Les cartes conceptuelles sont des outils
pour l'organisation et la représentation des connaissances. Elles
comportent des concepts, généralement notés dans un certain
nombre de modèles de cases ou de cercles, et des relations entre ces concepts, qui
sont indiquées au moyen de lignes. Des mots sur ces lignes
précisent la relation entre deux concepts. Nous définissons un
concept comme une régularité perçue dans des événements ou
des objets, ou comme l'archive d'événements, ou d'objets,
désignés par une étiquette. Cette étiquette, pour la plupart
des concepts, est un mot. À l'occasion, nous utilisons des
symboles comme « + » ou « % ». Les propositions sont des énoncés
sur certains objets ou événements de l'univers, qui adviennent
naturellement ou qui sont construits. Les propositions contiennent
deux concepts, ou plus, reliés par d'autres mots pour former un
énoncé significatif. Quelquefois, ces énoncés sont appelées
unités sémantiques, ou unités de signification. La figure 1
présente un exemple de carte conceptuelle qui décrit la
structure d'une carte conceptuelle et qui illustre les
caractéristiques mentionnées ci-dessus. 1
Figure
1 Une autre
caractéristique des cartes conceptuelles est que les concepts
sont représentés de façon hiérarchique. Dans ce type de
disposition, les concepts les plus inclusifs et les plus
généraux sont en haut de la carte, et les concepts les plus
spécifiques et les moins généraux sont disposés
hiérarchiquement en dessous. La structure hiérarchique, dans un
domaine donné de connaissance, dépend du contexte dans lequel
cette connaissance est appliquée et considérée. Par
conséquent, il est préférable de construire les cartes
conceptuelles en faisant référence à une question particulière
à laquelle on cherche à répondre, ou en pensant à quelque
situation ou événement que l'on tente de comprendre à travers
l'organisation de la connaissance sous forme de carte
conceptuelle. Une autre
caractéristique importante des cartes conceptuelles est
l'inclusion de « liens croisés ». Ce sont des relations
(propositions) entre des concepts dans différentes régions de la
carte conceptuelle. Les liens croisés nous aident à voir comment
certains domaines de connaissance représentés dans la carte sont
reliés les uns aux autres. Deux aspects des cartes conceptuelles
sont importants dans la facilitation de la pensée créative : la
structure hiérarchique qui est représentée par une bonne carte
conceptuelle et la capacité à rechercher et caractériser des
liens croisés. Derniers éléments qui peuvent être ajoutés à
une carte conceptuelle, les exemples particuliers d'événements
ou d'objets qui aident à clarifier le sens d'un concept donné. Les
cartes conceptuelles ont été développées au cours d'un
programme de recherche dans lequel nous voulions suivre et
comprendre les changements de la connaissance scientifique des
enfants. Ce programme était fondé sur la psychologie de
l'apprentissage de David AUSUBEL (1963, 1968, 1978).L'idée
fondamentale dans la psychologie cognitive d'AUSUBEL est que
l'apprentissage consiste en l'assimilation de nouveaux concepts et
de nouvelles propositions dans les structures conceptuelles ou
propositionnelles existantes de l'apprenant. On pose parfois la
question de l'émergence des premiers concepts ; ils sont acquis
par les enfants, de la naissance à l'âge de trois ans, dès
l'instant où ils reconnaissent des régularités dans leur
environnement, et commencent à identifier les termes ou les
symboles qui leur permettent de désigner ces concepts (MACNAMARA,
1982). C'est une
capacité extraordinaire qui fait partie de l'héritage
phylogénétique de tout être humain normal. Après l'âge de
trois ans, l'apprentissage d'un nouveau concept ou d'une nouvelle
proposition se fait surtout par l'intermédiaire du langage, et se
réalise essentiellement par un processus d'apprentissage
réceptif au cours duquel de nouvelles significations émergent
quand l'enfant pose des questions et obtient des éclaircissements
sur les relations entre concepts et propositions nouveaux et
anciens. Ces acquisitions sont fortement facilitées lorsque des
expériences concrètes ou des étayages sont disponibles ; d'où
l'importance d'une activité « pratique » pour l'apprentissage
scientifique avec de jeunes enfants, mais cela est vrai également
pour des apprenants de tous âges et dans tous les domaines. En
plus de la distinction entre le processus d'apprentissage
heuristique (dans lequel les propriétés des concepts sont
identifiées de façon autonome par l'apprenant), et le processus
d'apprentissage réceptif (dans lequel les propriétés des
concepts sont décrites en utilisant le langage et transmis à
l'apprenant), AUSUBEL opère une importante distinction entre
apprentissage routinier - par cœur - et apprentissage
significatif. L'apprentissage significatif requiert trois
conditions :
|
Le matériel à
étudier doit être clair au plan conceptuel et présenté
en des termes et avec des exemples qui tiennent compte des
connaissances antérieures de l'apprenant. Les cartes
conceptuelles peuvent aider à satisfaire cette condition,
à la fois en identifiant les grands concepts généraux
(avant toute instruction portant sur des concepts
spécifiques), et en
contribuant à la progressivité des tâches
d'apprentissage par la présentation d'une connaissance de
plus en plus explicite qui peut être ancrée par le
développement de structures conceptuelles. |
|
L'apprenant
doit posséder une connaissance antérieure pertinente.
