Version" plus digeste" téléchargeable .pdf |
Denis SCHANN
Directeur
Il est donc temps de faire le bilan de cette décennie bien remplie, de se retourner pour mesurer le chemin parcouru, de bien analyser la situation actuelle pour éclairer nos choix, poursuivre notre œuvre au service des élèves, de leurs apprentissages, de leur épanouissement. Il ne s'agit pas là des mémoires de l'école, sujet qui mériterait probablement qu'on s'y attache sérieusement un jour prochain mais bien plus simplement de l'étude des quelques éléments déterminants qui permettent de mieux appréhender l'état de l'école élémentaire d'Oberhausbergen en 2003.
A cette fin, les points suivants sont abordés :
Une chronologie….un peu sèche pour tous ceux qui n’auront pas le temps de lire la suite
1993 |
changement de directeur démarrage du site d'allemand pour les CP |
1994 |
ouverture de la 7ème classe l'école s'installe dans les salles de l'ancienne maternelle |
la cour de l'école est réhabilitée |
|
1995 |
ouverture de la 8ème et de la 9ème classe |
toutes les salles disponibles sont occupées arrivée de Laure, intervenante en allemand |
|
baptême de l'école interconfessionnelle mixte… qui devient l'école Josué HOFFET |
|
1996 |
début de l'extension des locaux 1ère tranche |
démolition des bains douches et de la salle préfabriquée |
|
une classe se replie sur la baraque, une autre dans la salle de musique le chantier s’arrête….. faillite |
|
mise à disposition d'une aide administrative (4H secrétariat attribués par la municipalité) |
|
1997 |
extension des locaux (ancienne maternelle) 2ème tranche |
le 7 décembre, inauguration du nouveau groupe scolaire |
|
ouverture de la 10ème classe |
|
1998 |
arrivée de la 1ère aide éducatrice installation de la bibliothèque |
1999 |
ouverture de la 11ème classe |
arrivée de la 2ème aide éducatrice |
|
2000 |
Charte de l’école du 21° siècle (recherche INRP) |
2001 |
Départ de l’auxiliaire d’intégration, départ de la 1ère aide éducatrice puis de la 2 ° |
2002 |
fermeture de la 11ème classe |
2003 |
une année de transition |
un nouveau départ, qui sait ? |
Mon premier contact avec l'école d'Oberhausbergen, c'était un coup de fil… Tout commence souvent par un simple coup de fil ! C’était un soir de mai 1993. Monsieur HOUCHOT, Inspecteur de la Circonscription m'annonçait que j'étais pressenti pour prendre la succession de Mme NICOLAS et qu'il souhaitait ma participation dès le lendemain à la réunion préalable à la mise en place effective du site d'allemand. Je n'étais pas encore directeur et ce soir là, au bout de quelques minutes seulement, j'ai pris conscience de l'ampleur de la tâche qui me serait confiée. Il fallait impérativement et sans tarder regagner la confiance des collègues très rapidement pour éviter qu'ils ne s'en aillent aux quatre coins du département. Le mouvement était d'ailleurs largement amorcé. Il fallait répondre aux attentes de l'institution avec la création d'un site dit "pilote" d'allemand pour lequel les décisions étaient prises mais toutes les modalités restaient à définir. Il fallait également ne pas décevoir les espoirs d'une jeune municipalité, dont la priorité majeure était la création d'un environnement scolaire et périscolaire de qualité. La tâche s'annonçait ardue mais passionnante, d'autant plus qu'il m'avait semblé qu'il existait dans la commune un réel potentiel. Objectivement, tous les facteurs de progrès étaient présents, autorisant ainsi les projets de développement et la construction progressive d'une école prête à passer le cap de l'an 2000 ! En tant que citoyen d'Oberhausbergen, j'appréhendais également la rencontre avec la communauté scolaire, les élèves, les parents d'élèves que je connaissais par ailleurs comme mes voisins, mes amis pour certains. Comment travailler avec toutes ces personnes dont les attentes étaient considérables ! Et me voilà ainsi, fin juillet, ouvrant la boîte aux lettres pour prendre possession de la clé de l'école que mon prédécesseur m'avait laissée. Les comptes étaient clos…C’est très important mais hélas, c'était à peu près tout !
