logo Rézo Ø

Productions finales

textes soumis à l'évaluation définitive

 

CÉLINE

Le soleil éclaire la chambre. Cloé est éblouie par les rayons mais reste toujours plongée dans ses rêves. Sa maman ferme les rideaux. Cloé a chaud. La chaleur lui monte à la tête. C'est horrible. Elle ressent la même émotion que le jour où elle a été prise dans l'incendie de sa maison. Elle était entourée par les flammes, ne pouvait plus bouger.

Les flammes l'entourent. C'est horrible, elle sent la chaleur qui enferme son corps. Et cette fumée atroce qu'elle ne peut plus supporter. C'est le jour le plus horrible de sa vie. Elle croit qu'elle va finir sa vie dans cette maison en feu, dans une souffrance atroce.

Cloé effrayée s'agite dans tous les sens, repensant à ce moment d'atroces douleurs et de souffrances. Sa mère sursaute, elle s'était assoupie et court de la chaise au lit pour calmer Cloé, lui parler, ui faire comprendre que ce n'est qu'un mauvais rêve. Elle lui dit d'une voix effrayée :

« Cloé, calme toi, ce n'était qu'un mauvais rêve. Je suis là, ne t'inquiète pas.

- Nous sommes là… », reprend le père de Cloé.

Sentant la présence de ses parents, elle se calme peu à peu…

C'était il y a quelques années.

 

Une odeur forte s'installe dans la pièce, c'est l'infirmière qui passe avec son chariot de désinfectants… Cloé est toujours plongée dans le sommeil. Quand elle respire et que ses poumons se remplissent de cette odeur horrible, cela lui rappelle le temps des cours de physique. Ces salles de cours froides avec ces tables en carrelages… Les expériences où les produits mélangés ont pratiquement la même odeur que celle qui entre dans ses poumons. Cloé tousse. Elle ne respire plus bien. L'infirmière s' approche…

« Cloé,Cloé,Cloé…  », crie l'infirmière. Mais pas de réponse, Cloé étouffe. L'infirmière lui pose un masque sur le visage pour qu'elle puisse à nouveau respirer. Cloé se sent mieux.

C'était il y a quelques mois.

 

Cloé est éblouie par la pleine lune qui illumine sa chambre sinistre et noire. Un violent orage éclate au dessus de l'hôpital. Le grondement du tonnerre et la clarté des éclairs empêchent Cloé de s'assoupir. Elle a peur et se sent seule.

Regarder par la fenêtre, juste quelques secondes, parce que ses yeux ne supportent pas encore la forte clarté des éclairs. Ils sont encore trop faibles. Alors elle regarde les murs sans vie de la pièce. Elle repense à la sortie qu'elle et ses amis sont allés faire.

Par une superbe journée ensoleillée, ils partent tous pour profiter du beau temps, pour voir d'autres paysages. La journée se passe très bien, ils marchent beaucoup sans savoir exactement où ils vont. Heureusement le soleil est là pour les guider. La nuit tombe très vite, un immense nuage noir arrive, des cordes de pluies commencent à tomber sur eux. C'est horrible, ils ne savent plus où aller, ils courent pour essayer de trouver un abri. Les amis trouvent une petit cabane où ils peuvent se réfugier en attendant que l'orage passe. Le froid est là et la peur également. Ils se bouchent les oreilles pour ne plus entendre l'orage qui gronde au-dessus d'eux.

C'est la même chose que fait Cloé . L'infirmière de garde arrive dans la chambre pour voir si tout va bien. Cloé est rassurée, elle sait qu'elle est entre de bonnes mains et qu'en cas de problème, il y a quelqu'un pour elle.

C'était il y a quelques semaines.

 

Cloé va mieux de jour en jour ; elle peut enfin s'asseoir sur son lit pour observer par la fenêtre ce qui se passe dehors. Elle a une vue sur le parc de l'hôpital, les gens sont heureux, ils sourient et les oiseaux chantent. Elle imagine tous les bons moments qu'elle va passer dans le parc. Le calme absolu, simplement les chant des oiseaux. Quand elle aura besoin de calme, c'est là qu'elle viendra se ressourcer.

C'était il y a quelques temps.

