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1er mars 2004


Et le début d'année continue en beauté, avec un autre premier album à ne surtout pas rater, celui de Franz Ferdinand, sans oublier le petit coin de ciel bleu apporté par La Rue Ketanou.




Franz Ferdinand : Franz Ferdinand

Titres

Jacqueline
Tell Her Tonight
Take Me Out
The Dark Of The Matinee
Auf Achse
Cheating On You
This Fire
Darts Of Pleasure
Michael
Come On Home
40 Ft


Il y a des périodes comme ça. C’est plutôt rare, mais ça arrive. Toute une série de nouveaux groupes haut de gamme sont en train d’émerger en ce moment. La semaine dernière, c’était le tour de The Veils et de leur Pop magnifique. Cette semaine, c’est le tour de la nouvelle « next big thing » à l’anglaise. Si vous connaissez un peu la presse anglaise, vous savez comme moi qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouveau groupe fabuleux n’apparaisse, futur du rock, la révolution musicale du siècle, etc… En fait de révolution, on a bien souvent affaire à des nouveaux venus dont la durée de vie ne dépasse que rarement le mois en cours. Mais parfois, au milieu de tout ça, il y a de vrais belles perles. Rarement révolutionnaires, mais quelque fois excellentes. C’est le cas pour le premier album de Franz Ferdinand.
Contrairement à ce que son nom pourrait faire croire, Franz Ferdinand est bien un groupe. Un groupe écossais en plus. Désolé, ma passion pour ce pays et pour la musique qui en est issue refait forcément surface. Un groupe originaire de Glasgow, ville qui semble petit à petit redevenir un endroit où la musique arrive à vivre de mieux en mieux, en liberté. Si on fait abstraction du ridicule sticker « Le meilleur groupe anglais est écossais » collé sur le boîtier du CD, apparemment spécialement créé pour les marchés européens, cet album a tout pour être quasiment parfait. Il y a quelques mois, le single précurseur Darts Of Pleasure avait déjà commencé à titiller nos sens. C’était franchement excellent, mais on attendait la suite pour juger du réel potentiel du groupe. Take Me Out est venu confirmer qu’on pouvait peut être se pencher sur ce groupe un peu plus que sur les autres. Et le tout nouveau premier album éponyme de Franz Ferdinand est la cerise sur le gâteau, le marteau qui enfonce le clou, le point sur le i. Bref, c’est plus qu’une simple confirmation, c’est carrément une révélation.
En fait Franz Ferdinand peut apparaître comme la réponse britannique aux petits nouveaux américains, tous adeptes d’un renouveau Rock dansant, optimiste et basé tout entier sur les 80’s. Dans ce genre là, côté américain, on a déjà les Strokes ou les Radio 4 que j’apprécie tout particulièrement, entre autres bien sûr. Franz Ferdinand surfe à peu près sur la même vague, avec peut être encore plus de réminiscence 80’s, plus de tics et de sonorités issus de cette période, un peu comme Interpol par exemple. Si on en croit la biographie du groupe, son seul but depuis sa création est de créer une musique capable de faire danser les filles. De ce côté là, le but à l’air totalement atteint. Et ce groupe est capable de faire danser vraiment tout le monde, tous âges et sexes confondus, exactement à la manière des Radio 4 dont je les trouve finalement très proches, autant dans l’esprit que dans la forme. La musique de Franz Ferdinand est vraiment une fête, pour les oreilles autant que pour les jambes. Voilà une musique capable de vous faire danser tout en vous donnant un sourire béat. Pas si courant. Dans le genre, Take Me Out leur tout récent single est une vraie bombe. Vous y succomberez forcément. Là où ce groupe est vraiment très fort, c’est dans l’art de construire des morceaux qui utilisent le meilleur des 80’s, le côté rythmiquement dansant avec cette basse bien en avant, et le meilleur du nouveau Rock actuel, façon Strokes. Et quand l’alchimie est aussi réussie que dans cet album, ça ne fait pas un pli, c’est le carton assuré. L’optimiste Dark Of The Matinee ne peut que vous donner la banane. Auf Achse, très typé années ’80, avec son synthé d’époque démarre bien. Et quand les guitares tranchantes arrivent, c’est gagné. Dans le genre réussi, il y en a encore bien d’autres, comme This Fire avec ses guitares à la B 52’s et son refrain entêtant, Michaël, morceau capable lui aussi de vous rester en tête pour une journée entière. Il y a bien sûr, l’indispensable single Darts Of Pleasure, heureusement repris sur cet album, sans oublier le brillant Come On Home, que je n’imagine pas autrement qu’en futur single plaqué or.
On sait que la presse (surtout anglaise) est tout aussi prompte à créer un phénomène autour d’un groupe qu’à le massacrer le mois suivant, mais à mon avis, en ce qui concerne Franz Ferdinand, le phénomène a tout pour durer. A en croire la presse anglaise, Franz Ferdinand représente une sorte de futur du Rock. Le futur du Rock, peut être pas, mais le retour d’un Rock sans prétention, enfin redevenu optimiste et joueur, après des années sombres et pas si joyeuses, ça c’est sûr. L’album des Franz Ferdinand donne une pêche peu commune et remonte le moral. Une sorte d’anti dépresseur auditif en quelque sorte, autant qu’une mine de hits à danser jusqu’au bout de la nuit. C’est clair, Franz Ferdinand ne fait pas dans le genre prise de tête, mais quel plaisir de pouvoir écouter à nouveau une musique aussi simple et rayonnante. J’adore.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.franzferdinand.co.uk