. Mon premier souci était de chercher le bureau. Je n'avais pas eu l'occasion de visiter l'école. Le local existait bien mais n'était pas utilisé et faisait office de débarras. J'ouvre donc cette porte, la première de toute l'école, je m'en souviens comme si c'était hier. J'entre… la pièce est spacieuse, un peu défraîchie mais bien éclairées par 2 grandes fenêtres qui donnent sur la cour. Le parquet grinçant sent bien la cire et réveille en moi les souvenirs de ma scolarité dans la communale. Il n'y a pas de poêle mais des radiateurs… chic ! c'est quand même plus pratique. Une autre porte donne sur ma future salle de classe… c'est parfait, c'est là que je m'installerai. Autour de moi un bazar pas possible. Des boîtes de craies empilées sur un stock de vieux encriers, quelques bouteilles d'encre violette… souvenirs… Dans un coin, caché derrière un mur de ramettes de papier, un photocopieur calé sur des annuaires téléphoniques pour gagner en hauteur… il a l'air récent. Une pression sur le bouton… ça fonctionne ! Tant mieux, je vais en avoir besoin.
Au milieu de la pièce, une espèce de table recouverte de tableaux Rossignol et dessous, bien enroulées, quelques cartes de géographie toutes neuves. Le mur de droite est entièrement occupé par une série d'armoires hétéroclites. Les plus petites sont en tôle blanche, il s'agit de mobilier qui existait dans les hôpitaux dans les années 50. Elles contiennent des fournitures scolaires d'une dizaine d'années qui ne sont plus guère utilisables. On fera le tri plus tard, mais les armoires sont poussées dans le couloir séance tenante. Il faut faire de la place ! Deux autres armoires semblent de meilleures factures. Débarrassées de leurs manuels scolaires obsolètes et des BO poussiéreux, elles feront un bon usage. Le bureau, où est le bureau ? Poussant quelques cartons vides, je le découvre et le reconnais, c'est l'ancien bureau du secrétaire général de mairie. Il est grand, profond, je le garderai.
En face de moi, il y a encore une crédence, un modèle à volet roulant, mais elle est fermée à clé… Que faire ? Je m'y attellerai plus tard car le plus urgent, c'est de préparer une petite place pour le PC !
Oui ! un PC tout neuf un 386 avec imprimante que Monsieur le Maire a commandé pour le nouveau directeur… cadeau de bienvenue fort apprécié car il permettra de tenir les effectifs à jour et de préparer la rentrée, les listes… avec un outil performant.
Pendant ma formation de directeur, j'avais bien retenu que cette courte période où le nouvellement nommé prend ses fonctions était propice aux investissements ! l'état de grâce… en somme, mais cet état dura longtemps… et n'est peut être pas encore terminé ! Quelques jours plus tard, le téléphone, installé en salle de classe, fut rapatrié à son emplacement et la crédence à volets roulants ne résista pas un bon coup de tournevis. En fait c'est dans ce meuble que je fis des réelles découvertes : les archives, les registres d'appel remontant pour certains jusqu'à 1940, les registres matricules, la correspondance des directeurs successifs et le registre des conseils d'école. Voilà qui allait me permettre de sentir la vie ce cette école et de commencer à la comprendre un peu !
Après ce préambule dithyrambique, mais que voulez vous, emporté par l'élan et les souvenirs, que le lecteur se rassure, la suite de ce bilan sera traité avec toute la technicité et la concision qui s’imposent en pareille situation !
1. La démographie
Sans conteste, l'évolution démographique de la commune a été le facteur déterminant de l'évolution récente de notre école. En effet, entre 1989 et l'année 1999, la population de notre village a quasiment doublé, passant de 2 500 à près de 5 000 habitants. Bien évidemment, les besoins d'équipement ont progressé dans la même proportion, puisque l'école, à coup d'ouverture de classes successives, est passée de 6 à 11 classes.
Cette période d'extraordinaire transformation, il faut retenir qu'elle a été, à mon sens, très bien gérée. La municipalité a su anticiper le phénomène. Les travaux ont été réalisés à temps, dans la plus large écoute et collaboration avec les enseignants. De même, les prévisions d'effectifs étaient affinées tous les ans et l'administration nous a suivi, ouvrant les classes lorsqu'il le fallait jusqu'à 2 la même année, en 1998 ! Il n'y aura donc pas eu pendant cette période de bâtiments préfabriqués, de classe à plus de 30 élèves, signe habituel d'une gestion au coup par coup. Tout au contraire, l'école Josué Hoffet, outre une qualité architecturale certaine, dispose depuis 1997 d'une fonctionnalité, d'un agrément d'utilisation, unanimement apprécié.