 

Ce sont les dernières nuits qu'elle va passer dans cet hôpital. La nuit tombe, l'obscurité s'installe dans la chambre. Dans le ciel les étoiles brillent. Cloé pense au jour où elle pourra à nouveau contempler les étoiles dehors. Les étoiles qui lui rappellent les bons souvenirs des camps d'été, les nuits blanches passées à regarder le ciel, les étoiles qui brillent comme des diamants.

C'était il y a quelques jours.

 

Cloé se sent bien aujourd'hui, elle sait qu'elle va rentrer chez elle. Le médecin vient de le lui annoncer. Maintenant, elle est seule dans cette pièce. Elle repense à toutes ces choses, les émotions qu'elle va y laisser, les moments de souffrance.

Maintenant, tout est terminé...

remonter

NATHALIE

Cloé a de la fièvre. Elle a l'impression que sa tête va exploser. L'infirmière entre dans sa chambre, la C202, et lui demande :

- Comment vous sentez-vous ?

- J'ai mal à la tête ! Je ne me sens pas bien du tout.

- Je vais vous injecter un anesthésiant pour endormir la douleur et un produit pour faire baisser votre température.

L'infirmière lui fait une piqûre et aussitôt Cloé monte vers le plafond blanc qui peu à peu s'illumine.

Cloé est dans une église. Elle se tient devant l'autel avec un jeune homme, Nicolas, vêtu de blanc et de noir. Elle porte une longue robe blanche et un voile blanc à paillettes qui retombe sur son visage et sur ses longs cheveux noirs. Son visage s'illumine. Nicolas lui passe un anneau d'or au doigt, brillant comme le soleil : une alliance. Elle fait de même. Le prêtre les déclare mari et femme, puis ils s'embrassent. Cloe est envahie par un bien-être infini. Elle entend les cloches tinter, les applaudissements résonner… Rien ne pourrait troubler ce bonheur !

C'était il y a quatre ans.

 

Cloé ouvre les yeux. Elle est seule dans sa chambre d'hôpital, elle est très fatiguée. Elle peut à peine bouger mais elle trouve quand même la force de prendre les médicaments que l'infirmière avait déposés sur la table à côté de son lit. Cloé est tellement épuisée qu'elle sombre à nouveau dans un profond sommeil.

Cloé est dans sa chambre d'hôpital, A322. Sa famille et ses amis sont autour d'elle. Leur visage exprime une grande joie. Cloé tient dans ses bras un nouveau né. C'est une petite fille aux yeux bleus. Ils la félicitent tous pour cet heureux événement.

- Oh , comme elle est mignonne ! s'exclame la mère de Cloé, elle est adorable...

- Océane, dit Nicolas.

- Nous l'avons nommée ainsi à cause se ses beaux yeux bleus, bleus comme l'océan, dit Cloé.

- C'est très joli et original, dit le père de Cloé. Elle te ressemble comme deux gouttes d'eau.

Cloé remercie tout le monde. Elle se sent heureuse mais épuisée par les efforts qu'elle vient d'accomplir.

C'était il y a trois ans.

 

Cloé a froid. C'est la fièvre qui lui donne cette impression. Elle prend ses médicaments et s'enfonce dans son lit, sous les couvertures. Elle regarde le plafond et des images lumineuses commencent à apparaître sur le tableau blanc.

Cloé est dans une pièce à mi-ombre avec Océane et Nicolas. C'est un jour de fête. Des ballons sont accrochés un peu partout et des cadeaux inondent la pièce. C'est l'anniversaire d'Océane : son tout premier anniversaire. Cloé apporte le gâteau au chocolat qu'elle vient de préparer, avec une bougie allumée. Océane est tout excitée. Cloé et Nicolas lui chantent « Joyeux Anniversaire » puis Océane souffle sa première bougie. Elle ouvre ses cadeaux.

Chaque paquet ouvert est un nouvel émerveillement pour la petite. Elle reçoit des poupées, des Barbies , des peluches, des jeux… Cloé prend des photos d'Océane, émerveillée par cet événement. Deux appareils. Ainsi Océane pourra se souvenir de son premier anniversaire.

C'était il y a deux ans.

 

Cloé se réveille. Elle souffre d'une douleur à la poitrine. Elle sonne. L'infirmière se précipite dans sa chambre et lui demande :

- Qu'avez vous ?