Cette condition est facilement réunie après l'âge de
trois ans pour quasiment tout domaine de savoir, mais il
est indispensable d'être prudent et explicite dans la
construction des structures conceptuelles si l'on espère
présenter une connaissance spécifique exhaustive dans n'importe
quel domaine, lors de leçons ultérieures. On voit donc
que les conditions (1) et (2) sont liées et toutes deux
importantes. |
|
L'apprenant
doit faire le choix d'apprendre de façon significative.
La seule variable sur laquelle l'enseignant, ou le tuteur,
n'a qu'une prise indirecte, c'est la motivation des
apprenants qui les pousse à apprendre en tentant
d'intégrer de nouvelles significations dans leurs
connaissances antérieures, au lieu de simplement
mémoriser des définitions, des exposés factuels ou des
procédures informatiques. Le contrôle sur ce choix est
essentiellement présent dans les stratégies
d'évaluation utilisées. Or les évaluations typiques par
objectifs demandent rarement plus qu'un apprentissage par cœur
(HOLDEN, 1992). En fait, les pires formes d’évaluations
par objectifs, ou évaluations à réponses courtes,
demandent une restitution mot à mot d'énoncés ; cela
peut faire obstacle à un apprentissage significatif dans
lequel la connaissance nouvelle doit être assimilée aux
structures existantes, ce qui rend difficile la
possibilité, pour l'apprenant, de se souvenir
textuellement des définitions ou des descriptions
données. Ce genre de problème a été identifié il y a
plusieurs années par HOFFMAN (1962), dans un ouvrage
intitulé « The Tyrannie of Testing » (La Tyrannie de l'Évaluation). |
Les
cartes conceptuelles, et c'est remarquable, ne s'utilisent pas
seulement comme outil d'apprentissage, mais aussi comme outil
d'évaluation ; on encourage ainsi les élèves à utiliser des
modes d'apprentissage significatifs (NOVAK & GOWIN, 1984;
NOWAK, 1990, MINTZES, WANDERSEE et NOVAK, 2000). Les cartes
conceptuelles sont également efficaces pour identifier des idées
correctes et des idées incorrectes chez les apprenants. Elles
peuvent être aussi efficaces que de longues entrevues cliniques (EDWARDS
& FRASER, 1983). Une
autre avancée importante dans notre compréhension de
l'apprentissage est que la mémoire humaine n'est pas un simple récipient
à remplir, mais plutôt un ensemble complexe de systèmes-mémoires
reliés entre eux. La figure 2 illustre les trois
systèmes-mémoires du cerveau humain. Figure
2 Bien
que tous les systèmes-mémoires soient interdépendants (et
contiennent des informations qui vont dans les deux directions),
le système-mémoire le plus important pour intégrer du savoir
dans la mémoire à long terme est la mémoire à court terme ou
« mémoire de travail ». Toute information qui arrive est
organisée et traitée dans la mémoire de travail par interaction
avec la connaissance présente dans la mémoire à long terme. Il
y a cependant une limite, la mémoire de travail ne peut traiter
qu'un nombre limité d'unités psychologiques à la fois (de 5 à
9). Cela signifie que les relations entre deux ou trois concepts
représentent la limite de la capacité de traitement de la
mémoire de travail. Donc, structurer de grands domaines de
connaissance exige une séquence ordonnée d'itérations entre la
mémoire de travail et la mémoire à long terme lorsque de
nouvelles connaissances se présentent (ANDERSON, 1991). Nous
pensons que l'une des raisons qui expliquent que le processus de
construction d'une carte conceptuelle est si efficace pour
faciliter un apprentissage significatif, c'est qu'il sert de
gabarit pour aider à organiser la connaissance et à la
structurer, même si la structure doit être construite pièce par
pièce à l'aide de petites unités de concepts et de structures
propositionnelles qui interagissent. Beaucoup d'apprenants et
d'enseignants sont surpris de voir comment cet outil simple
facilite l'apprentissage significatif et la création de
puissantes structures de connaissances qui permettent non
seulement d'utiliser la connaissance dans de nouveaux contextes,
mais également de la retenir pour de longues durées (NOVAK,
1990; NOVAK & WANDERSEE, 1991). On connaît encore très peu