C'est une grande chance pour l'école d'Oberhausbergen que d'avoir pu conserver un corps professionnel stable et dynamique.
En effet, et bien plus qu'au début de ma carrière, je perçois la réelle difficulté de mettre en œuvre, au niveau d'une école, une pédagogie de la réussite pour tous les élèves. La mise en cohérence de facteurs aussi divers que la personnalité des élèves, celles des professeurs, les savoirs, le respect des programmes, les démarches pédagogiques, les ressources locales, les besoins en formation et les apports des partenaires est un exercice oh combien difficile !
Pour bâtir dans ce domaine, il faut pouvoir travailler dans la durée avec une nécessaire continuité. Cela a été possible dans notre école grâce à une équipe stable, solide et solidaire. Les collègues sont tous notés de façon excellente par notre administration, ce qui est un gage de compétence et de professionnalisme.
La stabilité ne signifie pas immobilisme. En 10 ans, il y a certes eu des changements mais tous les nommés sont restés de nombreuses années, s'intégrant dans une équipe où le noyau dur était déjà là avant ma venue. Les grands bénéficiaires de cette situation, ce sont, à mon sens, les élèves. Leurs résultats aux évaluations de CE2 et de 6ème sont toujours supérieurs aux moyennes nationales. Ils le sont également en termes de résultats "attendus" par rapport aux PCS (catégories socioprofessionnelles) qui représentent, chacun le sait, un élément déterminant dans la réussite des élèves.
La municipalité est depuis bien longtemps le premier partenaire de l'école primaire. De cette loi naquit la Communale et dès lors les municipalités subvenaient avec plus ou moins de zèle et d’entrain à leur école. Elles recrutaient les enseignants, les rémunéraient, les logeaient. Elles mettaient également les locaux à disposition et fournissaient le mobilier ainsi que du matériel pédagogique car cette école, la III° République ( lois de Jules FERRY de 1881 et 1882 ) la voulait gratuite, laïque et obligatoire. Depuis 1889 ( Loi du 19 juillet ) la formation, la nomination et la rétribution du corps enseignant est à la charge de l'Etat. Centralisation des pouvoirs, des programmes et décentralisation des moyens…
Depuis plus d’un siècle, la vie des écoles oscille, au gré des sensibilités des gouvernements successifs, entre la nécessité d’un socle de savoirs communs, élément primordial de la cohésion nationale et l’adaptation aux ressources locales. En dépit de nombreuses réformes, la municipalité demeure, à l'orée du 21ème siècle, plus que jamais le partenaire privilégié de l'école primaire. Certes, les logements de fonction ont quasiment disparu ces dernières années, mais les charges de fonctionnement subsistent, croissent et d'autres, nouvelles, s'y rajoutent.
Le Maire est membre de droit du Conseil d'Ecole. A ce titre il lui appartient de contribuer à sa manière au développement harmonieux de sa cité. D’ailleurs, c’est le premier magistrat de la ville qui installe symboliquement les professeurs nouvellement nommés dans la Commune. Tout au long de mes 30 ans de carrière, de mes voyages en France et ailleurs, je n’ai jamais manquer de visiter une école de village, de quartier. Est-ce la déformation professionnelle, la curiosité, la passion… ? J’ai néanmoins acquis la conviction profonde que la vie de l'école traduit toujours quelque part la volonté politique d'une municipalité.
En tant que citoyen du village, nommé à la direction de l'école en 1993, j'ai le souvenir d'un accueil à bras ouverts. Il est vrai que la Municipalité mettait en œuvre d'importants projets de construction et de lotissements. Dans ce contexte, l'amélioration de l'accueil scolaire et périscolaire devenait prioritaire. Il est vrai également que les élus municipaux étaient souvent les mêmes parents d'élèves, disponibles et engagés à l'école. Une communauté d'intérêt se créa rapidement et s'attela avec ardeur aux tâches importantes qui l'attendaient. Cette collaboration, que je qualifierai d'exemplaire, fut à l'origine de projets, de réalisation de succès que tout le monde connaît.