- J'ai mal à la poitrine. C'est comme une crampe et j'ai du mal à respirer.

- Calmez-vous je vais vous poser un masque respiratoire et vous administrer un antidouleur dans votre perfusion. Ça ira tout de suite mieux.

L'anti-douleur fait son effet et Cloé se sent beaucoup mieux, mais la fatigue prend le dessus et elle s'assoupit, soulagée.

Une belle après-midi de printemps, Cloé, Océane et Nicolas entrent pour la première fois dans leur nouvelle maison. Il y a trois étages, un sous-sol et un grand jardin. Le sous-sol est assez grand pour garer deux voitures, mettre des vélos et installer une buanderie. Au premier étage se trouvent une grande cuisine qui donne accès au salon et sur la terrasse, un vestiaire, des WC, un grand couloir et un bureau. Au deuxième étage se trouvent la chambre de Cloé et Nicolas, une salle de bains, un grand débarras et une chambre d'amis. Au troisième étage il y a la chambre d'Océane, un bureau, une salle de jeux et une chambre pour un futur enfant. La maison est entourée de pelouses et de dalles. Derrière, un grand jardin et un immense parc avec piscine couverte et véranda.

- Comme c'est beau ! s'exclame Cloé. C'est spacieux ! Ca te plaît , Océane ?

- Oui, c'est super ! répond joyeusement Océane.

Tout le monde se met à aménager la maison. La famille se sent bien dans son petit paradis.

C'était l'année dernière.

 

Cloé se réveille, elle souffre de rhumatisme articulaire. L'infirmière lui administre à nouveau un anti-douleur. Cloé regarde le plafond blanc et y imprime son dernier voyage.

Cloé, Nicolas et Océane sont en séjour organisé en Côte d'Ivoire. Ils sont en pleine savane. Ils passent de merveilleux moments malgré la pauvreté du pays. Cloé et Océane sont émerveillées par les animaux qu'elles voient si nombreux en liberté et si rares en Europe.

- Oh ! Regarde, maman ! dit Océane, tu as vu les éléphants et là-bas les gazelles ?

Toute la famille fait de nombreuses découvertes et passe un merveilleux séjour.

C'était il y a quelques semaine.

 

Cloé se réveille. Elle se sent assez bien. Autour d'elle se trouvent toute sa famille et l'infirmière.

- Qu'est-ce que j'ai exactement ? demande Cloé.

- Vous avez une infection due au germe Streptococcus Pyogène du groupe A de Lancefield, dit l'infirmière. C'est-à-dire une infection bronchio-pulmonaire avec fièvre aigüe et rhumatisme articulaire. Vous avez attrapé cette bactérie durant votre voyage en Afrique. Nous avons analysé l'eau que vous avez rapportée de là-bas.

- Oui, nous buvions l'eau de diverses pompes à la disposition de tout le monde et elle était polluée., dit Nicolas à Cloé. Heureusement qu'Océane ne l'a pas bue.

- Mais pourquoi tu ne l'as-tu pas, Nicolas ? demande Cloé.

- Vous êtes plus sensible que lui, dit l'infirmière, mais il a aussi un traitement à suivre.

 

Cloé suit un traitement antibiotique pendant plusieurs mois et se remet de sa maladie.

Désormais elle prend garde de ne plus boire n'importe quelle eau…

remonter

MARIE*

… La douleur devient de plus en plus intense lorsque les calmants se répandent dans son corps. Mais Cloé a presque l'habitude maintenant. Encore quelques secondes et bientôt tout cela sera fini. Les murmures se font à nouveau entendre mais cette fois ils sont mêlés à des sanglots… ceux d'une mère effondrée. Alors Cloé se souvient des larmes qui ruisselaient sur les joues de sa mère le jour où elle était sur le podium… des larmes… oui mais des larmes de bonheur.

C'était il y a longtemps.

