Au
Bon Livre 
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"LOLITA" par Vladimir Nabokov |
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Quel est le cheminement de pensée d'un pédophile ? Comment en est il venu là, à ce stade quasi irréversible de l' obsession de la "jeune nymphette" ? Le plus simple ne serait-il pas d'être dans son crâne, à l'intérieur de son cerveau afin de l'observer dans chacun de ses actes quotidiens, de ses mouvements, et d'en être le témoin pour mieux le comprendre ? |
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Sous la forme de confessions, ce roman vous transpose quasiment dans la "logique" de cet adulte attiré vers un enfant. Pas question de morale, ici, ou d'un quelconque jugement. Durant tout le roman vous n'aurez qu'une seule et unique vision : celle du pédophile à travers son propre récit.
La plume de Nabokov est tellement raffinée que l'on en vient plus qu'a faire qu' un avec le personnage principal et que l'on en oublierait qu'il s'agît là d'un roman, d'une fiction, tant cela semble réel, proche. Quel talent !
Ainsi, sous la forme d'un témoignage, chaque pensée de cet être des plus tourmenté nous est divulguée et nous apporte même, dans ce cas présent, un début d'explication à cette perversion. Nous sommes plongés, impliqués, imbriqués dans cette folie aventureuse que l'on piétine d'impatience d'en connaître son dénouement.
Mais rien de tel qu'un extrait pour nous fondre dans ce roman (p°86, Humbert Humbert observant Lolita) : "Elle portait une chemise écossaise, un jean et des chaussures de tennis. Chaque geste qu'elle faisait sous le soleil ocellé pinçait la corde la plus secrète et la plus sensible de mon corps abject. Au bout d'un moment elle s'est assise à côté de moi sur la dernière marche du porche de derrière et s'est mise à ramasser des cailloux entre ses pieds - des cailloux, grand Dieu, ensuite un tesson de bouteille de lait incurvé comme une lèvre hargneuse - et à les jeter contre une boîte de conserve. Ping. Tu n'y arriveras pas la prochaine fois - tu vas la rater - quel supplice - la prochaine fois. Ping. Peau magnifique - oh, magnifique : tendre et basanée, sans la moindre imperfection."
Adapté au cinéma par Stanley Kubrick puis encore par Adrian Lyne (avec entre autre Melanie Griffith), cette oeuvre originale écrite n'en dépasse pas moins ces essais ratés et ennuyeux qui ne retranscrivent pas pleinement l'intimité propre du personnagge central.
Pour conclure : Voilà une oeuvre remarquable à lire impérativement. Il s'agit là d'un chef d'oeuvre littéraire sur un sujet délicat, bourré de rebondissements et écrit d'une main de maître.
Ma note : 9/10
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