Ainsi, durant cette période faste de 1994 à 2001, le site d'allemand a été pérennisé, la cour d'école réhabilitée, l'école agrandie et complètement rénovée, baptisée, la bibliothèque centre de documentation crée et installée. Poursuivant dans le même élan, l'ensemble des salles a été câblé, relié à Internet, permettant à l'école de devenir un site dit "pilote" en informatique. Les locaux ont également été aménagés pour permettre l'accueil des élèves handicapés, …
Je ne cite ici que les réalisations les plus importantes, concernant directement notre école car l'effort municipal allait bien au-delà : accueil périscolaire, accueil des tout petits, création d'un conseil municipal des enfants… d'un service animation jeunes …..
Cette énumération sans doute se suffira à elle-même mais ce serait oublier que durant cette période des relations de confiance, de sincérité, d'estime se sont tissé entre ces partenaires, bien au-delà des simples rapports de travail que l'école entretient généralement avec la municipalité
Le plan emploi jeunes, élaboré pour résorber le chômage des jeunes au niveau BAC+2, est arrivé à point nommé ! En effet, c'est la toute première fois que l'on a vu arriver massivement un personnel non enseignant dans les écoles élémentaires.
Mettant à profit cette opportunité, notre école a accueilli la première aide éducatrice la veille même de l'inauguration de l'école le 6 décembre 1997. Après une courte période de formation et d'adaptation, nous avons compris très vite tous les services qu'elle allait pouvoir rendre dans l'école. La mission principale et prioritaire était la création de la BCD. Un travail considérable qui fut mené tambour battant.
Dès le mois de mars, cette BDC, créée de toutes pièces, informatisée accueillait ses premiers élèves. A la rentrée suivante, notre bibliothèque était opérationnelle, effectuant plus de 6 000 prêts par ans, accueillant les élèves hors temps scolaire, le soir pendant les vacances… Une réussite que toute la circonscription nous enviait. Mais il n'y avait pas que cela… L'accueil des parents était enfin assuré, tant au téléphone que sous le préau, la surveillance était renforcée, le journal Hoffet quoi de neuf diffusé tous les trimestres… etc…
Lorsque, à l'automne 99, le ministère s'était engagé dans une nouvelle campagne de recrutement, l'école se vit attribuer une seconde éducatrice. Cette fois ci ce sont toutes les activités liées aux nouvelles technologies qui prirent un essor considérable. Avec un parc de plus de 40 postes (surtout du matériel de récupération des salles de classe câblées… il y avait du pain sur la planche.
Mais là encore, après un important effort de formation, l'école a su tirer partie de ce personnel supplémentaire. Les nouveaux outils étaient utilisés judicieusement, intégrés à la pédagogie des enseignants pour toutes les classes. C'est pendant cette période que notre école jouait "un rôle pilote", accueillant les instituteurs en formation le soir, les mercredis, assurant également la formation des éducatrices des autres écoles, proposant même des modules d’initiation à Internet, à la PAO, au traitement de texte aux conseillers municipaux qui étaient demandeurs. (cf. document réalisé dans le cadre de la charte de l'école du XXIème siècle.)
Depuis, les choses ont bien changé, tout particulièrement pour ce qui est de l'encadrement de nos élèves.
L'année scolaire 2001/2002 marqua un changement radical dans l'évolution de notre école
Les difficultés débutèrent le matin de la rentrée où notre petit Mehdi, enfant tétraplégique, se retrouva sans auxiliaire d'intégration. C'est sûr, il en avait besoin de cette aide quotidienne pour prendre l'ascenseur, s'habiller, sortir ses cahiers, copier un résumé… mais il n'y avait plus la ressource nous a-t-on dit, les bras ballants. Nous avons, bien sûr, honoré le contrat moral qui nous liait avec cet enfant et ses parents et nous avons composé avec les moyens du bord.
Les choses se gâtèrent très rapidement par la suite. Dès novembre, Najah, notre première aide éducatrice nous quitta, fort heureusement pour elle, pour un emploi dans le milieu bancaire bien plus stable que ce que l’Education Nationale lui proposait. Puis, après Noël, ce fut au tour de Ghislaine, la deuxième aide éducatrice qui rejoignit la fonction publique territoriale.