les processus de la mémoire et la manière dont en définitive la
connaissance est intégrée dans notre cerveau, mais il paraît
évident, selon plusieurs recherches, que notre cerveau travaille
à organiser les connaissances en structures hiérarchiques, et
que les méthodes d'apprentissage qui facilitent ce processus
améliorent de façon significative la capacité d'apprentissage
de tous les apprenants. Bien
qu'il soit vrai que certains apprenants ont de la difficulté à
construire des cartes conceptuelles et à les utiliser, au moins,
au début de leur expérience, cette difficulté apparaît
essentiellement comme le résultat de plusieurs années de
pratique d'un apprentissage mécanique, plutôt que la résultante
de différences de structures cérébrales en soi. Les prétendues
différences de « styles d'apprentissage » sont, dans une large
mesure, des différences dans les modalités d'apprentissages
utilisées par les apprenants ; elles varient d'une demande forte
d'un apprentissage exclusivement par cœur, à une incitation
presque absolue d'apprendre de façon significative. Il n'est pas
facile d'aider les apprenants de la première catégorie
d'évoluer vers les modèles d'apprentissage des seconds. Bien que
les cartes conceptuelles peuvent y participer, les apprenants ont
également besoin qu'on leur enseigne quelque chose à propos des
mécanismes du cerveau et de l'organisation de la connaissance, et
cet enseignement devrait accompagner l’utilisation des cartes
conceptuelles. Fondements
épistémologiques Comme
indiqué plus haut, nous définissons les concepts comme des
régularités perçues dans les événements, dans les objets,
dans la description d'événements ou d'objets, désignés par des
étiquettes. Ce qui est de plus en plus admis à présent, c'est
que les processus d'apprentissage significatifs décrits plus haut
sont les mêmes que ceux utilisés par les scientifiques et les
mathématiciens pour construire un savoir nouveau. En fait, j'ai
affirmé que la construction de connaissance n'est rien d'autre
qu'un niveau relativement élevé d'apprentissage significatif (NOVAK,
1977; NOVAK, 1988). Comme
définis ci-dessus, les concepts et les propositions sont les
pièces du jeu de construction de connaissance dans tous les
domaines. Il est possible d'utiliser l'analogie selon laquelle les
concepts sont comme les atomes de la matière et les propositions
comme les molécules de la matière. Il y a aujourd'hui environ
460 000 mots dans la langue anglaise, et ceux-ci peuvent être
combinés pour former un nombre infini de propositions ; bien que
la plupart de ces combinaisons aboutiraient à des non-sens, il
reste toujours la possibilité de créer un nombre infini de
propositions valides. Nous ne serons jamais à court d'occasions
pour créer une connaissance nouvelle ! Puisque les gens créent
et examinent des objets et événements anciens et nouveaux, les
gens créatifs continueront à créer des connaissances
nouvelles. Bien
qu'il soit important d'étudier plus en profondeur le processus de
construction de la connaissance, et la nature de la connaissance,
je précise que ce n'est pas le propos de cet article. Comment
construire de bonnes cartes conceptuelles Pour
apprendre à construire une carte conceptuelle, il est important
de commencer avec un domaine de connaissance qui est vraiment
familier à la personne qui construit la carte. Comme
les structures des cartes conceptuelles dépendent du contexte
dans lequel elles seront utilisées, il est préférable de
prendre en compte une partie d'un texte, une activité de
laboratoire, un problème ou une question particulière qu'on veut
comprendre. Cela crée un contexte qui aidera à déterminer la
structure hiérarchique de la carte conceptuelle. Il est utile
également de choisir un domaine limité de connaissance pour les
premières cartes. Une
fois qu'un domaine a été choisi, l'étape suivante consiste à
identifier les concepts clés qui s'appliquent à ce domaine. On
pourrait les lister, puis, à partir de cette liste, on pourrait
établir un classement, du concept le plus général, le plus
inclusif (pour ce problème particulier ou cette situation
particulière), au concept le plus spécifique, le moins général.