 

Trop longtemps d'ailleurs qu'elle n'a pas vu sa mère sourire, entendu son père rire aux éclats… Longtemps qu'elle n'a pu les regarder simplement. Parfois elle voudrait pouvoir leur crier

« Regardez moi !!! Maman je t'entends, parle-moi encore, je suis là !!!! »

Mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle n'en a plus la force. Ce qui lui reste d'énergie, Cloé le dépense à rêver… et à se souvenir de ces si belles choses qui la comblaient autrefois

Qu'il fait chaud sous les toits de Paris, mais qu'il est bon de pouvoir bouger. Elle répète cette chorégraphie depuis déjà trois heures, mais elle doit être parfaitement prête pour demain, pour son audition au conservatoire. Alors elle se laisse guider, emporter par la musique, elle n'entend plus que la voix de son professeur qui lui donne les comptes :

« Et un, deux, trois … pirouette… cinq… voilà … continue Cloé… continue ! »

Continuer, Cloé aurait tant aimé.

 

Elle aimait danser, rire, séduire… comme elle aimait quand les gens la regardaient… elle était si belle !

« Cloé, c'est mon rayon de soleil », disait son frère.

Le ciel s'est assombri ce soir-là. Cloé revenait encore tout émoustillée d'un de ces galas qu'elle affectionnait tant, lorsqu'un inconnu au volant d'un bolide l'a percutée.

Quand on a retrouvé Cloé, elle gisait à terre… Depuis rien n'a vraiment changé… Elle flotte entre la douleur et les rêves, la vie et la mort, présente mais pourtant si loin.

Le conducteur était ivre, mais, lui, il est en vie. Cloé, elle, n'a plus que ses rêves pour s'évader. Trouvera-t-elle la force d'entrer encore dans le monde des songes pour s'évader ? Elle en doute.

Alors Cloé regarde une dernière fois son plafond, ses rêves suspendus… Une chaleur l'envahit, une douce chaleur, celle de la délivrance. Elle ferme ses beaux yeux bleus.

Le joli soleil s'endort une dernière fois… à jamais.

* Marie n'a souhaité la publication que de ce fragment

remonter

NATACHA

Dans sa chambre, aux murs de couleur jaune pâle, Cloé jette un regard par la fenêtre et observe les quelques personnes qui viennent rendre visite à leurs proches. Elle regarde les gens assis autour d'elle, ses parents , puis relève le tête vers le plafond blanc et replonge dans ses rêves.

Elle repense à la belle journée qu'elle a passée lors de son anniversaire. C'était dans un grand parc, il était magnifique, il y avait de la pelouse partout, des bancs, quelques enfants qui se promènaient avec leur parents, des jeunes gens qui s'amusaient…

C'était il y a trois ans.

 

- Mademoiselle, vous désirez quelque chose à boire ou à manger ?

C'est l'infirmière de journée, Francine. Elle est vraiment très gentille… Pendant que Cloé est émerge dans son rêve, elle remarque que son ventre gargouille.

- Oui, je prendrais bien du thé au tilleul et un dessert au chocolat, s'il vous plait.

Dix minutes passent, et Cloé replonge dans un rêve. Celui de son petit frère Thomas, lors de sa naissance. Toute la famille est au rendez-vous, avec le sourire jusqu'aux oreilles ! Ils sont tous impatients de voir ce petit bout de chou, si mignon, avec son petit nez et ses tendres et douces petites mains.

Mais tout d'un coup une voix la perturbe, qui-est-ce ?

Elle ouvre les yeux, c'est l'infirmière qui lui rapporte ce qu' elle lui a commandé.

C'était il y a longtemps.

 

- Et voilà, bon après-midi !

Elle mange son dessert, quand soudain on frappe à la porte, c'est sa maman qui vient prendre de ses nouvelles.

- Comment te sens-tu ? Tu dois être fatiguée après tous les tests que tu as subis, non ?

- Oui, je suis très fatiguée, je mange et après je dors un peu.

- Je t'ai rapporté quelques revues pour que tu ne t'ennuies pas. Je vais faire les courses et je reviens après. A tout à l'heure.

- Oui c'est ça, à tout à l'heure ! Salut.

Elle regarde vers le plafond et replonge dans un rêve, celui d'une soirée passée en discothèque avec sa meilleure amie, elle a rencontré un garçon qui lui plait beaucoup, il n'arrête pas de la regarder et elle aussi, au cours de la soirée, il lui prend la main pour aller danser avec elle, sur un slow. Ils se regardent les yeux dans les yeux. Après il lui offre un verre, c'est à cet instant qu'elle sait qu'ils sont faits l'un pour l'autre . Ils apprennent à se connaître et c'est vraiment sympa…

C'était il y a deux ans…

 

Dans cette chambre jaune pâle, éclairée par le soleil, la chaleur commence à entrer, elle repense à ses vacances d'été passées en famille au bord de la mer, où ils marchent au coucher du soleil, le long de la plage, ils font même un feu un soir, vont entre midi et deux sur le marché, regardent le feu d'artifice magnifique du quatorze juillet. Thomas fait une collection de coquillages.