Et de ce fait, cette année 2002… qui s'annonçait sous de mauvais hospices…. finit par devenir l'année noire que nous craignions ! Entre-temps, la menace d'une fermeture de classe se précisa. Ce n'est pas la fermeture de classe qui est dramatique en soi, puisqu'elle n'est que la mise en adéquation d'une structure d'école avec le nombre d'élèves. Ce qui importait bien plus, c'est le maintien dans l'école de tous les collègues car une fermeture de classe, c'est aussi une suppression de poste. Pour couronner le tout, là-dessus vint également la menace d'abandon de notre site d'allemand…
Bien entendu, à l'école, ces nouvelles tombaient comme autant de coups de massue et je dois avouer que nous accusions tous les coups sans vraiment comprendre ce qui nous arrivait… et surtout pourquoi ? Nous nous sentions, comme le dit si bien l'expression ni responsable, ni coupable. Ne cédant en rien à la résignation, cette période fut un temps de lutte, de négociation.
Aussi, soutenus par des parents d'élèves solidaires et actifs vint le temps des assemblées, des banderoles, des grèves générales, des manifestations… les premières depuis bien longtemps pour nombre d'entre nous ! Les réunions tendues se succédaient, à l'école, à la mairie avec l'Inspectrice, à l'Inspection Académique. Et tout cela pour quel résultat ?
En tout état de cause , nous ne sommes pas sortis indemnes de cette période difficile. Au bilan, nous nous retrouvons avec une BCD orpheline et une salle informatique incontestablement moins vivante. Comment ne pas éprouver le sentiment d'une formidable régression lorsque, dans cette école, si ouverte aux parents, aux partenaires, aux stagiaires, aux innovations , il faille maintenant se replier sur soi ? Comment ne pas se trouver démuni lorsqu'on le moindre petit bobo, ce qui arrive quand même de temps à autre, désorganise la moitié de l'école parce qu'il n'y a personne pour soigner, surveiller un malade, téléphoner aux parents…
Comment ne pas regretter le temps béni des aides éducatrices lorsque les livreurs, le facteur, les représentants, le téléphone… viennent toquer à votre porte… viennent en classe…. parce qu'il n'y a plus d'autre recours pour toutes ces tâches quotidiennes qui font qu’une école fonctionne bien ?
Certes, en 2003, nous avons un peu de recul par rapport à ces événements. L'essentiel, à savoir la cohésion et la stabilité de l'équipe enseignante a été préservée. C'est avec cette équipe que l'on pourra trouver des solutions, élaborer des partenariats, en un mot reconstruire, car rien n'est plus comme avant. A l'évidence, sans aide, l'école ne pourra plus ni proposer les services, ni gérer les outils pédagogiques qu'elle assurait jusqu'à présent. Alors que supprimer ? la BCD, l'informatique, les classes de découvertes, les activités hors de l'école ?
Lorsque les moyens manquent, il faut effectuer des priorités. Ainsi, et de façon unanime, l'école a essayé cette année de préserver le fonctionnement de sa bibliothèque parce qu'il s'agit bien là de la première des priorités : pour faire de nos élèves des lecteurs… il faut les mettre en situation de lire. Après un an de fonctionnement avec tous les parents d'élèves volontaires, la solution a montré ses limites car une bibliothèque est un outil lourd à gérer, demandant une continuité et des compétences particulières…
Des solutions, il faudra pourtant en trouver. A défaut, notre école pourrait bien ressembler un jour à une belle coquille où il ne se passe plus rien d'intéressant dedans !
Sur le plan de l’encadrement des élèves, rien n’a fondamentalement changé depuis la 3° République puisque la structure séculaire un maître, une classe perdure. Certes, les classes uniques d’antan avec 40 élèves n’existent plus ou presque.
Mais par ailleurs, notre société a considérablement évolué. Les exigences par rapport au service publique de l’Education sont immenses : lutte contre l’illettrisme, contre la violence, réussite de tous les élèves, intégration des handicapés, apprentissage des langues, éducation à la citoyenneté, au respect de l’environnement. Ces exigences sont fondées car elle sont porteuses d’espoir et d’amélioration. Elles nécessitent la mise en œuvre de moyens nouveaux d’ordre matériel ( la bibliothèque, les nouvelles technologies..) ou pédagogique (individualisation de l’enseignement, prise en charge spécifique des élèves en difficulté ..)
Il est clair enfin que le discours récurrent de vouloir toujours plus de résultats à moyens égaux ( en nette diminution pour ce qui nous concerne à l’école ) n’est pas cohérent fondamentalement.
Qui donnera ces moyens ?
Dans tous les cas, œuvrant avec sérénité et foi dans le progrès, notre école saura en tirer le meilleur parti pour tous ses élèves .