Profitant d'un prix
vraiment attractif, j'ai passé une semaine en Tunisie avec ma famille,
il y a plusieurs années. A l'exception, d'un vol aller à l'atterrissage
pour le moins brutal , et de dix heures de retard au retour , tout
se passa vraiment très bien. Des vacances, quoi ! A plusieurs reprises, la présence massive des forces de l'ordre m'étonna. Mais , sincèrement n'étant alors que fort peu informé de la situation politique de ce pays, je me contentais des explications données par les organisateurs du séjour, à savoir , la sécurité des touristes, ressource vitale pour le pays, justifiait ces déploiement de forces. Pourtant, lors de la visite des ruines de Carthage, l'interdiction formelle de photographier la villa du président Ben Ali, et les patrouilles de militaires en armes m'interpella, mais sans doute, l'esprit anesthésié par l'air des vacances, je n'y consacrais certainement pas l'attention nécessaire. L'omniprésence des portrait du président dans tous les lieux public m'amena à interroger le directeur de l'hôtel, un homme charmant et très cultivé . Bizarrement, l'homme, disert et loquace sur de nombreux sujets, se refermait comme une huître dès que j'abordai la question des portraits. Il me servi une explication du style "Le peuple tunisien remercie le président d'avoir sauvé le pays de la menace islamiste et de lui avoir donné la prospérité ", explication pour le moins alambiquée. Depuis, j'ai malheureusement découvert l'envers du décor de cette dictature ensoleillée, puisque , c'est bien de cela qu'il s'agit. Arrestations arbitraires, procès truqués, tortures, répressions systématiques de tous les oppo -sants sont le quotidien des tunisiens . Que dire de la récente visite du candidat Chevènement au dictateur Ben Ali? Le point d'orgue a eu lieu ce 02/02/2002 lors du simulacre de procès de Mr Hammami à Tunis. En présence de nombreux observateurs internationaux, la police politique (La Stasi/Savak locale) a enlevé Mr Hammami et ses trois collègues du PCOT (Parti Communiste Ouvrier Tunisien) au beau milieu de l'audience, ce qui prouve que le régime sait parfaitement qu'il ne craint rien. Et bien sur , comme dans toute dictature qui se respecte, les films des caméras et appareils photos ont été confisqués. Les prévenus , malmenés et torturés ont été condamnés à des lourdes peines par un "tribunal" politique. Les démocraties européennes n'ont émises que des commentaires indignés minimum, réalisme économique oblige. Voici , la situation en ce début d'année 2002. Alors, au moment de décider de votre lieu de vacances, pensez à ces hommes et ces femmes enfermés et torturés par les sbires d'un dictateur , qui en outre, a mis le pays en coupe réglée au profit de tous ses proches. Ce n'est pas le silence assourdissant, commerce oblige, de nos courageux hommes politiques qui soulagera la peine de ceux qui subissent ce despote, mais bien vous, par l'argent qui ne rentrera plus dans les caisses. Et meme en vacances, ne soutenez pas une dictature , le soleil brille ailleurs ! Bonne vacances! François Kientzler le 04/02/2002 |