Gautier Marti 2006-2007

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III. Risques et atouts de l'IRM

a. Déroulement d'une séance d'IRM

Un examen IRM anatomique dure en général entre 5 à 15 minutes. Un ensemble complet d'examens prend souvent entre une demi-heure et une heure pleine. L'examen est absolument sans douleur. Le patient est allongé sur une table d'examen motorisée.

Au cours de l'acquisition, il ne doit pas bouger : la table se déplace automatiquement pour le faire passer dans l’appareil. Les seules gênes à en attendre sont le bruit notable et la sensation d'enfermement (le corps étant dans un tube ouvert) pouvant poser problème chez certains claustrophobes. En général, le ou les manipulateurs en électroradiologie médicale restent en contact constant avec le patient qui peut même faire une petite sieste.

L'examen IRM se réalise sur un patient en pyjama, sans montre bracelet, bijoux, clés, carte de crédit à puce ou magnétique, etc. Les accompagnants (les parents s'il s'agit d'enfants) doivent aussi se déshabiller pour pénétrer dans la salle de l'appareil d'imagerie.

b. Risques de l'IRM

Tout d’abord, avant l’examen, une fiche de questions est remise au patient afin qu’il ne présente pas de contre-indications (voir annexe 2).

Au point de vu de l'installation, on peut noter le coût très élevé de l'appareil excessif qui se chiffre en millions d’euros ainsi que le coût électrique de son maintien sous tension en continu.

De plus, certaines contraintes architecturales et environnementales se font ressentir lors de son installation.

Vis à vis des personnes, la sécurité est une priorité absolue, ainsi la sécurité des patients, la sécurité du personnel et aussi celle du matériel, nécessite une attention particulière. On notera que les risques les plus importants surviennent lorsque des appareils électroniques et des corps étrangers métalliques implantés dans l'organisme ne sont pas signalés. Ainsi, un patient ayant des éclats de ferrailles dans les yeux risquerait de devenir aveugle.

Il faut également être doté d'une protection de l'enceinte sur le plan électromagnétique. En effet, certains risques sont directement liés au champ magnétique, ainsi il faudra absolument éviter les objets ferromagnétiques dans le champ. C'est pourquoi on exigera du patient un passage au vestiaire pour se dévêtir et se débarrasser de toute pièce ou objet métallique (bijoux, soutien-gorge, montre, lunettes, prothèse auditive et dentaire, ...) ainsi que tout objet magnétique comme les cartes (bancaires, de transport...) qui rendrait l'utilisation de l' I.R.M. impossible.

Pour avoir une idée de la force de l'aimant, nous pouvons nous baser sur un exemple, à savoir la distance à respecter pour la protection des personnes et des matériels pour un aimant de 1,5 Tesla (qui équivaut à 10 000 fois plus puissant que celui de la terre) :

Petit moteur électrique 2.50m
Montre 4.50m
Carte de crédit 6.00m
Informatique et stockage mémoire 9.00m
Pacemaker 15.00m

Il faut aussi tenir compte des risques biologiques, même si tous les risques connus sont faibles et contrôlés, il faudra penser à aller aux WC avant l'examen pour plus de confort. L’examen complet dure de 30 minutes à une heure minutes suivant la taille et la corpulence du patient. C’est un examen relativement long.

On peut également noter des contraintes liées aux variations rapides de champs magnétiques (gradients) et au maquillage, certains cosmétiques sont également prohibés. Les amalgames (plombages) à l'intérieur des dents déforment les images.

Les résultats de l'imagerie dépendent de la puissance des gradients de l'appareil. Au point de vue de l'interférence, les appareils d'I.R.M. affichent régulièrement des signaux indésirables qui portent le nom d'artefact. Les artefacts sont causés par des sources extérieures comme les interférences, la respiration ou les battements du cœur du patient. Ils revêtent différentes formes et les médecins doivent faire preuve de prudence lorsqu'il s'agit de distinguer les artefacts et les anomalies des tissus réels.

Au cours de l'examen, un bruit désagréable et important retenti (>100dB), qui peut rappeler celui d'un marteau piqueur, ainsi pour en atténuer le bruit des boules de protection phonique (appelées plus couramment Boules Quies) ou un casque de protection sont systématiquement proposés. Au cabinet de radiologie Wilson, on proposait au patient d’écouter de la musique.

Il faut aussi savoir que l'appareil est doté d'un système de refroidissement basé sur la présence de cryogènes, à savoir de l'Hélium. Il peut donc se produire un phénomène de "Quenching", c'est à dire la libération rapide de l'hélium hors de l'enceinte de refroidissement. On rappellera que l'hélium liquide est maintenu à 4,2 degrés au dessus du zéro absolu dans l'enceinte de l'appareil. Si l’hélium s’échappe de l’appareil, il prend rapidement du volume en s’évaporant et il est ainsi beaucoup plus difficile de respirer. Ce phénomène est tout de même très rare.

