Au
Bon Livre 
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"Le premier homme" par Albert Camus |
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Roman posthume, au départ auto-biographique, mais non achevé, voilà une oeuvre bien étrange. Le texte est inspiré des 144 pages enfouies au fond d'une de ses sacoches retrouvées. Alors sans aucune ponctuation, n'étant qu'à l'état de projet avancé, avec des inscriptions manuscrites du défunt auteur, ainsi que de quelques uns de ses commentaires versatiles sur la poursuite de l'élaboration de ce livre, le voilà édité en son nom. D'autant plus qu'il n'est pas de première main, loin s'en faut, étant donné qu'il a subi au préalable ("note de l'auteur") "une première dactylographie faite par Francine Camus", sa fille, puis ensuite corrigé, adapté, par la main de l'éditeur. Désireux de conserver l'esprit originel du recueil, les transformations apportées sont annotées en bas de page, pour le plus grand plaisir du puriste. |
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Soporifique. Voilà le qualificatif le mieux adapté pour qualifier ce bouquin. Bien que de rares passages émeuvent, l'ensemble reste ennuyeux à souhait. Le ton, l'écriture est celle, désuète, vieillotte, d'un écrivain trop prosaïque, détaillant à l'excès le moindre recoin.
Pour exemple, je tire au hasard le plus total, un extrait......p° 223 : " Un autre jour, le professeur de lettres, ayant distribué aux élèves un imprimé relatif à une question d'organisation intérieure, leur demanda de le ramener signé par leurs parents. L'imprimé déjà qui dénombrait tout ce qu'il était interdit aux élèves d'introduire au lycée, depuis les armes jusqu'aux illustrés en passant par les jeux de cartes, était rédigé de manière si choisie que Jacques dut le résumer en termes simples à sa mère et à sa grand-mère. Sa mère était la seule qui put apposer au bas de l'imprimé une grossière signature. Comme après la mort de son mari, elle avait eu à toucher chaque trimestre sa pension de veuve de guerre, et que l'administration, en l'éspèce le Trésor public - mais Catherine Cormery disait simplement qu'elle allait au trésor, qui n'était pour elle qu'un nom propre, vide de sens, et qui donnait au contraire aux enfants l'idée d'un endroit mythique aux ressources inépuisables où leur mère était admise à puiser, de loin en loin, de faibles quantités d'argent -, lui demandait chaque fois une signature, après les premières difficultés, un voisin lui avait appris à recopier le modèle d'une signature Vve Camus qu'elle réussissait plus ou moins bien mais qui était acceptée. Le lendemain matin, cependant, Jacques s'aperçut que sa mère, qui était partie beaucoup plus tôt que lui, pour nettoyer un magasin qui ouvrait de bonne heure, avait oublier de signer l'imprimer. (....)"
Ronnnnn fiouuuuuuuu.....ronnnnn....fiouuuuuu......désolé, je m'étais assoupi. Et encore, je vous épargne la fin du texte, sous peine de propagations de comats. Comme quoi, être affublé d'un titre aussi prestigieux (sic) que le prix nobel de littérature (obtenu en 1957, soit 3 ans avant sa mort) n'est en rien synonyme de qualité reconnue universellement. Ceci dit, n'oublions pas que ce recueil reste inachevé par son auteur (ca aurait pu être encore pire....).
Pour conclure :
Malgré un début prometteur, ce recueil mi-romanesque, mi-autobiographique, s'avère fade et ronflant. A réserver aux nostalgiques d'une époque et d'un style révolus. S'il est pris comme référence ou sujet d'étude lors de la scolarité, le ministre de l'éducation nationale de doit pas s'étonner du désintérêt des jeunes pour la lecture.
Ma note : 2/10
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