En Alsace, comme dans toutes régions, la danse a avant tout joué un rôle social amenant l’homme à se rapprocher de la divinité. Mais ce rite ancestral s’est modelé au fil des siècles par l’apport de croyances nouvelles (tel le christianisme…) et d’influences culturelles émanant des nombreuses invasions subies. Depuis 1918, avec la progression des moyens de communication de tous genres, l’Alsace a perdu progressivement son particularisme : musiques et danses traditionnelles étaient alors reléguées par les airs et les rythmes à la vogue. Mais dans quelques bourgades isolées, parents et grands-parents se souviennent encore des fêtes villageoises où la population était invitée à danser au rythme des polka, valse, mazurka, scottisch, rhinländer et même quadrille. Ces thèmes inspirés pour la plupart d’Europe Centrale après la chute de l’Empire Napoléonien, ont subi lors de leur migration de nombreuses variations avant d’avoir été adoptés et transformés par le tempérament propre à l’alsacien. Ainsi, notre répertoire comprend :
Changeons de vent pour le QUADRILLE, qui nous vient de la
Cour d’Angleterre. Mais que dire des danses plus rustiques tel le CHIBRELI et les différentes variantes de 7 SAUTS et de 7 PAS connues ça et là ? Réminiscences de traditions plus anciennes, elles se sont certainement conservées grâce à la souplesse réformatrice des alsaciens qui y ont fréquemment ajouté des refrains de valse et de polka. Ces quelques exemples de danses ancestrales de nature plus primitives ont mené à une étude et à une recherche plus approfondie des rythmes et de la musique les accompagnant. C’est ainsi que nous pouvons parler de BRANLES simples, doubles, coupés, impairs, BRANLES GAIS, COURANTES, … encore véhiculés par des jeunes gens, jeunes filles et conscrits en folles farandoles, les jours de fêtes au village ou lors de leur tournée de quête. Ce cheminement vers des aspects méconnus nous a permis de découvrir un pas de danse, un air ancien au rythme typique ou même quelques figures chorégraphiques que nous avons regroupés en respectant soit l’origine géographique, soit le thème abordé. Ainsi,
Si la danse était pour nos anciens un rituel leur permettant de correspondre avec les divinités, certaines coutumes s’avéraient utiles pour parfaire ces relations. Ainsi « l’hiver » chassé par les fous masqués de carnaval est encore représenté dans certains villages du Sundgau, par un bonhomme vêtu de chiffons ou de paille, comme le « BUTZEMUMMEL » ou le « HIRTZGIGER » traîné par les conscrits s’adonnant à leur quête du mardi gras. D’autre part, lors des fêtes villageoises (Messti) de Basse-Alsace, d’anciens rites de fertilité, de fraternité et de fidélité au clan se perpétuaient à travers la DANSE DU COQ. Mais comment se rapprocher davantage des divinités ? Certaines personnes possédaient pour cela un don particulier : SORCIERS et SORCIERES étaient de ce fait tour à tour recherchés pour guérir certains maux ou le plus souvent pourchassés et même brûlés vifs, car diseurs et jeteurs de mauvais sort. Si l’alsacien implorait à sa manière les bontés du ciel, il n’oubliait pas pourtant de lui rendre grâce : toute moisson se terminait par le fauchage de la GERBE DU BONHEUR (« s’gleckhammpfala ») constituée des neuf plus beaux épis coupés en l’honneur de la Sainte-Trinité. Pour perpétuer et faire connaître ces différents rituels, riches de symboles, nous les avons insérés dans nos danses sous forme de jeux scéniques. Sans musique, il est inutile de parler de danses. Remarquons qu’elle aussi a subi de notables variations : à travers les siècles se sont succédés sur notre terroir, les vielles, cornemuses, flûtes, hautbois, violons, clarinettes, accordéon diatonique… et instruments de cuivre à la fin du 19ème siècle. L’orchestre de cuivre, bien que trop auréolé aujourd’hui, ne représente donc qu’une courte étape de l’évolution musicale en Alsace. Ceci explique le choix de nos instruments : accordéon, flûte, clarinette, violon permettant la diversité des styles connus. La musique et la danse sont des formes de distraction que l’Alsacien savait apprécier. D’autres, de caractère plus familial, s’y ajoutaient. Ainsi, lors des longues soirées d’hiver :
Ces modes d’expression, ce parler populaire, méritent autre chose que l’oubli. Aussi, nous voulons et nous essayons de les faire vivre …
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