose de plus. Le résultat, c'est une douzaine de chansons
sensibles qui vous touchent droit au cœur en vous chatouillant les tympans.
Common Use est le genre d'album qu'on réécoute en boucle sans même s'en
apercevoir, sans l'avoir prémédité, juste parce que c'est bon. Ce disque là a quand même mis 4 ans
avant de sortir sur le label strasbourgeois Herzfeld et d'arriver jusqu'à
nos oreilles, tellement Jacques Speyser est un perfectionniste qui a mis
un temps infini à peaufiner ses chansons. Un temps tellement long que le
groupe a eu le temps de perdre deux de ses membres en chemin. Mais cette
exigence là a surtout permit d'accoucher d'un disque magnifique, hors du
temps, hors des modes, mais attachant comme peu d'albums savent l'être.
Quand on tombe sur une chanson comme Daze, on se demande pourquoi
tellement de musiciens sans génie s'échinent à essayer d'écrire des popsongs
approximatives et sans grâce. On se demande surtout pourquoi ce n'est pas
toujours aussi beau et idéal que sur cette chanson là. Les chansons des
Original Folks dégagent cette sorte de délicieuse nostalgie qu'on ne trouve
habituellement que chez les groupes venus d'Outre-manche, mais elle y associe
des bouffées d'optimisme tout droit venues du Folk. Il suffit que le tempo
s'accélère, que les arpèges cristallins se superposent pour le sourire nous
gagne et que le gris se transforme en or pur (Gone With the Weather). Le groupe sait aussi s'éloigner des
ballades douces-amères pour s'aventurer avec le même talent vers des chansons
aux accents plus Pop qui illumineront forcément les jours de tous ceux qui
les écouteront (Passer-by et son refrain magique, Golden Age
et ses subtiles harmonies ou Riding Shotgun et ses guitares chaudes).
Mais là où ils excellent peut être le plus, c'est dans les ballades émotives
aux mélodies aussi simples que touchantes, comme celles qu'on trouve en
toute fin d'album (Six-wired Bird of Paradise et Everybody
Knows It). C'est magnifique. Certains musiciens chercheront désespérément
pendant toute une carrière à trouver le juste équilibre entre l'émotion
et la légèreté. Au mieux ils le toucheront du doigt au détour d'une unique
chanson, au pire ils ne s'en approcheront jamais, malgré tous leurs efforts.
Les Original Folks, sans jamais donner l'impression de l'avoir calculé,
nous offre un album qui atteint cet équilibre rare sur chacune de ses chansons.
Des chansons proches et vivantes, toutes en demi-teintes, capables de vous
mettre un nœud à la gorge ou d'illuminer votre journée suivant l'humeur
du jour. Common Use est un album rare, un de ceux qui sont touchés
par la grâce. Ne le laissez pas passer sans vous arrêter.
Une vidéo en session live sur Magicrpm
Titres Le creuset montréalais continue toujours
à offrir des fruits nombreux et aux formes variées. D'accord, on y trouve
de tout, du très vert au trop mûr et tout n'est pas forcément à notre goût,
mais on est au moins sûr de goûter à des saveurs inhabituelles. Et comme
toujours, avant de dire qu'on n'aime pas, il faut essayer de goûter au moins
une fois. Et dans le cas de Patrick Watson, on risque fort de devenir fort
gourmands. Comme son nom ne l'indique pas, Patrick
Watson n'est pas un type solitaire mais un quatuor fort soudé. Patrick Watson
en est le moteur, mais sans ses trois acolytes à la personnalité très marquée,
les chansons de Patrick Watson ne pourraient vraiment pas être les mêmes.
Pour les situer, chez eux on trouve des influences très variées, certaines
revendiquées (Jeff Buckley, Nick Drake), d'autres qui le sont moins mais
qui sont pourtant tout autant pertinentes (Midlake, Grandaddy). Mais il
y en a encore bien d'autres qui n'ont strictement rien à voir avec le Rock
ou plus simplement avec la musique dite moderne. Patrick Watson, pianiste
à la base, est aussi un admirateur d'Eric Satie ou Debussy. Sa musique s'est
nourrie de toutes ces influences variées et y a puisée sa propre personnalité. Wooden Arms commence
par le versant le plus accessible de la musique du groupe, une Pop légère
et aéré, digne du meilleur de Midlake. Fireweed et Tracy's
Waters sont des popsongs qui vous donnent la furieuse envie d'être
curieux. Tracy's Waters est une chanson où les percussions sont
assurées (entre autre) par des cloches de vaches et là, toute l'importance
des collaborateurs de Patrick Watson saute aux yeux. Le travail de Robbie
Kuster, le percussionniste en question, est assez impressionnant tout au
long de l'album, donnant à chaque chanson une couleur et un tempo particulier.
Comme sur la sublime Beijing où l'assemblage des rythmes et percussions
est simplement impressionnant. Ce qui n'empêche pas ce morceau d'être avant
tout une chanson Pop accessible, malgré sa construction qui doit autant
aux pièces de piano classiques d'Eric Satie qu'aux Beatles. Mais le travail du groupe ne se limite
pas à cette Pop pleine de classe. Avant d'écrire cet album, les membres
du groupe on,t beaucoup écoutés de musiques de films anciens ou de vieux
cartoons, au temps du muet. A une époque où la musique décrivait l'action.
En fermant les yeux, même sans voir les images, on comprenait tout ce qui
se passait sur l'écran. Toute une autre partie de l'album est basée sur
ce travail d'imagination, comme Hommage, instrumental aux cordes
superbes ou Down At The Beach où on entendrait presque le vent
souffler sur le sable Là, on est bien loin du Rock ou de la Pop, mais c'est
aussi très réussi. Mais puisque ce groupe là ne se fixe pas de limites et
voyage là où bon lui semble, il sait aussi nous offrir une chanson nue comme
Man Like You, où une simple guitare acoustique et une voix haut
perchée sont capables de donner le frisson. Wooden Arms est
vraiment un album inclassable. Aventureux, inventif, osé, il explore et
revisite des territoires laissés en friche par d'autres. Entre la Pop et
la musique classique, entre la musique instrumentale cinématographique et
les recherches sonores. Malgré tout ça, malgré cette impression de partir
dans tous les sens, Wooden Arms est un disque cohérent qu'on prend
un plaisir immense à suivre de bout en bout. Comme leurs collègues de Guillemots,
Patrick Watson et sa bande réussissent l'exploit de marier la facilité de
la Pop dans ce qu'elle a de plus immédiat et l'exigence de la musique instrumentale.
Et tout ça avec une facilité déconcertante. Brillant.
Un concert à emportet sur le toujours aussi génial site de la Blogothèque : #97 Patrick Watson / Part 3 - A Take Away Show from La Blogotheque on Vimeo. Et une autre parce que c'est vraiment bien : #97 Patrick Watson / Part 4 - A Take Away Show from La Blogotheque on Vimeo.
Daze
Modern Drive
Gone With the Weather
Holy Ghost
Passer-by
Golden Age
Lucy
Riding Shotgun
Well
Six-wired Bird of Paradise
Six-wired Bird of Paradise (instrumental)
Everybody Knows it
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :
Et une autre
patrick Watson : Wooden Arms
Fireweed
Tracy'S Waters
Beijing
Hommage
Traveling Salesman
Big Bird In A Small Cage
Down At The Beach
Man Like You
Where The Wild Things Are
Machinery Of The Heavens
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :
© Copyright 2009 Why Not ?