C'était l'an dernier.

 

Soudain une idée lui vient à l'esprit.

Pourquoi ne pas sortir un peu par ce beau temps. Elle appelle Francine pour aller se promener dehors et respirer le bon air !
Elle est assise sur ce banc et voit des gens qui parlent avec un malade, elle observe aussi une fille qui au loin promène sa grand-mère en chaise roulante. Cette fille ressemble à sa meilleure amie, elle pense à elle, à tous les moments forts passés ensemble, mais aussi les moments de détresse, de crises ou même encore de désespoir, où elle se réfugie dans ses bras, où elle l'a réconfortée . Elle la remercie encore maintenant !

C'était l'été dernier…

remonter

TANIA

 

Cloé pense. Elle ne sent plus la douleur. Le silence s'est installé dans la pièce.

Cloé est près d'un cimetière. Il fait froid et sombre. Il est déjà très tard. Il n'y a pas un bruit dans la rue. Elle s'approche du portillon et l'ouvre. Soudain une main la saisit violemment par le bras.

- Que fais-tu là ?

-J e …eh bien, rien, c'était juste de la curiosité .

- Il n'y a rien à voir et surtout pas à cette heure-ci . Allez file !

C'était il y a cinq ans.

 

Cloé ouvre les yeux. Elle a peur. Le silence devient plus qu'inquiétant. Elle cherche un visage, un regard pour la rassurer. Mais elle est seule, éternellement seule depuis cet accident .

Cloé a une représentation de danse cet après-midi . Son sac est prêt. Elle se peigne une dernière fois avant de partir. Il fait très beau, elle a de la chance .

- Tu es sûre que tu n'as rien oublié ?

- Oui maman, c'est bon, j'ai vérifié. Dis à papa de se dépêcher, on va arriver en retard.

Cloé s'installe dans la voiture. La route n'est pas longue. Pendant le trajet elle répète dans sa tête. Ce sont les derniers souvenirs qu'elle a de cette journée.

C'était il y a quatre ans.

 

Cloé pleure, elle hurle. Elle a déjà trop bien connu les hôpitaux. La porte s'ouvre. Des pas s'approchent. L'infirmière l'observe mais Cloé n'a pas de réaction.

Cloé ouvre les yeux. Elle sort d'un long sommeil. Elle est couchée sur un lit blanc. Elle appelle ses parents, la porte s'ouvre. C'est une femme en blouse blanche qui s'approche d'elle.

- Pourquoi je suis là ? Qui êtes-vous ?

- Calme toi, ne t'inquiète pas, tout va bien.

- Ou sont mes parents ?

- Il faut que tu te reposes. Tu as subi un très grand choc. Cela fait deux semaines que tu dors profondément .

- Je veux voir mes parents.

- Ce ne sera malheureusement plus jamais possible .

C'était après l'accident.

 

Cloé tremble, elle panique. Elle veut sortir. Malgré tous ses efforts aucun muscle ne réagit . Elle se sent impuissante .

Elle est sur la table d'opération, sous anesthésie générale, quatre médecins sont autour d'elle.

Elle subit une grosse opération. Elle ressent des douleurs dans tout le corps.

- J'ai mal.

- Ne t'inquiète pas, nous savons ce que nous faisons, reste tranquille.

C'était il y a deux jours.

 

Cloé se souvient de l'incident. C'est pour ça qu'elle ne peut plus bouger.

- Vous vous en sortez ?

- Oui c'est bon, ce n'était rien. Elle a dû faire un cauchemar

Cloé les entend, ils s'en vont. Elle sait qu'elle va passer le reste de sa vie comme ça .

Elle ne veut pas.

Elle n'a plus rien à perdre.

C'est décidé elle veut en finir une bonne fois pour toutes.

Elle ne veut plus résister, elle se laisse emporter.

 

La douleur est partie, elle n'entend plus rien.

Doucement elle s'en va.

image retout haut de page