Même si ce classement n'est qu'approximatif, il aide à démarrer
le processus de construction d'une carte. L'étape
suivante consiste à construire une carte conceptuelle
préliminaire. On peut écrire tous les concepts sur des «
Post-its », ou, mieux encore , en utilisant ce logiciel 2. Les «
Post-its » permettent à un groupe de travailler sur un tableau
blanc ou sur une grande affiche, et de déplacer les concepts
facilement. C'est nécessaire lorsque qu'on commence à se
confronter au processus de construction d'une bonne organisation
hiérarchique. Les logiciels sont encore meilleurs en ce sens
qu'ils permettent le déplacement des concepts avec les phrases de
liaison, mais aussi, le déplacement de groupes de concepts et de
liens pour restructurer la carte. Ils permettent en plus de
réaliser des impressions, aboutissant à un beau produit qui peut
être envoyé par courriel ou par d'autres canaux faciles à
partager avec des collaborateurs ou d'autres personnes
intéressées. La figure
3 montre une liste de concepts pour la construction d'une carte
qui répond à la question « Qu'est-ce que c'est une plante ? ».
Ce qui est illustré n'est qu'une des multiples cartes possibles.
Aussi simple soit-elle, cette carte peut contenir quelques
propositions inédites pour le lecteur. Il
est important de se dire qu'une carte conceptuelle n'est jamais
achevée. Après l'élaboration d'une carte préliminaire, il est
toujours nécessaire de la réviser. Les bonnes cartes sont
souvent révisées trois fois ou plus. C'est une des raisons de
l'utilité des logiciels.
Figure
3 Il
est important d'aider les étudiants à reconnaître que
tous les concepts sont d'une certaine façon reliés les uns aux
autres. D'où la nécessité d'être sélectif dans
l'identification des liens croisés, et d'être aussi précis que
possible dans l'identification des mots de liaison entre les
concepts. De plus, on devrait éviter les « phrases dans les
boîtes » parce que cela indique que toute une section de la carte pourrait
être construite à partir de l'énoncé dans la boîte. Les «
cartes en forme de corde » illustrent soit une mauvaise
compréhension du matériel exploité, soit une mauvaise
restructuration de la carte. La figure 4 montre un exemple de
carte en forme de corde.
Figure
4 Les
étudiants disent souvent qu'il est difficile d'ajouter des mots
de liaison dans leurs cartes. C'est parce qu'ils comprennent mal
la relation entre les concepts et ce sont les mots de liaison qui
précisent cette relation. Dès que les étudiants commencent
à se concentrer sur de bons mots de liaison, mais aussi sur
l'identification de bons liens croisés, ils peuvent constater que
chaque concept pourrait être relié à tout autre concept. Cela produit
également une certaine frustration, et ils doivent choisir
d'identifier les liens croisés les plus importants et les plus
utiles. Ce processus implique ce que BLOOM (1956) a identifié
comme de hauts niveaux de performance cognitive, c'est-à-dire l'évaluation et la synthèse de connaissance. La construction
d'une carte conceptuelle est une façon commode d'atteindre de
hauts niveaux de performance cognitive, lorsque le processus est
bien mené. C'est une des raisons pour laquelle la construction de
cartes conceptuelles peut être un excellent outil d'évaluation. Macro
et Micro cartes conceptuelles Dans
la planification de curriculum, les cartes conceptuelles peuvent
être extrêmement utiles. Elles présentent de la façon la plus précise les concepts et les principes clés à
enseigner. L'organisation hiérarchique des cartes conceptuelles
suggère une optimisation du découpage du matériel à enseigner.
Parce que la caractéristique fondamentale d'un apprentissage
significatif est l'intégration d'une nouvelle connaissance dans
les concepts et structures propositionnelles existantes de
l'apprenant, partir des concepts les plus généraux pour aller
aux plus spécifiques sert d'habitude à encourager et à améliorer un apprentissage
significatif. Ainsi, dans la planification d'un programme, nous
avons besoin de construire une « macro carte » globale montrant
les idées principales que nous prévoyons de présenter dans tout le
cours, ou dans tout un programme, et aussi des « micros cartes »
plus particulières, pour montrer la structure de la connaissance
d'une partie très spécifique du programme d'enseignement. La
figure 5 montre une macro carte construite pour ce CD-ROM 3
et donne
une « vue d'ensemble » de tout le contenu du CD. La figure 6
montre une micro carte développant des idées à propos du
concept « Human Exploration» présent dans la macro carte. En retour, on peut cliquer sur les
icônes de la carte dans la figure 6 et voir des détails
supplémentaires à propos de MARS.