La Rue Ketanou : Ouvert A Double Tour

Titres

Impossible
Les Maisons
La Fiancée De L'eau
Les Cigales
Personne N'a Le Prénom De Ma Femme
Qui Dit Mieux
Les Tontons
La Chance
Altitude
On S'emmène
La Misère D'en Face
Mohamed
Ma Faute à Toi
L'étoile Et Le Jardinier
Les Hommes Que J'aime
Les Mots
Chagrin D'amour




La Rue Ketanou est vraiment un groupe rare, comme on en fait peu. Un groupe plus proche de son public que beaucoup d’autres. Un groupe qu’on a l’impression de connaître depuis toujours, parce que finalement sa musique, autant que les thèmes abordés ont toujours fait partie de notre vie à tous. Celle de tous les jours. Et ce groupe, vous l’avez peut être réellement vu par hasard, au détour d’une rue, à l’époque de leurs spectacles de rue, période qui leur a inspiré leur nom. La Rue Ketanou, c’est toujours la même formule ultra simple : un accordéon, deux guitares, une voix et une tonne d’énergie et d’inventivité débridée. Et ça marche. Ca marche déjà très bien en studio, mais à l’évidence leur musique a toujours été taillée pour la scène, pour la confrontation, pour l’association avec le public. Alors forcément, un album live a toute les chances d’être le meilleur album du groupe. Et évidemment, c’est le cas. Ouvert A Double Tour est génial. De bout en bout. Vibrant, plein de vie, d’émotion et de chansons à brailler en cœur. Le mot live, qui regroupe en fait la notion de musique jouée en public, en direct et sans artifice leur convient à merveille. Eux pour qui le lien avec les autres est si important sont ici dans leur élément, dans leur terrain de jeux favori. Et ils font vraiment ce qu’ils veulent de leur public. Ils le tiennent au creux de leurs mains, piégés, enfermés volontaires. Le seul regret qu’on peut avoir à l’écoute de ce disque, c’est de ne pas avoir été là avec eux, à un de leurs concerts. Ceux qui ont eu la chance de les voir sur scène savent ce que je veux dire.
Ce qui ressort le plus à l’écoute de live, c’est la simplicité de leur formule musicale. Une formule qui ne supporte pas l’a peu près. La moindre erreur ou le moindre moment de mou, et ça ne passe plus. Lorsqu’on utilise si peu d’instruments, aucun effet sonore, il n’y pas beaucoup d’espace pour se cacher. Ca implique d’être au top pendant toute la durée du concert. Les chansons doivent donc elles aussi être suffisamment fortes pour passer la rampe. Et c’est justement là que ce groupe a tout bon, puisque leur qualité principale, c’est ça, c’est la force unique de leurs chansons. Des paroles qui touchent toujours juste, même si parfois elles font mal et des musiques qui naviguent toujours entre franche gaieté et tristesse. Mais dans tous les cas, on prend un plaisir immense à les écouter. On a même droit ici à de nouvelles chansons, comme Impossible, impeccablement réussie. Et la reprise La Misère D'en Face de leurs copains du groupe Tryo est de ces chansons à la fois belle et désenchantée qui leur correspond tout à fait, le désormais classique Les Cigales part dans la direction opposée et nous emmène vers un ciel plus bleu. Qui Dit Mieux fait évidemment office de joyeux foutoir et donne l’occasion d’une belle communion avec le public et Personne N’a Le Prénom De Ma Femme est toujours un beau moment d’humour. Il y a bien sûr aussi dans ce disque de beaux moments très touchants, comme ceux qu’on traverse dans Altitude ou surtout le très beau On S’emmène (chanson qui se termine par ces mots que j’adore : « S’il en faut deux pour être heureux, il en faut peu pour être deux, mais je serais jamais deux sans toi »). L’une des grandes forces de La Rue Ketanou tient dans ces paroles, aussi simples que belles et touchantes, mais le groupe n’oublie jamais la force d’une musique ou d’un refrain.
Pas à dire, un concert de La Rue Ketanou, c’est un grand et beau moment de convivialité, de partage. Vous voyez, le genre de concert où tout le monde a de petites étoiles dans les yeux en regardant son voisin qui a lui aussi les mêmes petite lumières qui l’illuminent. Le genre de concert ou on passe du sourire aux larmes en l’espace d’une chanson. Ca s’appelle le partage des émotions et c’est de plus en plus rare sur un album live, genre de disque qui ressemble quand même plus souvent à une expérience assez aseptisée. Ce disque rend intégralement la magie et la chaleur d’un de leurs concerts. Et ça non plus, ça ne court pas rues, qu’elles soient Ketanou ou pas. Ma Faute A Toi est une vrai régal, d’ailleurs j’en reprend une part, Les Hommes Que J’aime est l’un des grands moments de leur répertoire en live, comme la version studio, que j’avais déjà adoré l’an dernier, le laissait supposer. Et ce concert finit très fort avec Les Mots, que le public connaît par cœur, et braille joyeusement.
On a même droit à en franc délire, à mi chemin entre musique et sketch pour terminer cet album, apparemment enregistré hors concert avec une poignée de fans hilare pour tout public. Je vous le redis encore une fois, Ouvert A Double Tour est un témoignage impeccable de ce que ce groupe dégage comme énergie et comme chaleureuse lumière lors d’un concert. Alors, à l’heure où le groupe se sépare pour faire une petite pause (provisoire, c’est eux qui le promettent), ne ratez surtout pas un album comme celui là, capable de rendre la vie plus belle.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.sonymusic.fr/larueketanou



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