L’injection du produit de contraste comporte également des risques : la mise en place de la perfusion pour injecter le produit provoque la même douleur qu'une prise de sang. De plus, le solvant du gadolinium peut être responsable d'une réaction allergénique (le plus souvent sans gravité) qui se manifeste par des démangeaisons et une éruption cutanée ressemblant à un urticaire. Il se peut aussi qu'un hématome puisse apparaître. Lors de l'injection, il peut arriver que la veine se déchire sous l'effet de la pression et que le produit de contraste se repende autour, il s'agit d'une extravasation. Cela entraîne une forte douleur au niveau du point de ponction. Si la quantité de produit injecté dans le muscle est trop importante, il pourrait se produire des phénomènes de nécrose (destruction) de la peau.

Le patient peut lui aussi présenter des caractéristiques qui gêneront ou empêcheront d’utiliser l'I.R.M en particulier lors de problèmes psychologiques. On trouvera ainsi toutes sortes de peurs et de paniques comme l'anxiété et la claustrophobie suite au lieu trop exigu, la sensation de manque d'air, le bruit, l'immobilité permanente. En effet, il ne faut surtout pas bouger, et respirer calmement, car il est nécessaire d'obtenir une immobilité stricte du malade (c'est pourquoi une anesthésie générale est parfois réalisée chez certains patients, particulièrement anxieux, claustrophobes ou chez les enfants). Les mouvements peuvent entraîner une dégradation de la qualité de l'image (flou). De plus, les grossesses et l'absence de recul suffisant, contre indiquent l'injection de Gadolinium.

Lors d’examens spéciaux, pour les abdomens par exemple les techniciens demanderont à plusieurs reprises de ne plus respirer durant des périodes de 10 à 20 secondes, contribuant à la netteté des images.

Pour diminuer la part de responsabilité du patient dans les aspects négatifs de l'I.R.M., des prémédications sont prises et sont différentes dans chaque cas. Lors de claustrophobie, des sédatifs et anxiolytiques seront prescrits. Lors d’une anxiété importante, d'agitation, d'impossibilité de tenir sur le dos, ou dans le cas d'enfant de moins de six ans ou de patients non coopérants (hyperactivité, ...) on pourra pratiquer une anesthésie générale avec intubation ou ventilation en l'absence de matériel adapté. Néanmoins, malgré toutes ces prémédications certaines personnes sont contre indiquées, à savoir les patients très corpulents, et les personnes ayant travaillé dans la métallurgie.

Un dernier rappel quant au champ magnétique, et à ses contres indications absolues et formelles qui regroupent les pacemakers et défibrillateurs implantables, les neuro-stimulateurs, stimulateurs de croissance et cardiaque, les pompes implantées (insuline, chimiothérapie, morphine), les implants cochléaires, certaines valves cardiaques anciennes, certains filtres caves, les clips vasculaires, les prothèses ossiculaires métalliques, et les prothèses contenant des éléments métalliques mobilisables, les appareils dentaires, et tous les corps étrangers métalliques mobilisables, comme les éclats métalliques intracellulaires, qui pourront être décelés par une radiographie préalable.

Les derniers risques concernent les diagnostiques des médecins, puisque l'I.R.M. ne permet pas l'identification des calcifications (qui sont les dépôts minéraux dans l'organisme) et il y a des difficultés de distinction entre un œdème (une collection de liquide) et une tumeur.

c. Atouts de l'IRM

Outre les nombreux avantages cités précédemment l’IRM a de nombreux atouts.

L’I.R.M. met en avant de bien nombreux atouts. Elle étudie avec une grande précision de nombreux organes : elle est particulièrement performante pour visualiser les organes mous, riches en eau et donc en atomes d'hydrogène (qui sont à l’origine de la composition de l'eau) tels que l'anatomie du cerveau la colonne vertébrale, les articulations, et les tissus mous.

Elle est également plus sensible aux liaisons cérébrales permettant de donner une meilleure identification des lésions et de l'anatomie du système nerveux central.

L'I.R.M. est d'une grande utilité lorsqu'une analyse très fine est nécessaire et que certaines lésions ne sont pas visibles sur les radiographies standard, l'échographie ou le scanner, car elle apporte des renseignements précis et souvent déterminants.

L’examen en IRM a un très grand avantage : il permet de faire des coupes dans les 3 plans ; horizontal, vertical et transversal afin de pouvoir de localiser de façon précise l’endroit de la lésion. Les radiologues nomment ces différents plans : Coupes coronale, axiale et sagittale

L'examen n'est pas douloureux : totalement indolore et inoffensif car le champ magnétique intense ne présente aucun danger pour le patient ni pour le personnel médical. De plus, il ne nécessite aucune préparation particulière dans la plus part des cas, ni hospitalisation, ni régime préalable. Le patient peut manger et boire normalement, il n'a pas besoin d'être à jeun. L'examen peut se faire en ambulatoire (sans hospitalisation), et aucune radiation ionisante n'est émise : il n'y a pas d'irradiation par les rayons X (contrairement à la radiographie et à la scanographie). Il est bien sur évidemment possible de refuser l'examen.

Lors de celui-ci, si un malaise est ressenti, il suffit de faire un signe pour en informer les techniciens. Une équipe médicale est présente et prête à intervenir en cas de besoin. De plus, un système microphonique permet au patient de rester en contact permanent avec le médecin.

A la fin de l'examen, le patient sort immédiatement du centre de radiologie avec ses résultats globaux sur CD et un résultat oral pourra être communiqué par le radiologue à sa demande mais le résultat définitif sera communiqué sous 48h a 72h après une analyse complète des images par le radiologue.