Figure
5
Utiliser
des cartes conceptuelles pour planifier un curriculum ou un
enseignement sur un sujet particulier aide à rendre l'enseignement
« conceptuellement transparent » pour les étudiants. Beaucoup ont
des difficultés à identifier et à construire des concepts et des
structures propositionnelles puissantes, ce qui les amène à voir
l'apprentissage scientifique comme une masse confuse faite d'une
myriade de faits ou d'équations à mémoriser. Si les cartes
conceptuelles sont utilisées pour planifier l'enseignement et que
les étudiants sont amenés à en construire pendant qu'ils
apprennent, les étudiants antérieurement en situation d'échec
peuvent réussir à donner du sens à la science et acquérir un
sentiment de contrôle sur le sujet de leur apprentissage (BASCONES
& NOVAK, 1985; NOVAK, 1991; NOVAK, 1998).
Figure
6 FACILITER
L'APPRENTISSAGE COOPÉRATIF Un
corpus de plus en plus important de recherches montre que lorsque
les étudiants travaillent en petits groupes et coopèrent en
faisant leur possible pour apprendre une matière, des résultats
cognitivement et affectivement positifs en découlent (JOHNSON et
al., 1981). Dans notre expérience avec les enseignants, aussi bien
qu'avec les étudiants, des petits groupes travaillant de façon
coopérative à construire des cartes conceptuelles se sont avérés
très utiles dans bien des contextes. Par exemple, la carte
conceptuelle de la figure 7 a été construite par des
membres du corps enseignant travaillant ensemble à planifier
l'enseignement de la médecine vétérinaire à l'Université de
Cornell. Dans mes propres classes, et les classes tenues par mes
étudiants, de petits groupes d'étudiants travaillant
collectivement à l'élaboration de cartes conceptuelles peuvent
produire des cartes remarquables. Dans un grand nombre de
dispositifs éducatifs, la construction de cartes conceptuelles en
petits groupes nous a bien servi dans des tâches aussi diversifiées
que celles qui consistent à comprendre les idées de la théorie de
l'assimilation, dans une perspective de résolution de conflits,
pour la clarification des conflits liés aux emplois dans des
entreprises à but lucratif ou non. Les cartes conceptuelles
commencent à être utilisé dans les entreprises pour aider les
équipes à articuler et à clarifier le savoir nécessaire pour
résoudre des problèmes qui vont de la conception de nouveaux
produits, à leur commercialisation et à la résolution de
problèmes administratifs.
|
Figure
7 Les
cartes conceptuelles pour l'évaluation Désormais,
on peut constater, dans plusieurs manuels de sciences, l'inclusion
de cartes conceptuelles comme moyen de résumer les acquisitions
notionnelles des étudiants au terme de l'apprentissage d'une unité
ou d'un chapitre. Le changement dans les pratiques scolaires est
toujours lent, mais il est probable que l'utilisation des cartes
conceptuelles dans l'enseignement s'accroîtra significativement
dans la prochaine décennie, ou dans dans les deux prochaines.
Lorsque les cartes conceptuelles sont utilisées dans
l'enseignement, elles peuvent également être utilisées pour
l'évaluation. Aucun principe immuable qui stipule que les
évaluations à choix multiples doivent être utilisées du primaire
à l'université, et peut-être qu'avec le temps les examens
nationaux utiliseront les cartes conceptuelles comme un puissant
outil d'évaluation. Il s'agit là d'un problème comparable à
celui de l'œuf et de la poule car les cartes conceptuelles ne
peuvent être exigées dans des épreuves de portée nationale, si
la plupart des étudiants n'ont pas eu l'opportunité d'apprendre à
utiliser cet outil de représentation de la connaissance. D'autre
part, si les examens à l'échelle d'un secteur, d'une région ou
d'un état commençaient à inclure en partie les cartes
conceptuelles, il y aurait là, pour les enseignants, une incitation
majeure à apprendre aux étudiants comment utiliser cet outil. On
espère que cela se réalisera en 2061.
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la licence GFDL, Copyleft (c) Une collaboration entre l'
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J. D., & J. Wandersee, 1991. Coeditors, Special Issue on
Concept Mapping of Journal of Research in Science Teaching, 28,
10.
NOTES (G.F.)
1
Une nouvelle version plus développée de cette carte est
proposée par J. D. NOVAK ; on peut la consulter sur le site de
l'IHMC
(Institute for Human & Machine
Cognition). retour
au texte 2
CMapTools dont la version 3.4 (la plus récente) est disponible
sur le site de l'IHMC. N.B. : le logiciel est en anglais, mais
d'une utilisation simple. retour
au texte 3
Il s'agit d'un CD-ROM conçu avec une des premières versions du
logiciel « CMapTools » développé et distribué par l'IHMC
où Joseph D. NOVAK est Directeur de recherche (Senior Research
Scientist). retour
au texte
|